vendredi 24 décembre 2010

La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie

Cet ouvrage paraîtra très prochainement chez L'Harmattan dans la collection Études africaines.


Dans cet ouvrage, il est question de la feuille de route pour une République Démocratique du Congo du troisième millénaire. Effectivement, en homme de foi et excellent visionnaire, Gaspard-Hubert Lonsi Koko trace avec conviction les sillons d’une politique audacieuse dont la finalité est – à court, moyen et long termes – la paix, la croissance économique et l’évolution sociale. Toutes les propositions de l’auteur s’articulent autour de quatre principes fondamentaux : la Liberté, l’Égalité, la Sécurité et la Prospérité.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko confirme donc qu’il a réellement une ambition nationale. Une ambition collective pour réinventer, 50 ans après la décolonisation, la manière de faire de la politique et de rendre possible une alternative crédible en République Démocratique du Congo. Ainsi propose-t-il à ses concitoyens un projet de société d’avant-garde fort, humaniste et fraternel, lequel pose les véritables fondements du Congo d’avenir.

L'auteur :

Ancien cadre du Parti Socialiste français et auteur de plusieurs ouvrages, Gaspard- Hubert Lonsi Koko a présidé le Club de réflexion Enjeux Socialistes et Républicains ainsi que le Club Afrique. Il est actuellement le Président d’Union du Congo et le porte- parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).

ISBN : 978-2-296-13725-7

Prix : 11 euros.

Pour se procurer déjà cet ouvrage, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=33224 

© RDPC

jeudi 23 décembre 2010

L’Île-de-France, un terreau propice à d’éventuels futurs terroristes « lingalaphones »


Il y a quelques semaines, par le biais d'un document très argumenté sur la nécessité d'un changement politique en République Démocratique du Congo, le porte-parole du Rassemblement pour Développement et la Paix au Congo (RDPC) attirait l'attention de la communauté internationale sur les risques à moyen et long terme d'une politique de désinvolture, s'agissant du règlement des conflits armés dans la région des grands lacs africains. Ainsi a-t-il rappelé que la déflagration de la gestion inexperte de la République Démocratique du Congo aura des effets collatéraux garantis sur l'ensemble du monde.
Toujours dans le souci de conscientiser cette communauté internationale, qui a tendance à réagir plutôt qu'à agir de manière anticipée, l'accent est mis cette fois-ci sur un phénomène qui semble marginal aujourd'hui, mais dont les conséquences, si l'on ne s'y intéresse pas plus tôt, se matérialiseraient très prochainement. De plus, pour les jeunes « lingalaphones » de France – dont le passé reste muet, le présent sourd et l'avenir aveugle –, la perspective de se réaliser à travers le terrorisme est très alléchante. En effet, la marginalisation de facto, dont cette jeunesse est victime, et la « conscience » – celle-ci n'étant, en réalité, qu'une impression accentuée et déformée par des prédicateurs connus –, ont de l'implication du Nord, surtout dans le maintien de la misère et dans l'organisation du désordre, au Sud. Elles constituent donc des motifs solides dont la finalité est un viatique : ce raccourci qui semble faire ses preuves, ne serait-ce que par les tourments qu'il inflige aux pays occidentaux.

La problématique des « lingalaphones » de France

Au moins trois raisons doivent inciter la communauté internationale, la France et l'Union européenne en premier, à se pencher sérieusement sur le cas de ces jeunes gens, c'est-à-dire sur la problématique relative aux « lingalaphones » de France. Primo, sur le plan typiquement français, le lingala est devenu la première langue africaine parlée en région parisienne (C'est déjà en Wallonie, surtout dans la région bruxelloise). Secundo, il est important d'avoir à l'esprit le fait que l’aire géographique du lingala couvre le Congo-Kinshasa, le Congo-Brazzaville, la République centrafricaine et l’Angola : à savoir plus des deux tiers du bassin du Congo. Tertio, d’après les statistiques, beaucoup de citoyens français de moins de 25 ans habitant l’Île-de-France sont nés des parents « lingalaphones », c’est-à-dire originaires dans la plus grande majorité des pays qui composent ledit bassin du Congo. Pourtant, l’implantation durable de cette immigration, dont la majorité provient de la République Démocratique du Congo, est très récente en France. Les sociologues la situent, globalement, au début des années 1980.

L’exclusion à la française

D’après plusieurs enquêtes, les conditions sociales de la plupart de jeunes Français et immigrés « lingalaphones » ne sont guère reluisantes. Pis encore, pour eux, l’horizon se bouche davantage. Effectivement, ils sont en proie aux innombrables problèmes sociaux et aux multiples tracasseries administratives dues aux instructions d’une classe politique soucieuse de couper l’herbe sous le pied de l’extrême droite – en l’occurrence le Front National. Tous ces éléments montrent que les perspectives d’instruction et d’emplois sont, d’une manière ou d’une autre, moins prometteuses pour ces jeunes gens. Très démoralisés, puisque sans aucun débouché intéressant, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Ainsi deviennent-ils des proies faciles pour quelques imams pratiquant un islam peu orthodoxe. Ces derniers finissent par les convaincre de suivre un enseignement axé sur les pseudo-vertus du terrorisme. Et, après l’endoctrinement, le stage pratique se déroule, bien entendu, en Afghanistan ou au Pakistan. Aussitôt leur formation achevée, ils s’envolent vers l’Afrique subsaharienne afin de combattre la politique occidentale, surtout celle des États-Unis d’Amérique consistant à constituer un bouclier contre le terrorisme dans une zone géographique s’étendant du Proche-Orient au continent africain.

L’intérêt pour les richesses et la position géostratégique de l’Afrique

Il est évident que les richesses dont regorgent quelques pays africains n’intéressent pas que les seuls Occidentaux, mais aussi d’autres puissances confirmées et émergentes comme la Chine, la Russie, le Japon, l’Inde, Brésil... À ceux-là, il faut ajouter des groupes extrémistes tels que les Hezbollahs, Al-Qaïda, les Talibans... Ces derniers travaillent non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour des pays comme l’Iran, le Pakistan... qui les protègent plus ou moins. L’autre intérêt des puissances existantes, ou en phase de le devenir, pour l’Afrique, c’est indéniablement sa position géostratégique. En effet, l’avenir d’un bon nombre de continents, en premier lieu l’Europe, ou de pays à dimension continentale à l’instar de la Chine et de la Russie, dépendent du continent africain. Qui détiendra cette partie du monde, dans toute l’acception de l’expression, aura accès non seulement aux matières premières, mais surtout contrôlera à la fois les océans Atlantique et Indien, ainsi qu’une partie de la Mer Méditerranée. Il est des analystes, ne l'oublions pas, qui ne voient dans le soutien aux régimes en place – considérés comme des alliés locaux –, contre les groupes opposés aux intérêts occidentaux – tels que l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), les Shebabs, les commandos salafistes... – qu'un prétexte en vue de la mainmise sur les richesses de l’Afrique.

L’implication des « lingalaphones » de la diaspora sur le devenir du continent africain

Il est à noter que, en matière de terrorisme, l’Afrique est en train de se transformer en un nouveau champ de bataille contre les intérêts des Occidentaux, ces derniers étant de plus en plus attirés par ses richesses et par sa situation géographique. Mais pourquoi les « lingalaphones » de la diaspora sont-ils parties prenantes dans l’impitoyable adversité entre ces différents camps sur le sol africain ?
« L’arbre ne s’élève qu’en enfonçant ses racines dans la terre nourricière », dit un vieux proverbe bantou. Il est certain que la misère de la majorité des peuples africains a des effets négatifs sur leurs parents vivant hors du continent. Ces derniers ont l’impression que les Occidentaux maintiennent en place certains régimes douteux d’une part pour mieux exploiter les richesses des pays africains et, d’autre part, pour maintenir davantage lesdits États dans le sous-développement  – l'objectif étant de mieux les déstabiliser. En conséquence, ces « lingalaphones » de l'étranger, qui s’estiment exclus de la gestion de la chose publique en France (pour ceux qui sont citoyens français) et qui n’y voient aucun avenir, projettent de retourner dans les pays de leurs ancêtres dans le but d’y rétablir l’ordre. Dans leur esprit, le désordre règne dans ces pays à cause des anciennes puissances colonisatrices, en particulier, et, en général, des Occidentaux. Raison pour laquelle ils s’allient d’office à ceux qui combattent, au prix de leur vie, les intérêts occidentaux en Afrique. Les ennemis de nos ennemis ne sont-ils pas nos amis ? Dans la mesure où la lutte contre le terrorisme doit se faire à l’échelle internationale, la solution concernant les conditions sociales des Français et immigrés « lingalaphones » de l’Île-de-France n’est pas que franco-française. Elle est aussi bien américaine qu’européenne et congolaise.
Une solution globale en vue de la dignité des peuples africains

Les réponses à cette problématique des « lingalaphones » de la région parisienne sont aussi américaines, parce que la lutte contre le terrorisme que mènent les États-Unis en Afrique est considérée par certains caciques comme un paravent d’une politique néo-coloniale. D’aucuns soutiennent volontiers que, à tort ou à raison, la politique américaine dans le continent africain consiste à brandir la menace terroriste dans l’espoir de se rallier les dirigeants locaux et d’obtenir, moyennant finances et armements, de nombreux marchés. Il est très important de rappeler que l’intérêt croissant de Washington pour les richesses pétrolières des pays de l’ouest et du centre de l’Afrique est l’une des alternatives à ses approvisionnements du Proche-Orient.
Les solutions sont aussi européennes, dans la mesure où le partenariat entre l’Europe et le Maghreb préconise une loi de lutte contre le terrorisme en Afrique. Dans le même ordre d’idée, la Convention européenne pour la répression du terrorisme, conclue le 27 janvier 1977 à Strasbourg, ne consiste-t-elle pas à dissuader, par tous les moyens, les actes contre les intérêts des pays d’Europe à travers le monde ? De l’avis de la plupart de spécialistes des relations entre le Nord et le Sud, les Occidentaux ont plutôt intérêt à conditionner leur partenariat avec les régimes africains à la bonne gouvernance et non à continuer de protéger des potentats au détriment des peuples. En agissant de la sorte, non seulement ils maîtriseront l’immigration africaine, mais ils contribueront surtout à la dignité des populations africaines. Ils participeront, de facto, à l’émergence et à la consolidation des États de droit.
Ces réponses sont également congolaises car la République Démocratique du Congo doit s’intéresser davantage aux entrepreneurs congolais de l’étranger, sachant que sa diaspora représente une manne financière considérable et indispensable à son développement socio-économique. C’est parce que la solution est globale que le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) réintroduira, dans la législature 2010-2015, le ministère qui avait en charge les Congolais de la diaspora et renforcera ses attributions. Dans cette optique, le gouvernement du RDPC créera un Conseil Représentatif de la Diaspora Congolaise (CRDC), lequel sera composé de membres élus et dont le rôle sera avant tout économique et social. Ainsi le RDPC fera-t-il appel aux compétences des Congolais de l’étranger, parmi lesquels figurent les Congolo-Français, dans les différents secteurs étatiques et privés. Il est question non seulement des échanges humanistes avec les partenaires habituels de la République Démocratique du Congo en vue de l’expatriation des ressortissants congolais d’origine détenant les citoyennetés étrangères, mais aussi du retour concerté des immigrés congolais, qui le souhaitent, à la terre de leurs ancêtres.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

mercredi 22 décembre 2010

Opération de l'ONU contre l'Armée de résistance du Seigneur


Un contingent de 900 Casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a été déployé dans le nord du pays à l'approche des fêtes, afin d'éviter de nouveaux massacres de Noël de la part de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA).

En 2008, les combattants de la LRA, dont des enfants-soldats, ont tué 865 hommes, femmes et enfants dans le nord-est de la RDC et au Sud-Soudan. Un an plus tard, 300 personnes ont été assassinées entre le 14 et le 17 décembre dans le nord-est de la RDC, notamment dans les provinces du Haut et du Bas-Uele.
« Forte des leçons apprises les années précédentes, la Monusco a renforcé ses positions dans les zones où les rebelles de la LRA opèrent », soit dans la zone de Dungu, dans le Haut-Uele, a fait savoir mardi dernier un porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky. L'opération onusienne a commencé le 30 novembre et se poursuivra jusqu'à la mi-janvier.

Des soldats congolais sont aussi engagés dans la région, mais leur mandat consiste plutôt à s'attaquer à la LRA. Le contingent de 900 Casques bleus provient pour sa part des quelque 22 000 hommes déployés par l'ONU dans le pays dans la foulée des deux grandes guerres qui ont ravagé la RDC au cours des 15 dernières années.

La LRA est une milice qui a longtemps semé la terreur en Ouganda, avant d'en être chassée par l'armée, en 2008. Elle se déplace depuis entre la RDC, la République centrafricaine et le Sud-Soudan, une autre région longtemps décimée par la guerre.

Elle est dirigée par Joseph Kony, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt du Tribunal pénal international pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité depuis maintenant cinq ans [lire la suite].

© Radio Canada

Obama prive la RDC d'un statut de partenaire commercial privilégié

Barack Obama a privé la République démocratique du Congo (RDC) d'un statut de partenaire commercial privilégié avec les Etats-Unis, sanctionnant le mauvais bilan de Kinshasa en matière de droits de l'homme, a annoncé mardi la Maison Blanche.

M. Obama a pris cette décision à l'occasion de la révision annuelle de la liste du programme Agoa (Africa Growth and Opportunity Act), imposée par la loi et qui prend en considération les avancées ou les reculs démocratiques des pays africains concernés.

"J'ai déterminé que la RDC n'effectuait pas les progrès nécessaires pour répondre aux critères" de l'Agoa, a indiqué M. Obama dans un décret. "J'ai donc décidé de mettre fin à la désignation de la RDC comme pays bénéficiaire" de ce dispositif, a-t-il ajouté, précisant que cette mesure prenait effet le 1er janvier 2011.

"Le président Obama a estimé que la RDC n'était pas éligible à recevoir les avantages de l'Agoa en 2011, parce qu'elle a échoué à répondre à ses critères", a expliqué un haut responsable américain à l'AFP.

En l'espèce, "les forces de sécurité de la RDC et d'autres groupes armés continuent de commettre des violations des droits de l'homme à grande échelle, en particulier des viols", a souligné ce responsable sous couvert de l'anonymat.

De même source, le gouvernement de Kinshasa "n'a pas réagi aux demandes des Etats-Unis et de la communauté internationale pour remédier à cette situation".

La version actuelle de l'Agoa a été instaurée par le Congrès américain en 2000. Ce programme établit jusqu'en 2015 une coopération économique et commerciale avec le continent africain. Il facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique, mais aussi les réformes en Afrique subsaharienne.

En décembre 2009, M. Obama avait sanctionné Madagascar, la Guinée et le Niger en les retirant de cette liste, tout en réintégrant la Mauritanie.


© AFP

dimanche 19 décembre 2010

Europe : Michèle Striffler révoltée par la violence au Congo

Michèle Striffler, députée européenne du PPE, a passé trois jours en déplacement humanitaire en République démocratique du Congo. Elle est revenue « très en colère ». La députée européenne Michèle Striffler, rapporteur permanent pour l’aide humanitaire, était déléguée par le Parlement européen pour assister, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), à la 20 e session de l’assemblée entre ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) et Union européenne.

Elle en a profité pour partir trois jours plus tôt et découvrir la « vraie vie » avec des humanitaires dans la province du sud Kivu où, malgré la fin de la deuxième guerre du Congo en 2002, la crise humanitaire perdure. « C’est une région très riche en ressources naturelles, il n’y a pas de gens qui meurent de faim et ça, c’est positif. En revanche, critique la députée européenne, ce qui y est plus horrible qu’ailleurs, c’est la violence. »

Michèle Striffler, choquée de voir les convois humanitaires « taxés » par des policiers — vrais ou faux — à chaque traversée de village ( « Là-bas, ils appellent ça des tracasseries »), décrit la situation comme « une jungle où il n’y a pas de police officielle, où chacun fait ce qu’il veut » [lire la suite].

© L'Alsace.fr

samedi 18 décembre 2010

RD Congo : situation de "naufrage" pour les droits de l'Homme

L'ambassadeur français pour les droits de l'Homme François Zimeray a qualifié samedi de "naufrage" la situation des droits de l'Homme en République démocratique du Congo (RDC) où il a effectué une visite "bouleversante".

 


L'ambassadeur français pour les droits de l'Homme François Zimeray a qualifié samedi de "naufrage" la situation des droits de l'Homme en République démocratique du Congo (RDC) où il a effectué une visite "bouleversante".

"Je dois à l'amitié (avec la RDC) et à l'honnêteté de dire les choses vraies, crues, et ce voyage était bouleversant", a-t-il déclaré à l'AFP à Kinshasa à l'issue d'un séjour d'une semaine dans le pays.
"Il y a eu des moments extrêmement forts qui me donnent le sentiment d'une situation de naufrage s'agissant des droits de l'Homme" en RDC, a estimé l'ambassadeur.

A Goma (est), il a relevé le cas des défenseurs de droits humains "menacés et vivant de façon extrêmement dure et douloureuse la présence" dans la ville du général de l'armée congolaise Bosco Ntaganda, "c'est à dire la présence notoire d'un homme poursuivi par la CPI alors que l'on a que le mot de lutte contre l'impunité à la bouche ici".

Ex-chef d'une rébellion congolaise ralliée à Kinshasa début 2009, Ntaganda est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre commis quand il était dans une milice en 2002-2003 [lire la suite].

© KINSHASA (AFP) - 18.12.2010 16:17

 

vendredi 17 décembre 2010

De la Côte d'Ivoire à la République Démocratique du Congo

Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko (*)


1. Quel regard portez-vous sur la crise institutionnelle qui secoue actuellement la Côte d’Ivoire ?
Dès lors qu’il s’est posé la question de la validité juridique au regard du délai légal, le Conseil constitutionnel a automatiquement pris le relais. S’agissant des fraudes, cette institution a déclaré « avoir constaté des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble ». Fallait-il pour autant reconnaître Laurent Gbagbo comme le président nouvellement élu ? D’après l’article 64 du code électoral ivoirien, on aurait dû prononcer l’annulation du scrutin pour permettre au Conseil des ministres de fixer par décret, sur proposition de la Commission chargée des élections, la date de l’élection dans les 45 jours à compter de la décision du Conseil constitutionnel. Mon regard privilégie donc des voies et moyens en vue d’une sortie de crise.

2. Comment expliquez-vous ce soutien clairement affiché de l’Union africaine et de la communauté internationale à Alassane Ouattara ?

Le Conseil constitutionnel est l’organe habilité à investir le président de la République ivoirienne. Alassane Ouattara le sait très bien, car il a prêté serment, par écrit, auprès de cette institution. Seulement, celle-ci a déjà reconnu le candidat Gbagbo comme magistrat suprême. Rappelons que la décision du Conseil constitutionnel est sans appel. Les arguments avancés par les différents antagonistes laissent supposer l’existence d’un vide juridique. Dans l’affirmative, la décision du Conseil constitutionnel devra faire d’office jurisprudence. Gbagbo est-il l’homme à abattre ? Il faut savoir que les Nations unies ont toujours recherché un « règlement pacifique », conformément au chapitre VI de la Charte qui les régit. C’était le cas notamment en République démocratique du Congo, s’agissant des affrontements entre les rebelles de Laurent Nkunda et l’armée nationale congolaise. Mais les Nations unies peuvent aussi passer outre le principe de non-intervention dans les affaires intérieures d’un État, conformément aux articles 39 et 42 du chapitre II de sa Charte, en ayant recours, comme le préconise l’article 41 du chapitre VII, à des mesures non militaires (embargo, sanctions économiques) pour faire pression sur les partisans de Laurent Gbagbo. En tout cas, il se pose, sur le fond, le problème de la souveraineté d’un État. La communauté internationale ne peut pas agir n’importe comment par crainte d’empiéter sur les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. Si elle intervient militairement, elle risque de matérialiser pour très longtemps la balkanisation de ce pays. 

3. Laurent Gbabgo a-t-il été piégé en ayant accepté d’organiser cette élection ?
Sachant très bien qu’il n’était pas soutenu par la communauté internationale, Laurent Gbagbo n’aurait pas dû organiser l’élection sans que l’État soit présent dans l’ensemble du territoire. Cela n’a pas permis à ses partisans de mieux surveiller le déroulement du vote au Nord. Mais s’il ne l’avait pas fait, on l’aurait accusé de vouloir confisquer le pouvoir. À mon avis, il a eu raison de recourir aux urnes. Son plus grand tort, c’était d’avoir cru qu’il allait bénéficier au second tour de l’électorat de Konan Bédié au détriment d’Alassane Ouattara.

4. Y a-t-il lieu de s’inquiéter sur l’avenir de la Côte d’Ivoire ?
Je parlerai plutôt du devenir du continent africain, lequel est en train de se jouer en ce moment, on ne s’en rend peut-être pas compte, en Côte d’Ivoire. Faut-il croire que tout a été entrepris par des puissances extra-continentales pour confirmer la séparation entre le Nord et le Sud ? Si cela se concrétise, le Soudan, le Nigeria, le Cameroun, la République démocratique du Congo et l’Angola subiront le même sort.

5. Pensez-vous que ce qui est en train de se dérouler en Côte d’Ivoire peut se reproduire en République démocratique du Congo qui entend organiser l’élection présidentielle en 2011, scrutin auquel vous serez candidat ?
Notre pays aurait pu vivre cette situation en 2006, si Jean-Pierre Bemba n’avait pas reconnu la victoire du président Kabila. Aucun pays africain n’étant à l’abri de ce qui se passe en Côte d’Ivoire, nous devons à tout prix lever les causes d’une éventuelle contestation avant l’organisation du scrutin. Nous devons donc mettre en place des dispositifs appropriés dans l’espoir d’un meilleur accompagnement du processus électoral, à commencer par l’exigence de la présence d’assesseurs de chaque candidat et d’observateurs de la communauté internationale dans tous les bureaux de vote. Il est aussi impératif qu’un Haut Représentant des Nations unies pour les élections soit nommé en vue d’un droit de regard, en conformité avec les dispositions légales, dans le processus électoral. Celui-ci doit permettre le déploiement des éléments de la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo) dans les zones contrôlées par les éléments du CNDP, échappant de ce fait aux FARDC. Si nous procédons de la sorte, notre pays échappera au « syndrome ivoirien ».

PROPOS RECUEILLIS PAR ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE

(*) Président d’Union du Congo

© Le potentiel

jeudi 16 décembre 2010

Congo Futur dans le collimateur des Etats-Unis

Un communiqué, rendu public le 9 décembre 2010 depuis Washington D.C. (Etats-Unis) par le ‘US Department of Treasury’ (Trésor américain) sous le titre : «Treasury targets Hizballah financial network» (Le Trésor cible le réseau financier du Hezbollah), indexe la RDC comme l’une des plate-formes de financement des groupes terroristes. Le document accuse nommément les propriétaires du géant congolais de commerce général « Congo Futur » d’implication avérée dans le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Pour le Trésor américain, la République démocratique du Congo serait devenue une plaque tournante du blanchiment des capitaux en vue de financement de certains groupes terroristes, notamment ceux indexés comme tels par le département d’Etat américain.

Dans les milieux des affaires de la RDC, tout comme dans différents cercles politiques, le sujet est sur toutes les lèvres. En effet, depuis le 9 décembre 2010, un document portant le sceau officiel du Trésor américain relèvent que les propriétaires du géant congolais de commerce général, le groupe « Congo Futur », alimenteraient le réseau financier du Hezbollah, un mouvement libanais que les Etats-Unis considèrent comme un groupe terroriste [lire la suite].

© Le Potentiel

mardi 14 décembre 2010

Abdelmounaïm Dilami élu président international de l’Union de la presse francophone

Abdelmounaïm Dilami, président de l’Union de la presse francophone au Maroc et vice-président international, chargé de la recherche de financement succède à Alfred Dan Moussa à la présidence de l’Union internationale de la presse francophone. Il a été élu par le comité international à la suite de l’Assemblée générale des membres de l’Association qui s’est tenue le 10 décembre au Centre d’accueil de la presse étrangère (CAPE) à Paris. 

Dans un rapport de quatre-vingt deux pages soigneusement rédigé , Alfred Dan Moussa a présenté son bilan d’activités (2008-2010) qu’il a lu à l’attention des membres du comité international de l’Union de la presse francophone [lire la suite].

ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE 

© Le Potentiel

lundi 13 décembre 2010

RDC : Le CNDP, nouvel allié de Joseph Kabila

A un an des élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), voici le nouveau coup de poker politique de Joseph Kabila. : le ralliement de l'ex rébellion du CNDP à sa plateforme électoral, l'AMP. Un calcul électoral que dénonce le RDPC, qui accuse le président Kabila de "s'assurer de la mainmise sur tous les bureaux de vote situés dans les territoires actuellement non accessibles aux FARDC mais contrôlés par le CNDP".
Logo CNDP.pngL'ex-rébellion du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), devenu aujourd’hui un parti politique, vient d'intégrer l'alliance présidentielle (AMP) et rejoindre ainsi le clan des "Kabilistes" dans la course à la réélection de Joseph Kabila en 2011. Ennemis hier… alliés aujourd'hui, ce rapprochement semble dicté par un calcul électoral très simple selon le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC). Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, du RDPC, " en contrepartie de l'accord, un bon nombre d'éléments du CNDP seront promis dans la direction des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC)" [lire la suite].

mercredi 1 décembre 2010

Soirée humanitaire à Meaux en France

L’Association Santé et Développement en Afrique (ASDA) présidée par le chanteur congolais Dona Mobeti  organise une soirée humanitaire à la salle des fêtes à Maux, en Seine et Marne (France), ce vendredi 3 décembre  à partir de 21h30. L’objectif est de recueillir des fonds nécessaires afin d’aider la population du Kivu meurtrie par la guerre et pour apporter, du mieux qu’elle peut, une aide médicale urgente aux hôpitaux de la RD Congo avec lesquels elle est en contact depuis quelques années.

« La guerre a causé d’immenses dégâts dans notre pays, notamment dans le Kivu. Nous ne pouvons rester indifférents à cet état de fait. Il est vraiment difficile de supporter  ces images que la télévision diffuse à longueur de journée sans réagir. Les victimes de cette guerre atroce sont aux abois et peuvent à peine se faire soigner ; les hôpitaux congolais n’ont pas assez des moyens pour soulager les malades… Cette souffrance là nous accable au plus profond de nous- mêmes », a déclaré le commandant Dona Mobeti, président de l’Association Santé et Développement en Afrique.

Force est de souligner que plusieurs hôpitaux congolais , dans le Kivu ou ailleurs, ont besoin d’être assistés en obtenant des médicaments et équipements essentiels à leur fonctionnement. Il suffit de visiter un certain nombre de ces établissements pour se rendre compte de la réalité très difficile due au manque de médicaments et équipements médicaux, hospitaliers et pour laboratoires.

« En tant que Congolais, nous nous sentons moralement obligés de soutenir les équipes médicales qui doivent supporter le fardeau de cette difficile situation et qui font tout ce qu’elles peuvent pour apporter le meilleur service médical à la population congolaise et d’aider les patients », a ajouté  Dona Mobeti qui lance un appel urgent aux membres, amis et sympathisants de l’association à se mobiliser pour cette cause.

C’est avec tristesse et désolation qu’il évoque également le sort des enfants de rue en République Démocratique du Congo, « Ceux qui sont laissés pour compte, victimes de leurs conditions d’existence et qui n’ont droit à aucun égard, même pas la compassion de l’Etat congolais. »

L’association Santé et Développement en Afrique qui bénéficiera du soutien et de la participation de plusieurs artistes Congolais et Africains, dont Nyboma, Saak Sakoul, Barbara Kanam, Nono Manzanza, Djanana,  Maréchal Mo, Sheila Maquindus, Larrys Moseka, l’Ivoirienne Dothy Z, Papy Ipepi … entend faire de cette soirée un moment de réflexion et de prise de conscience de la situation en République Démocratique du Congo après ces années de guerre.

                                                    Robert Kongo, correspondant en France du jounarl Le Potentiel.