jeudi 30 juillet 2009

CONCERT GROOVE DES BANTUNANI EN SOUTIEN À LA RD CONGO


"Non aux violences sexuelles comme arme de guerre !"

le mercredi 14 octobre 2009 à 20 h 30
à La Bellevilloise
19-21, rue Boyer - 75020 Paris
M° Gambetta ou Ménilmontant

Bantunani and friends animeront, en collaboration avec Union du Congo, une soirée recueillement et groove avec, en point d’orgue, un concert live des Bantunani pour sensibiliser l’opinion publique à une situation humanitaire désastreuse dont les femmes et les enfants sont les premières victimes.

Levons-nous en force pour mettre fin à ces insoutenables scènes d’horreur quotidiennes dues à une guerre oubliée, celle du Kivu au Congo.

La sortie de leur nouvel opus « Born2groove » a été pour les BANTUNANI l’occasion de multiplier les actions contre les violences et les injustices liées à la guerre au Congo. Leur grand retour sur scène, le 14 octobre, à La Bellevilloise, est donc naturellement associé à cette cause afin d’approfondir encore la conscientisation de leur public. Ce concert sera le premier d’une tournée européenne des BANTUNANI intitulée « Groove against blood ».

Les invités seront :
BATISTA EL UNO : Pop Latino
LEILA : Folk groove à texte
DAVID JOHNSON : Saxophoniste
ACE DRONY : Rap Moderne au textes forts
ADEK DARKS : Rap urbain
MOA KOUAS : Animateur et comédien

Des nombreux musiciens seront présents :
Umberto LUAMBO
Johnny PULULU
Niwa KOSHI
Awa TIMBO
AMETYS
Fabienne REINE
Loulee CHOUNLAMANY
Papy BOELLE
Nicolas CHELLY
Nicolas MAZOLLA
Jean-Marc VICQUERY

Contacts :
Responsable Communication : Christine du FRESNOY
christine@vizualizmusic.fr

Responsable Événement : Mademoiselle DRE
melledrey@vizualizmusic.fr

Responsable Logistique : Erielle DHELLOT
erielle@vizualizmusic.fr

Coordinateur Général : Geoffroy VUANDA
geoffroy@vizualizmusic.fr

Association Partenaire : UNION du CONGO
contacts : M. Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Union du Congo
http://unionducongo.blogspot.com

Bantunani
http://www.facebook.com/pages/BANTUNANI/36907907401

Prix de la participation : 15€

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http://unionducongo-rdc.org ou http://unionducongo.blogspot.com
E-mail : unionducongo@gmail.com ou manifestations@unionducongo-rdc.org

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Contact La Bellevilloise :
Colette de Wouters
Tél. : 0033660037595
E-mail : colette@labellevilloise.com

mardi 28 juillet 2009

Les principes et les convictions d'Union du Congo

I – L’éducation pour tous, la formation tout au long de la vie, l’égalité dans la gestion de la chose publique et le respect des droits fondamentaux

L’indépendance réelle de la République Démocratique du Congo ne sera possible que grâce à un système éducatif axé sur la conscientisation du peuple congolais. Pour Union du Congo, en matière d’éducation, seule la gratuité des frais scolaires permettra de rendre l’école primaire obligatoire et de combattre le phénomène des enfants de rue.
L’éducation pour tous, appuyée par les nouvelles technologies de l’information et de communication (NTIC) comme backbone – à savoir un réseau informatique faisant partie des réseaux longue distance de plus haut débit d’Internet – pour le partage de connaissance, et la formation tout au long de la vie doivent donc devenir une réalité. Il en est de même de l’apprentissage, à savoir l’enseignement ainsi que la formation techniques et professionnels.
L’objectif, c’est de bâtir un Congo meilleur et davantage éclairé au sein duquel la formation initiale, cette composante primordiale de l’éducation des valeurs et des connaissances, garantira à la jeunesse un niveau éducatif élevé et une autonomie personnelle que confortera, plus efficacement, l’ambition du plein-emploi et de la croissance.
Il est certain que la jeunesse congolaise, qui représente l’avenir de notre pays, mérite un vrai projet relatif à la formation, à l’insertion et à l’émancipation. Elle doit être encadrée et mise au cœur de tout projet social, culturel, économique et politique. Union du Congo propose de répondre aux problèmes sociaux, relatifs à la jeunesse, de manière non seulement adaptée mais aussi efficace.
Dans la même optique, selon une célèbre expression congolaise, « éduquer une femme, c’est éduquer toute la Nation ». Militant, entre autres pour l’égalité effective des situations et des droits entre les hommes et les femmes, Union du Congo affirme « avec force et vigueur » que l’éducation de la femme est la condition sine qua non dans la lutte pour l’égalité des sexes. Ainsi condamne-t-elle fermement tout traitement dégradant et humiliant à l’encontre de la femme congolaise. Pour cela, il est primordial non seulement d’encourager son accès dans la gestion de la chose publique ainsi que sa participation dans l’élaboration des programmes économiques et de développement.
Très respectueux des droits fondamentaux, Union du Congo agit en faveur des procédures judiciaires contre les auteurs de violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants en vue de l’indemnisation des victimes.

II – Le système de santé publique

Union du Congo estime que le prix des hôpitaux et établissements publics divers doit être fixé par la Loi en fonction des besoins et des ressources de la population, sans aucune recherche de bénéfice commercial. Ainsi est-il important de rendre obligatoire, donc universelle, la prise en charge du risque maladie afin d’instaurer l’égalité dans l’accès des soins et de faire de l’hôpital public le cœur de notre système de santé. De plus, chaque Congolais a le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé.
Bien entendu, il faudra être capable dans notre pays d’évaluer le système de santé actuel avant de procéder à la réforme du système de santé publique. Compte tenu du manque d’infrastructure pouvant aider au monitoring et à l’évaluation, l’infrastructure du système de santé publique sera reformée en profondeur, en ayant notamment recours aux nouvelles technologies.

III – La maîtrise de la politique sociale

Le respect du vivant, le souci de la dignité humaine, l’équité, la solidarité, le partage de la richesse, tant à l’égard des plus démunis qu’à l’égard des générations à venir, telles sont les valeurs qu’Union du Congo assume. C’est un immense chantier et le courage politique consiste à trouver la force de nous y engager. Alors, mais alors seulement, nous pourrons imaginer l’avenir de notre peuple à travers le renouveau du dialogue en vue d’une réelle démocratie sociale. L’accès à l’information permettra au peuple démuni de connaître ses droits et ses obligations, tout comme elle garantira la transparence. Ainsi ce peuple pourra léguer ces valeurs aux générations futures.

IV – Le marketing culturel et environnemental

Notre pays est riche non seulement pour son sous-sol, mais aussi pour son sursol et son sol. Promouvant déjà la culture congolaise, Union du Congo réfléchit sur la meilleure façon de dynamiser le tourisme et d’initier un programme ambitieux relatif à la biodiversité ainsi qu’aux énergies renouvelables. Notre objectif, c’est de permettre la création, en République Démocratique du Congo, d’une grande technopôle en matière d’environnement.

V – L’autonomie alimentaire

Nourrir son peuple, voilà l’une des valeurs fondamentales qui doit guider les futurs dirigeants congolais. Pour atteindre cet objectif, Union du Congo compte relancer et développer la culture vivrière grâce à l’attribution des espaces cultivables à toutes les familles congolaises, moyennant 1 franc congolais le mètre carré : d’où la nécessité de mettre en place un programme d’économie solidaire favorable à la bio-culture. L’objectif consiste à faire de l’agriculture l’une des priorités nationales par le truchement de la création et du développement des marchés locaux et régionaux, par la définition des politiques agricoles et commerciales plus justes, par le soutien d’un développement durable pour enrayer efficacement le sous-développement.
Union du Congo encourage le développement des infrastructures routière et fluviale en vue de l’acheminement de surplus de productions vers les marchés urbains.
Par ailleurs, Union du Congo estime indispensable la participation de la République Démocratique du Congo dans le programme de la révolution verte en Afrique. Sans conteste, notre pays deviendra l’un des pionniers de cette révolution s’il s’appuie sur son avantage comparatif du point de vue du sol, de la température, de l’eau et de la terre cultivable.

VI – Le recours aux origines pour mieux affronter l’avenir

« Quand on ne sait pas où l’on va, on n’oublie pas d’où l’on vient », stipule un proverbe bantu. L’avenir de la République Démocratique du Congo est surtout fonction de la connaissance de sa propre Histoire. Ainsi Union du Congo encourage-t-elle une recherche plus approfondie de la vérité dans le but de valoriser l’Histoire authentique des populations congolaises, en clarifiant ses origines pour mieux cerner les défis qui hypothèquent l’épanouissement culturel, social, économique et politique de notre pays. Il est plus que jamais nécessaire de réhabiliter notre histoire en la réécrivant.

VII – Une conception sociétale s’appuyant sur la philosophie bantu

L’arbre ne s’élève qu’en enfonçant ses racines dans la terre nourricière. Adepte du « bantuïsme », Union du Congo proscrit la personnalisation d’un Dieu par un pasteur vivant et l’interférence entre le religieux et la gestion de l’État.
Le recours aux valeurs bantu permettra à l’État non seulement d’assurer toutes ses prérogatives, mais aussi de privilégier l’émancipation des individus et de garantir la paix civile ainsi que la fraternité entre tous les Congolais quelles que soient leurs croyances ou leurs origines.
L’imaginaire bantu s’articulant principalement autour de l’être humain, toute initiative de l’État congolais doit avoir pour seule finalité l’intérêt de son peuple.

VIII – La nouvelle société congolaise

Le Congo du troisième millénaire doit être une société d’espérance, de solidarité et d’égalité des chances pour tous ; elle doit incarner un groupement humain partageant des valeurs communes et gouverné par un régime politique social. Cela nécessite une nouvelle conception de l’État dans le cadre de la IVe République.

IX – Le droit de vote et d’éligibilité des Congolais de la diaspora, ainsi que la double nationalité

Étant des citoyens à part entière, il est évident qu’il faille faire voter et élire les Congolais vivant à l’étranger à l’élection présidentielle et aux élections législatives ayant trait aux députés et sénateurs de la diaspora.
Dans la même optique, Union du Congo estime que tout individu faisant partie d’un groupe social reconnu le 30 juin 1960 reste Congolais, indépendamment de la détention d’une nationalité étrangère. La nationalité congolaise d’origine étant le seul héritage sûr de nos ancêtres, elle ne doit pas se perdre. De ce fait, la double nationalité doit être reconnue en République Démocratique du Congo pour un Congolais d’origine.

X – L’évolution des mentalités et le réveil de la conscience patriotique

Union du Congo croit fermement que le renouveau et la reconstruction du Congo découleront de l’évolution des mentalités. Partisane de la bonne gouvernance et de la sauvegarde des intérêts nationaux, elle milite contre la corruption et la mauvaise gestion de la chose publique.
Il est évident que le peuple congolais a des droits qui doivent être obligatoirement par l'État. En contrepartie, il a des devoirs envers son pays. Parmi ces devoirs figurent l’obligation de s'acquitter de ses impôts et autres taxes auprès du Trésor public ; de défendre la Patrie, par tous les moyens, en cas d’agression extérieure et de ne jamais la trahir d’être le digne représentant du pays où que ce soit et dans n’importe quelle circonstance.
Cette évolution des mentalités doit surtout contribuer à l’émergence de la prise de conscience, facteur indispensable au réveil du patriotisme congolais.

XI – Le rôle de l’État de la IVe République

Union du Congo est un fervent partisan d’un changement de régime à la fois fort et protecteur. En effet, la IVe République doit être à l’image d’un État en mesure de mobiliser efficacement les capitaux, les hommes et de consacrer le temps nécessaire à la mise en valeur de l’environnement, à la transformation de l’équipement du pays en infrastructures – aériennes, routières, fluviales et ferroviaires –, des moyens de télécommunications, des lignes d’électrification et des centrales de production d’énergie.
Un État qui, seul et par la loi, peut adapter la protection sociale sur la base de ressources réelles, réorganiser le travail pour réduire le chômage et garantir la cohésion sociale par d’autres dispositifs de redistribution de manière équitable des richesses. Un État qui met en œuvre la politique d’aménagement du territoire rural et urbain et qui est seul capable d’agir efficacement contre les fléaux, entre autres l’insécurité et la criminalisation de l’économie.
Union du Congo compte réformer l’État pour rendre efficace le service public grâce à une application pleine et intelligente de la réforme budgétaire, ainsi qu’à une meilleure relance de la décentralisation.

XII – L’intégrité territoriale et la souveraineté politique de la République Démocratique du Congo

Union du Congo ne transigera jamais, s’agissant de l’intégrité territoriale et de la souveraineté politique de la République Démocratique du Congo. Pour mieux accomplir cette mission, l’armée nationale doit être citoyenne. Or, une armée républicaine ne se façonnera qu’au moyen de la représentativité réelle, en son sein, de la diversité de la population congolaise partageant des valeurs communes.

XIII – Une armée citoyenne et aguerrie

Pour Union du Congo, la future armée congolaise doit être prête à faire face à toute épreuve à n’importe quel moment et en toutes circonstances. Il est donc obligatoire de la restructurer.
D’une part, le service militaire sera obligatoire pour les jeunes Congolais, de sexe masculin, âgées de 18 à 30 ans – exception étant faite pour ceux qui assument une charge parentale. D’autre part, il faut réintégrer dans l’armée congolaise tous les éléments des Forces Armées Zaïroises (FAZ) ayant quitté le pays lors de la prise de pouvoir par l’AFDL.
Pour rendre l’armée congolaise opérationnelle, Union du Congo préconise d’allouer 15 % du budget national à l’équipement de nouvelles unités militaires relatives aux forces terrestre, aérienne et fluviale. Union du Congo est favorable à une réorganisation complète de l’armée congolaise pour assurer efficacement la défense du territoire national.

XIV – La liberté d’entreprendre et le partenariat avec les entreprises étrangères, les institutions éducatives et les centres de recherches locaux

Il est à noter que la liberté totale d’entreprendre sans garde-fous (allusion aux divers abus du pouvoir financier), s’agissant d’une population sans expérience démocratique sérieuse, conduit à la domination des mafias, à la déchéance de l’État, au blocage de la société, à la misère de plus de la moitié de la population.
Ayant à l’esprit le fait que l’autonomie de notre peuple sera aussi fonction du savoir-faire, tout contrat avec nos partenaires étrangers sera conditionné par le transfert de techniques et de technologie. Union du Congo préconise un partenariat avec les institutions éducatives et les centres de recherches locaux pour que ce transfert des compétences soit durable et aide non seulement à la construction de notre système éducatif mais aussi joue un rôle d’appui à la recherche et au développement (R&D) au niveau local.
Notons enfin que, sans être hostile à la liberté d’entreprendre, Union du Congo est tout à fait partisane d’un modèle politique en mesure de contrôler le capitalisme et de l’empêcher de dégénérer au seul profit du pouvoir financier. Bref, elle est favorable à la régulation du marché.

XV – La Solidarité internationale et la Paix

Dans une société de plus en plus mondialisée, Union du Congo ne peut qu’être très favorable à la Solidarité internationale et à la Paix, mais à condition qu’elles ne se fassent pas au détriment des intérêts du peuple congolais et du panafricanisme. En effet, pays aux valeurs humanistes, la République Démocratique du Congo doit apporter sa pierre dans les efforts en vue de l’amélioration matérielle et morale, du progrès intellectuel et de la Justice sociale pour un monde meilleur. Voilà l’une des raisons qui pousse Union du Congo à œuvrer pour la reconnaissance du génocide congolais.

Le Bureau d’Union du Congo

Fait à Paris, 27 juillet 2009

lundi 27 juillet 2009

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20090727/038 relatif à la résiliation du contrat liant RFI au gouvernement congolais

Dans un courrier daté du 23 juillet 2003, le ministre congolais de la Communication et des Médias, M. Lambert Mende Omalanga, a signifié au Président Directeur Général de la Société Nationale de Radiodiffusion R.F.I. « l'inexécution des obligations par RFI du contrat la liant au Ministère de la Communication et des Médias, notamment celles de respecter les lois en Vigueur en République Démocratique du Congo en général et la loi du 22 juin 1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de presse en particulier ». Selon M. Mende Omalanga, « depuis plusieurs mois, RFI développe sa campagne de démoralisation des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, engagées contre des groupes terroristes étrangers à l'Est » du pays.

Depuis quelques mois, les relations entre les autorités congolaises et RFI ne sont plus au beau fixe. D'aucuns se rappellent les menaces de M. Mende Omalanga, proférées le 4 mai 2009 à l'occasion de son discours en marge de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse prononcé le 4 mai à Kinshasa : « S’il faut absolument fermer le signal de certains médias pour des raisons liées à la sécurité du pays, le gouvernement le fera ».

Si les résultats des opérations menées sur le terrain par les FARDC étaient réellement concluants, les informations diffusées par RFI n'entameraient en aucun cas leur moral. En tout cas, en ayant eu recours aux articles 78 et 87 de la loi susmentionnée pour résilier le contrat liant RFI au Ministère congolais de la Communication et des Médias, le gouvernement congolais vient encore une fois de fouler aux pieds le sacro-saint principe de la liberté d'expression. Ainsi donne-t-il l'impression de vouloir à tout prix faire taire la voix de la Vérité.

En conséquence, Union du Congo conseille au gouvernement congolais de rétablir dans le meilleur délai ses relations avec RFI et d'adopter, à l'avenir, l'attitude consistant à systématiquement demander un droit de réponse chaque fois qu'il estimerait fallacieuses les informations diffusées par ce média.

Le Bureau d’Union du Congo

Fait à Paris, le 27 juillet 2009

dimanche 26 juillet 2009

Les crimes commis au Rwanda et en RDC doivent être élucidés (Cynthia McKinney)

Les crimes commis en RDC et au Rwanda et qui cristallisent la crise dans les Grands Lacs à la base des déboires que continuent à subir ces deux pays doivent être élucidées pour ramener la paix réelle dans cette région, selon la congressiste américaine Cynthia Mc Kinney
« Nous avons déposé une plainte, avec constitution de partie civile en Espagne, avec le prix Nobel argentin Adolfo Perez Esquivel, Juan Carrero, candidat espagnol au prix No­bel de la paix, et trois municipalités espagnoles pour élu­cider les crimes commis en RDC et au Rwanda de 1990 à 2002 ».

Ainsi s’est exprimée la congressiste américaine Cynthia, selon une informa­tion mise en ligne hier de New York et reçue à notre journal. Mme McKinney prétend requalifier les crimes commis en République rwandaise en 1994. Elle était l’envoyée spé­ciale de l’ancien président américain en Afrique et a ré­vélé que « l’attentat du 6 avril 1994 contre le président rwan­dais est un coup d’Etat ».

Cette révélation serait le ré­sultat d’une enquête menée par Cynthia McKinney avec les agents du FBI, de la CIA, des membres du Tribunal Pénal In­ternational et des témoins de l’attentat. En 2001, McKinney avait organisé une table ronde sur les événements du 6 avril 1994. Elle confirme que « ce qui s’est passé au Rwanda n’est pas un génocide planifié par les Hutu. C’est un changement de régime. Un coup d’Etat terroriste perpé­tré par Kagame avec l’aide des forces étrangères.

J’ai suivi de près la tragédie des Grands Lacs et je pense qu’il fallait faire écla­ter la vérité aux Etats-Unis. C’est pour cela que j’ai décidé à l’épo­que de réunir des fonctionnaires de l’ONU, des enquêteurs amé­ricains, experts de la CIA, des témoins rwandais et des élus américains préoccupés par cette souffrance et cette violence in­fligées à l’Afrique et aux Afri­cains ». Des éléments de cette investigation plutôt révisionniste ont été transmis au juge Bruguière et au Prix Nobel de la Paix ar­gentin Adolpho Perez Esquivel.

Celui-ci est intéressé dans le dossier de la justice espagnole sur le pillage et les crimes commis au Rwanda et en République Démocratique du Congo, contre les prêtres espagnols, les Rwan­dais et les Congolais. En effet, en poursuivant les génocidaires Hutu rwandais, le corps expédi­tionnaire rwandais avait massa­cré les populations jusque sur le territoire congolais, à Tingi-Tingi, Kisangani-Rive gauche, Mban­daka...

Des sources indiquent que la justice espagnole a lancé des mandats d’arrêt contre les pro­ches collaborateurs de Kagame, dont le général James Kabarebe, chef d’état-major général de l’ar­mée rwandaise.

McKinney ne comprend pas pourquoi le Tribu­nal Pénal International refuse d’enquêter sur ce coup, qui, en fait, est l’élément déclencheur de la tragédie rwando-congolaise : « Je ne comprends pas pourquoi les pays occidentaux et les Etats ­Unis en particulier laissent faire. Je ne comprends pas pourquoi l’on massacre, pille et viole les fem­mes en RDC sans que le monde entier s’en émeuve. Je ne comprends pas ce silence en forme d’encouragement de la commu­nauté internationale à l’égard de crimes abominables ».

Pour elle, le TPI est « une honte internationale ». Et comme elle maîtrise le dossier des Grands Lacs au niveau du Con­grès américain, elle s’est enga­gée à mener une action contre les autorités rwandaises et leurs complices impliqués dans ce drame : « C’est une véritable es­croquerie. Comment peut-on pré­tendre juger des criminels hutus alors que ceux qui ont abattu l’avion et assassiné des milliers de hutu ainsi que des Tutsi, des Espagnols et des Congolais sont libres ? Je ne peux pas conce­voir que ces gens qui ont bénéfi­cié d’une formation militaire aux Etats-Unis depuis 1990 utilisent ces compétences à des fins cri­minelles. Il s’agit donc d’un dos­sier à rebondissements dans la région des Grands Lacs.


(DN/TH/GW/Yes)

D. Baita/Le Climat Tempéré

samedi 25 juillet 2009

Dérive autoritaire du régime Kabila dénoncée à mi-mandat



La FIDH a réservé la primeur de son rapport aux autorités congolaises, dont plusieurs ministres, auquel il a été présenté au cours de la visite de sa délégation à Kinshasa. "Les autorités congolaises parlent d'exagérations", a conclu M. Van Der Meerschen.

La Fédération internationale des Droits de l'Homme (FIDH) a dénoncé vendredi la "dérive autoritaire du régime" du président congolais Joseph Kabila, accusant le pouvoir de Kinshasa de mener une "politique systématique du harcèlement des voix dissidentes". Des les premiers mois qui ont suivi les élections de 2006 - les premiers scrutins démocratiques en 40 ans dans l'ex-Zaïre -, "la dérive autoritaire du régime était perceptible et celle-ci n'a depuis lors fait que s'accentuer", indique un rapport rédigé après une mission d'enquête sur place en avril et présenté vendredi à Bruxelles. "Les autorités gouvernementales ont radicalisé leurs positions vis-à-vis des voix contestataires, qu'elles soient politiques, associatives, syndicalistes", ajoute ce rapport, publié à la mi-mandat du président Kabila, élu fin 2006 à la tête de la République démocratique du Congo (RDC).

Alors que les premières élections multipartites organisées en 2006 étaient porteuses d'espoir quant à l'établissement de l'Etat de droit en RDC, le rapport démontre que les premières années d'exercice du pouvoir légitime ont été marquées par des entraves importantes aux libertés fondamentales et l'étouffement, en toute impunité, de certaines voix contestataires par des moyens contraires aux dispositions nationales et internationales de protection des droits de l'Homme. "Ceux qui osent s'élever (contre le régime et ses pratiques) et contester sont systématiquement visés par le pouvoir en place", a souligné au cours d'une conférence de presse à Bruxelles le président de la ligue belge francophone des droits de l'Homme, Benoît Van Der Meerschen, rentré en début de matinée de Kinshasa, où le rapport a déjà été présenté jeudi par la FIDH et ses organisations membres, l'Association africaine de défense des droits de l'Homme (ASADHO), le Groupe Lotus et la Ligue des Electeurs.

M. Van Der Meerschen a ainsi évoqué "un parfum de mobutisme" qui recommence à fleurir à Kinshasa. Ce rapport se base à la fois sur des faits et des témoignages précis et circonstanciés de victimes. Il présente notamment les derniers cas de répression contre les défenseurs des droits de l'Homme.

Ces derniers font, selon la FIDH, l'objet d'arrestations et de détentions arbitraires par les forces de sécurité et subissent très souvent des mauvais traitements. Les conditions de détention s'apparentent également à des mauvais traitements contraires aux dispositions garanties par plusieurs conventions internationales. Les forces de l'ordre, souligne le rapport, "confortées dans leurs agissements illégaux par l'impunité totale dont elles jouissent jusqu'à présent".

Quant à la justice, elle est "faible et corrompue" face à "un exécutif de plus en plus fort" qu'elle est censée contrôler, a souligné M. Van Der Meerschen, faisant notamment référence à la décision récente de M. Kabila de révoquer, de mettre à la retraite et de nommer quelque 300 magistrats - dont deux promus qui étaient en détention -, au nom précisément de la lutte contre la corruption. Selon un magistrat de la Cour suprême cité dans le rapport, le budget de la Justice ne représente que 0,16% de celui de l'Etat.

La présidente de la FIDH, Souhayr Belhassen, a pour sa part dénoncé la généralisation de la pratique du viol en RDC. Autrefois présenté comme lié à la situation de guerre dans l'est, le viol s'est généralisé, aussi à Kinshasa, a-t-elle souligné en expliquant que 60% des femmes qui portaient plainte finissaient par la retirer en raison de pressions en sens divers. "Les lois sont bonnes, mais elles ne sont pas appliquées", a dit Mme Belhassen devant la presse.

Elle a également déploré l'abandon, par les bailleurs de fonds internationaux, de projets sur la réforme de la justice, de la police et de l'armée, sans laquelle l'instauration d'un Etat de droit est impossible, au profit d'infrastructures.

La FIDH a réservé la primeur de son rapport aux autorités congolaises, dont plusieurs ministres, auquel il a été présenté au cours de la visite de sa délégation à Kinshasa. "Les autorités congolaises parlent d'exagérations", a conclu M. Van Der Meerschen.

Source : AFP

La Libre Belgique

jeudi 23 juillet 2009

AFRIQUE/R.D. CONGO - Les réserves de coltan et d’autres minéraux qui alimentent la guerre au Sud et au Nord Kivu sont stratégiques


Kinshasa (Agence Fides) – Ce sont les minéraux du sous-sol du Nord et du Sud Kivu (Est de la République Démocratique du Congo) qui alimentent le conflit qui dure depuis plus de 12 ans. C’est ce qu’affirme un rapport publié récemment par l’organisation Global Witness, qui décrit en détail comment les différentes formations militaires de la zone se financent en pillant les richesses de la région.

« Dans différentes régions de la province du Nord et du Sud Kivu, ce sont les groupes armés et l’armée nationale congolaise qui contrôlent le commerce de la cassitérite (minerai d’étain), de l’or, de la columbite-tantalite (coltan), de la wolframite (dont on tire le tungstène), et d’autres minéraux » affirme le rapport intitulé « Face à un fusil, que peut-on faire ? ». Parmi les groupes cités dans le rapport, il y a les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), formées de hutu rwandais qui depuis 15 ans sévissent parmi la population congolaise malgré les diverses tentatives de bloquer leurs activités (cf. Fides 3/6/2009). Comment ce groupe, officiellement banni par tous, est-il encore actif ? A la lumière des révélations de Global Witness, la réponse est claire, car il se finance avec le trafic illicite de minéraux avec la complicité d’acteurs internationaux.
Le document de la britannique Global Witness arrive après une étude réalisée par l’« Ecole de Guerre économique » (EGG) française, sous la direction de Christian Harbulot, en novembre 2008, intitulée « La guerre du coltan en RDC », dans laquelle sont mis en lumière les intérêts économiques et stratégiques des plus grandes puissances mondiales pour contrôler le coltan, un minérai utilisé dans l’industrie électronique, aérospatiale et des armements.
« L’Europe et les Etats-Unis sont totalement dépendants de la réserve étrangère de coltan » affirme le rapport de l’ECG. « Si actuellement l’Australie et le Brésil en exportent en grandes quantités, l’enjeu géostratégique des puissances qui raisonnent en termes de réserves est dans la République Démocratique du Congo. En effet le coltan de la région du Kivu représente entre 60 et 80% des réserves mondiales de tantale (métal extrait du coltan). Pour ces états dotés de systèmes de défense à haute technologie, le coltan, outre son potentiel économique effectif, est stratégique, car le tantale est indispensable à l’industrie aéronautique, aérospatiale et à la défense » affirme le document qui cite aussi un rapport du Pentagone dans lequel on reconnaît que « plusieurs applications du tantale ont à voir, directement ou indirectement, avec la défense ».
De l’analyse des rapports des deux groupes de recherche, on comprend que la guerre dans les deux Kivu, souvent décrite comme « ethnique », rentre dans un conflit beaucoup plus vaste qui a des implications économiques et stratégiques qui vont bien au-delà du Congo et de l’Afrique même. Les différents mouvements de guérilla et les armées qui agissent dans les deux provinces congolaises se disputent le contrôle des gisements miniers. Derrière eux il y a plusieurs états africains, utilisés pour exporter les minéraux illicitement soustraits aux congolais, plusieurs multinationales minières et plusieurs puissances, qui comme on l’a dit, dépendent du coltan et d’autres minéraux stratégiques de la région. Les évêques congolais et les missionnaires qui travaillent dans la région depuis des années dénoncent cette situation (cf. Fides 10/6/2009). Et c’est un bien que des groupes d’analyse indépendants, en Europe et aux Etats-Unis, commencent à dénoncer les responsables de cette situation. Continuer à parler de guerre « ethnique » ou « tribale » signifie se rendre complice de ceux qui veulent continuer à exploiter impunément cette région au détriment de ses habitants. Parmi les crimes commis par les groupes armés de la région il y a les viols de masse (des centaines de milliers de cas), utilisés sciemment pour semer la terreur parmi la population et la contraindre à la fuite, de sorte de laisser le champ libre aux prédateurs des richesses congolaises. (L.M.) (Agence Fides 21/7/2009, lignes 44, mots 666).

Source : Agenzia fides

mercredi 22 juillet 2009

Que pensez-vous de la situation actuelle en RD Congo ?


Dans l’euphorie de son élection en 2006, le président Joseph Kabila a déclaré : « Avec l’accord de vous tous, j’annonce [...] la fin de la recréation afin que le peuple puisse se consacrer entièrement au travail, et ce dans la paix et la tranquillité ». Ainsi a-t-il annoncé les cinq chantiers devant couronner son mandat présidentiel : infrastructure, emploi, éducation, santé, eau et électricité. Qu’est-il advenu de ce programme ?

Pour répondre à ce sondage, prière de cliquer ICI.

mardi 21 juillet 2009

« Face à un fusil, que peut-on faire ? » - La guerre et la militarisation du secteur minier dans l’est du Congo

1. Résumé

« Nous sommes leur viande, leurs animaux. On n'a rien à dire. »
Un creuseur de Shabunda (Sud-Kivu), 28 juillet 2008

La militarisation de l'activité minière dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) contribue à perpétuer un conflit armé qui déchire le pays depuis plus de douze ans.

Dans de nombreuses régions des provinces du Nord et du Sud-Kivu, ce sont des groupes armés et l'armée nationale congolaise qui contrôlent le commerce de la cassitérite (minerai d'étain), de l'or, du colombotantale (coltan), de la wolframite (source de tungstène) et d'autres minerais. Du fait de l'absence de réglementation du secteur minier dans l'est de la RDC, de l'effondrement de l'ordre public et des ravages de la guerre, ces groupes bénéficient d'un accès illimité aux minerais et ont réussi à établir des réseaux commerciaux lucratifs. Les profits issus de ce pillage permettent à certains des groupes armés les plus violents de survivre.

D'une manière plus générale, la lutte visant à s'emparer du pouvoir économique, politique et militaire a mené l'ensemble des principales parties belligérantes à commettre d'atroces atteintes aux droits de l'homme, notamment de nombreux meurtres de civils non armés, des viols, des actes de torture et de pillage, le recrutement d'enfants soldats pour combattre dans leurs rangs et le déplacement forcé de centaines de milliers d'individus. L'attrait exercé par les richesses minérales de l'est du Congo est l'un des facteurs qui les incite à perpétrer de tels actes.

Une fois que ces minerais ont atteint leur destination finale – les marchés internationaux d'Europe, d'Asie, d'Amérique du Nord ou d'ailleurs –, leur origine et la souffrance engendrée par leur commerce sont déjà oubliées depuis fort longtemps.

L'exploitation illicite des ressources naturelles n'est pas un phénomène nouveau dans l'est de la RDC. Elle caractérise en effet le conflit depuis ses débuts, en 1996, et a été bien documentée, notamment par diverses organisations non gouvernementales (ONG), le Panel d'experts et le Groupe d'experts des Nations Unies et des journalistes. Douze ans plus tard, le phénomène reste le même, et bien que la véracité de ces activités ait été démontrée à de nombreuses reprises, aucune mesure efficace n'a été prise pour mettre fin à ce commerce meurtrier. Bien au contraire, les parties belligérantes ont consolidé leurs bases économiques et sont désormais plus immuables que jamais.

Pour lire le rapport complet, prière de clique ICI.

Source : Global Witness Limited

RDC : Le calvaire sans fin des congolais

Copie de DSC02372-tiltshift.jpgDepuis maintenant plusieurs mois, et dans l'indifférence médiatique, l'armée régulière congolaise (FARDC), avec le soutien des troupes de l'ONU, essaye de déloger les rebelles hutus rwandais des FDLR, dont certains responsables ont participé au génocide de 1994. Depuis maintenant 15 ans et quelques fois avec la bénédiction de Kinshasa, ces quelques milliers de miliciens terrorisent, pillent et violent les populations locales.

Mais comme si cela ne suffisait pas, l'armée régulière se comporte aussi violemment que les rebelles qu'elle traque. Les FARDC du Président Kabila viennent de se faire épingler par un rapport d'Human Rights Watch (HRW) sur leur comportement à l'Est de la RDC. Les opérations de l'armée congolaise ont mis sur les route des centaines de milliers de réfugiés et plus grave, le nombre d'agressions sexuelles à triplé en 2009. Certaines ONG comme HRW, Oxfam ou l'International Crisis Group demande la suspension de l'offensive des FARDC.

"Le pire endroit pour être une femme ou un enfant"

Au Kivu, les témoignages recueillis par Human Rights Watch sont consternants : " les soldats sont venus, ils étaient six. D'abord ils ont violé ma petite soeur de trois ans, puis deux d'entre eeux m'ont violée pendant que les autres pillaient la maison. Ils ont ensuite jeté mon bébé nouveau-né par terre..." raconte cette jeune fille de Kihonga. Montrée du doigt (entre autres) : les exactions de la 14ème brigade de l'armée congolaise. Un soldat témoigne également : "Nous vivons comme des chiens. Nous vivons aux crochets des civils, leur mendiant des bananes. Cela fait trois mois que nous n’avons pas été payés ou reçu quelque chose à manger...". HRW regrette le manque d'entrain de la justice : seuls 27 soldats ont été condamné. Officiers et sous-officiers sont considérés comme "intouchables" et très "puissants".

Christophe Rigaud

Photo : RDC 2005 (c) Christophe Rigaud

vendredi 17 juillet 2009

Cinq questions Gaspard-Hubert Lonsi Koko (*)


1. Quarante-neuf ans après l’indépendance, quel bilan faites-vous de l’état de la nation congolaise ?

Pour beaucoup d’entre nous, le 30 juin 1960 a marqué la reconnaissance internationale de notre pays et non son indépendance. Cette date n’a symbolisé que le début d’un long combat pour la liberté totale. S’agissant du bilan, il est négatif, car le contexte politique est caractérisé par l’instabilité chronique, la faiblesse des institutions étatiques et de la culture politique, ainsi que l’ingérence extérieure. Sous le régime mobutiste, l’action publique ne s’était guère souciée des préoccupations de la population. Quant à l’espoir suscité par Laurent-Désiré Kabila en 1997, il s’est effondré à cause de l’absence d’ouverture politique et de recherche d’un consensus minimum sur l’État à reconstruire. Avec Joseph Kabila, l’unité nationale est toujours fragile et l’armée désorganisée. Un autre défi à relever, c’est celui de l’équilibre financier entre les provinces et le gouvernement central, auquel il faut ajouter les problèmes de la pauvreté, la santé, l’éducation, l’insécurité…

2. A quoi attribuez-vous les insuffisances des régimes successifs en République démocratique du Congo depuis l’indépendance ?

Le peuple congolais, de l’avènement de Mobutu à la présidence de Joseph Kabila, a toujours été victime du non-respect de la séparation des pouvoirs. Pis encore, les violations de la Constitution ont transformé le chef de l’État en homme-organe. En la foulant aux pieds, le président Joseph Kabila a mis à mal la cohésion nationale et porté atteinte aux combats pour la libération et l’émancipation du peuple congolais. Ainsi, a-t-il contribué à l’anéantissement des efforts fournis depuis le 30 juin 1960. Cet acte grave ne doit pas laisser indifférents les parlementaires, de la majorité comme de l’opposition, ni le peuple congolais qui doit assumer sa responsabilité. La multitude de partis politiques, disons-le également, prouve que le mal congolais tire ses racines dans l’immaturité politique. En tout cas, la tenue d’élections en 2006 n’a pas été suivie de construction des infrastructures de transport, ni de consolidation des fonctions étatiques dans l’ensemble du territoire national, ni de limitation des phénomènes de corruption, ni de cohésion nationale, ni de souveraineté politique.

3. La communauté internationale n’a-t-elle pas aussi sa part de responsabilité dans ce que vous décrivez ?

Bien sûr, la communauté internationale est en partie responsable de la situation actuelle du continent africain. D’ailleurs, dans son discours prononcé, le 11 juillet devant le Parlement ghanéen, le président américain Barack Obama a évoqué la responsabilité commune dans l’exploitation et la déstabilisation de l’Afrique. Mais cela ne doit nullement nous dédouaner de notre incapacité dans la gestion de notre pays depuis le 30 juin 1960. Il est évident que le Congo ne pourra pas relever seul les défis auxquels il est confronté. Le souhait d’Union du Congo, c’est que notre pays améliore la coopération avec ses partenaires étrangers. J’espère que le souhait du président Obama se concrétisera, s’agissant des partenaires africains des États-Unis. Encore faut-il que nous soyons capables de définir un vrai projet de société pour le Congo du troisième millénaire et de le mettre en pratique sans céder à une quelconque menace brandie depuis l’extérieur. En effet, nous devons devenir les premiers gardiens de nos intérêts.

4. Que proposez-vous pour changer le cours des choses au Congo ?

La violence dans notre pays représente une force politique, une variable d’ajustement pour conserver le pouvoir ; l’appartenance ethnique étant privilégiée au détriment du projet politique. Si en 1994, Kinshasa n’a pas été capable de prendre une décision commune sur l’accueil des réfugiés rwandais, cette absence de vision commune se reproduit dans l’état-major des FARDC en proie à l’inexistence du commandement vertical. Primo, nous devons nous focaliser sur l’incapacité dans laquelle se trouve le Congo à prendre en main son destin en palliant l’absence de vision commune des leaders congolais, laquelle affaiblit l’autorité de l’État ; en résolvant en urgence le problème des FDLR pour enlever tout prétexte au président rwandais relatif à une éventuelle menace à partir du territoire congolais ; en réglant très vite les différents petits conflits ethniques pour empêcher nos voisins de continuer de fragiliser notre pays. Secundo, il est nécessaire de faire du Congo un État laïc à part entière, aussi bien en droit que dans les faits, la laïcité devant être un cadre institutionnel. Tertio, nous devons à court terme créer deux brigades pour sécuriser la frontière de l’Est, juste celle avec le Rwanda.

5. Avez-vous une ambition nationale ?

Je n’ai jamais été associé à la gestion de la chose publique congolaise. Mais, j’ai appris en France à gérer une grande agglomération et un État. Un Congolais disposant d’un tel atout, et qui de surcroît aime son pays, ne peut que se mettre au service de ses compatriotes. J’estime que le moment est venu de vaincre les obstacles qui hypothèquent l’avenir de notre pays. J’ai la ferme intention d’associer davantage le peuple Congolais, selon le mérite et à la compétence, à la gestion de la chose publique. S’impose donc une autre dynamique en RDC. Notre pays a plus que jamais besoin d’un leader dont le souffle donnera à nos compatriotes l’irrésistible envie de se mettre en mouvement. Comme je pense en avoir l’étoffe, je me permets de demander au peuple congolais, en tant que Souverain, de m’offrir l’opportunité de mettre en place un projet de société cohérent. Oui, j’ai une ambition nationale. Une ambition collective pour réinventer la manière de faire de la politique et rendre possible une alternative crédible. Je compte faire émerger un projet de société d’avant-garde fort, humaniste et fraternel. Voilà pourquoi, en ma qualité de président d’Union du Congo, j’ai établi la feuille de route pour le Congo du troisième millénaire.

Par Le Potentiel

PROPOS RECUEILLIS PAR ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE

(*) Président d’ «Union du Congo».

jeudi 16 juillet 2009

RD Congo: une ONG dénonce l'exploitation illicite d'une mine d'uranium

KINSHASA - Une ONG de défense des droits de l'Homme en RD Congo juge "dangereuse pour la santé publique" l'exploitation illégale de la mine uranifère Shinkolobwe au Katanga (sud-est), interdite à toute activité minière depuis 2004.

Dans un rapport dont l'AFP a obtenu copie mercredi, l'ONG Association africaine de défense des droits de l'Homme (Asadho) dénonce "le rôle joué par certaines institutions étatiques" dans l'exploitation de la mine, notamment les services "de renseignements militaires, le parquet militaire, la police des mines et des hydrocarbures" et certaines autorités locales.

"Ils profitent individuellement de ce trafic illicite et dangereux en extorquant, en érigeant des barrières illégales (...) et en détournant les minerais à l'état brut, supposés uranifères, saisis", affirme l'ONG.

Riche en uranium et en cuivre, la mine de Shinkolobwe a été fermée après un éboulement en 2004. A l'époque, une mission de l'ONU "avait constaté des risques importants liés à de possibles éboulements ainsi qu'à une potentielle exposition chronique à la radioactivité ionisante", est-il rappelé dans le rapport.

"Le gouvernement n'a jamais pris de dispositions utiles et durables" après la fermeture, regrette l'ONG.

Shinkolobwe est l'une des plus vieilles mines d'uranium au monde, dont les ressources avaient servi à fabriquer la bombe d'Hiroshima.

Elle pourrait être à nouveau exploitée par le groupe nucléaire français Areva, dans le cadre d'un accord signé en mars par sa présidente, Anne Lauvergeon, avec le ministre congolais des Mines, portant sur la recherche et l'exploitation de futures mines d'uranium sur tout le territoire de l'ancien Zaïre.

Cet accord, signé en marge d'une visite-éclair du président français Nicolas Sarkozy à Kinshasa, vise à recenser l'ensemble des relevés géologiques existants et à les compiler pour définir les zones prometteuses et lancer des campagnes d'exploration.

(©AFP / 15 juillet 2009 19h57)

mardi 14 juillet 2009

RDC : Exploitation d'or, une perte sèche de près de 70 millions USD suite à la fraude

En 2008 la République démocratique du Congo a exporté seulement 123 kilos d’or sur près de 5 tonnes produites annuellement, selon les sources proches de Centre d’expertise et d’évaluation des matières précieuses du Congo, CEEC. Le reste sort frauduleusement vers les pays voisins. Pour arrêter cette hémorragie, l'État congolais a divisé par dix la hauteur des taxes en applications dans cette filière, indique radiookapi.net

Une femme travaillant dans une carrière de mines du Katanga

Six mois après ce train de mesure, les exportations d'or ne décollent toujours pas. Les opérateurs économiques du domaine affirment qu’il est vrai que l'État a baissé ces taxes, les fonctionnaires de l'État eux n’ont pas du tout baissé le niveau de leurs tracasseries et de demandes de pots de vins.
Conséquences: les orpailleurs et les négociants d'or préfèrent aller vendre leur précieux métal dans les pays voisins où les conditions sont plus favorables.

De 50 000 dollars américains exigés pour ouvrir un comptoir d'or en RDC, l'État a ramené ce prix a 5 000 dollars. De 25 000 dollars exigés comme caution pour opérer dans la filière or, l'État congolais ne demande plus que 2 500 dollars américains. Conséquence, le nombre de comptoir a augmenté. Mais jusqu'ici les retombées pour les caisses de l'État sont encore attendus.

Ce gros rabais appliqué à partir de janvier 2009, avait pour but d'inciter l'orpailleur et négociant d'or de ne plus faire passer leur précieuses matières par la fraude. 7 mois plus tard, l'or exporté ne dépasse guerre les 300 kilos.
Un négociant de la province oriental affirme que les fonctionnaires de l'État, sont devenus plus gourmand qu'avant dans leurs demandes de pots de vin.
Ce qui a pour effet de les décourager et de les remettre sur le chemins de la fraude.
Le président de la fédération des entreprises du Sud-Kivu, dit avoir demandé aux autorités publiques de punir les corrompus et les corrupteurs qui agissent dans cette filière. Mudekereza Olive dit avoir également demandé que les biens des opérateurs économiques convaincus de de fraude, soient saisis et vendus aux enchères. Aucune action de ce genre n'a eu lieu.
Selon lui, cette impunité pousse ceux qui choisissent le droit chemin à se lancer également dans la fraude. Avec un prix qui oscille entre 25 000 000 et 30 000 000 dollars la tonne, selon la qualité et la zone de production, les exportations de l’année dernière, représente une perte séché de près de 70 millions de dollars américains. Ceux de cette année sont encore à évaluer.

Copyright Radio Okapi

vendredi 10 juillet 2009

RD Congo / Justice internationale

Le procureur de la CPI en visite dans l’Ituri

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis-Moreno Ocampo, s’est rendu en visite dans la province de l'Ituri, dans le nord-est du pays. Luis-Moreno Ocampo s'est déplacé, jeudi, dans la localité de Bogoro, théâtre de violences commises en 2003 par des milices locales. Deux de ces chefs de milices, Germain Katanga, 31 ans, dirigeant de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI), et Mathieu Ngudjolo, 38 ans, du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) sont aujourd'hui poursuivis pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre par la CPI. Tous deux sont détenus à La Haye pour y être jugés à partir de septembre.

Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo.(Photo : AFP)

Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo.
(Photo : AFP)

La CPI détient aujourd’hui dans ses geôles quatre anciens chefs de guerre congolais. Conséquence : au Congo Kinshasa beaucoup soupçonnent Luis Moreno Ocampo d' « acharnement ». Critiques et polémiques alimentent, surtout, les conversations dans la capitale. A près de 2 000 kilomètres de Kinshasa, en Ituri, la population, elle, se rappelle les souffrances subies et infligées par les seigneurs de guerre.

Lors des rencontres qu'il a tenues avec les représentants des différentes communautés, le procureur explique le sens de son mandat, le rôle de la Cour, l'impact du travail qu'elle réalise. Lors de ces rencontres, beaucoup de questions sont posées sur la protection des témoins et sur les réparations que sont en droit d'attendre les victimes.

(Carte : RFI)

(Carte : RFI)

Dans cette région, opèrent également des rebelles étrangers, ceux de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), la milice ougandaise qui continue d'attaquer les villages. La CPI espère qu'ils seront arrêtés rapidement. Jusqu'a maintenant, les opérations de traque menées conjointement par Kinshasa et Kampala n'ont rien donné. Joseph Kony, le chef de LRA, et ses acolytes courent toujours.

Autre dossier toujours pendant, celui de Bosco Ntaganda, né vers 1973, ancien chef de l’état-major des rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Il est visé par un mandat d'arrêt international depuis deux ans, mais il s’est rallié en janvier dernier au gouvernement congolais et a été intégré dans l'armée au Nord-Kivu. Malgré les pressions de plus en plus fortes de la CPI, Kinshasa ne semble pas pressée de l'arrêter. La Mission des Nations unies en RDC (MONUC) non plus. Pourtant, lorsque le mandat d'arrêt a été délivré il y a deux ans, la mission onusienne a bien reçu une demande d'assistance du gouvernement pour procéder a l'arrestation de Bosco Ntaganda.

Source : RFI

jeudi 9 juillet 2009

Situation confuse au Nord-Kivu : Fdlr et Cndp jouent aux pyromanes

Kinshasa, 08/07/2009 / Politique

Pendant que la ville de Goma abritait les festivités du 30 juin, les rebelles hutu rwandais (Fdlr) continuaient à raser des villages entiers, incendiant au passage plusieurs habitations.

soldatsL’impressionnant dispo­sitif sécuritaire mis en pla­ce à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, à l’occasion du séjour du président de la République et des festivités que celui-ci y a présidées pour commémorer les 49 ans de l’indépendance de la République démocratique du Congo a, dans l’ensem­ble, permis à Joseph Kabila de gagner son pari. Mais, au delà du défi que le Chef de l’Etat et le gouvernement Muzito ont ainsi lancé aux rebelles hutu rwandais (Fdlr) ainsi qu’aux rebelles Ougandais de la Lra suite à la terreur que ces derniers sèment à l’Est, le renforcement circonstan­ciel de la sécurité à Goma n’a pas réduit le degré de nuisance de ces forces né­gatives.

Pour preuve, pen­dant que le chef-lieu du Nord-Kivu était entrain de fêter les 49 ans de l’indé­pendance du pays, loin de là, les rebelles continuaient impunément à raser des vil­lages entiers, incendiant au passage plusieurs habitations.

Ce drame qui fait désor­mais partie du vécu quoti­dien des Kivutiens s’est notamment déroulé à Miriki, village situé sur une colline verdoyante, en pleine forêt de l’Est de la RDC. Réveillés à 2h°° du matin par des coups de feu, les habitants de ce village ont assisté im­puissants à l’incendie de plus de 100 cases.

A en croire l’Agence France Presse qui a re­cueilli les témoignages de ces villageois, plus de 130 cases ont été incendiées par un groupe de militaires armés. Et selon les villa­geois, ces assaillants por­taient des uniformes de l’Ar­mée régulière (Fardc). Il s’agirait, affirme la même source, des ex-rebel­les congolais membres du Congrès national pour la défense du peuple (Cpdp), mouvement politico-militaire proche du Rwanda et dirigé par le duo Nkunda-Ntangan­da.

Ce mouvement, on le sait, a renoncé à la lutte ar­mée après « l’arrestation » de Laurent Nkunda au Rwanda et après avoir signé un accord de paix avec le gouvernement de Kinshasa. Cet accord de paix con­clu à Goma prévoit entre autres l’intégration de ces ex-rebelles au sein des Far­dc et l’entrée toujours atten­due des responsables poli­tiques de ce mouvement au gouvernement et dans d’autres institutions du pays. Les habitants de Miri­ki semblent attribuer l’in­cendie de leurs cases à une mésentente entre les villa­geois et ces éléments Far­dc, peu avant qu’ils ne soient relevés par d’autres éléments.

Mais du coté de l’armée régulière, on attribue plutôt ces attaques aux rebelles hutus rwandais (Fdlr). Ces genres d’attaques suivies d’incendies de ca­ses sont devenus très fré­quents au Nord-Kivu. Le 17 avril dernier, des hommes armés avaient brûlé 90 ca­ses et tué deux civils à Miri­ki. Cette stratégie de la ter­re brûlée est également d’usage en Province Orien­tale où des rebelles ougan­dais de la LRA continuent à tuer les populations civiles et à violer des femmes en toute impunité.

Pas plus tard que di­manche, des hommes armés ont encore fait parler la pou­dre à Rutshuru, faisant plu­sieurs victimes parmi les civils dont un responsable d’une Eglise locale. Ici aussi, l’attaque a été attribuée aux rebelles Fdlr alors que le territoire de Rushturu est contrôlé par les ex-rebelles du CNDP.

(TN/Th/GW/Yes)

Dieudonné Mbuyi/La Tempête des tropiques

mardi 7 juillet 2009

Etat des lieux et propositions pour une RD Congo du XXIe siècle


Pour lire le projet d'Union du Congo en vue de la République Démocratique du Congo du troisième millénaire, prière de cliquer ICI.

Le Bureau d'Union du Congo

Fait à Paris, le 7 juillet 2009

lundi 6 juillet 2009

Festivités du 30 juin 2009 à Goma : Combien ça coûte ?


La ville de Goma abrite ce mardi 30 juin les festivités commémoratives du 49ème anniversaire de l’accession de la RD Congo à l’indépendance. Selon de bonnes sources, «sur ordre de la haute hiérarchie», plusieurs dizaines de millions de dollar auraient été décaissés à la Banque centrale du Congo.

« Cadeau » du chef de l’Etat

En provenance de Kisangani, Joseph Kabila est arrivé dimanche 28 juin à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. But de la visite : présider les festivités marquant le 49ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance. Le «raïs» a décidé de placer cette «fête» sous le double signe de «libération de la ville de Goma des affres de la guerre» et de «réconciliation» entre la RD Congo, le Burundi et le Rwanda. Selon une certaine presse belge, le président rwandais Paul Kagame pourrait y participer. Sans doute en tant que «guest star». Les gouverneurs des provinces frontalières des trois pays ont eu une «réunion de concertation» mi-juin à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud Kivu. L’ordre du jour n’a pas été divulgué. C’est dire que rien n’est laissé au hasard. Ayant d’autres soucis existentiels, la grande majorité de Kivutiens du Nord autant que ceux du Sud risque d’être ni de coeur ni d’esprit avec les "fêtards" au moment où les combattants des FDLR sont devenus de plus en plus cruels. Un million de Kivutiens sont en errance.

Mardi 30 juin, Kabila devrait - avant de présider le défilé des «forces vives» - inaugurer la «Foire agricole de Goma pour la paix» (Fagop), initiée par le ministre de l’Agriculture Norbert Basengezi Kantitima. «Cette foire est un cadeau du chef du l’Etat à la population du Nord-Kivu pour sa collaboration active avec le gouvernement», a-t-il dit, jeudi 10 juin. Cette manifestation, prévue du 30 juin au 14 juillet, a, dit-on, l’ambition d’être un rendez-vous pour les opérateurs économiques du monde agricole mais aussi culturel et touristique. «Cette foire est ouverte à toutes les provinces du Rwanda, du Burundi et de la RDC, en vue de consolider la coopération et les relations de bon voisinage, ainsi que les échanges commerciaux entre les trois ennemis d’hier, aujourd’hui réconciliés», déclarait, pour sa part, à Bukavu, Emmanuel Libendele, conseiller principal chargé de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage à la Présidence de la République. Plusieurs hommes d’affaires venant de ces deux pays voisins sont donc attendus à Goma.

Combien ça coûte ?

A Kinshasa, des «experts financiers» ont les yeux rivés sur la calculette pour avoir une «idée exacte» du coût de la célébration de la fête de l’indépendance au chef-lieu du Nord Kivu. Selon une source bien informée, le président de la République aurait fait extraire du compte du trésor «pas moins de 40 millions USD». Pour quoi faire ? Un analyste proche des «services» d’expliquer qu’un certain «froid» serait perceptible dans les relations entre Kinshasa et Kigali. Quelle en serait la cause ? «Kagame suspecte Kabila et ses généraux de continuer à collaborer avec le staff dirigeant des FDLR», confie cet interlocuteur. C’est tout ? «Par ailleurs, le président rwandais Paul Kagame serait agacé par la lenteur qu’accuse la partie congolaise à rembourser les «frais» occasionnés par la participation des soldats de la Rwandese defence forces (RDF) à l’opération «Umoja wetu» en janvier et février derniers". Le paiement se fera en cash, indique-t-on.

On rappelle que l’armée rwandaise et les Forces armées de la RD Congo s’étaient coalisés pour traquer les miliciens hutus rwandais. De l’avis général, l’opération a été un «flop». D’aucuns suspectent le Rwanda d’avoir voulu, à travers cette action spectaculaire, desserrer l’«étau diplomatique» face aux menaces de suspension en cascade de l’assistance extérieure. Un signe. Le chef d’Etat congolais n’a jamais divulgué le contenu de l’Accord signé avec son homologue rwandais en décembre dernier jetant les bases de cette «réconciliation». Une source est formelle : «Une partie de l’argent décaissé pour la fête du 30 juin est, en réalité, destinée à l’Etat rwandais en remboursement de l’«effort» consenti lors de la «traque». Pour étayer cette thèse, la source refuse de "dire plus" préférant lancer une présomption. Selon elle, l’homme fort de Kigali a la réputation d’un «gestionnaire rigoureux» des finances de son pays. Il ne peut en aucun cas accepter de prendre en charge le déploiement de ses troupes en RD Congo. «Kagame ne badine pas avec les dépenses non prévues dans le budget», confirme un ancien membre du RCD-Goma.

Ordonnateur des dépenses

Dans les salons huppés de la capitale congolaise, l’échange épistolaire Kabila-Muzito et la nouvelle de la prochaine restructuration de la Banque Centrale du Congo (BCC) se trouvent au centre des conversations. Depuis le récent passage de Dominique Strauss-Kahn à Kinshasa, le Fonds monétaire international paraît décidé à exercer une sorte de tutelle sur la BCC. Lundi 12 juin, le gouverneur Jean-Claude Masangu Mulongo confirmait cette nouvelle donne en annonçant la création d’un poste «conseiller général» devant revenir à un expatrié. Question : En faisant décaisser la somme précitée, Joseph Kabila a-t-il voulu «se servir» par anticipation avant l’arrivée des experts du FMI lesquels ne goûteraient guère ce genre de «prodigalité» ?

Si cette sortie de fonds était confirmée alors que les finances publiques sont à sec – et que les salaires des fonctionnaires sont impayés y compris au sein de l’ANR (Agence nationale de renseignements) -, on devrait se poser des questions sur le sérieux de la décision de Joseph Kabila de s’ériger en ordonnateur des dépenses publiques. Dans la lettre adressée au Premier ministre Adolphe Muzito par le directeur de cabinet présidentiel, en date du 28 mai, on peut lire : «En vue de renforcer les dispositions contenues dans mes lettres (…) relatives au plan d’engagement et de trésorerie, écrit Lumanu, j’ai l’honneur de vous informer que sur instruction de la «Haute Hiérarchie», désormais, tout ordonnancement des dépenses publiques devra, avant paiement, requérir l’autorisation préalable de son excellence Monsieur le président de la République. Il en est de même des plans de trésorerie mensuels.» Le directeur d’ajouter : «Cette instruction (…) est dictée par le souci majeur d’endiguer à très court terme, les dérapages substantiels et répétés des finances publiques et de la monnaie nationale, observés au cours des derniers mois, lesquels seraient susceptibles de compromettre les engagements de la République, souscrits auprès des partenaires multilatéraux.»

B.A.W
© Congoindépendant 2003-2009

samedi 4 juillet 2009

Festival du rire : des artistes congolais à Paris

Pour une grande première à Paris, les producteurs Marino et Orino, en collaboration avec la maison de production EDIBEL, organisent un grand festival du rire au théâtre Gymnase Marie Bel, à Paris, avec les comédiens congolais Giami, Fayi, Molayi, Apo Fereze, Omega, Bénédicte, Idrissa, Shaba Moscovich, Evalana.

Dates et horaires :
- Samedi 4 juillet de 15 h 00 à 19 h 00 ;
- Dimanche 5 juillet de 19 h 00 à 23 h 00 ;
- Lundi 13 juillet de 15 h 00 à 19 h 00 ;
- Mardi 14 juillet de 19 h 00 à 23 h 00.

Lieu :
Gymanse Marie Bel
38, boulevard Bonne Nouvelle
75010 Paris
Métro : Bonne Nouvelle

Prix :
- Adultes : 20 euros ;
- Enfants : 10 euros.

(*) Les billets sont en vente aux lieux habituels (FNAC, Carrefour, Virgin)

Qui a des nouvelles de Laurent Nkunda ?

Depuis son arrestation et sa détention au Rwanda en janvier dernier... c'est le silence radio autour de l'encombrant général rebelle Laurent Nkunda. Sa possible extradition vers la République démocratique du Congo (RDC) avait un temps retenue l'attention des observateurs, mais depuis... plus rien. Et cela risque de durer un certain temps.

Après avoir mis en déroute le Président Kabila et son armée dans l'Est de la RDC pendant 4 ans, Laurent Nkunda avait été arrêté en janvier 2009 à Gisenyi en territoire rwandais. L'allié rwandais d'hier s'était brutalement retourné contre lui et c'est le général Kabarebe, patron de la puissante armée de Kigali, qui l'avait arrêté. Nkunda avait d'abord été détenu en secret à la frontière entre la RDC et le Rwanda, puis il a été transféré au Rwanda fin mai 2009 de peur d'un coup de force de ses derniers fidèles, très puissants au Kivu.

Depuis, le CNDP (son parti), a explosé en plein vol pour donné naissance à un "CNDP II", plus présentable pour Kinshasa, qui s'est alors empressée d'intégrer les rebelles dans l'armée régulière. Ce deuxième CNDP "pro-gouvernemental" aura probablement des ministres lors du prochain remaniement ministériel de la rentrée.

Quand à l'extradition, un temps évoqué, de Laurent Nkunda vers la RDC pour répondre de ses crimes... on n'en parle même plus. Kinshasa et Kigali ont trop d'intérêts communs en ce moment : notamment pour chasser les rebelles hutus des FDLR du Kivu. Laurent Nkunda est devenu bien encombrant pour ces deux pays : au Rwanda, où il possède de nombreux amis dans l'armée et en RDC, où bon nombre de ses compagnons d'armes occupent des places importantes dans les services de sécurité et dans l'armée. Mais attention... Laurent Nkunda n'a pas dit son dernier mot. Il y a déjà eu un premier retournement d'alliance... il peut y en avoir un deuxième ! Tout est une question de circonstances.

Christophe Rigaud

Soure : Afrikarabia

vendredi 3 juillet 2009

RD Congo : 49ème anniversaire de l’Indépendance

Synthèse d’Union du Congo sur l’état des lieux et les perspectives sociales, économiques ainsi que politiques

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la communauté internationale précipita le processus de décolonisation. Ainsi, le 30 juin 1960, le Congo belge accéda à l’indépendance sous l’appellation de République Démocratique du Congo. Joseph Kasa-Vubu en fut le président et Patrice Lumumbu le Premier ministre. De toute manière, cela fut le résultat d’une lutte quotidienne menée par nos aînés, une lutte ardente et idéaliste, une démarche active grâce à laquelle quelques dignes fils du Congo excellèrent dans la bravoure en ayant accepté de verser leur sang, de risquer leur vie dans le seul espoir de bâtir les fondations qui serviraient de socle à un État meilleur et plus éclairé.
Quarante-neuf ans après cet événement, quel bilan peut-on tirer ? Depuis le 30 juin 1960, le contexte politique en République Démocratique du Congo est caractérisé par l’instabilité chronique, la faiblesse de ses institutions étatiques et de sa culture politique, ainsi que l’ingérence extérieure. Un autre défi à relever, outre celui relatif à l’unité nationale, c’est celui de l’équilibre financier entre les provinces et le gouvernement central. À ce défi, il faut ajouter les problèmes ayant trait à la pauvreté, la santé, l’éducation…
Le peuple congolais, de l’avènement de Joseph-Désiré Mobutu à la présidence de Joseph Kabila, a toujours été victime de la violation du sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs – exécutif, législatif et judiciaire –, dispositif constitutionnel indispensable à toute démocratie qui se respecte. Quant à l’opposition politique, qui a recueilli les voix de plus d’un tiers de l’électorat en 2006, elle n’a pas été à la hauteur dans l’instauration d’une véritable démocratie au Congo, gage de la stabilité du pays sur le long terme. Sa dernière volonté à jouer son rôle a été compromise en raison du recours répété à la force contre ses partisans, du départ en exil de Jean-Pierre Bemba Gombo et de l’immobilisme de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba. De par son inertie, l’opposition a cautionné les menaces qui pesaient sur le pluralisme politique.
Pourtant, dans l’euphorie de son élection en 2006, le président Joseph Kabila a déclaré : « Avec l’accord de vous tous, j’annonce [...] la fin de la recréation afin que le peuple puisse se consacrer entièrement au travail, et ce dans la paix et la tranquillité ». Ainsi a-t-il annoncé les cinq chantiers devant couronner son mandat présidentiel : infrastructure, emploi, éducation, santé, eau et électricité. Qu’est-il advenu de ce programme ?
Le nœud du problème qu’il faudra dénouer n’est pas tant l’échec patent de la présidence de Joseph Kabila, mais la compréhension des fondements de la violence en République Démocratique du Congo. Comment se fait-il que depuis le 30 juin 1960, le Congo a sans arrêt été gouverné par un jeu d’instabilité ?
La tenue d’élections de 2006 n’a pas été suivie de construction des infrastructures de transport, ni de consolidation des fonctions étatiques dans l’ensemble du territoire nationale, ni de limitation des phénomènes de corruption, ni de cohésion nationale, ni de souveraineté politique. Ainsi est-il nécessaire et urgent d’encourager l’émergence d’un nouveau régime à Kinshasa, susceptible d’impulser une autre dynamique et de faire renaître l’espoir dont ont tant besoin les populations de la sous-région.
Au-delà des aspects politiques, un peuple ne sera jamais libre tant qu’il n’a pas mené sa propre révolution. En effet, pour devenir autonome, le peuple congolais doit à tout prix concevoir une révolution à la fois identitaire, culturelle et économique. Pour cela, Union du Congo lui demande de lui offrir l’opportunité de mettre en place son projet sur les plans :
– éducatif et sanitaire, ainsi que du bien-être ;
– environnemental et technologique ;
– de la communication et des infrastructures routières ;
– de l’emploi ;
– socio-économique ;
– institutionnel et administratif ;
– démocratique ;
– sécuritaire ;
– de l’évolution des mentalités :
– régional :
– international.

Une autre manière de concevoir la politique est indispensable pour le salut de notre pays. Il faut donc de l’innovation dans la gestion du Congo du troisième millénaire. Raison pour laquelle Union du Congo s’emploie à éveiller les consciences de nos compatriotes, à faire évoluer leurs mentalités. Notre souhait, c’est de réinventer la manière de faire de la politique ; c’est également de rendre possible une alternative crédible afin de faire émerger un projet de société d’avant-garde fort, humaniste et fraternel.
Union du Congo veut donc apporter des réformes axées sur la défense des plus faibles, des réformes innovatrices sur le plan économique, soucieusLienes du bien-être du peuple congolais et initiatrices d’un monde plus juste et en paix. Quoi qu’il arrive, le véritable élan libérateur ne doit pas s’essouffler et ne s’essoufflera pas. De plus, la chaîne des générations, s’agissant de la défense de grandes causes congolaises, n’est pas près de se rompre.

Le Bureau d’Union du Congo

Fait à Paris, le 3 juillet 2009

(*) Pour lire le projet d'Union du Congo en vue de la République Démocratique du Congo du troisième millénaire, prière de cliquer ICI.

Lutte contre la corruption : Mgr Laurent Monsengwo Pasinya lance un appel à la mobilisation nationale

L'Avenir - 2 juillet 2009

Laurent Monsengwo Pasinya
« Nous sommes des missionnaires du Christ face aux différentes épreuves de souffrance de ce monde et nous sommes appelés à témoigner toujours le Christ jusqu’à la mort, car nous nous sommes identiques à lui, et quiconque persécute les chrétiens persécute le Christ lui-même ». C’est en ces termes que l’Archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya a introduit son message destiné notamment aux fidèles de l’archevêché.

Le message a été rendu public dimanche dernier, à la paroisse Saint Paul de Barumbu à Kinshasa. C’était lors de la célébration eucharistique commémorative des Bienheureux Apôtres Paul et Pierre. L’occasion marquait, par ailleurs, la Journée mondiale de la communication sociale ainsi que la clôture de l’année jubilaire des éditions pauliniennes.

Deux sœurs religieuses italiennes, membres la Communauté paulinienne, Bénédine Hema et Franka Perona ont célébré, à l’occasion, leur jubilé d’or (50 ans de vie sacerdotale). Elles se sont engagées pour le vœu perpétuel de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. Présentes dans les cinq continents avec 250 communautés, les sœurs paulines sont établies en RD Congo voilà 50 ans. On les compte dans les villes importantes et à grande affluence du pays, à l’instar de Lubumbashi, Kinshasa, Kisangani.

Témoigner librement de l’Evangile du Christ, afin que sa gloire rayonne sur Kinshasa et sur la RD Congo, selon le vœu du Prélat

L’Archevêque de Kinshasa a invité les chrétiens à se garder de pécher par omission. Ce qui revient à dire qu’une corruption non dénoncée est une corruption consommée. Et cela suppose de la complaisance. D’où, un renoncement à la bonne moralité. Le chrétien doit donc, a-t-il recommandé, témoigner librement de la Bonne Nouvelle, pour que la gloire du Seigneur soit visible à Kinshasa et dans toutes les provinces de la RD Congo.

L’apôtre Paul, à travers son école, a enseigné aux chrétiens qui à connaître Dieu le Père, à assimiler le mystère de : Corps du Christ, a rappelé le Prélat. Et que la foi, elle, n’est ni une théorie ni une opinion. Elle est par contre la résultante de l’amour de Dieu sur son cœur et celui de Jésus car les saintes écritures déclarent « Qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ». En appelant dimanche les chrétiens catholiques de Kinshasa à dénoncer la corruption à tous les niveaux des institutions et à faire resplendir la lumière du Christ, l’Archevêque est resté constant et conforme à une préoccupation exprimée de tous temps par la Conférence nationale épiscopale du Congo, Cenco, par rapport à ce fléau qui se mondialise.

En RD Congo, il y a lieu de le rappeler, le ministre de la Justice a beau briller par des déclarations de bonnes intentions sur la lutte contre la corruption. Toutefois, pour adapter la pagaie au courant marin, les observateurs estiment que la rupture de l’ère de l’impunité des cadres en RD Congo, doit être entendue comme la résultante potentielle d’un engagement collectif. Le 16 février dernier, la Conférence épiscopale du Congo (Cenco) a publié un message, pour marquer son enchantement à l’annonce de la fin de la mésaventure armé de Nkundabatware dans le grand Kivu. Ce message relève notamment ce qui suit : « La corruption est devenue le cadre général de vie et d’action sociopolitique en RD Congo. Il est urgent d’envisager et d’appliquer des sanctions exemplaires (…) ».

Comme on le comprend, le gouvernement et la Cenco ont l’un et l’autre la responsabilité morale de prêcher par l’exemple. Faute de quoi la persistance des contradictions s’avérerait pour beaucoup un facteur démobilisateur. Il nous revient que l’archevêque de Kinshasa a conseillé ceux qui ont la connaissance (les chrétiens) à joindre leurs efforts à ceux qui en sont dépourvus (les païens), pour les besoins de la conversion. C’est notamment à ce prix, a-t-il fait comprendre, que les uns et les autres peuvent hériter du royaume de Dieu, à l’instar de Saint apôtre Pierre aux temps des Romains antiques en investissant le christianisme à Rome. Dans le même contexte, le Saint Père Benoît XVI a invité tous les chrétiens, à travers le monde et les communicateurs sociaux à exceller pour notamment promouvoir la culture du dialogue et du respect de la vie humaine.

Le curé de la paroisse hôte Saint Paul de Barumbu, l’abbé Adrien Luviki, a encouragé ses paroissiens à demeurer dans le modèle édicté par leur saint patron Paul, à qui l’on doit la conviction suivante : « Je vis, ce n’est plus moi qui vit mais c’est Christ qui vit en moi ». La sœur supérieure de la Communauté des filles de Saint Paul, Godelive Mastaki a, pour sa part, révélé que ces dernières, à travers leurs éditions et librairies, proclament l’évangile et assurent la promotion et la formation humaine dans le monde de la communication. La jeunesse congolaise est, à cet effet, la cible principale au niveau national. Elle a indiqué, par ailleurs, que leurs éditions et librairies sont fonctionnelles dans les écoles, universités et instituts supérieurs, où sont planifiées des journées portes ouvertes. Parmi les thèmes les plus prisés figurent : la sexualité, les bonnes mœurs au profit de la jeunesse congolaise.

Source : Congo Planète