vendredi 24 décembre 2010

La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie

Cet ouvrage paraîtra très prochainement chez L'Harmattan dans la collection Études africaines.


Dans cet ouvrage, il est question de la feuille de route pour une République Démocratique du Congo du troisième millénaire. Effectivement, en homme de foi et excellent visionnaire, Gaspard-Hubert Lonsi Koko trace avec conviction les sillons d’une politique audacieuse dont la finalité est – à court, moyen et long termes – la paix, la croissance économique et l’évolution sociale. Toutes les propositions de l’auteur s’articulent autour de quatre principes fondamentaux : la Liberté, l’Égalité, la Sécurité et la Prospérité.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko confirme donc qu’il a réellement une ambition nationale. Une ambition collective pour réinventer, 50 ans après la décolonisation, la manière de faire de la politique et de rendre possible une alternative crédible en République Démocratique du Congo. Ainsi propose-t-il à ses concitoyens un projet de société d’avant-garde fort, humaniste et fraternel, lequel pose les véritables fondements du Congo d’avenir.

L'auteur :

Ancien cadre du Parti Socialiste français et auteur de plusieurs ouvrages, Gaspard- Hubert Lonsi Koko a présidé le Club de réflexion Enjeux Socialistes et Républicains ainsi que le Club Afrique. Il est actuellement le Président d’Union du Congo et le porte- parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).

ISBN : 978-2-296-13725-7

Prix : 11 euros.

Pour se procurer déjà cet ouvrage, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=33224 

© RDPC

jeudi 23 décembre 2010

L’Île-de-France, un terreau propice à d’éventuels futurs terroristes « lingalaphones »


Il y a quelques semaines, par le biais d'un document très argumenté sur la nécessité d'un changement politique en République Démocratique du Congo, le porte-parole du Rassemblement pour Développement et la Paix au Congo (RDPC) attirait l'attention de la communauté internationale sur les risques à moyen et long terme d'une politique de désinvolture, s'agissant du règlement des conflits armés dans la région des grands lacs africains. Ainsi a-t-il rappelé que la déflagration de la gestion inexperte de la République Démocratique du Congo aura des effets collatéraux garantis sur l'ensemble du monde.
Toujours dans le souci de conscientiser cette communauté internationale, qui a tendance à réagir plutôt qu'à agir de manière anticipée, l'accent est mis cette fois-ci sur un phénomène qui semble marginal aujourd'hui, mais dont les conséquences, si l'on ne s'y intéresse pas plus tôt, se matérialiseraient très prochainement. De plus, pour les jeunes « lingalaphones » de France – dont le passé reste muet, le présent sourd et l'avenir aveugle –, la perspective de se réaliser à travers le terrorisme est très alléchante. En effet, la marginalisation de facto, dont cette jeunesse est victime, et la « conscience » – celle-ci n'étant, en réalité, qu'une impression accentuée et déformée par des prédicateurs connus –, ont de l'implication du Nord, surtout dans le maintien de la misère et dans l'organisation du désordre, au Sud. Elles constituent donc des motifs solides dont la finalité est un viatique : ce raccourci qui semble faire ses preuves, ne serait-ce que par les tourments qu'il inflige aux pays occidentaux.

La problématique des « lingalaphones » de France

Au moins trois raisons doivent inciter la communauté internationale, la France et l'Union européenne en premier, à se pencher sérieusement sur le cas de ces jeunes gens, c'est-à-dire sur la problématique relative aux « lingalaphones » de France. Primo, sur le plan typiquement français, le lingala est devenu la première langue africaine parlée en région parisienne (C'est déjà en Wallonie, surtout dans la région bruxelloise). Secundo, il est important d'avoir à l'esprit le fait que l’aire géographique du lingala couvre le Congo-Kinshasa, le Congo-Brazzaville, la République centrafricaine et l’Angola : à savoir plus des deux tiers du bassin du Congo. Tertio, d’après les statistiques, beaucoup de citoyens français de moins de 25 ans habitant l’Île-de-France sont nés des parents « lingalaphones », c’est-à-dire originaires dans la plus grande majorité des pays qui composent ledit bassin du Congo. Pourtant, l’implantation durable de cette immigration, dont la majorité provient de la République Démocratique du Congo, est très récente en France. Les sociologues la situent, globalement, au début des années 1980.

L’exclusion à la française

D’après plusieurs enquêtes, les conditions sociales de la plupart de jeunes Français et immigrés « lingalaphones » ne sont guère reluisantes. Pis encore, pour eux, l’horizon se bouche davantage. Effectivement, ils sont en proie aux innombrables problèmes sociaux et aux multiples tracasseries administratives dues aux instructions d’une classe politique soucieuse de couper l’herbe sous le pied de l’extrême droite – en l’occurrence le Front National. Tous ces éléments montrent que les perspectives d’instruction et d’emplois sont, d’une manière ou d’une autre, moins prometteuses pour ces jeunes gens. Très démoralisés, puisque sans aucun débouché intéressant, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Ainsi deviennent-ils des proies faciles pour quelques imams pratiquant un islam peu orthodoxe. Ces derniers finissent par les convaincre de suivre un enseignement axé sur les pseudo-vertus du terrorisme. Et, après l’endoctrinement, le stage pratique se déroule, bien entendu, en Afghanistan ou au Pakistan. Aussitôt leur formation achevée, ils s’envolent vers l’Afrique subsaharienne afin de combattre la politique occidentale, surtout celle des États-Unis d’Amérique consistant à constituer un bouclier contre le terrorisme dans une zone géographique s’étendant du Proche-Orient au continent africain.

L’intérêt pour les richesses et la position géostratégique de l’Afrique

Il est évident que les richesses dont regorgent quelques pays africains n’intéressent pas que les seuls Occidentaux, mais aussi d’autres puissances confirmées et émergentes comme la Chine, la Russie, le Japon, l’Inde, Brésil... À ceux-là, il faut ajouter des groupes extrémistes tels que les Hezbollahs, Al-Qaïda, les Talibans... Ces derniers travaillent non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour des pays comme l’Iran, le Pakistan... qui les protègent plus ou moins. L’autre intérêt des puissances existantes, ou en phase de le devenir, pour l’Afrique, c’est indéniablement sa position géostratégique. En effet, l’avenir d’un bon nombre de continents, en premier lieu l’Europe, ou de pays à dimension continentale à l’instar de la Chine et de la Russie, dépendent du continent africain. Qui détiendra cette partie du monde, dans toute l’acception de l’expression, aura accès non seulement aux matières premières, mais surtout contrôlera à la fois les océans Atlantique et Indien, ainsi qu’une partie de la Mer Méditerranée. Il est des analystes, ne l'oublions pas, qui ne voient dans le soutien aux régimes en place – considérés comme des alliés locaux –, contre les groupes opposés aux intérêts occidentaux – tels que l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), les Shebabs, les commandos salafistes... – qu'un prétexte en vue de la mainmise sur les richesses de l’Afrique.

L’implication des « lingalaphones » de la diaspora sur le devenir du continent africain

Il est à noter que, en matière de terrorisme, l’Afrique est en train de se transformer en un nouveau champ de bataille contre les intérêts des Occidentaux, ces derniers étant de plus en plus attirés par ses richesses et par sa situation géographique. Mais pourquoi les « lingalaphones » de la diaspora sont-ils parties prenantes dans l’impitoyable adversité entre ces différents camps sur le sol africain ?
« L’arbre ne s’élève qu’en enfonçant ses racines dans la terre nourricière », dit un vieux proverbe bantou. Il est certain que la misère de la majorité des peuples africains a des effets négatifs sur leurs parents vivant hors du continent. Ces derniers ont l’impression que les Occidentaux maintiennent en place certains régimes douteux d’une part pour mieux exploiter les richesses des pays africains et, d’autre part, pour maintenir davantage lesdits États dans le sous-développement  – l'objectif étant de mieux les déstabiliser. En conséquence, ces « lingalaphones » de l'étranger, qui s’estiment exclus de la gestion de la chose publique en France (pour ceux qui sont citoyens français) et qui n’y voient aucun avenir, projettent de retourner dans les pays de leurs ancêtres dans le but d’y rétablir l’ordre. Dans leur esprit, le désordre règne dans ces pays à cause des anciennes puissances colonisatrices, en particulier, et, en général, des Occidentaux. Raison pour laquelle ils s’allient d’office à ceux qui combattent, au prix de leur vie, les intérêts occidentaux en Afrique. Les ennemis de nos ennemis ne sont-ils pas nos amis ? Dans la mesure où la lutte contre le terrorisme doit se faire à l’échelle internationale, la solution concernant les conditions sociales des Français et immigrés « lingalaphones » de l’Île-de-France n’est pas que franco-française. Elle est aussi bien américaine qu’européenne et congolaise.
Une solution globale en vue de la dignité des peuples africains

Les réponses à cette problématique des « lingalaphones » de la région parisienne sont aussi américaines, parce que la lutte contre le terrorisme que mènent les États-Unis en Afrique est considérée par certains caciques comme un paravent d’une politique néo-coloniale. D’aucuns soutiennent volontiers que, à tort ou à raison, la politique américaine dans le continent africain consiste à brandir la menace terroriste dans l’espoir de se rallier les dirigeants locaux et d’obtenir, moyennant finances et armements, de nombreux marchés. Il est très important de rappeler que l’intérêt croissant de Washington pour les richesses pétrolières des pays de l’ouest et du centre de l’Afrique est l’une des alternatives à ses approvisionnements du Proche-Orient.
Les solutions sont aussi européennes, dans la mesure où le partenariat entre l’Europe et le Maghreb préconise une loi de lutte contre le terrorisme en Afrique. Dans le même ordre d’idée, la Convention européenne pour la répression du terrorisme, conclue le 27 janvier 1977 à Strasbourg, ne consiste-t-elle pas à dissuader, par tous les moyens, les actes contre les intérêts des pays d’Europe à travers le monde ? De l’avis de la plupart de spécialistes des relations entre le Nord et le Sud, les Occidentaux ont plutôt intérêt à conditionner leur partenariat avec les régimes africains à la bonne gouvernance et non à continuer de protéger des potentats au détriment des peuples. En agissant de la sorte, non seulement ils maîtriseront l’immigration africaine, mais ils contribueront surtout à la dignité des populations africaines. Ils participeront, de facto, à l’émergence et à la consolidation des États de droit.
Ces réponses sont également congolaises car la République Démocratique du Congo doit s’intéresser davantage aux entrepreneurs congolais de l’étranger, sachant que sa diaspora représente une manne financière considérable et indispensable à son développement socio-économique. C’est parce que la solution est globale que le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) réintroduira, dans la législature 2010-2015, le ministère qui avait en charge les Congolais de la diaspora et renforcera ses attributions. Dans cette optique, le gouvernement du RDPC créera un Conseil Représentatif de la Diaspora Congolaise (CRDC), lequel sera composé de membres élus et dont le rôle sera avant tout économique et social. Ainsi le RDPC fera-t-il appel aux compétences des Congolais de l’étranger, parmi lesquels figurent les Congolo-Français, dans les différents secteurs étatiques et privés. Il est question non seulement des échanges humanistes avec les partenaires habituels de la République Démocratique du Congo en vue de l’expatriation des ressortissants congolais d’origine détenant les citoyennetés étrangères, mais aussi du retour concerté des immigrés congolais, qui le souhaitent, à la terre de leurs ancêtres.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

mercredi 22 décembre 2010

Opération de l'ONU contre l'Armée de résistance du Seigneur


Un contingent de 900 Casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a été déployé dans le nord du pays à l'approche des fêtes, afin d'éviter de nouveaux massacres de Noël de la part de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

En 2008, les combattants de la LRA, dont des enfants-soldats, ont tué 865 hommes, femmes et enfants dans le nord-est de la RDC et au Sud-Soudan. Un an plus tard, 300 personnes ont été assassinées entre le 14 et le 17 décembre dans le nord-est de la RDC, notamment dans les provinces du Haut et du Bas-Uele.
« Forte des leçons apprises les années précédentes, la Monusco a renforcé ses positions dans les zones où les rebelles de la LRA opèrent », soit dans la zone de Dungu, dans le Haut-Uele, a fait savoir mardi dernier un porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky. L'opération onusienne a commencé le 30 novembre et se poursuivra jusqu'à la mi-janvier.

Des soldats congolais sont aussi engagés dans la région, mais leur mandat consiste plutôt à s'attaquer à la LRA. Le contingent de 900 Casques bleus provient pour sa part des quelque 22 000 hommes déployés par l'ONU dans le pays dans la foulée des deux grandes guerres qui ont ravagé la RDC au cours des 15 dernières années.

La LRA est une milice qui a longtemps semé la terreur en Ouganda, avant d'en être chassée par l'armée, en 2008. Elle se déplace depuis entre la RDC, la République centrafricaine et le Sud-Soudan, une autre région longtemps décimée par la guerre.

Elle est dirigée par Joseph Kony, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt du Tribunal pénal international pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité depuis maintenant cinq ans [lire la suite].

© Radio Canada

Obama prive la RDC d'un statut de partenaire commercial privilégié

Barack Obama a privé la République démocratique du Congo (RDC) d'un statut de partenaire commercial privilégié avec les Etats-Unis, sanctionnant le mauvais bilan de Kinshasa en matière de droits de l'homme, a annoncé mardi la Maison Blanche.

M. Obama a pris cette décision à l'occasion de la révision annuelle de la liste du programme Agoa (Africa Growth and Opportunity Act), imposée par la loi et qui prend en considération les avancées ou les reculs démocratiques des pays africains concernés.

"J'ai déterminé que la RDC n'effectuait pas les progrès nécessaires pour répondre aux critères" de l'Agoa, a indiqué M. Obama dans un décret. "J'ai donc décidé de mettre fin à la désignation de la RDC comme pays bénéficiaire" de ce dispositif, a-t-il ajouté, précisant que cette mesure prenait effet le 1er janvier 2011.

"Le président Obama a estimé que la RDC n'était pas éligible à recevoir les avantages de l'Agoa en 2011, parce qu'elle a échoué à répondre à ses critères", a expliqué un haut responsable américain à l'AFP.

En l'espèce, "les forces de sécurité de la RDC et d'autres groupes armés continuent de commettre des violations des droits de l'homme à grande échelle, en particulier des viols", a souligné ce responsable sous couvert de l'anonymat.

De même source, le gouvernement de Kinshasa "n'a pas réagi aux demandes des Etats-Unis et de la communauté internationale pour remédier à cette situation".

La version actuelle de l'Agoa a été instaurée par le Congrès américain en 2000. Ce programme établit jusqu'en 2015 une coopération économique et commerciale avec le continent africain. Il facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique, mais aussi les réformes en Afrique subsaharienne.

En décembre 2009, M. Obama avait sanctionné Madagascar, la Guinée et le Niger en les retirant de cette liste, tout en réintégrant la Mauritanie.


© AFP

dimanche 19 décembre 2010

Europe : Michèle Striffler révoltée par la violence au Congo

Michèle Striffler, députée européenne du PPE, a passé trois jours en déplacement humanitaire en République démocratique du Congo. Elle est revenue « très en colère ». La députée européenne Michèle Striffler, rapporteur permanent pour l’aide humanitaire, était déléguée par le Parlement européen pour assister, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), à la 20 e session de l’assemblée entre ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) et Union européenne.

Elle en a profité pour partir trois jours plus tôt et découvrir la « vraie vie » avec des humanitaires dans la province du sud Kivu où, malgré la fin de la deuxième guerre du Congo en 2002, la crise humanitaire perdure. « C’est une région très riche en ressources naturelles, il n’y a pas de gens qui meurent de faim et ça, c’est positif. En revanche, critique la députée européenne, ce qui y est plus horrible qu’ailleurs, c’est la violence. »

Michèle Striffler, choquée de voir les convois humanitaires « taxés » par des policiers — vrais ou faux — à chaque traversée de village ( « Là-bas, ils appellent ça des tracasseries »), décrit la situation comme « une jungle où il n’y a pas de police officielle, où chacun fait ce qu’il veut » [lire la suite].

© L'Alsace.fr

samedi 18 décembre 2010

RD Congo : situation de "naufrage" pour les droits de l'Homme

L'ambassadeur français pour les droits de l'Homme François Zimeray a qualifié samedi de "naufrage" la situation des droits de l'Homme en République démocratique du Congo (RDC) où il a effectué une visite "bouleversante".

 


L'ambassadeur français pour les droits de l'Homme François Zimeray a qualifié samedi de "naufrage" la situation des droits de l'Homme en République démocratique du Congo (RDC) où il a effectué une visite "bouleversante".

"Je dois à l'amitié (avec la RDC) et à l'honnêteté de dire les choses vraies, crues, et ce voyage était bouleversant", a-t-il déclaré à l'AFP à Kinshasa à l'issue d'un séjour d'une semaine dans le pays.
"Il y a eu des moments extrêmement forts qui me donnent le sentiment d'une situation de naufrage s'agissant des droits de l'Homme" en RDC, a estimé l'ambassadeur.

A Goma (est), il a relevé le cas des défenseurs de droits humains "menacés et vivant de façon extrêmement dure et douloureuse la présence" dans la ville du général de l'armée congolaise Bosco Ntaganda, "c'est à dire la présence notoire d'un homme poursuivi par la CPI alors que l'on a que le mot de lutte contre l'impunité à la bouche ici".

Ex-chef d'une rébellion congolaise ralliée à Kinshasa début 2009, Ntaganda est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre commis quand il était dans une milice en 2002-2003 [lire la suite].

© KINSHASA (AFP) - 18.12.2010 16:17

 

vendredi 17 décembre 2010

De la Côte d'Ivoire à la République Démocratique du Congo

Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko (*)


1. Quel regard portez-vous sur la crise institutionnelle qui secoue actuellement la Côte d’Ivoire ?
Dès lors qu’il s’est posé la question de la validité juridique au regard du délai légal, le Conseil constitutionnel a automatiquement pris le relais. S’agissant des fraudes, cette institution a déclaré « avoir constaté des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble ». Fallait-il pour autant reconnaître Laurent Gbagbo comme le président nouvellement élu ? D’après l’article 64 du code électoral ivoirien, on aurait dû prononcer l’annulation du scrutin pour permettre au Conseil des ministres de fixer par décret, sur proposition de la Commission chargée des élections, la date de l’élection dans les 45 jours à compter de la décision du Conseil constitutionnel. Mon regard privilégie donc des voies et moyens en vue d’une sortie de crise.

2. Comment expliquez-vous ce soutien clairement affiché de l’Union africaine et de la communauté internationale à Alassane Ouattara ?

Le Conseil constitutionnel est l’organe habilité à investir le président de la République ivoirienne. Alassane Ouattara le sait très bien, car il a prêté serment, par écrit, auprès de cette institution. Seulement, celle-ci a déjà reconnu le candidat Gbagbo comme magistrat suprême. Rappelons que la décision du Conseil constitutionnel est sans appel. Les arguments avancés par les différents antagonistes laissent supposer l’existence d’un vide juridique. Dans l’affirmative, la décision du Conseil constitutionnel devra faire d’office jurisprudence. Gbagbo est-il l’homme à abattre ? Il faut savoir que les Nations unies ont toujours recherché un « règlement pacifique », conformément au chapitre VI de la Charte qui les régit. C’était le cas notamment en République démocratique du Congo, s’agissant des affrontements entre les rebelles de Laurent Nkunda et l’armée nationale congolaise. Mais les Nations unies peuvent aussi passer outre le principe de non-intervention dans les affaires intérieures d’un État, conformément aux articles 39 et 42 du chapitre II de sa Charte, en ayant recours, comme le préconise l’article 41 du chapitre VII, à des mesures non militaires (embargo, sanctions économiques) pour faire pression sur les partisans de Laurent Gbagbo. En tout cas, il se pose, sur le fond, le problème de la souveraineté d’un État. La communauté internationale ne peut pas agir n’importe comment par crainte d’empiéter sur les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. Si elle intervient militairement, elle risque de matérialiser pour très longtemps la balkanisation de ce pays. 

3. Laurent Gbabgo a-t-il été piégé en ayant accepté d’organiser cette élection ?
Sachant très bien qu’il n’était pas soutenu par la communauté internationale, Laurent Gbagbo n’aurait pas dû organiser l’élection sans que l’État soit présent dans l’ensemble du territoire. Cela n’a pas permis à ses partisans de mieux surveiller le déroulement du vote au Nord. Mais s’il ne l’avait pas fait, on l’aurait accusé de vouloir confisquer le pouvoir. À mon avis, il a eu raison de recourir aux urnes. Son plus grand tort, c’était d’avoir cru qu’il allait bénéficier au second tour de l’électorat de Konan Bédié au détriment d’Alassane Ouattara.

4. Y a-t-il lieu de s’inquiéter sur l’avenir de la Côte d’Ivoire ?
Je parlerai plutôt du devenir du continent africain, lequel est en train de se jouer en ce moment, on ne s’en rend peut-être pas compte, en Côte d’Ivoire. Faut-il croire que tout a été entrepris par des puissances extra-continentales pour confirmer la séparation entre le Nord et le Sud ? Si cela se concrétise, le Soudan, le Nigeria, le Cameroun, la République démocratique du Congo et l’Angola subiront le même sort.

5. Pensez-vous que ce qui est en train de se dérouler en Côte d’Ivoire peut se reproduire en République démocratique du Congo qui entend organiser l’élection présidentielle en 2011, scrutin auquel vous serez candidat ?
Notre pays aurait pu vivre cette situation en 2006, si Jean-Pierre Bemba n’avait pas reconnu la victoire du président Kabila. Aucun pays africain n’étant à l’abri de ce qui se passe en Côte d’Ivoire, nous devons à tout prix lever les causes d’une éventuelle contestation avant l’organisation du scrutin. Nous devons donc mettre en place des dispositifs appropriés dans l’espoir d’un meilleur accompagnement du processus électoral, à commencer par l’exigence de la présence d’assesseurs de chaque candidat et d’observateurs de la communauté internationale dans tous les bureaux de vote. Il est aussi impératif qu’un Haut Représentant des Nations unies pour les élections soit nommé en vue d’un droit de regard, en conformité avec les dispositions légales, dans le processus électoral. Celui-ci doit permettre le déploiement des éléments de la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo) dans les zones contrôlées par les éléments du CNDP, échappant de ce fait aux FARDC. Si nous procédons de la sorte, notre pays échappera au « syndrome ivoirien ».

PROPOS RECUEILLIS PAR ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE

(*) Président d’Union du Congo

© Le potentiel

jeudi 16 décembre 2010

Congo Futur dans le collimateur des Etats-Unis

Un communiqué, rendu public le 9 décembre 2010 depuis Washington D.C. (Etats-Unis) par le ‘US Department of Treasury’ (Trésor américain) sous le titre : «Treasury targets Hizballah financial network» (Le Trésor cible le réseau financier du Hezbollah), indexe la RDC comme l’une des plate-formes de financement des groupes terroristes. Le document accuse nommément les propriétaires du géant congolais de commerce général « Congo Futur » d’implication avérée dans le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Pour le Trésor américain, la République démocratique du Congo serait devenue une plaque tournante du blanchiment des capitaux en vue de financement de certains groupes terroristes, notamment ceux indexés comme tels par le département d’Etat américain.

Dans les milieux des affaires de la RDC, tout comme dans différents cercles politiques, le sujet est sur toutes les lèvres. En effet, depuis le 9 décembre 2010, un document portant le sceau officiel du Trésor américain relèvent que les propriétaires du géant congolais de commerce général, le groupe « Congo Futur », alimenteraient le réseau financier du Hezbollah, un mouvement libanais que les Etats-Unis considèrent comme un groupe terroriste [lire la suite].

© Le Potentiel

mardi 14 décembre 2010

Abdelmounaïm Dilami élu président international de l’Union de la presse francophone

Abdelmounaïm Dilami, président de l’Union de la presse francophone au Maroc et vice-président international, chargé de la recherche de financement succède à Alfred Dan Moussa à la présidence de l’Union internationale de la presse francophone. Il a été élu par le comité international à la suite de l’Assemblée générale des membres de l’Association qui s’est tenue le 10 décembre au Centre d’accueil de la presse étrangère (CAPE) à Paris. 

Dans un rapport de quatre-vingt deux pages soigneusement rédigé , Alfred Dan Moussa a présenté son bilan d’activités (2008-2010) qu’il a lu à l’attention des membres du comité international de l’Union de la presse francophone [lire la suite].

ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE 

© Le Potentiel

lundi 13 décembre 2010

RDC : Le CNDP, nouvel allié de Joseph Kabila

A un an des élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), voici le nouveau coup de poker politique de Joseph Kabila. : le ralliement de l'ex rébellion du CNDP à sa plateforme électoral, l'AMP. Un calcul électoral que dénonce le RDPC, qui accuse le président Kabila de "s'assurer de la mainmise sur tous les bureaux de vote situés dans les territoires actuellement non accessibles aux FARDC mais contrôlés par le CNDP".
Logo CNDP.pngL'ex-rébellion du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), devenu aujourd’hui un parti politique, vient d'intégrer l'alliance présidentielle (AMP) et rejoindre ainsi le clan des "Kabilistes" dans la course à la réélection de Joseph Kabila en 2011. Ennemis hier… alliés aujourd'hui, ce rapprochement semble dicté par un calcul électoral très simple selon le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC). Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, du RDPC, " en contrepartie de l'accord, un bon nombre d'éléments du CNDP seront promis dans la direction des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC)" [lire la suite].

mercredi 1 décembre 2010

Soirée humanitaire à Meaux en France

L’Association Santé et Développement en Afrique (ASDA) présidée par le chanteur congolais Dona Mobeti  organise une soirée humanitaire à la salle des fêtes à Maux, en Seine et Marne (France), ce vendredi 3 décembre  à partir de 21h30. L’objectif est de recueillir des fonds nécessaires afin d’aider la population du Kivu meurtrie par la guerre et pour apporter, du mieux qu’elle peut, une aide médicale urgente aux hôpitaux de la RD Congo avec lesquels elle est en contact depuis quelques années.

« La guerre a causé d’immenses dégâts dans notre pays, notamment dans le Kivu. Nous ne pouvons rester indifférents à cet état de fait. Il est vraiment difficile de supporter  ces images que la télévision diffuse à longueur de journée sans réagir. Les victimes de cette guerre atroce sont aux abois et peuvent à peine se faire soigner ; les hôpitaux congolais n’ont pas assez des moyens pour soulager les malades… Cette souffrance là nous accable au plus profond de nous- mêmes », a déclaré le commandant Dona Mobeti, président de l’Association Santé et Développement en Afrique.

Force est de souligner que plusieurs hôpitaux congolais , dans le Kivu ou ailleurs, ont besoin d’être assistés en obtenant des médicaments et équipements essentiels à leur fonctionnement. Il suffit de visiter un certain nombre de ces établissements pour se rendre compte de la réalité très difficile due au manque de médicaments et équipements médicaux, hospitaliers et pour laboratoires.

« En tant que Congolais, nous nous sentons moralement obligés de soutenir les équipes médicales qui doivent supporter le fardeau de cette difficile situation et qui font tout ce qu’elles peuvent pour apporter le meilleur service médical à la population congolaise et d’aider les patients », a ajouté  Dona Mobeti qui lance un appel urgent aux membres, amis et sympathisants de l’association à se mobiliser pour cette cause.

C’est avec tristesse et désolation qu’il évoque également le sort des enfants de rue en République Démocratique du Congo, « Ceux qui sont laissés pour compte, victimes de leurs conditions d’existence et qui n’ont droit à aucun égard, même pas la compassion de l’Etat congolais. »

L’association Santé et Développement en Afrique qui bénéficiera du soutien et de la participation de plusieurs artistes Congolais et Africains, dont Nyboma, Saak Sakoul, Barbara Kanam, Nono Manzanza, Djanana,  Maréchal Mo, Sheila Maquindus, Larrys Moseka, l’Ivoirienne Dothy Z, Papy Ipepi … entend faire de cette soirée un moment de réflexion et de prise de conscience de la situation en République Démocratique du Congo après ces années de guerre.

                                                    Robert Kongo, correspondant en France du jounarl Le Potentiel.

mardi 30 novembre 2010

Un Fonds de Développement du Congo

Selon un communiqué de presse repris par plusieurs organismes, le 17 novembre dernier, la République Démocratique du Congo a obtenu gain de cause dans les négociations ayant été engagées à Paris avec ses créanciers traditionnels. En effet, les représentants des pays créanciers du Club de Paris et le Brésil ont convenu avec les représentants du Congo-Kinshasa, dont la délégation était conduite par le ministre des Finances Matata Ponyo, d’un allégement de la dette à la suite de l’atteinte par ce pays du Point d’achèvement de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Ainsi les créanciers publics membres du Club de Paris, pour contribuer à restaurer la soutenabilité de la dette de la République Démocratique du Congo, se sont-ils engagés à réaliser une annulation totale de 7,350 milliards Usd [lire la suite].

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© RDPC

L’uranium congolais géré par un gang !

Les bandes criminelles contrôlent de plus en plus le commerce des minerais en République démocratique du Congo et un gang proposait même de l’uranium au marché noir, a souligné l’ONU lundi, alors que le Conseil de sécurité renouvelait pour un an ses sanctions contre la RDC.

Beaucoup de réseaux criminels agissent au sein même de l’armée de la RDC, sabotant les efforts visant à mettre fin aux violences, souligne le comité des experts sur les sanctions de l’ONU dans un rapport.

Des rebelles rwandais actifs dans l’est de la RDC ont essayé en 2008 de vendre six boîtes contenant de l’uranium trouvé dans une cave datant de la période coloniale belge.

Le rapport a cependant précisé que les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) n’avaient pas réussi à trouver acheteur pour cet uranium. Il aurait fallu plusieurs centaines de ces boîtes d’uranium pour fabriquer un gramme de matériau fissile, selon le rapport.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé pour un an ses sanctions contre des personnalités de la RDC et un embargo sur les armes imposé au pays.

Le Conseil a donné son aval pour vérifier si de l’argent versé à des individus et des entreprises en échange de minerais et de pierres précieuses importés de RDC allait à des groupes armés, aggravant le conflit dans le pays.

La résolution 1952, rédigée par la France, renouvelle les sanctions jusqu’au 30 novembre 2011.
Elles comportent un embargo sur les armes, en place depuis 2003, des restrictions sur le trafic aérien et des sanctions financières contre les dirigeants du pays ainsi que des miliciens rwandais et des groupes de rebelles actifs en RDC.

La résolution reconnaît le “flux continu et illicte d’armes” dans le pays, en particulier dans la partie orientale en proie à des violences. Elle exprime aussi sa “grave inquiétude” à propos des meurtres et des déplacements de civils, l’utilisation d’enfants-soldats et les viols en série de femmes dans les provinces de l’est en juillet et en août.

Le Conseil de sécurité a exprimé son soutien à de nouvelles réglementations qui exigeraient que les utilisateurs de minerais du Congo vérifient l’origine de leurs importations. Ces réglementations ont été recommandées par le comité des experts pour les sanctions de l’ONU sur la RDC et n’ont pas encore été publiées.

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, a indiqué que ces règlementations “limiteraient de façon significative le commerce illicite de minerais, qui a depuis des années suscité la violence” en RDC.

© 2010 Agence France Press (AFP)

Autre source : KIPRA

WikiLeaks : Washington place la région des Grands Lacs sous haute surveillance

Un des télégrammes diplomatiques publiés par WikiLeaks dimanche détaille les demandes de renseignements confidentiels faites par l'administration américaine à ses diplomates de la région des Grands Lacs. Washington a réclamé, par exemple, des recueils biométriques (ADN, scanner des yeux...) concernant les dirigeants de la région, ainsi que des informations très détaillées sur les armées et groupes rebelles de la région.

La liste des informations sensibles réclamées par Washington à propos du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda paraît infinie. Dans un document de 10 pages, publié par WikiLeaks dimanche, l'administration américaine a détaillé, en avril 2009, tous les renseignements sensibles dont elle estimait avoir besoin sur la région. Le document est classé « secret d'État » et « noforn », ce qui signifie No Foreigners (non transmissible à des étrangers).

Selon la diplomatie américaine, les deux enjeux clés qui se distinguent sont les « ressources minières » et « les séquelles du génocide ».

En application de la directive National Humint Collection (« Humint » pour « Human Intelligence », renseignement humain), émise par le secrétariat d'État américain dirigé par Hillary Clinton, une foule d'informations est demandée aux agents américains sur le terrain.

« Les rapports biographiques informels par e-mail et autres moyens sont vitaux pour les efforts de collecte de la communauté [du renseignement] », explique le texte en introduction pour motiver ses troupes [lire la suite].

© Jeune Afrique

jeudi 18 novembre 2010

Dîner républicain autour de la laïcité

La fédération du Val de Marne de La Gauche Moderne organise, le vendredi 10 décembre à partir de 19 h 30, un dîner républicain pour l’anniversaire de la loi de 1905 relative à la laïcité, avec Gaspard-Hubert Lonsi Koko et Jean-Luc Caddedu.

Les intervenants :
 

Gaspard-Hubert Lonsi Koko est un ancien cadre du Parti Socialiste français qui a longtemps animé le club de réflexion Enjeux Socialistes et Républicains et le Club Afrique. Il est candidat à la candidature en vue de l’élection présidentielle qui se tiendra en 2011 en République Démocratique du Congo.

Jean-Luc Caddedu est secrétaire national du parti radical valoisien, élu local de Maisons-Alfort.

Plusieurs responsables nationaux et régionaux de La Gauche Moderne prendront à ce dîner républicain.

Lieu :

Le restaurant “La Diva”
36, avenue du Général Leclerc
94700 Maisons-Alfort
Site internet : http://www.restaurant-ladiva.fr/index.html

Le menu : de 21 à 29 euros, ou à la carte.

Confirmation et réservation :

Eric Malmaison
E-mail : eric.malmaison@gmail.com
Tél. : 0033 617 975 803

Pas de stabilité au Kivu malgré le rapprochement avec le Rwanda Rapport Afrique ICG N°165 16 nov. 2010

Le plan de résolution du conflit au Kivu consistant à privilégier la solution militaire s’avère être un échec. Deux années après le début du rapprochement entre le président Congolais Joseph Kabila et son homologue rwandais Paul Kagame, les soldats gouvernementaux sont encore aux prises avec des miliciens pour le contrôle des terres et des zones minières. Bien qu’aucune des deux parties n’ait réellement les capacités de prendre un ascendant définitif, elles ont toutes deux les ressources suffisantes pour prolonger la lutte. Dans le même temps, les civils subissent des violences extrêmes et la situation humanitaire se détériore. Les tensions ethniques se sont aggravées à l’annonce des plans de rapatriement de dizaines de milliers de réfugiés congolais qui ont fui au Rwanda durant les années 1990. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a observé la situation se dégrader à l’est du Congo sans s’opposer aux décisions de Kagame et Kabila.
Une stratégie basée sur des engagements présidentiels tenus secrets ne permettra pas de ramener la paix au Kivu : l’approche actuelle doit être réévaluée et élargie afin d’impliquer toutes les communautés locales et préparer l’avenir de la région en instaurant un dialogue transparent, notamment avec les pays voisins.
Au cours de l’été 2008, le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), un groupe rebelle congolais, alors dirigé par le général Tutsi Laurent Nkunda et soutenu officieusement par le Rwanda, se retire d’un processus de négociations entamées avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette nouvelle crise qui éclate dans la province du Nord Kivu déstabilise les autorités congolaises et la mission de maintien de la paix des Nations-unies (alors nommée MONUC). La communauté internationale, préoccupée par les conséquences d’une conquête de Goma, la capitale du Nord Kivu, par le CNDP, multiplie les initiatives pour éviter une escalade de la violence qui pourrait mener à une confrontation entre le Rwanda et la RDC.
En novembre 2008, pour mettre fin à la crise sécuritaire et politique, le Président Kabila tend la main à son adversaire traditionnel, le président rwandais Paul Kagame. Sans recourir aux mécanismes de médiation formels privilégiés par la communauté internationale, les deux chefs d’Etat négocient rapidement un accord dont le contenu demeure secret. L’initiative congolaise surprend la plupart des partenaires internationaux de la région des Grands Lacs. Ces derniers sont cependant soulagés quand les discussions portant sur une intervention multinationale pour stabiliser le Kivu prennent brusquement fin.
Dans le cadre de leur plan de résolution du conflit au Kivu, Kabila et Kagame travaillent dorénavant à la mise en œuvre des engagements bilatéraux. Cela implique deux con­ces­sions majeures pour Kabila. Tout d’abord, il s’est engagé à répondre aux exigences politiques du groupe rebelle (CNDP) qui lui a causé le plus de difficultés auprès de sa base électorale par le passé. Deuxièmement, il a accepté de lancer des opérations militaires qui servent davantage les intérêts de ceux qui les conduisent qu’elles n’appor­tent de  réelle protection à la population. La réussite de ce plan, notamment ses composantes politiques et économiques, dépend de la réaction de la population du Kivu vis-à-vis de la redistribution du pouvoir à l’échelon local et de la capacité de l’armée nationale congolaise (FARDC) à atteindre les objectifs militaires fixés par Kinshasa.
Les conditions du rapprochement entre la RDC et le Rwanda ont modifié les rapports de pouvoirs dans les provinces du Nord et du Sud Kivu. Le général Nkunda est arrêté en janvier 2009 et remplacé par Bosco Ntaganda, un présumé criminel de guerre, contre lequel la Cour Pénale Internationale a émis un mandat d’arrêt en 2006. Le CNDP, à l’origine fondé pour défendre les intérêts de la communauté Tutsi, est intégré dans l’armée nationale et en devient une composante importante. Son cahier des charges politiques est au centre d’un accord passé entre le gouvernement congolais et les groupes armés du Kivu. La nouvelle influence acquise par le CNDP inquiète les dirigeants des autres communautés qui craignent que cela les desserve lors des élections générales prévues pour 2011-2012.
Les limites de l’approche politico-militaire actuelle sont atteintes. Malgré trois opérations successives menées par l’armée congolaise, la situation humanitaire se détériore au Kivu et les actes d’extrême violence se multiplient. Les femmes, ainsi que les jeunes filles, subissent les conséquences de l’impunité générale et de l’environne­ment hautement militarisé dans lequel la pratique du viol est endémique. La population est à la fois victime des campagnes de représailles menées par les rebelles et des violations impunies des droits humains commises par les soldats congolais.
Le groupe rebelle Hutu rwandais, les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), résistent aux campagnes de désarmement forcé, en concluant des alliances avec les milices congolaises qui refusent d’être intégrées dans l’armée nationale. Les FDLR ont été chassées de nombreux sites miniers dont ils avaient le contrôle, cependant ces derniers n’ont toujours pas été placés sous le contrôle d’une autorité légitime. Les dissidents rwandais, ougandais et burundais recherchent activement des soutiens au Kivu et tentent de créer des coalitions armées transfrontalières. En retour, les signes d’interférences régionales dans les affaires du Kivu se multiplient.
L’intégration rapide d’anciens rebelles, dont certains présumés criminels de guerre, au sein de l’armée nationale et leur participation à des opérations militaires mal planifiées, n’ont pas contribué à résoudre les conflits dans l’est du Congo. Les efforts déployés par les Nations Unies à travers la mise en œuvre d’une nouvelle politique de conditionnalité liée au soutien des casques bleus n’ont pas influé sur le comportement des troupes congolaises. La crédibilité de la MONUC – rebaptisée MONUSCO en juillet 2010 – a été sérieusement entamée par son incapacité à protéger efficacement les civils.
Pendant ce temps, les luttes pour le pouvoir au niveau local ont compromis encore davantage le rétablissement d’un Etat de droit dans les Kivus. Les conflits fonciers et les tensions intercommunautaires se sont multipliés, exacerbés par des cycles répétés de déplacements de population. Des contradictions subsistent toujours entre le droit coutumier et le droit moderne et, ce faisant, les chefs traditionnels s’opposent à des autorités administratives cherchant à mettre en œuvre le programme du CNDP. Les institutions politiques provinciales se déchirent sur fond d’accusations de corruption, entraînant une crise de la gouvernance locale. En dépit de l’intensification des échanges commerciaux dans les grandes villes frontalières et de la relance des institutions économiques régionales, un développement économique de long terme reste incertain.
Combinés, ces facteurs augmentent le risque de désintégration de l’armée nationale, d’affrontements intercommunautaires et de déstabilisation  régionale par l’interfé­rence d’acteurs étrangers. Si l’approche actuelle n’est pas révisée et élargie pour y inclure toutes les communautés de manière transparente et si un nouvel élan international n’est pas insufflé, la population continuera à porter le poids de l’échec des tentatives visant à établir la souveraineté de l’Etat aux Kivus.
RECOMMANDATIONS
Au gouvernement congolais, à la MONUSCO et aux partenaires internationaux de la RDC :
1.  Suspendre les opérations militaires offensives au Kivu en attendant le déploiement de bataillons formés par les Etats-Unis, la Chine, la Belgique, l’Afrique du Sud et l’Angola, et :
a) déployer ces bataillons congolais, dans un premier temps, dans les territoires de Masisi et Rutshuru au Nord Kivu afin d’assurer la sécurité de la population, tandis que l’accord du 23 mars 2009 entre le gouvernement congolais et les groupes armés congolais est pleinement mis en œuvre ; et exercer des pressions militaires sur les FDLR au Nord et au Sud Kivu grâce au suivi et au soutien de ces bataillons par les partenaires internationaux ;
b) focaliser immédiatement les moyens militaires de la MONUSCO sur la protection des populations, y compris par le maintien de capacités aéroportés de soutien et de déploiement rapide ainsi que d’équipes conjointes de protection ; aider l’armée nationale à contrôler les territoires abandonnés par les FDLR ; et regagner la confiance de la population congolaise en s’assurant que les règles d’engagement soient activement mises en œuvre et en poursuivant les efforts pour arrêter Bosco Ntaganda ; et
c) lancer une opération d’intégration repensée, combinée avec un nouveau programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) sous contrôle international afin de traiter le cas de tous les soldats ayant rejoint l’armée nationale à un certain point depuis janvier 2008, dont les ex-CNDP et les rebelles congolais dorénavant associés aux FDLR ; et commencer à réduire les troupes présentes au Kivu de 60 000 à 21 000 soldats con­for­mément au plan gouvernemental de réforme de l’armée de janvier 2010.
Au Gouvernement congolais et au CNDP :
2.  Mettre en œuvre l’accord du 23 mars, notamment en:
a) renouvelant le mandat du Comité National de Sécurité (CNS) qui a expiré en mai 2010, de sorte que les partenaires internationaux puissent soutenir et suivre les activités du CNS en rendant compte régulièrement de la mise en œuvre des engagements pris par chaque partie ; et reprendre les discussions sur la reconnaissance des grades des officiers des autres groupes armés qui ont intégré les FARDC ;
b) nommant des personnalités CNDP dans les institutions provinciales du Nord Kivu en échange du démantèlement effectif des structures administratives et fiscales parallèles du CNDP, sous la surveillance de la MONUSCO qui rendra compte au CNS; et en arrêtant Bosco.
c) confiant aux bataillons de l’armée nationale formés par les partenaires étrangers et la MONUSCO, la responsabilité d’assurer la sécurité dans les territoires de Masisi et Rutshuru ;
d) engageant les troupes qui ont participé à l’opéra­tion “Amani Leo” à adhérer au nouveau program­me DDR, de telle sorte que tous les combattants ex-CNDP soient complètement intégrés dans l’armée nationale ou la police, ou réinsérés dans la vie civile ; et

e) prenant l’engagement de ne pas s’impliquer dans les activités politiques et militaires de dissidents étranger, dont celles du général rwandais Faustin Kayumba Nyamwasa.
Aux Gouvernements Congolais, Rwandais et Ougandais et au Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies (UNHCR):
3.  Superviser et assurer un environnement stable pour le retour des réfugiés au Kivu, notamment en :
a) procédant, en partenariat avec le UNHCR, à un recensement des réfugiés sans-papiers qui sont retournés au Kivu depuis l’été 2009 ; en entamant un processus de vérification de leur nationalité et en distribuant, sur cette base, des cartes d’élec­teurs avant les élections ; et en relançant le mécanisme de vérification conjoint RDC-Rwanda-Ouganda afin de contenir l’immigration clandestine dans les Kivus ; et
b) commençant le rapatriement des réfugiés du Rwanda et de l’Ouganda selon les conditions du UNHCR, y compris concernant les retours volontaires et la sécurité des zones de retour; les comités locaux permanents de conciliation devraient décider, sur la base de critères clairs, si les conditions de sécurité sont réunies pour autoriser ces retours ; les zones considérées par la MONUSCO comme étant sous contrôle d’une administration parallèle ne devraient pas faire partie des zones de retours potentielles.
Au Gouvernement Congolais :
4.  Renforcer les capacités des institutions afin de favoriser la réconciliation intercommunautaire et la gestion des différends, notamment en :
a) développant des compétences pour gérer les conflits fonciers, incluant la création d’une commission en charge d’examiner les titres fonciers; en renforçant Starec - l’organisation gouvernementale congolaise en charge des programmes de stabilisation - pour qu’il devienne un mécanisme permanent de résolution des conflits ; en mettant en œuvre les résolutions sur la paix et la sécurité de la conférence de Goma de 2008 ; en consacrant des ressources adéquates et en enrôlant du personnel supplémentaire par le biais d’un processus de recrutement transparent ;
b) renforçant les pouvoirs des institutions provinciales en leur conférant les ressources et l’autorité nécessaires pour répondre aux besoins locaux ; et en créant un cadre légal et administratif qui permette de traiter les questions de la représentation politique des minorités ethniques ainsi que les incohérences entre les droits coutumier et moderne, et en
c) organisant la tenue d’une table ronde avec les communautés locales, les autorités provinciales et les dirigeants nationaux afin de définir des règles claires concernant l’attribution des postes au sein de l’administration provinciale ; en établissant un processus consensuel pour éloigner les communautés locales des groupes armés ; et en adoptant un code de conduite portant sur l’exercice des activités politiques au Kivu.
Aux présidents Congolais, Rwandais, Ougandais et Burundais:
5.  Organiser un sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) pour :
a) Entamer, sous la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD), des discussions politiques au niveau des chefs d’Etats sur les questions économiques, foncières et de mouvements de population, et ce dans l’objectif de créer une vision commune mutuellement bénéfique pour l’avenir de la région des Grands Lacs ;
b) Travailler de concert pour analyser ensemble l’histoire traumatique de la région, de manière à favoriser la réconciliation entre les Congolais et les Rwandais ; et
c) Prendre l’engagement de ne pas interférer dans les efforts légitimes de consolidation de l’Etat à l’est du Congo.

L'échec de la solution militaire

Depuis plus de 10 ans, l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de guerres à répétition avec son cortège de massacres et de réfugiés. En 2009, Kinshasa et Kigali décident de mener des opérations militaires communes pour pacifier la zone. Plus d'un an après, l'International Crisis Group (ICG) dénonce l'échec de ces opérations armées et prône une nouvelle "approche basée sur un dialogue transparent" [lire la suite].

vendredi 22 octobre 2010

Bois illégal et déforestation, Gaspard-Hubert Lonsi Koko plaide pour la sauvegarde du bassin du Congo

Le projet de règlement sur les importations illégales de bois, en discussion depuis 2003, vient d’être adopté et entrera en vigueur en 2013. Pour ce faire, l’Union Européenne propose notamment de mettre en œuvre des accords de partenariats volontaires (APV) avec les pays producteurs de produits ligneux. Il s’agit d’accords commerciaux bilatéraux. Les négociations de ces APV reposent sur un système national de vérification de la légalité des exploitations et la traçabilité du bois. Ce jeudi 21 octobre, la RD-Congo et l'Union Européenne ont entamé des négations en vue d’un accord pour lutter contre les exploitations de bois issu d'abattages illégaux.

Le commissaire européen au développement, Andris Piebalgs, le ministre congolais de l'Environnement, José Bononge Endundo, et le ministre belge de la Coopération au développement Charles Michel, dont le pays préside l'UE, ont signé à Bruxelles une déclaration destinée à lancer ces négociations. D'autres pays africains ont déjà ratifié des accords allant dans ce sens avec l'Union Européenne. Africa Media 21 a reçu Gaspard-Hubert Lonsi Koko, candidat a l’élection présidentielle de 2011. Le projet de société de son parti, le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo, RDPC, fait la part belle à l’existence harmonieuse entre l’Homme et la nature. Dans cette interview, M. Lonsi endosse le costume d’un véritable avocat du bassin du Congo, et explique toute son importance dans le dispositif international pour la protection de l’environnement [lire la suite].

Propos recueillis par Eric Mwamba

© Africa Media 21

Freddy Mulumba sur les ondes de Radio Vexin-Val-de-Seine

Freddy Mulumba Kabuayi, Administrateur directeur général du Groupe de presse « Le Potentiel » et président de l’Union de la presse francophone (UPF) en République démocratique du Congo, a été l’hôte de l’équipe rédactionnelle de la Radio Vexin Val de Seine. Il a évoqué, avec la verve qu’on lui reconnaît, les thèmes qui seront abordés au cours de la 13ème édition du sommet de la Francophonie.

Freddy Mulumba Kabuayi en partance pour Montreux, en Suisse, a été invité sur les ondes de la radio de l’Ouest parisien pour parler de principaux thèmes à l’ordre du jour au prochain sommet qui réunira dans la capitale de la Riviera Vaudoise du 22 au 24 octobre 2010 les soixante-dix chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie.


Les thèmes retenus pour ce sommet qui coïncide avec le 40ème anniversaire de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) sont en lien avec les grandes questions de politique internationale : gouvernance mondiale et démocratie, libertés et droits humain s ; développement durable : sécurité alimentaire et climat ; langue française, diversité culturelle et innovation [lire la suite].

ROBERT KONGO

Correspondant en France

samedi 9 octobre 2010

Faya tess à l’affiche au concert de Saint-Denis

La chanteuse congolaise Faya Tess livrera un concert à l’honneur de la femme aux « Salons de la libération » à Saint-Denis, en région parisienne, samedi 16 octobre à partir de 22 heures (heure de Paris).
« Honneur à la femme » est le cri de l’âme lancé par celle que l’on surnomme très affectueusement « Femme au grand cœur ». Pour Faya Tess, la femme- au même titre que l’homme- doit être respectée et avoir sa place dans la société. Or, ce que chacun défend dans ses dires, chacun les dénis dans ses actions. La femme est victime d’un traitement et d’une injustice qui l’insupportent.

« Je vais enfin réaliser mon rêve, c’est-à-dire chanter pour la femme ; chanter pour celle qui, aux yeux de l’homme ne mérite peut-être pas respect ; chanter pour celle qui ne trouve toujours pas sa place dans la société », a déclaré Faya Tess.

« La femme a beau être, de nature, plus travailleuse que l’homme, réussir plus facilement dans les études et des tas d’autres choses, il n’en reste pas moins que la plupart du temps, elle n’ira pas très loin. A travail égal, par exemple, le salaire ne l’est pas toujours. Comment veut-on respecter la femme en agissant ainsi ? », s’insurge-t-elle.

C’est avec amertume et désolation qu’elle évoque les atrocités que subissent les femmes au Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo, « Celles qui sont chosifiées et n’ont droit à aucun égard, même pas à la compassion de la communauté internationale ».

Faya Tess qui sera accompagné de son groupe  « Rumba Africa » entend faire de cette soirée de divertissement-cela va de soi- un moment fort de réflexion et de prise conscience de la situation des femmes dans la société, et compte offrir  au public une représentation inédite, digne d’une dauphine de Tabu Ley Rochereau.

                                                      Robert Kongo, correspondant en France

jeudi 7 octobre 2010

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20101007/020 relatif aux déclarations de M. Bernard Valero sur la mort d'Armand Tungulu et l'élection présidentielle de 2011 en RD Congo

Dans un courrier daté du 7 octobre 2010 adressé à M. Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, le président d'Union du Congo, M. Gaspard-Hubert Lonsi Koko, rappelle qu'Union du Congo, conformément aux déclarations du porte-parole du Quai d'Orsay du 5 octobre dernier, se joint à la France dans la demande qui consiste à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de M. Armand Tungulu Mudiandambu, ce Congolais de la diaspora décédé dans le cachot de la garde républicaine à Kinshasa.

M. Lonsi Koko a néanmoins affirmé que la communauté congolaise de France s'est étonnée de la réaction de M. Bernard Valero relative au meurtre de l'activiste Armand Tungulu Mudiandambu. Ainsi a-t-elle exprimé sa préoccupation devant le silence qui a longtemps prévalu au ministère français des Affaires étrangères, s'agissant des violations massives, et à grande échelle, des droits humains en République Démocratique du Congo.

Le président d'Union du Congo s'est même demandé comment la France peut-elle prétendre se préoccuper de ce qui se passe à 8 000 kilomètres alors qu'à 3 kilomètres du Quai d'Orsay, sur l'autre rive de la Seine, règne la terreur orchestrée par quelqu'un qu'elle a accepté comme ambassadeur de la République Démocratique du Congo.

Quant à la prochaine élection présidentielle, M. Lonsi Koko s'est demandé comment un pays comme la France, qui reste indifférente aux privations des droits fondamentaux dont fait l'objet la communauté congolaise de la part du représentant de Kinshasa à Paris, pourra-t-elle se soucier de la sécurité de différents candidats congolais lors de la prochaine élection présidentielle et de la crédibilité des résultats du scrutin.

La Direction d'Union du Congo

Paris, le 7 octobre 2010

NOTA : Pour lire la lettre à Bernard Kouchner (...)

lundi 4 octobre 2010

La diaspora congolaise de France se félicite du rapport de l’Onu

A l’initiative d’un collectif d’associations congolaises de France, un rassemblement était organisé le 2 octobre à Paris.

Près d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel lancé par un collectif d’associations congolaises de France (COJESKI France, Debout Congolais, Devoir de Mémoire, Avenir du Congo, Union du Congo…) à se rassembler, place de la République Dominicaine, dans le 17ème arrondissement de paris, pour se féliciter du rapport établi par le Haut Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies sur les actes criminels commis par l’armée rwandaise dans la région du Kivu, en République démocratique du Congo.

« A partir du moment où les rapporteurs parlent clairement de crimes de guerre, d’actes génocidaires, de crimes contre l’humanité, de crimes sexuels… cela ne pouvait nous laisser indifférents. J’estime qu’il est de notre devoir, nous Congolais, de venir manifester notre présence ici, près de l’Ambassade du Rwanda en France», a déclaré Gaspard- Hubert Lonsi Koko, président d’Union du Congo. Et d’ajouter sur un air quelque peu désabusé : « Dans le rapport qui est publié, on met seulement l’accent sur le génocide des Hutus au Congo. Mais s’il y’a des Hutus rwandais, il existe aussi des Hutu congolais. Donc, il faut souligner qu’il y a eu aussi des morts congolais. Aujourd’hui, nous venons témoigner du sang versé des Congolais » [lire la suite]

Robert Kongo

© Le Potentiel

RD Congo : le rapport des Nations Unies et la mort d'Armand Tungulu


Le Journal Des Auditeurs (JDA) : Le rapport des Nations Unies sur les crimes des armées rwandaises, ougandaises... en République Démocratique du Congo. Pour écouter l'émission animée par Eugénie Diecky sur Africa n° 1 [prière de cliquer sur ce lien].

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20101004/019 relatif à la mort de M. Armand Tungulu Mudiandambu dans une prison congolaise

C’est avec une très grande consternation que la direction d’Union du Congo a appris la mort, le 3 octobre 2010, en prison d’Armand Tungulu Mudiandambu qui aurait jeté une pierre contre le convoi du président Joseph Kabila dans une rue de Kinshasa, le mercredi 29 septembre. La direction d’Union du Congo présente ses condoléances à l’épouse du disparu, à ses enfants et à leurs proches.

Union du Congo juge disproportionnée la mort du compatriote Armand Tungulu Mudiandambu par rapport à l’acte pour lequel il a été arrêté et s’interroge sur les résultats de l’enquête relative aux rasions de son décès dès lors que les autorités judiciaires ont failli dans leur tâche.

En conséquence, la direction d’Union du Congo demande aux Congolais, où qu’ils soient, de s’associer pacifiquement, mais sans pour autant faillir à l’idéal humain, à toutes les activités dénonçant une politique irresponsable qui consiste à bâillonner toutes les voies qui rugissent en faveur d’un Congo libre et réellement démocratique.

La direction d’Union du Congo

Fait à Paris, le 4 octobre 2010

dimanche 3 octobre 2010

RDC : A Paris la diaspora applaudit le rapport de l'ONU (vidéo)

Après la publication du rapport des Nations-Unies sur les exactions commises en République démocratique du Congo (RDC) entre 1993 et 2003, plusieurs organisations de la diaspora congolaise en France ont manifesté contre "les actes criminels de l'armée rwandaise en RDC". Si plusieurs pays de la région des grands lacs sont épinglés par le rapport (Ouganda, Angola, Burundi… ), c'est en effet sur l'armée rwandaise de Paul Kagame que les accusations les plus graves sont portées. Pour ces opposants congolais, ce rapport  jette enfin la lumière sur le drame congolais, resté trop longtemps dans l'ombre du génocide rwandais [lire la suite].

vendredi 1 octobre 2010

Rassemblement contre les crimes rwandaise, ougandaise en RD Congo...

Le rapport de l’ONU sur les crimes commis en RD Congo par les armées rwandaises, ougandaise... entre 1993 et 2003 fournit des preuves dans un document officiel qui pourrait constituer la base de poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI).

Retrouvons-nous très nombreux ce samedi 2 octobre de 14 h 00 à 19 h 00 à la place de la République dominicaine à Paris 17ème (près de l'ambassade du Rwanda - métro Monceau - Ligne 2) pour interpeller l'opinion internationale sur la nécessité d'une justice équitable et d'une paix durable en RD Congo.

vendredi 10 septembre 2010

Rassemblement contre les crimes de l'armée rwandaise en République Démocratique du Congo

COJESKI France, Debout Congolais, Devoir de Mémoire - Avenir du Congo
et Union du Congo organisent un Rassemblement contre les actes criminels
de l'armée rwandaise en République Démocratique du Congo


Samedi 2 octobre 2010 de 14 h 00 à 19 h 00

Place de la République Dominicaine
à Paris 8ème et 17ème
Métro : Monceau
(Non loin de l'ambassade du Rwanda)


Nous, peuple congolais, venons de prendre connaissance du rapport provisoire établi par le Haut Commissariat aux droits de l'Homme des Nations Unies. Ce rapport n'étant pas encore officiellement publié, il le serait en principe le 1er octobre 2010. Les rapporteurs disent que certains des faits intervenus en République Démocratique du Congo pourraient être qualifiés d'actes génocidaires. La crédibilité de l'ensemble de ce rapport laisse penser que la majorité de ces violations des droits de l'Homme sont exactes.

En conséquence, Nous, peuple congolais, demandons aux Nations Unies :

- de publier officiellement ce rapport et de mettre fin à l'impunité totale dont jouissent les auteurs de différents crimes (crimes sexuels, crimes de guerre, crimes contre l'Humanité, l'utilisation d'enfants soldats, les exécutions sommaires des populations civiles...) en République Démocratique du Congo en permettant des actions en justice contre leurs auteurs ;

- d'aider la République Démocratique du Congo à protéger ses citoyens et à poursuivre les auteurs des crimes commis sur son territoire ;

- d'œuvrer en faveur d'une justice transitionnelle en instaurant, par exemple à Paris, un Tribunal Pénal International pour la RD Congo (TPIRDC).


TOUCHE PAS À MON PEUPLE !

LE SANG DES CONGOLAIS N'A PAS DE PRIX !

Contacts : 0033626442201 ou 0033646576252
E-mails : kongolaisyasolo@gmail.com


mardi 31 août 2010

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20100831/019 relatif à la gratuité de l’enseignement primaire en République Démocratique du Congo

Selon la presse congolaise, le président de la République, M. Joseph Kabila en séjour à Kananga, au Kasaï Occidental, a instruit lundi le gouvernement congolais de prendre des mesures pratiques pour la gratuité de l'enseignement primaire public conformément à la Constitution de la République. Cette instruction présidentielle lundi à la presse à Kananga, cette gratuité va s'opérer en deux phases : la première phase concerne les classes de 1ère, 2ème et 3ème primaires pour toutes les provinces hormis la ville de Kinshasa et la province du Katanga pour l'année scolaire 2010-2011. La deuxième phase concerne le reste des classes pour toutes les provinces y compris la ville de Kinshasa et la province du Katanga.

Favorable au principe de l’égalité de tous les Congolais, Union du Congo, qui à plusieurs fois dans ses recommandations (cf. communiqué de n° 20090926/048 relatif à l’avant-projet de loi portant organisation et fonctionnement de l’enseignement national) prend acte de la résolution présidentielle. Néanmoins, Union du Congo demande au gouvernement d’assumer pleinement ses obligations pour que cette mesure :
- concerne l’ensemble de la scolarité primaire sur toute l’étendue de la République ;
- prenne en compte tant les frais de minerval que les frais liés à la motivation des enseignants ;
- s’accompagne d’un programme de réinsertion des enfants déscolarisés, de lutte contre la délinquance juvénile et l’éradication totale du phénomène des enfants de rue.

Le Bureau d’Union du Congo

Fait à Paris, le 31 août 2010

lundi 30 août 2010

Congo, la fin de l'impunité

Le conflit en République Démocratique du Congo est le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale. Les massacres de Hutus se sont prolongés pendant dix ans.

Loin des caméras, la République démocratique du Congo est sans doute le théâtre  de l’un des pires drames de notre temps. Selon plusieurs ONG, c’est le conflit qui a fait le plus de victimes depuis la deuxième guerre mondiale. L’une d’elle, International Rescue commitee avance le chiffre terrifiant de 3,8 millions de Congolais ayant péri entre avril 1994 et avril 2004.

Pourquoi ces crimes restent-ils impunis? La publication par la BBC et Le Monde, le 27 août 2010 d’extraits d’un rapport en cours d’achèvement des Nations unies soulève le débat. Ce document du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme porte sur les massacres commis au Congo entre 1994 et 2004. Il estime que « les attaques systématiques et généralisées (contre les Hutus réfugiés en RDC) révèlent plusieurs éléments accablants, qui s’ils sont prouvés devant un tribunal compétent, pourraient être qualifiés de crimes de génocide » [lire la suite].

Pierre Mallet

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