mardi 18 septembre 2012

EMISSION SPECIALE SUR RADIO VEXIN VAL DE SEINE


Le samedi 22 septembre à 16 h 00, heure de Paris, Robert Kongo vous propose une émission spéciale sur le sommet de la Francophonie qui se tiendra du 12 au 14 octobre 2012 à Kinshasa ( République Démocratique du Congo). Ce forum, le 14e du genre, verra la participation de François Hollande, Président de la République française depuis mai 2012.


Pour être plus complet sur l'actualité du moment dans ce sous-continent, il abordera également la situation de guerre dans l'Est du Congo. Invités: Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du "Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)" et Jean-Louis Tshimbalanga, président de l'association " Convergence pour l'Emergence du Congo".
Pour pouvoir écouter l'émission, branchez-vous sur 96.2FM ou le www.rvvs.fr

LA REDACTION

vendredi 7 septembre 2012

Yamina Benguigui : « Le sommet de la Francophonie n’est pas un sommet bilatéral »

Le 27 août, François Hollande a annoncé sa participation au 14e sommet de la Francophonie en République Démocratique du Congo (RDC), du 12 au 14 octobre.
La ministre de la Francophonie, cheville ouvrière de cette décision, explique à « La Croix » les raisons de ce choix.
La Croix :  La France se rendra au sommet de la Francophonie à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Quel rôle avez-vous joué dans cette décision ?
Yamina Benguigui :  L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) avait annoncé ce sommet en 2008 et lancé à Kinshasa la construction des infrastructures nécessaires pour l’accueil du sommet. Mais aucun membre de l’ancien gouvernement ne s’était rendu sur place quand j’ai repris le dossier au mois de mai, dès ma nomination. Il y avait une contestation en France et en Belgique contre la tenue de ce sommet en RDC. Le président de la République m’a demandé de me rendre en RDC pour évaluer la situation dans son ensemble et pour y rencontrer les représentants de l’ensemble de la société congolaise, depuis les autorités, jusqu’aux opposants [lire la suite].
Propos recueillis par Laurent Larcher
© La Croix

mardi 4 septembre 2012

REAGISSANT A LA PARTICIPATION DU PRESIDENT HOLLANDE AU SOMMET DE LA FRANCOPHONIE DE KINSHASA


Gaspard-Hubert Lonsi Koko : « J'apprécie le courage politique de François Hollande, ainsi que sa volonté de tout dire partout en Afrique. »

1. En tant qu’acteur politique Congolais et ancien cadre du parti socialiste français, comment réagissez-vous à la participation de François Hollande au sommet de la Francophonie de Kinshasa ?

Je ne peux qu’apprécier le courage politique de François Hollande, ainsi que sa volonté de tout dire partout en Afrique. J’espère que sa participation au XIVe sommet de la Francophonie sera l’occasion de décliner la nouvelle politique africaine de la France et de faire oublier le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy. Ainsi devra-t-il absolument conditionner l’aide de la France à un système représentatif, aux élections libres et transparentes, à la liberté de la presse, à l’indépendance de la magistrature, au refus de la censure, au droit de se syndiquer, au respect des droits fondamentaux de la personne humaine…

2. Certains membres de l’opposition et de la société civile congolaise ont souhaité ardemment la délocalisation de ce sommet dans un autre pays. Avez-vous compris cette prise de position ?

La divergence au sein de l’opposition congolaise et de la société civile, s’agissant de la tenue du sommet de la Francophonie à Kinshasa, fait partie du jeu politique. Mais cela ne doit en aucun cas nous obliger à sombrer piteusement dans la pensée unique. Nous ne pouvons pas revendiquer, à juste titre, les principes démocratiques et diaboliser systématiquement ceux qui soutiennent une opinion contraire. La délocalisation de ce sommet aurait certes fragilisé et isolé le régime de Kinshasa. En revanche, elle aurait encouragé davantage quelques pays voisins dans leur tentative de balkaniser la République du Démocratique du Congo. Nous devons retenir la leçon de ce qui s’est passé récemment au Mali. Nous ne devons pas oublier que nous continuons de payer très cher l’aide de nos voisins relative au départ de Mobutu du pouvoir. Nous devons avoir la sagesse de protéger notre pays contre les menaces extérieures, et la capacité de régler nos problèmes internes entre nous.

3. Ce débat autour de la présence de François Hollande à Kinshasa avait-il vraiment lieu d’être surtout lorsqu’on sait que les relations entre les Etats sont basées sur les intérêts et rien d’autre ?

Il est vrai que les affaires d’État ne se gèrent pas sur la base des sentiments. En confirmant sa présence au sommet de Kinshasa, François Hollande avait à l’esprit la géopolitique en cours. Il ne pouvait pas faire abstraction des lois de la realpolitik. Si l’Afrique est un continent prometteur sur le plan économique, la République Démocratique du Congo représente un enjeu énorme sur le plan géostratégique. La polémique est toujours stérile quand elle n’est couronnée d’aucune proposition constructive. Il me semble que les Congolais de France doivent faire de François Hollande leur porte-parole afin d’exprimer « avec force et vigueur », devant les chefs d’État et de gouvernement francophones, leurs aspirations concernant le respect des valeurs universelles.

4. A votre avis, quel sera l’impact de ce sommet sur la politique intérieure de la RD Congo ?

L’impact de ce sommet ne peut qu’être considérable, surtout au regard de la situation régionale. En effet, les autorités congolaises doivent profiter de la présence à Kinshasa de différents chefs d’État et de gouvernement pour solliciter leur soutien en vue de la sécurisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo et de la pacification de la région des grands lacs africains. Ce sera l’occasion de poser les problèmes ayant trait à la présence des éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) dans le territoire congolais et à l’instrumentalisation des éléments armés par les pays limitrophes pour déstabiliser notre pays. Pour ce qui est de la politique intérieure, cela peut être l’occasion de défendre des positions privilégiant la cohésion nationale susceptible de garantir le processus démocratique.

5. Quel message, selon vous, devrait adresser le « président normal » aux autorités congolaises ?

François Hollande ne doit surtout pas apparaître comme un moraliste au regard des autorités congolaises, au risque d’être vu comme un néocolonialiste à l’instar de ses prédécesseurs. Il doit au contraire tenir un discours favorable aux seuls intérêts des populations et à l’État de droit. On attend de lui une vraie rupture avec les méthodes du passé, c’est-à-dire la novation au détriment de l’immobilisme.

Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France

Cinq questions avec Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)