lundi 30 décembre 2013

Quelque chose d'inhumain en RD Congo

Si, d’après les écrits de Shakespeare dans La tragique Histoire d’Hamlet, il y avait quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark, il semble qu’il existe quelque chose d’inhumain en République Démocratique du Congo. Effectivement, au pays des léopards, tous les citoyens ne sont guère traités sur le même pied d’égalité au regard de la loi. D’ailleurs, la Constitution n’est que très rarement respectée. La déclinaison des conclusions des concertations nationales tarde pendant que l’oppression règne implacablement sur les opposants, les acteurs de la société civile et les journalistes. Pis encore, on est en train d’assister purement et simplement à l’incohésion nationale et sociale.

Deux poids, deux mesures

Les récents déboires connus par les journalistes  Mag Mikombe du quotidien kinois Le Palmarès et Modeste Kisema du journal Echos du Sud témoignent de l’agissement de la majorité présidentielle à l’encontre de toute personne qui ose écrire un article en sa défaveur. Que dire des menaces de mort proférées par le porte-parole militaire du M23, Vianney Kazarama, contre Thomas Kubuya, journaliste à Virunga Business Radio, une station privée émettant à Goma dans le Nord-Kivu ?
C’est à juste titre que Jolie Kamuntu, présidente de l’Association des femmes des médias au Sud-Kivu, a déploré la non-existence de la liberté de presse en République Démocratique du Congo. Raison pour laquelle l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a demandé au gouvernement de faire adopter une loi dépénalisant les délits de presse dans le meilleur délai. Selon l’avocat Georges Kapiamba, « la Justice ne doit plus servir d’instrument de musellement de la liberté de presse ».
Pour ce qui est de l’aspect politiquement incorrect, on constate que la présomption d’innocence n’est prise en contact qu’en fonction de l’appartenance ou non à la majorité présidentielle. Ainsi le général John Numbi a-t-il bénéficié d’office de ce principe juridique[1], alors que l’opposant Eugène Diomi Ndongala[2] est en train de mourir en prison[3].
L'honorable Eugène Diomi Ndongala à la clinique Ngaliema à Kinshasa
Toujours dans cette stratégie de décapitation de l’opposition, une descente policière a eu lieu le 24 novembre 2013 à Kinshasa, au domicile du député du Mouvement de libération du Congo (MLC)[4], Fidèle Babala. Ce dernier était visé par un mandat de la Cour pénale internationale (CPI), selon les autorités congolaises. Rappelons que, dans un passé très proche, le gouvernement de Kinshasa n’a fourni aucun effort pour transférer vers cette juridiction internationale le criminel Bosco Ntaganda. Il aurait fallu que le Rwanda le fasse pour que l’ancien dirigeant du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) se retrouve à La Haye.
Dans son rapport 2013 sur la situation des droits de l’Homme dans le monde, Amnesty international n’a-t-il pas épinglé le régime de Kinshasa, dans la mesure où  « les groupes armés comme les forces de sécurité gouvernementales ont menacé, harcelé et arrêté arbitrairement des défenseurs des droits humains, des journalistes et des membres de l’opposition politique » du fait de leurs opinions ?
Pourtant, peut-t-on lire dans article récemment publié dans les différents réseaux sur le Net, l’article 8 de la Constitution de la République Démocratique du Congo reconnaît le caractère sacré des droits liés à l’existence et aux activités de l’opposition dans sa lutte en vue de la conquête démocratique du pouvoir. Quant à l’article 12 de la loi fondamentale, elle stipule que « tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois ».

Les violations systématiques de la Constitution

Si le gouvernement de la République Démocratique du Congo ne cesse verbalement de s’opposer à toute proposition susceptible de constituer une violation de la Constitution aux pourparlers de Kampala entre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et la délégation gouvernementale, force est de constater que, pour ce qui relève des affaires intérieures, la loi fondamentale a sans arrêt été foulée sous le pied par ceux qui sont censé la faire respecter.
Ainsi la récente décision d’envoyer les éléments des FARDC[5] en Centrafrique n’a nullement été conforme aux dispositions constitutionnelles. Cela a aussi été le cas, dans le même ordre d’idées, de la ratification de l’accord-cadre pour la paix ratifié le 24 février 2013 à Addis-Abeba, lequel a été conclu par le gouvernent congolais sans l’aval du Parlement réuni en Congrès.
Par ailleurs, de nos jours, des citoyens congolais à part entière sont privés de droit de vote et d’éligibilité. Pis encore, leurs enfants bénéficiant de citoyennetés étrangères du fait du droit du sol ou d’être nés d’un parent étranger, se voient refusés la nationalité congolaise d’origine en violation de l’alinéa 3 de l’article 10 de la Constitution congolaise. Toutes ces injustices ne font que confirmer l’inégalité de tous les Congolais au regard des lois nationales.

L’échec des concertations nationales

Dès lors que  la méthode de travail a été bâclée en amont par le présidium, on ne pouvait que s’attendre à des surprises désagréables dans l’usage des recommandations dudit forum. Ainsi l’hypothèse de la formation d’un gouvernement d’union nationale et les pourparlers de Kampala préfiguraient-ils les conséquences du cirque qui s’est produit à grands frais à Kinshasa[6]. Il est déplorable, en guise d’illustration, de constater que le choix de la majorité de personnes ayant représenté la diaspora s’est fait, en dernier ressort, sur la base du mercantilisme et de la logique politicienne.
Par conséquent, la liberté de conscience de quelques membres de la diaspora, susceptibles d’orienter les débats sur les véritables causes de la guerre de l’Est, a fait peur aux organisateurs. L’exclusion de quelques acteurs patriotiques, de l’intérieur comme de l’extérieur, au profit des affidés de la majorité présidentielle a d’emblée hypothéqué les chances de la cohésion nationale et sociale.

L’incohésion nationale et sociale

Un exemple parmi tant d’autres. Le décret gouvernemental signé le 2 octobre 2012, ayant interdit à partir du 2 décembre 2012 l’importation de tout véhicule d’occasion mis en circulation avant 2002, a pénalisé la diaspora congolaise, laquelle participe activement à l’économie du pays grâce à l’envoi des fonds et du matériel en tout genre au pays. Plutôt que d’encourager l’incohésion sociale, hypothéquant ainsi l’émergence d’une classe sociale moyenne, le gouvernement congolais aurait dû prendre des mesures exigeant le contrôle technique obligatoire s’agissant de la fiabilité de tout véhicule.
Confrontée à la crise politique en cours, les autorités congolaises n’ont pas fait montre d’un patriotisme sans faille dans l’articulation et l’acceptation d’un processus qui aurait dû aboutir à la cohésion nationale et sociale. Le peuple congolais est resté, de facto, l’otage d’une classe politique non désireuse d’agir au profit de l’intérêt supérieur de la Nation. En tout cas, les actes du pouvoir en place à Kinshasa n’ont fait qu’amplifier les causes ayant contribué à l’affaiblissement de l’Etat, à la fracture sociale, à l’incohésion nationale et au risque de balkanisation.

Quelques sillons

Il va falloir une réelle ambition nationale et régionale pour sortir la Réplique Démocratique de l’impasse dans laquelle elle est malheureusement cantonnée. Une ambition collective est donc nécessaire « pour réinventer la manière de faire de la politique et de rendre possible une alternative crédible »[7].
Ainsi est-il indispensable de proposer aux Congolaises et aux Congolais un projet de société d’avant-garde fort, humaniste et fraternel, dans le but de poser les véritables fondements du « Congo d’avenir » : c’est-à-dire « un pays capable de conjuguer le dynamisme économique avec la justice sociale, un pays qui fait non seulement le choix de la paix, de la croissance et de l’Etat de droit mais aussi en mesure de surmonter les défis de la compétitivité et de la solidarité entre les administrés, de la cohésion nationale et de l’osmose régionale »[8]

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress



[1] Une décision compréhensible dès lors que le général John Numbi n’était pas condamné par le juge.
[2] Dont la mise en résidence surveillée pourtant prononcée par le juge n’a même pas été appliquée.
[3] La garde républicaine a arraché Eugène Diomi Ndongala dans la nuit du 28 décembre dernier, d’après un communiqué de presse de Démocratie Chrétienne, de son lit – le privant ainsi de soins intensifs de la clinique Ngaliema à la suite d’un accident vasculaire cérébral.
[4] Le MLC est une force de l'opposition fondée par l’ancien vice-président de la République, Jean-Pierre Bemba, qui attend d'être jugé à La Haye, aux Pays-Bas, par la Cour pénale internationale (CPI).
[5] Forcées armées de la Républiques Démocratique du Congo.
[7] In La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, L’Harmattan, Paris, 2011.
[8] In Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, L’Harmattan, Paris, novembre 2013.

samedi 28 décembre 2013

Pour une réforme profonde du système judiciaire en RD Congo


Les cas de l’honorable Eugène Diomi Ndongala et du pasteur Fernando Kutino, deux leaders d’opinions originaires du Bas-Congo[1] qui croupissent piteusement dans la prison centrale de Makala, ne peut laisser indifférent plus d’un défenseur des droits fondamentaux de la personne humaine. Faut-il croire que tout est entrepris pour qu’aucun Mukongo ne puisse émerger politiquement sur le plan national ? C’est ainsi que Ne Manda Nsemi[2] et ses partisans du Bundu dia Kongo (BDK) ont été farouchement combattus par le pouvoir central[3].
En effet, la situation géostratégique de la province du Bas-Congo, qui plus est une bande coincée entre le Congo-Brazzaville et l’Angola disposant d’une ouverture sur l’Océan Atlantique et situé au cœur même de l’ancien royaume Kongo, est pour beaucoup dans la volonté aussi bien nationale que régionale de vouloir à tout prix maîtriser les personnes consciencieuses qui y sont originaires. Pourtant, l’article 8 de la Constitution de la République Démocratique du Congo reconnaît le caractère sacré des droits liés à l’existence et aux activités de l’opposition dans sa lutte en vue de la conquête démocratique du pouvoir. Quant à l’article 12 de la loi fondamentale, elle stipule que « tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois ».

Le fils de Diogas et le pasteur Fernando Kutino

Selon un communiqué de presse récemment diffusé par Démocratie Chrétienne (DC), Eugène Diomi Ndongala[4] a été hospitalisé en urgence le 27 décembre dernier à la clinique Ngaliema, dans la ville de Kinshasa, après avoir été retrouvé en état d’inconscience dans sa cellule de la prison centrale de Makala. Les conditions de vie dans les geôles congolaises ne pouvaient qu’avoir des conséquences graves sur l’état de sante du président de DC, qui plus est considéré par les organisations non gouvernementales locales et internationales comme un prisonnier politique. Cette situation n’est qu’une énième violation des droits fondamentaux de la personne humaine, après un déni de soins appropriés dont le fils de Diogas[5] a été victime pendant plusieurs mois.
Quant à l’archibishop Fernando Kutino, le chef spirituel de l’Armée de Victoire – condamné officiellement pour détention d’armes et munitions de guerre, ainsi que pour tentative de meurtre sur le pasteur Ngalasi de l’église la Louange[6] –, il a été hospitalisé en septembre dernier, à la suite d’un accident vasculaire cérébral, au service des soins intensifs du centre Nganda dans la capitale congolaise.

Le sort des opposants Bakongo

Tout ressortissant du Bas-Congo qui s’oppose au régime en place à Kinshasa, à moins d’être « visiteur du soir »[7], finit toujours par avoir des problèmes avec la justice. Juste un cas parmi tant d’autres. L’honorable Fabrice Puela, du groupe parlementaire Force acquise au changement (FAC), s’est vu privé le 29 novembre 2013 de ses indemnités parlementaires pendant trois mois. Cette décision fait suite à l’absence du député de la plénière du 27 novembre dernier dans laquelle le ministre des Affaires étrangères devait répondre à une question orale avec débat, sur l’état des lieux des négociations de Kampala, dont le député du Bas-Congo était l’initiateur. Pour le bureau de l’Assemblée nationale, cette absence constitue « un manque de respect » vis-à-vis de l’Assemblée nationale et du Gouvernement[8]. Dans l’absolu, ce n’est pas tant le non-respect des prescrits de l’article 108 du règlement intérieur et du code de conduite de l’agent public de l’Etat qui est contesté. Ce qui est incompréhensible, par rapport à d’autres situations plus graves que le cas en l’espèce, c’est la rapidité avec laquelle la sanction a été appliquée par le président de l’Assemblée nationale. Quel Mukongo opposant sera, demain, victime de cet acharnement ethnique ? « Quand on tire sur la colombe, le perroquet ne doit pas se réjouir », dit un vieux proverbe bantou.

La nécessité d’une réforme judiciaire

Force est de réaliser qu’à travers les cas d’Eugène Diomi Ndongala et de l’archibishop Fernando Kutino, du député Fabrice Puela, ainsi qu’au-delà du caractère ethnique de la répression à leur encontre, la nécessité de réformer en profondeur le système judiciaire congolais. « Les institutions de la République Démocratique du Congo, ce grand corps malade, ont besoin d’un traitement de choc à l’issue d’un diagnostic sérieux »[9]. Bien entendu, il va falloir éviter que le courroux de la justice ne s’abatte facilement que sur les seuls opposants de la province du Bas-Congo. Ainsi des modifications audacieuses devraient-elles être entreprises – pour ce qui est de la garde à vue, de la détention judiciaire et du système pénitentiaire – en vue de l’ancrage d’un Etat de droit.
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L’honorable Fabrice Puela, l’archibishop Fernando Kutino et l’honorable Eugène Diomi Ndongala
La détention judiciaire, la garde à vue et le système pénitentiaire

Le respect des droits fondamentaux de la personne humaine veut qu’un individu, qui est détenu de manière préventive dans un établissement de la République, puisse comparaître dans un délai raisonnable devant le juge. Dans le cas contraire, s’il n’a pas encore subi un procès en bonne et due forme et n’a nullement été l’objet d’une condamnation judiciaire reconnaissant toute sa culpabilité, un juge statuant en référé devra prononcer immédiatement la relaxe. Toutefois, cette décision judiciaire ne fera nullement tomber les accusations portées par le ministère public ou le juge d’instruction. Par ailleurs, si elle présente une menace vraiment sérieuse et suffisante pour la sécurité nationale et la paix internationale, cette personne ne pourra que bénéficier d’une liberté sévèrement encadrée dans les conditions qui devront être prévues par la loi ou décidées par le juge.
En tant que détention administrative, la garde à vue devra être de 24 heures pour les crimes de droit commun, de 48 heures pour les actes du grand banditisme et de 72 heures pour les opérations terroristes. À l’issue de ces délais, les personnes interpellées par les autorités policières, voire administratives, devront comparaître immédiatement devant le juge pour décider de leur détention judiciaire, c’est-à-dire préventive. Dans le cas contraire, si l’on a omis de les déférer devant un tribunal compétent, les autorités policières et administratives devront les relâcher sur décision judiciaire qui constatera la caducité de la poursuite, donc de l’accusation, et prononcera une ordonnance de non-lieu.
Dans la même optique, il faudra interdire la torture, les arrestations arbitraires, les peines et les traitements inhumains ou dégradants. Par conséquent, il faudra prendre des mesures contre les mauvais traitements susceptibles d’être infligés aux détenus, et les mauvaises conditions de vie, ou de détention, dans les établissements pénitentiaires.

L’indépendance de la justice

Dans le souci de l’apaisement social, l’indépendance de la justice doit être renforcée en République Démocratique du Congo. Ainsi les lois organiques ayant trait à l’autonomie de la Cour constitutionnelle et du Conseil supérieur de la magistrature doivent-elles être impérativement introduites au Parlement. Il va falloir veiller non seulement à l’indépendance et à l’impartialité de la justice, mais surtout au respect d’une réelle séparation des pouvoirs. En effet, il est indispensable de contribuer à l’affirmation d’un véritable pouvoir judiciaire dont les plus hauts magistrats ne seront plus nommés par le pouvoir politique. Cela devra se faire par le biais d’un Haut conseil des professions judiciaires (HCPJ) avec des « auditions » devant des commissions spécialisées du Parlement qui vérifieront les qualifications aux fonctions.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Agoravox

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[1] Le Congo central, ou Bas-Congo, est une région relativement stable qui attire les investissements étrangers pour son potentiel hydroélectrique et son pétrole. In Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, L’Harmattan, Paris, novembre 2013.
[2] Interdit de séjour dans la province du Bas-Congo dont il fut l’un des députés dans la législature 2006-2011, Né Muanda Nsemi a été élu député de la Funa dans la ville de Kinshasa.
[3] Lire l’article de B. Amba Wetshi, paru sur le site Internet Congo indépendant, intitulé Un massacre des adeptes du BDK a bel et bien eu lieu.
[4] Après avoir été porté disparu le 25 juin 2012, l’opposant Eugène Diomi Ndongala, dont le mandat de député a été invalidé le 15 juin 2013, fut retrouvé le 11 octobre 2012 dans la commune de Ngaliema, à l’ouest de Kinshasa, non loin du centre supérieur militaire. Il est officiellement condamné pour viol sur mineure et tentative de coup d’Etat. Pour son épouse et ses avocats, le député du Bas-Congo est détenu illégalement. Ils évoquent pour cela une décision de la Cour suprême de justice enjoignant qu’il soit mis en résidence surveillée. Selon le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, « la résidence la mieux surveillée » pour Eugène Diomi Ndongala est la prison centrale de Makala.
[5] Il s’agit d’un cas de double apocope de Diomi et Gaston, Eugène Diomi Ndongala étant le fils de Gaston Diomi un ancien homme d’affaires du district de la Lukaya dans la province du Bas-Congo.
[6] Un jugement que ses avocats avaient jugé décevant. De plus, pour eux, les preuves apportées par la Cour n’étaient pas rigoureuses.
[7] Plus précisément opposant le jour et courtisan la nuit.
[8] Le député du Bas-Congo n’avait pas participé à ladite plénière par solidarité au groupe parlementaire MLC et alliés qui a suspendu sa participation aux travaux parlementaires pour protester contre le transfèrement de Fidèle Babala à la Cour pénale internationale.
[9] In La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, L’Harmattan, Paris, 2011.

mardi 24 décembre 2013

Polémique sur l’intervention des FARDC en Centrafrique

Le gouvernement congolais a annoncé, le 21 décembre dernier, son intention d’envoyer 850 soldats en République Centrafricaine pour participer à la force de l’Union africaine déployée sur place (Misca[1]). Cette contribution, laquelle est dans l’absolue compréhensible[2], ne cesse pourtant de susciter des interrogations. En effet, compte tenu de la précarité et de l’insécurité qui prévalent dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, ainsi que de l’aspect budgétaire, le peuple congolais est en droit de connaître les critères ayant motivé une telle décision.

Une multitude de groupes armés dans le Kivu

Le Raïa Mutomboki[3], lequel a fini par nouer des alliances avec l’ancien groupe rebelle M23 après avoir pour autant sévi comme une milice d’auto-défense d’obédience antirwandophone, n’a cessé de déstabiliser une grande partie du Masisi depuis août 2012. Les différentes factions de cette milice contrôlent encore 95 % du Nord-Kivu. Quant à l’Alliance pour la libération de l’Est du Congo (Alec), une milice créée en juillet 2012 par un groupe de rwandophones, elle a pour objectif l’indépendance du Kivu[4].
À ces milices, il faut ajouter les Forces démocratiques alliées (FDA)[5] qui opèrent autour du massif de Ruwenzori, les Forces démocratiques alliées/Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (ADF/NALU)[6], les Force œcuménique pour la libération du Congo (FOLC)[7], les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)[8] basées dans le Nord-Kivu et dans le Sud-Kivu, la Force populaire pour la libération du Congo (FPLC)[9], le Front des patriotes pour le changement (FPC)[10], les Maï-Maï Asani , Mayele ainsi que Kifuafua, le Nyataru[11], les Forces nationales de libération (FNL)[12]... La présence de ces différentes milices locaux, des groupes armés locaux et étrangers constituent une menace permanente pour la stabilité de la région des Grands lacs africains [lire la suite].

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

mercredi 18 décembre 2013

Un budget 2014 pour la République Démocratique du Congo

Augustin Matata Pono, le Premier Ministre de la RD Congo
Alors que le Parlement congolais vient de rendre caduc le projet de loi de finances pour l’exercice 2014 proposé par Premier ministre Augustin Matata Ponyo, le dernier ouvrage de Gaspard-Hubert Lonsi Koko intitulé « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs » propose un contre-projet d’avant-garde et cohérent à l’attention des Congolaises et aux Congolais, dont le budget global s’élève à 7,75 milliards d’euros – soit 10,2 milliards de dollars US. Sachant que plusieurs milliards d’euros sont sans cesse gaspillés à cause de la corruption et du manque de rigueur dans la gestion de la chose publique, pour ce qui est de cette initiative, des précautions ont été prises afin que le budget 2014 puisse correspondre aux dépenses réelles et croître chaque année au profit du développement économique et du bien-être des populations.

L’intérêt général

Par rapport à l’exercice 2013, lequel avait accordé 4,62 milliards d’euros aux services de la présidence de la République et du Parlement, il serait plus logique de consacrer globalement 155 millions d’euros au Secrétariat général de la présidence de la République, au Secrétariat général du gouvernement et aux services chargés des relations avec le Parlement – soit 51,7 millions d’euros par an à chacune des trois structures. L’objectif poursuivi consiste avant tout à privilégier l’intérêt général dans tous les secteurs ministériels. En guise d’exemple, le ministère de la Justice, des droits humains et des libertés publiques disposera de 574,275 millions d’euros ; celui de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur sera doté d’un budget de 875,750 millions d’euros ; le ministère de l’Agriculture, de la pêche, du développement rural, des PME/PMI aura 631,750 millions d’euros alors que celui de l’Energie, de l’eau, des mines et des hydrocarbures bénéficiera de 540,275 millions d’euros…

La géostratégie et le progrès social

Ayant à l’esprit à la fois la situation géostratégique et le contexte géopolitique, conscient du fait que la sécurité de la République Démocratique du Congo dépend en partie de la stabilité de ses voisins, M. Lonsi Koko estime que la diplomatie devra jouer un rôle déterminant. Ainsi un budget de 298,375 millions d’euros sera-t-il attribué au ministère des affaires étrangères. La finalité consistera, bien entendu, à mener à bien des négociations en vue de parvenir sur le plan régional à un pacte de stabilité des systèmes régionaux communs de sécurité et de défense.
Par ailleurs, un budget important d’un montant de 2,52 milliards d’euros, soit 32,50 % du budget annuel qui est proposé au peuple congolais, sera consacré à la création d’emplois, à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur, ainsi qu’à la défense, la sécurité et la protection civile. Il est impératif de permettre la circulation des biens et des personnes dans l’espace national, facteur indispensable au développement économique et au progrès social.

8,5 % de taux de croissance en 5 ans

Tout a été bien pensé en amont pour que la croissance économique, très dégradée en République Démocratique du Congo à cause de l’incohérence des politiques ayant été menées depuis 2001, puisse progresser nettement de 10 % en 2014 à 18,25 % en 2019 – soit une évolution de 8,25 % en 5 ans. Rappelons que, selon les estimations du PIB réalisées à la fin décembre 2012, la croissance économique avait atteint le taux de 7,2 % alors qu’elle sera, au regard de la nouvelle vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands lacs africains, de 10 % en décembre 2014 – soit une hausse de 2,8 % – et de 11,65 % en 2015, au lieu de 10,5 % que prévoit le gouvernement de l’actuel Premier Ministre Augustin Matata Ponyo, soit une progression de 1,15 %. 

Les enjeux du troisième millénaire

L’objectif du chiffrage dudit projet de société pend évidemment en compte les moyens dont le gouvernement de la République Démocratique du Congo aura besoin dans la déclinaison de sa politique tant intérieure que régionale. Cela permettra non seulement de vérifier la crédibilité des arguments pragmatiquement avancés dans « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs », mais surtout de constater la rentabilité et l’équilibre financier du programme qui est décliné. Ainsi le peuple congolais réalisera-t-il le sérieux de la future administration qu’on lui propose, laquelle a trait à l’émergence d’un pays à jamais prospère et à la hauteur des enjeux du troisième millénaire.

Charlotte Mondo


dimanche 8 décembre 2013

Une conférence internationale pour régler la crise du Kivu

Le nord-est de la République Démocratique du Congo est en crise depuis plusieurs années. Sur ce petit bout de terre richissime, de nombreux conflits d'intérêts opposent la RDC à ses voisins, le Rwanda et l'Ouganda. Les conflits font rage, les populations fuient, souvent sous les yeux de la communauté internationale. Alors pour régler définitivement les crises qui secouent cette région d'Afrique centrale, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, auteur de Ma Vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, propose une conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement.
Dans la région du Kivu, en RDC, des enfants font la queue pour avoir de l'eau. Photo : Julien Harneis/Flickr / cc
Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, La République Démocratique du Congo est tout à fait capable de conjuguer dynamisme économique et justice sociale. Capable également de faire le choix de la paix, de la croissance et de l’Etat de droit.

« C’est en surmontant les défis de la compétitivité et de la solidarité que les Congolais bâtiront le Congo-Kinshasa du troisième millénaire. C’est en privilégiant la conception républicaine qu’ils consolideront la cohésion nationale. Ainsi feront-ils triompher la démocratie », explique cet essayiste et auteur de nombreux ouvrages.

Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, il est inimaginable qu’un projet puisse être viable dans la région des Grands Lacs tant que le Congo-Kinshasa n’aura pas retrouvé sa pleine souveraineté, tant que la confiance ne sera pas rétablie entre les peuples congolais, burundais et rwandais. Les pays limitrophes ont besoin de la stabilité et du développement économique de leur grand voisin [lire la suite].

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jeudi 5 décembre 2013

Un projet politique pour relever la RDC

Depuis plusieurs mois, la République démocratique du Congo (RDC) fait largement parler d'elle. Au nord-est de cet immense pays d'Afrique centrale, les viols et les massacres sont le quotidien d'une population désormais habituée à la guerre et à l'instabilité de ce pays, un des plus pauvres du monde. Essayiste et auteur de nombreux livres, Gaspard-Hubert Lonsi Koko est congolais et vit en France. Dans son ouvrage « Ma Vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs », il décrit son projet politique en faveur de l'avenir de son pays.
Au nord-est de la RDC, le Kivu est en guerre depuis plusieurs années. Photo : Julien Harneis/Flickr / cc

JOL Press : La République démocratique du Congo se situe à la 142ème place sur 162 en termes de développement humain. Vous notez également, dans votre livreMa Vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs que 80 % de la population « survit à la limite de la dignité humaine ». Cette situation est-elle seulement la conséquence de ces 15 dernières années de guerre ?
 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : La catastrophique situation socio-économique que traverse la République Démocratique du Congo n’est pas seulement due à l’échec de la présidence de Joseph Kabila. Elle est aussi le résultat de l’insouciance des acteurs politiques congolais et de la mauvaise gestion de la chose publique par les différents gouvernements mobutistes et kabilistes. Il est consternant de réaliser que, depuis 1965, ce pays est géré comme une épicerie [lire la suite].
Propos recueillis par Sybille de Larocque pour JOL Press
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mercredi 4 décembre 2013

TABU LEY ROCHEREAU: "LA MORT EST QUELQUE CHOSE DE NATUREL"

Tabu Ley Rochereau à son domicile parisien en mai 2010. Photo: Robert Kongo.
En hommage à Tabu Ley Rochereau, qui nous a quittés samedi 30 novembre , nous publions une partie de l’interview qu’il avait accordée à notre correspondant en France, Robert Kongo. Au cours de cet entretien qui s’est déroulé en mai 2010 à son domicile, en région parisienne, l’illustre disparu évoquait , pour la première fois,  l’évolution de son état de santé,  l’héritage Ley en musique, l’état actuel de la musique congolaise et son regret dans sa carrière de chanteur. L’une des dernières interviews d’un grand artiste qui fait désormais partie de notre mémoire.
Comment allez-vous ?

Comme vous le remarquez, je vais très bien. Tout évolue très bien comme l’attestent les médecins jour après jour. Je n’ai donc pas de soucis à me faire quant à l’amélioration de mon état de santé. Contrairement à ce que d’aucuns peuvent penser, j’accepte cette affection avec bonhomie. La maladie n’est pas un drame ; elle fait partie de la vie. Il n’y a pas de quoi s’étonner ou s’attrister. Je vis cela bien et avec philosophie. Il y a deux étapes dans la vie d’un être humain : la naissance et la mort. Si la naissance est le début de la vie extériorisée, la mort en est la fin. Je n’ai jamais eu peur de la mort. D’ailleurs, pourquoi en aurai-je peur parce que c’est notre destinée à tous ? Nul n’est éternel ici-bas. Pour moi, la mort est quelque chose de naturel.

Vous sentez-vous bien entouré ?

Je suis bien entouré : il y a la famille, les amis et connaissances, des collègues artistes musiciens… qui viennent souvent me rendre visite. Comme vous êtes venu me voir, vous faites partie de mon entourage. Cela me fait énormément du bien. Je suis encore très heureux de l’hommage que m’avait rendu Koffi Olomide à Kinshasa, le 1er mai 2010. C’est avec joie que j’avais suivi ce grand concert à la télévision. Beaucoup d’artistes musiciens -venus d’un peu partout- ont répondu à son invitation. Parmi eux, Pépé N’Dombe, Lutumba Simaro et Sam Manguana. Un régal pour le public qui était venu nombreux écouter les œuvres de leur serviteur. Cela voudrait dire que je suis assez bien entouré. C’est une grâce. Je bénis le Seigneur, mon Berger.

Tous les musiciens Congolais parlent de vous comme une référence de taille, un exemple de professionnalisme sans égal. Qu’est-ce que cela vous procure?

De son vivant, lorsque Wendo avait appris que j’ai chanté « Rochereau muana ya Congo, mokitani ya Wendo » (Rochereau fils du Congo, le dauphin de Wendo) , il parait qu’il était très fâché , et cela se serait passé en direct à la télévision. Il aurait dit : « Ngai nanu nakufi te, ye akende koloba a remplacer ngai » (Je suis encore en vie, comment peut-il prétendre être mon héritier ?). Faudrait-il attendre la disparition de quelqu’un pour lui trouver un successeur ? Pour honorer une autorité ou une célébrité, quelle qu’elle soit, il faut que celle-ci décède d’abord ? Je ne partage pas ce raisonnement. Les Français par exemple, ils n’ont pas attendu la mort de De Gaulle, Pompidou, Mitterrand… voire certains artistes et écrivains pour les honorer ou leur rendre hommage. Des rues, places, avenues et monuments historiques étaient baptisés à leur nom, alors qu’ils étaient encore en vie. Pourquoi cela pose un problème chez nous ? Je préfère que l’on m’honore de mon vivant ; que ma famille et moi-même puissions vivre cette reconnaissance-là. (Cet hommage lui a été rendu en novembre 2012, Ndlr). Que tous les jeunes artistes musiciens se proclament aujourd’hui  héritiers de Tabu Ley Rochereau, ne me gène pas. Au contraire, cela me fait un très grand plaisir, car c’est une marque de reconnaissance. Je les en remercie.

Lequel a hérité de votre professionnalisme, selon vous ?

Ils sont nombreux, et tout le monde se dispute être le dauphin de Rochereau. C’est tant mieux. Mais je n’ai pas de préférence particulière. Je félicite et encourage celui qui essaye de faire toujours mieux que l’autre. C’est cet esprit d’émulation qui prévalait entre Franco et moi. Je souhaite ardemment que nos jeunes musiciens s’en inspirent.

Quel regard portez-vous sur la musique congolaise d’aujourd’hui ?

J’ai toujours évité d’émettre un avis personnel sur la musique congolaise telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui. Cela risque d’être mal interprété. Simplement, je conseillerai aux jeunes de travailler à fond leurs œuvres ; qu’ils mettent à profit leur talent et qu’ils aient l’amour de ce métier. Aussi, doivent-ils avoir présent à l’esprit qu’une œuvre se réalise en équipe, de la création à la production. Ainsi, il faut qu’ils sachent entretenir des relations humaines. Un peu d’humilité dans le travail ne leur ferait pas du mal.

Quel est votre plus grand regret dans votre carrière de chanteur ?

J’ai vécu 9 ans aux Etats-Unis. J’y ai côtoyé la famille de Michaël Jackson, ses frères, sœurs et lui-même. Ils venaient chez moi, et ils m’invitaient chez eux. Mon seul regret est de n’avoir pas eu l’occasion de produire un concert avec Michaël Jackson. Aujourd’hui, ce rêve est irréalisable parce qu’il n’est plus de ce monde. De toutes mes compositions, c’est la chanson « Marie Clara » qu’il aimait le plus, et je l’ai su au cours d’une soirée que nous avons passé ensemble chez « Mama Patience » à Hollywood. (Avec le talent qu’on lui reconnaît, Rochereau fredonne le refrain de « Marie-Clara »).

Un dernier mot ?

Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo.

© Le Potentiel

vendredi 29 novembre 2013

GASPARD-HUBERT LONSI KOKO SUR RADIO VEXIN VAL DE SEINE

"Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs"L'Harmattan, 152pp.

A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs", Gaspard-Hubert Lonsi Koko, essayiste réformiste, humaniste et acteur politique était l'invité de Robert Kongo, samedi 30 novembre à 15h (heure de Paris). Avec la verve et la passion qu’on lui connaît, il a évoqué son projet d'un Congo nouveau, fort, prospère et stable, vivant en paix avec ses voisins.

Pour écouter cette émission, prière de cliquer sur le lien ci-contre : https://www.youtube.com/watch?v=GNjNNJ-JZlY

mardi 26 novembre 2013

CONGO-KINSHASA ET GRANDS LACS : LE PROJET DE GASPARD-HUBERT LONSI KOKO

"Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs". L'Harmattan, 152pp.

Essayiste réformiste, humaniste et acteur politique, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, vient de publier chez l’Harmattan « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs ». Avec ce titre, l’auteur signe un texte prégnant qui évoque son projet pour un Congo-Kinshasa stable, politiquement, économiquement et socialement, vivant en paix avec ses voisins.

Au moment où la guerre dans l’Est du Congo-Kinshasa ,venue du Rwanda et de l’Ouganda, se termine, où le président Joseph Kabila prône la cohésion nationale et annonce la formation d’un gouvernement de large ouverture, le nouveau livre de Gaspard-Hubert Lonsi Koko tombe bien à propos et possède la pertinence à laquelle il nous a habitués. Il pourrait servir d’un vivier d’idées qui sera source d’inspiration pour les dirigeants congolais.

Dans cet ouvrage, l’auteur présente son projet pour sortir le Congo-Kinshasa du gouffre dans lequel il est plongé. Le dynamisme économique,  la justice sociale, la paix, l’unité nationale, la croissance et l’Etat de droit sont des ingrédients qu’il met en exergue pour bâtir un Congo-Kinshasa du 21èmesiècle. Un progrès dont les pays de la région des Grands Lacs pourraient tirer un immense profit. C’est justement ce qui rend ce texte précieux et solide.

Plusieurs maux dont souffrent le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi  ne seront pas résolus si le Congo-Kinshasa ne retrouve pas sa pleine souveraineté, l’intégrité de son territoire,  et si le climat de confiance n’est pas restauré entre les pays de la région des Grands Lacs. Un Congo-Kinshasa fort et pacifié faciliterait le développement et la stabilité de la région, voire de toute l’Afrique centrale.       

Savamment illustré avec des chiffres (contexte social et humain, contexte économique et financier, répartition budgétaire, emploi, fiscalité…), Gaspard-Hubert Lonsi Koko présente le type d’Etat que devront se donner les Congolais : un Etat doté d’institutions efficaces au service des Congolais. Il y voit la condition essentielle pour réussir les ambitions de modernisation et d’émergence d’un Congo-Kinshasa nouveau et fort. 

Pour réussir cette ambition, le Congo-Kinshasa ne peut se permettre , dans sa gouvernance, dans sa vision de la politique et dans sa conception de l’Etat une existence de négligence, de laxisme, d’amateurisme, de médiocrité ou de violence destructrice. En revanche, il a plutôt besoin d’être une communauté des intelligences, une communauté des valeurs  et une communauté de vision et d’esprit pour accomplir son développement au sens plein du terme.

« Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs » trace les contours de cette communauté d’avenir en présentant la nation congolaise telle qu’elle était, telle qu’elle est, en relatant quelques péripéties de l’histoire du Congo-Kinshasa depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, et telle que l’auteur aimerait la transformer en profondeur dans ses faiblesses politiques, dans ses pathologies de gouvernance et dans ses maladies comme Etat. Probable candidat à la prochaine élection présidentielle ? En a-t-il envie ? Seul l’avenir le dira.

On peut espérer que le projet de l’humaniste au talent d’écrivain et d’acteur politique indéniable, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, fils et petit-fils de Nlasa Mpanzu, Nlasa Ngandu, Nlasa Nzezi, Vuzi di nkuwa, Kimuakasa et Nsala Nkanga, suscitera des vocations de leaders politiques d’un nouveau calibre, capables non seulement de penser et de vivre autrement l’engagement politique et la gouvernance du pays, mais surtout de forger des institutions démocratiques solides, à la hauteur des ambitions mondiales d’un pays comme le Congo-Kinshasa. Un pays dont le destin économique, scientifique, technologique et géostratégique dépend de la qualité de ses élites politiques et de leurs capacités à mobiliser dans le bon sens le génie du peuple congolais.
                                                       
Robert Kongo, correspondant en France  

lundi 25 novembre 2013

RD Congo, les véritables intentions des parrains du M23

Selon Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, la République Démocratique du Congo compte mener à bon terme le dialogue avec les ex-rebelles du M23[1], dans le cadre des pourparlers de Kampala. Ainsi Kinshasa souhaite-t-il que la signature, avec l’ancienne rébellion du M23, d’un document[2] – permettant de mettre un terme à dix-huit mois de conflit – ait lieu dans un délai raisonnable.
Le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni et son homologue rwandais Paul Kagamé
Néanmoins, le gouvernement congolais refuse de signer un accord de paix avec les protégés du Rwanda et de l’Ouganda. Il estime à juste titre que cela équivaudra à accorder un statut légitime à une force négative, qui plus est défaite par les armes. Cependant, une question se pose. Kinshasa signera ledit document avec quelle mouvance dès lors que Serge Kambasu Ngeve, membre du bureau politique du M23, a accepté la déclaration commune sur le modèle de ce que demande le gouvernement congolais – s’opposant de facto au refus de son président Bertrand Bisimwa ?
Les conclusions des pourparlers
Un document[3], lequel circule sur Internet, révèle les clauses finalisées dans la capitale ougandaise le 11 novembre 2013 par les parties concernées devant engager le gouvernement congolais et les rebelles du M23. Dans les points 6, 7 et 8 dudit document, l’accent est mis sur le retour et l’installation des réfugiés et des personnes déplacées internes, sur les biens spoliés, extorqués, volés, pillés et détruits, ainsi que sur la réconciliation nationale et la justice.
En quoi un mouvement défait militairement et ayant annoncé la fin de son existence en tant que structure armée peut-elle imposer sa volonté s’agissant des domaines ayant trait aux pouvoirs régaliens du gouvernement congolais ? Depuis quand le vaincu impose-t-il sa volonté au vainqueur ? À cette phase, les pourparlers de Kampala doivent respect le principe de droit international relatif à la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain. La défection du M23 n’oblige plus la République Démocratique du Congo à signer un quelconque accord avec des individus qui, s’ils sont réellement des citoyens congolais, sont passibles devant la justice pour avoir violé la Constitution du 18 février 2006. Peut-on conclure que la mauvaise foi et les intentions cachées obligent le Rwanda, l’Ouganda et la communauté internationale à traiter le M23 et le gouvernement congolais sur le même pied d’égalité ?
L’autodétermination à moyen terme
N’oublions pas que le Rwanda et l’Ougandais, très motivés par une incommensurable visée expansionniste, ont toujours soutenu des bandes armées dans l’espoir de faire main basse sur la partie orientale de la République Démocratique du Congo : plus précisément sur l’Ituri et la partie frontalière du Nord-Kivu. Après la débandade de leurs poulains sur les différents champs de bataille, Paul Kagamé et Yoweri Kaguta Museveni souhaitent donc obtenir diplomatiquement ce qu’ils n’ont pu imposer par la force[4]. Sachant qu’ils auront du mal à violer l’accord-cadre d’Addis-Abeba, dont ils sont signataires, ils veulent induire Kinshasa en erreur. En effet, les clauses 6, 7 et 8 du document que l’on souhaite faire signer au gouvernement congolais permettraient d’introduire en toute légalité des populations étrangères, et d’assurer leurs besoins matériels, dans le Nord-Kivu en vue d’un processus, ultérieurement, d’autodétermination. Telles sont les véritables intentions des parrains du M23.
Le respect de différents accords de non-agression
Ratifier un tel document, dont quelques clauses préconisent insidieusement une incertaine réconciliation, équivaudra à accepter l’accalmie à court terme, mais la balkanisation de la République Démocratique du Congo à moyen terme. Le gouvernement congolais a plutôt intérêt de dénoncer publiquement les intentions cachées du Rwanda et de l’Ouganda, à obtenir officiellement leur condamnation auprès de l’instance onusienne. L’objectif est de les obliger à respecter tous les accords de non-agressions dont ils sont signataires. Kinshasa devra surtout rappeler diplomatiquement aux gouvernements rwandais et ougandais le respect des clauses de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, quant à la non-assistance aux forces négatives.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Copyright Agoravox

[1] Le Mouvement du 23 Mars (M23) est né d’une mutinerie, en avril 2012, d’anciens rebelles du Congrès national de libération du peuple (CNDP) qui avaient été réintégrés dans l’armée nationale congolaise. Il a annoncé le 5 novembre 2013, quelques heures après avoir été chassé des derniers bastions qu’il occupait dans la province du Nord-Kivu, qu’il renonçait définitivement à la lutte armée.
[2] Sans être un accord, ce document permettrait juridiquement de donner une force contraignante à la déclaration de renonciation à la rébellion faite par le M23 et de régler les questions liées au cantonnement, au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion sociale de ses ex-combattants.
[3] Lequel devrait être signé, en cas d’accord, par Raymond Tshibanda, le ministre congolais des Affaires étrangères, et René Abandi, chef de délégation du M23, ainsi que par deux témoins : à savoir Crispus Kiyonga, ministre ougandais des Affaires étrangères et facilitateur du Dialogue, et le professeur Ntumba Luaba, Secrétaire exécutif de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL).

vendredi 22 novembre 2013

Pour mieux comprendre la géopolitique de la région des Grands Lacs africains

La complexité des relations entre les pays des Grands Lacs africains a toujours donné le tournis à plus d’un spécialiste. De la difficile cohabitation entre les Hutus et les Tutsis, les Bantous et les Nilotiques, les Anglophones et les Francophones, aux problèmes fonciers et au pillage des ressources naturelles, il n’est pas du tout évident de saisir les tenants et les aboutissants. Et, pourtant, c’est à cet exercice difficile que Gaspard-Hubert Lonsi Koko s’est attelé avec brio. En effet, dans son dernier ouvrage intitulé Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, cet essayiste réformiste, qui plus est analyste politique, fait un diagnostic cohérent et ouvre des perspectives en vue de la consolidation économique et politique de la République Démocratique du Congo.

Paix sociale et évolution démocratique
« Ma vision pour le Congo-Kinshasa, c’est celle d’un pays capable de conjuguer le dynamisme économique avec la justice sociale » affirme d’emblée l’auteur. Vaste programme ! Gaspard-Hubert Lonsi Koko insiste notamment sur le fait que la République Démocratique du Congo est contrainte de trouver, à tout prix, des voies et moyens qui puissent permettre son épanouissement économique, donnée indispensable à la paix sociale et à l’évolution démocratique. Cela nécessitera forcément de l’audace, de l’innovation, de l’inventivité, du pragmatisme et une réelle volonté politique. Effectivement, « c’est en surmontant le défi de la compétitivité que les Congolais bâtiront le Congo-Kinshasa du troisième millénaire ». Ainsi parviendront-ils à la démocratie républicaine et à la cohésion nationale.

Cohésion nationale

« Tout devra être mis en œuvre pour que les Congolais aspirent enfin à la Paix, à la Justice et au Travail auxquels ils ont constitutionnellement droit. » Dans l’absolu, la Liberté ne pourra qu’engendrer l’Egalité qui générera la Sécurité indispensable à la Prospérité. Telle est l’équation existentielle que l’auteur s’efforce à résoudre à travers un essai d’une pertinence lumineuse, faisant penser à la fois à une philosophie jaurésienne et à un cheminement mitterrandien. Rien de surprenant quand on sait que Gaspard-Hubert Lonsi Koko a longtemps évolué avec Le Capital à la main gauche et Le Prince à la main droite. Une ambiguïté qui permet de passer avec habileté – d’aucuns diront avec cynisme – de l’idéal au réel. Ainsi l’auteur chemine-t-il au fil des pages, à l’instar d’un funambule, du patriotisme au régionalisme, de la stabilité nationale à la pacification régionale.

Entente cordiale

Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, seule une entente cordiale entre les peuples rwandais, burundais et congolais encouragera l’espoir d’une relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL). Cela ne pourra être envisageable que, rappelle à juste titre l’auteur, si le Congo-Kinshasa se stabilise en développant des institutions étatiques en mesure de mener une diplomatie pragmatique – la finalité étant de vivre en bonne intelligence avec les pays limitrophes – et en se dotant d’une armée dissuasive dans l’optique d’une coopération régionale sur la base de « l’indépendance dans l’interdépendance ». Raison pour laquelle, apprend-on, l’Union africaine devra être associée au projet relatif au réaménagement de la CEPGL, notamment par le truchement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Néanmoins, au regard de la détérioration des relations entre les pays de la région au cours de ces seize dernières années, les objectifs à atteindre à court terme sont la réalisation des projets d’intérêts communs dans le domaine économique, ainsi que la consolidation de la paix.

Un projet d’avant-garde

Au-delà de la vision politique d’un homme, ce sont les perspectives d’avenir qui interpellent avant tout le lecteur dont l’attention est captée par un projet de société d’avant-garde. Un projet chiffré – de 10 milliards de dollars US – qui fait la part belle à la croissance économique – de 10 % en 2014 à 18,25 % en 2019 –, à la défense nationale, à la sécurité et à la protection civile. Un programme qui met l’accent sur la création de 20 100 000 emplois en 5 ans, réduisant ainsi le chômage de 40 à 50 points – soit de 80 ou 70 % à 30 %. Un projet qui ambitionne de scolariser, au moyen d’un plan quinquennal, au moins 16 millions de personnes de 2014 à 2019 et de salarier plus de 725 000 enseignements et personnel d’encadrement… Un projet qui préconise une diplomatie efficace au service d’une économie ouverte à l’Afrique centrale et orientale, ainsi que le renforcement des politiques régionales grâce aux unions douanières… A travers ce programme, on sent se profiler l’amour et le dévouement d’un patriote. On perçoit la démarche d’un visionnaire soucieux de doter le Congo-Kinshasa de fondations solides pour permettre à la Postérité de bâtir, dans la paix, un pays plus beau qu’avant. Ainsi les sillons sont-ils tracés, il ne reste plus qu’à les suivre.

Ferdinand Lufete

© Agroravox

mardi 19 novembre 2013

FRANCE : LA PAROLE RACISTE LIBEREE !



Christiane Taubira, Garde des Sceaux,  ministre de la justice

Les violentes attaques racistes dont est victime la Garde des Sceaux, ministre de la justice, Christiane Taubira, peuvent difficilement laisser indifférent. Mercredi dernier, elle a été insultée par « Minute », un hebdomadaire d’extrême droite. Trois semaines auparavant, elle a eu droit aux mêmes outrages dans les rues d’Angers (Ouest de la France). Des politiques ne sont pas en reste. La parole raciste se libère en France. Plus que jamais, un sursaut républicain est nécessaire pour combattre la déferlante des propos nauséabonds à laquelle on assiste depuis plusieurs semaines.
Chacun a pu constater, depuis des semaines, des mois même, que la Garde de Sceaux, ministre de la justice, Christiane Taubira, symbole d’égalité, est devenue la cible systématique d’injures à caractère raciste, allusives, quand elles ne sont pas explicites.
En consacrant sa « Une » du 13 novembre à la ministre de la justice, affublée de ce titre prétendument satirique : « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane », l’hebdomadaire d’extrême droite, « Minute », a réussi à susciter une indignation générale, ou presque, contre la banalisation des propos ou injures racistes.
Des propos « d’une extrême violence » qui « prétendent m’expulser de la famille humaine, dénient mon appartenance à l’espèce humaine », a réagi mercredi 13 novembre  la ministre de la justice sur France 2. « C’est ici, dans ce pays de France, cette nation qui s’est construite sur une communauté de destins, sur du droit, sur des lois qui s’appliquent à tous, sur l’égalité entre ses citoyens, c’est dans ce pays-là que des personnes s’autorisent à proférer de tels propos », a-t-elle déploré.
Christiane Taubira admet tout de même que ces attaques à répétition sont difficiles à gérer pour son entourage.
« Moi, j’encaisse le choc. Simplement, évidemment, c’est violent pour les enfants, c’est violent pour mes proches, c’est violent pour tous ceux qui me ressemblent », a-t-elle confié.
Le 25 octobre, déjà, elle était huée à Angers par des enfants de militants de la Manif pour tous aux cris de : « C’est pour qui la banane ? C’est pour la guenon ! ». Peu de temps avant, un abbé (intégriste catholique de l’institut Civitas, ndlr) scandait sans crainte des « Y’a bon Banania ! Y’a bon Taubira ». Des propos qui rappellent ceux tenus par la tête de liste FN aux municipales à Rethel  (Ardennes), Anne-Sophie Leclere, dans un reportage de l’émission « Envoyé spécial »  diffusé  jeudi 17 octobre sur France 2. La Garde des Sceaux est traitée de  « sauvage » et comparée à un « singe ». La candidate FN « préfère voir la ministre de la justice dans les arbres plutôt qu’au gouvernement. » Inutile de prolonger le florilège. Il est abject.
Ce racisme pur et dur, biologique, racialisé et assorti de références animalières est le fait- à n’en point douter- d’une extrême droite qui en a toujours fait son détestable fonds de commerce. Ce ne sont pas des dérapages, qui sont des inattentions, c’est infiniment plus grave ! Il s’agit très clairement d’inhibitions qui disparaissent, de digues qui tombent. Aujourd’hui, il faut le dire avec force, le racisme est frontal, il s’assume, il est décomplexé. Des esprits se banalisent.

INDIGNITES
« La guenon, mange ta banane » n’est pas quelque chose d’anodin. Plutôt une alerte sur l’état de la société française et sur ses dérives. Comment des adultes peuvent-ils se permettre de manipuler ainsi une fillette de 12ans? On aurait aimé que cet incident soit une exception. Mais c’est tout le contraire qui se révèle.
Le constat est celui d’une parole publique qui semble ne plus se fixer d’interdits et se permet toutes les indignités. On l’a vu au moment des polémiques sur les Roms, mais aussi quand, la présidente du FN, Marie Le Pen, a commencé à évoquer le « malaise » devant la barbe des ex-otages ou encore dans les slogans ouvertement homophobes entendus durant les manifestations contre le mariage gay.
Dans l’entretien qu’elle a accordé à « Libération », le 6 novembre dernier, Christiane Taubira évoquait les propos discriminatoires multiples et dénonçait « une attaque au cœur de la République ». Elle a raison.
C’est en premier lieu aux politiques de se poser la question de leur responsabilité dans ces excès nauséabonds. La droitisation assumée de l’UMP a évidemment une incidence sur l’opinion. Les médias aussi doivent se poser la question de leur rôle face à cette radicalisation de la parole. Pour surtout ne pas la banaliser.

SURSAUT REPUBLICAIN

Contre ce genre d’attaque, il n’y a pas d’autre riposte qu’une dénonciation systématique des idées et des propos racistes. Pas d’autre riposte, à chaque fois que c’est possible et pénalement justifié, que la poursuite de leurs auteurs devant les tribunaux. Pas d’autre riposte que l’effort inlassable d’éducation des enfants et des jeunes. Pas d’autre riposte que le rappel intransigeant des principes d’égalité et de fraternité, qui sont le fondement du pacte social et républicain.
Il est temps qu’un sursaut républicain -pour préserver la belle démocratie républicaine - mette fin à cette montée du racisme, de la xénophobie et de l’intolérance. C’en est trop !
La manifestation « Marche Républicaine », qui se tiendra dimanche  8 décembre prochain, place de la Bastille à Paris, et qui a pour but de « raviver l’esprit républicain », devra montrer que la rue n’est pas le monopole de mouvements réacs, aux relents pétainistes, comme la Manif pour tous, le Printemps français ou encore, plus récemment, les Bonnets rouges, d’inspiration poujadiste. Dans l’espoir que les 100.000 manifestants attendus (selon plusieurs sources) seront au rendez-vous pour porter haut l’étendard d’une France fière de sa diversité.
                                                      
Robert Kongo, correspondant en France