vendredi 26 février 2010

L’avenir de la République Démocratique du Congo, d’après Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Afrique Rédaction : En tant que futur candidat à la prochaine élection présidentielle en République Démocratique du Congo, pourriez-vous présenter à nos lecteurs la situation actuelle de ce riche et beau pays ?


Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Il est évident que la République Démocratique du Congo, notre riche et beau pays, est un géant au cœur de l’Afrique. C’est une puissance économique incontournable aussi bien dans la sous-région qu’à l’échelle continentale, même mondiale.
D’une part, sa population la place entre le 18ème et 20ème rang mondial. Au sein de cette population figure les Congolais de l’étranger, composés en majorité de personnes âgées de moins de 30 ans. Précisons que nos compatriotes de la diaspora, dont le nombre s’élèverait entre 5 et 10 millions, représentent, sur le plan économique, un grand marché domestique. En outre, notre pays est le 12ème État au monde en terme de superficie, avec 2 345 409 km2, soit quatre à cinq fois la France et plus de quatre-vingt fois la Belgique ! [lire la suite]

mercredi 24 février 2010

Communiqué de presse n° 20100224/002 relatif au remaniement ministériel en RD Congo

En République Démocratique du Congo, la majorité présidentielle se réjouit du remaniement a minima du gouvernement Muzito, dont le nombre de ministres est réduit de 54 à 43. La nouvelle équipe gouvernementale est donc composée de 3 Vice-Premiers Ministres, 34 ministres et 7 vice-ministres. 23 portefeuilles ont été reconduits dont un Vice-Premier Ministre, 15 ministres et 3 vice-ministres tandis que 20 ministres ont fait leur entrée au gouvernement. Quatre ministères ont été fusionné, alors que huit postes de vice-ministres sont supprimés.

Union du Congo estime que si l'efficacité était réellement la préoccupation de la majorité présidentielle, le gouvernement Muzito II serait réduit de 54 ministres à 12. Sa composition aurait été, à peu près, la suivante :
- Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense, de l'Intérieur et de la Sécurité ;
- Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Économie, des Finances, du Budget, des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce extérieur et du Portefeuille ;
- Vice-Premier Ministre, Ministre de la Santé Publique, des Affaires sociales, de l'Emploi, de l'Action humanitaire, du Genre, de la Femme, de l'Enfant et de la Solidarité nationale ;
- Ministre de l'Éducation et de formation professionnelle, de la Recherche scientifique, de l'Enseignement supérieur et universitaire ;
- Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, des Affaires africaines et des Congolais de la Diaspora ;
- Ministre de l'Énergie, des Mines, des Hydrocarbures et de l'Industrie ;
- Ministre du Plan, de la Décentralisation, de l'Aménagement du territoire, des Infrastructures, des Travaux publics, de la Reconstruction, des Transports et des Voies de communication ;
- Ministre de l’Agriculture, du Développement rural, de l'Environnement, du Tourisme et de l'Artisanat ;
- Ministre des Affaires foncières, de l'Urbanisme et de l'Habitat ;
- Ministre de la Justice et des Droits humains ;
- Ministre des Postes, des Télécommunications, de la Communication et des Médias ;
- Ministre de la Culture et du Sport.

Le Bureau d'Union du Congo

Fait à Paris, le 24 février 2010

Nicolas Sarkozy et Paul Kagame : les noces franco-rwandaises

La diaspora congolaise réagit à la visite, fin février 2010, du président français Nicolas Sarkozy à son homologue rwandais Paul Kagame. En effet, les propos du président Sarkozy sur le partage des matières premières congolaises entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo incitent les Congolais à la prudence. Ainsi mettent-ils en garde la diplomatie française sur une éventuelle réconciliation entre la France et le Rwanda au détriment du Congo [pour en savoir davantage].

lundi 22 février 2010

À propos du voyage du président français Nicolas Sarkozy fin février 2010 au Rwanda

On ne pouvait que s'attendre au voyage du président Sarkozy au Rwanda, après le séjour du chef de la diplomatie française, M. Bernard Kouchner, à Kigali. Faut-il croire que, après avoir condamné avec fracas la complicité de la France dans les tristes événements survenus en 1994, les autorités rwandaises ont naturellement fait table rase du passé sans aucune contrepartie ? Dans la négative, qu'est-ce qui a motivé réellement cette réconciliation ? Rappelons seulement que ce pays, donc le Rwanda, qui ne dispose d'aucune ressource naturelle, n'est pas une ancienne colonie française. Comprenez que nous puissions nous interroger sur les véritables raisons de cette visite [pour en savoir davantage].

lundi 8 février 2010

Les kinois à kimbuta & cie : "OU EST PASSE MON ARGENT ?"



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 La Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK) fonctionne désormais sous le régime des « comptes spéciaux », en violation flagrante des textes qui réglementent les modalités de recouvrement des impôts, droits, taxes et redevances de son ressort. Ainsi en a décidé le gouvernement provincial, passant outre les procédures de recouvrement qu’il s’était pourtant imposées. [Lire la suite]

Kinshasa : difficile de circuler dans la capitale, cartographie des routes trouées

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La circulation à Kinshasa est devenue un casse tête pour les automobilistes. En dehors des travaux qui se font sur le boulevard du 30 juin, il faut avoir en tête la carte géographique des trous sur les différentes chaussées de la capitale pour tenter de les éviter, ou plutôt de les choisir. Conséquence : des embouteillages monstres sont toujours visibles sur les grandes artères de la capitale tout au long de la journée, a constaté radiookapi.net [Lire la suite]

Rapport sur la situation du Kivu en République Démocratique du Congo

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Depuis 1998 la République Démocratique du Congo est le lieu de conflits interminables qui ont fait environ 5 millions morts selon OXFAM, ce qui en fait le conflit le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale. Cette catastrophe humanitaire se déroule dans l’indifférence totale. Les médias ne s’intéressent pas aux enjeux qui se déroulent dans cette région difficile d’accès, sans infrastructure et d’où on extrait des milliers de tonnes de minéraux à peu de frais au profits de grandes entreprises multinationales. [Lire la suite]


jeudi 4 février 2010

Débat à Paris sur le bilan de Joseph Kabila à mi-mandat

Dans le cadre de ses émissions spéciales du samedi, Radio Vexin Val de Seine a organisé le 30 janvier dernier un débat sur le bilan du président Joseph Kabila à mi-mandat entre Delphin N’Zamba Afri-Ku-Nyeng, président honoraire du PPRD/France, le parti présidentiel, et Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président de l’Union du Congo, futur candidat à l’élection présidentielle de 2011.
Delphin N’Zamba Afri-Ku-Nyeng, a indiqué que, le 6 décembre 2006, date d’investiture de Joseph Kabila à la présidence de la République, est « une journée porteuse d’espoir pour le Congo et le peuple congolais ». Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, « être élu, c’est une chose. Ce que l’on fait de son mandat en est une autre ». Le ton était ainsi donné pour un débat entre les deux personnalités sur le bilan de Joseph Kabila à mi-mandat.
Les Cinq chantiers de la République, projet phare du quinquennat de Joseph Kabila, ont constitué l’essentiel du débat. Un projet aux allures herculéennes, et qui ferait le bonheur des Congolais, selon les partisans du kabilisme ; une mystification pour l’opposition qui estime que, trois ans après son investiture à la tête de l’Etat, rien n’est fait pour améliorer les conditions de vie des Congolais.
Pour Delphin N’Zamba, «il faut être juste et reconnaître l’état de décrépitude dans lequel se trouvait le Congo avant le 6 décembre 2006. Les travaux des Cinq chantiers ont déjà commencé et sont en cours de réalisation.»
Le président honoraire du PPRD/France cite, à titre d’exemple, la réfection des infrastructures routières, notamment entre Kinshasa-Matadi-Muanda, Ilebo-Kananga, Kikwit-Tshikapa, Kananga-Mbuji-Mayi, etc.
« Il n’y a pas que des routes dans le projet des cinq chantiers de M. Kabila. D’ailleurs, il faudrait vérifier si les travaux auxquels vous faites allusion sont bien en cours de réalisation », lui rétorque G-H Lonsi Koko. Qui poursuit :« A ma connaissance, ce projet comporte bien d’autres points et non des moindres comme l’eau, l’électricité, le logement, la santé, l’éducation et l’emploi. Qu’en est-il de tout cela ? Les Cinq chantiers, c’est de la fumisterie, une escroquerie politique. On veut faire croire au peuple congolais que le pays va dans le bon sens, alors qu’en réalité, rien n’est fait depuis trois ans. »
Si Delphin N’Zamba reconnaît qu’il y a beaucoup à faire pour redresser la situation du Congo, il soutient que les travaux relatifs aux Cinq chantiers ont bel et bien commencé et sont en cours de réalisation, mais ne pourraient être réalisés en un seul jour. « Il faut du temps et des moyens », estime-t-il, avant de soutenir que « Joseph Kabila a fait en trois ans ce qu’aucun homme politique congolais n’a fait pour le Congo ». Et d’ajouter : « Si Joseph Kabila décide de se représenter en 2011, ce que je souhaite de tout cœur, et si le peuple congolais juge positif son bilan, il va être réélu et personne ne lui fera de l’ombre. » Le président de l’Union du Congo prend Delphin N’Zamba au mot, déduisant que « si le peuple congolais estime aussi qu’il n’a rien fait pour assurer son bonheur, le président de la République acceptera de partir, sans tergiverser ». Le président honoraire du PPRD/France, qui ne croit d’ailleurs pas à l’échec de son champion en 2011, dit simplement que « c’est la loi de la démocratie ».
Pour G-H Lonsi Koko, «le peuple congolais n’a plus de temps à perdre. A mi-mandat, le bilan de M. Kabila est négatif. Il a fait des promesses auxquelles il n’a pas tenu. Il lui reste un an et demi, et je ne vois pas comment, en si peu de temps, il pourra honorer ses promesses et défendre son bilan pour la prochaine présidentielle.»
Delphin N’Zamba objecte que ce bilan est « positif » et Joseph Kabila devra poursuivre ce qu’il a commencé. Il ira jusqu’au bout de sa démarche, a-t-il fait savoir
Sur la gestion de la crise dans l’Est du Congo, Lonsi Koko, note que J. Kabila ne fait pas vraiment ce qui est de son devoir pour mettre un terme à la crise qui sévit dans cette région … Et ce n’est pas en violant constamment la Constitution sur la gestion de cette crise qu’il y parviendra, fait-il observer. Pour sa part, Delphin N’Zamba affirme que le chef de l’Etat mène de main de maître cette crise. Néanmoins, il regrette que le Congo, sous embargo d’armes, ne soit pas suffisamment armé pour lutter contre ces agressions. « Dès lors que les militaires sont sur le terrain et se battent contre l’ennemi, on suppose qu’ils sont bien armés », lui répond son interlocuteur qui déplore l’irresponsabilité de la classe dirigeante sur cette crise. Pour Lonsi Koko, le vrai problème réside dans le fait que « les militaires ne soient pas suffisamment payés pour être motivés ».
Quant à la souveraineté du Congo, les deux débatteurs émettent sur la même longueur d’ondes : « Non à la balkanisation de la RDC. Car on ne pourra rien contre la volonté d’un peuple »…
Par ailleurs, les nombreux auditeurs qui sont intervenus au cours du débat étaient bien évidemment partagés. Certains soutenant Delphin N’Zamba dans sa défense en faveur de l’action présidentielle ; d’autres, partisans du changement, à la manière de G-H Lonsi Koko, ont vivement critiqué le bilan de Joseph Kabila à mi-mandat.

ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE

Arthur Kepel - «Il y a une main rwandaise sur les deux Kivu et justement, on profite de la faiblesse du Congo pour lui imposer des choses»

Devoir de mémoire. Devoir aussi de reconnaissance à l’endroit de M. Arthur Kepel décédé le 24 janvier 2010. C’est pour cela que Le Potentiel se voit dans l’obligation de publier à nouveau la toute dernière des interviews qu’il lui a accordées. Vous êtes parmi les meilleurs connaisseurs de la région du Kivu. Que se passe-t-il actuellement avec le retour des réfugiés de la province du Nord-Kivu. Il y a des protestations : on conteste des chiffres ; il y a la confusion. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
Il y a effectivement confusion. C’est une chose. Les personnes qui rentrent et qui sont en majorité tutsi n’ont pas été inscrites, pour la plupart, dans les camps de réfugiés au Rwanda. Certains pensent que ce sont des gens qui ont vécu dans des familles d’accueil.
D’autres sont sans explication. Surtout du côté des autorités congolaises. J’étais un peu amusé d’entendre les déclarations du porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qui, une fois de plus, s’est illustré dans des déclarations suscitant des questions. Il a dit qu’il fallait identifier les gens. Mais on ne les identifie pas lorsqu’ils ont déjà traversé la frontière. C’est à la frontière qu’il faut le faire pour savoir qui ils sont et d’où ils viennent.
On va les identifier, par exemple, à Mushake, Kitchanga, Kiroliro. Ils sont sur le territoire congolais. J’aimerais qu’on me dise comment on identifie le Congolais aujourd’hui dans un pays où la carte d’identité n’existe pas. Et cela depuis des années. Dans un pays où l’on sait dans quelles conditions, après quel parcours de combattant et à quel prix, on peut trouver un passeport. Donc, dire qu’on va identifier les Congolais et renvoyer chez eux ceux qui le ne sont pas, n’est pas sérieux parce qu’il fallait, comme souligné ci-haut, le faire avant que les réfugiés ne franchissent la frontière nationale.

Mais cela pose un problème surtout que quand il y a des réfugiés qui rentrent en masse. Qu’en pensez-vous ?
Cela pose effectivement un problème parce que les choses se sont faites dans la précipitation. La tripartite prévue entre le Rwanda, la RDC et le HCR n’a pas eu lieu. Les réfugiés arrivent en masse. On parle aujourd’hui de douze mille familles, quand on sait qu’une famille compte en moyenne six personnes. Si l’on veut être sérieux, faites le calcul! Alors, lorsqu’on y ajoute neveux et nièces, cousins et cousines il faut parler de douze mille familles multipliées par dix personnes.
Donc, il s’agit d’un exode assez sérieux et massif. Je suis surpris de voir qu’une fois de plus, on ne considère pas cette question avec autant de sérieux. Cela pose un problème dans les milieux dans lesquels ces réfugiés sont envoyés. Et les populations locales se demandent pour la plupart d’où ils viennent. En effet, ces réfugiés doivent dire où ils étaient avant d’aller au Rwanda. Sont-ils des Congolais? Ou ne le sont-ils pas ? C’est aux autorités congolaises de nous le dire.

Y avait-il réellement des réfugiés congolais au Rwanda ? J’étais au Burundi, j’ai vu des Banyamulenge qui étaient même dans ce pays.
Il y avait des camps de réfugiés congolais au Rwanda. Nous avons eu l’occasion de les visiter. Mais ce qui est surprenant aujourd’hui, c’est que personne n’est capable de dire : «Voilà ma carte. J’étais dans tel camp». Parce que les gens qui reviennent étaient dans tel ou tel autre camp et personne de services d’immigration ne peut le vérifier. C’est notamment à Kibumba que les gens viennent en masse. D’autres sont acheminés vers Kitchanga, vers Kiluhero, etc. Je ne comprends pas que l’on nous dise de passer à l’identification qui doit avoir lieu à la frontière. Lorsqu’on arrive à une frontière dans un pays responsable, c’est le service d’immigration à la frontière qui identifie les individus avant de traverser cette limite.
C’est là où le bât blesse. On connaît comment le régime est organisé sur l’ensemble du territoire, comment plusieurs personnes peuvent partir à la fois. Ne peut-on pas dire que le régime rwandais prépare une occupation ? Parce qu’on sait depuis longtemps que les Rwandais préfèrent occuper Goma et Rutshuru sous prétexte qu’ils n’ont pas d’espace vital
Les explications devraient venir du gouvernement congolais, des autorités congolaises. Aujourd’hui, Kinshasa comprend-il ce qui se passe à l’Est ? Par rapport à cette interrogation, avez-vous vu le gouvernement se réunir pour discuter de la question qui, à mon avis, est très sérieuse ? Avez-vous vu des préparatifs pour accueillir des réfugiés candidats au retour ? Car il faut préparer leur retour. L’impression que tout cela donne est qu’il y a une main rwandaise sur les deux Kivu.
Et justement, on profite de la faiblesse du Congo pour, une fois de plus, lui imposer des choses. Les gens ne peuvent pas se décider, rassembler leurs valises et rentrer massivement au Congo. Nous avons encore une responsabilité par rapport à l’identification de ces personnes et aux dispositifs à prendre pour que, si elles sont des réfugiés qui rentrent chez eux, elles puissent le faire selon les normes et dans la quiétude. La population locale, en particulier, et congolaise en général, a besoin d’être éclairée là-dessus. Aujourd’hui, on entend des spéculations selon lesquelles il s’agirait là d’une politique menée à l’Est du Congo.

C’est-à-dire que l’espace est vide parce que l’on a beaucoup tué. Mais y a-t-il une main derrière ?
La main derrière, il faudra l’identifier. Un autre problème aussi est de placer clairement les autorités congolaises devant leurs responsabilités. Le drame ici est que personne ne semble croire qu’il a le devoir de rendre compte à la nation. Les gens sont habitués à ce qui se passe sans comprendre les enjeux.

La communauté internationale ne serait-elle pas complice ? Elle dit, depuis très longtemps, que le Rwanda est surpeuplé et il faut que le Congo cède de l’espace aux Rwandais. Conséquence : il y aura surpeuplement, de fausses élections et un référendum faussé. Automatiquement, le Kivu cherchera à basculer dans l’autodétermination. Ne trouvez-vous pas que nos amis sont en train de mettre de l’huile sur le feu ?
Malheureusement, je crois qu’avant de s’en prendre à cette communauté internationale, il faudrait d’abord déterminer notre rôle qui se retrouve avec plein de contradictions.
Je pense que, si l’on veut aujourd’hui parler d’intégration, dans le cadre de la CEPGL, les pays membres de cette structure économique sous-régionale peuvent y aller avec de moyens et de positions qui cadrent. Mais si la CEPGL devient le lieu où les uns veulent dominer les autres, parce qu’ils sont plus faibles, à ce moment-là, on ne va plus parler d’intégration régionale. On peut parler, malheureusement, d’une légitimation d’un déséquilibre dangereux dans la région. Donc, cela va faire en sorte que les uns écrasent les autres et cela va donner lieu à des situations conflictuelles. Donc, je crois qu’il ne faut pas tout de suite pointer du doigt accusateur la communauté internationale. Il est grand temps que les Congolais puissent se prendre en charge.
Aujourd’hui, on parle de plus en plus du retrait de la Mission ses Nations unies au Congo (Monuc). Je pense qu’il faut responsabiliser les autorités congolaises à reprendre le processus de démocratisation en cours. Il faut également les responsabiliser vis-à-vis des élections, des engagements et calendriers électoraux annoncés au début du mandat actuel. Il faut aussi responsabiliser les Congolais à pouvoir se prendre en charge plutôt que de continuer dans la culture de la dépendance. La main qui donne vous impose la ligne de conduite, dit-on. Il faut donc encourager une appropriation.

Êtes-vous quand même d’accord du retrait de la Monuc ?
Absolument. On ne peut pas imaginer que l’on ait investi beaucoup dans les élections de 2006 et continuer à avoir des autorités qui restent sous la tutelle de la communauté internationale. Il faut que les Congolais se prennent en charge à un moment donné.
C’est comme cela qu’un pays arrive à grandir. Il faut que les Congolais acceptent ce départ de la Monuc présente en RDC depuis dix ans. Je crois qu’ils devraient commencer à se gêner quelque part car si les Nations unies sont présentes dans un pays donné, cela voudrait dire que les fils et filles de ce pays sont incapables de se gérer.

© Le Potentiel

Réfugiés de RDC au Congo: situation "épouvantable" juge Sassou Nguesso

Le président congolais, Denis Sassou Nguesso, a jugé "épouvantable" la situation humanitaire des 110.000 ressortissants de République démocratique du Congo (RDC) réfugiés dans le nord du Congo voisin, et souhaité leur retour chez eux le plus vite possible.

"Il y a une situation difficile dans la province de l'Equateur en RDC et on a vu des populations traverser l'Oubangui pour trouver asile dans la préfecture de la Likouala", a dit le président Sassou Nguesso dans un entretien accordé à l'AFP et RFI en marge du 14e sommet de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba.
Il a estimé à 110.000 le nombre de personnes déplacées qui viennent d'Equateur "pour une population autochtone qui tourne autour de 100.000 personnes. "Donc la situation est grave et sérieuse. Nous tentons d'assumer", a-t-il dit.

"Ces populations déplacées et les autochtones vivent dans une situation épouvantable au niveau de la santé, de l'alimentation et même de la sécurité. Cette situation ne peut pas perdurer, elle est insupportable", a-t-il souligné.

"Il est hors de question que ces populations restent indéfiniment dans cette situation", a-t-il ajouté.
D'après le Haut Commissariat pour les Réfugiés de l'ONU (HCR), quelque 107.000 personnes se sont réfugiées dans la région de la Likouala pour fuir les violences interethniques qui ont secoué entre octobre et décembre la région de l'Equateur, dans le nord-ouest de la RDC.

"Il faut tout faire pour que ces populations rejoignent la RDC dans les meilleures conditions possibles", a estimé le président Sassou.

Installées dans des conditions très précaires le long du fleuve Oubangui, qui marque la frontière entre le Congo et la RDC, ces réfugiés ne sont pour la plupart accessibles que par voie fluviale.

Le 9 janvier, la France a annoncé l'octroi d'une aide financière de 200.000 euros au Programme alimentaire mondial (PAM) "pour la distribution de l'aide alimentaire d'urgence".

Une subvention de 200.000 euros a aussi été accordée à l'association Acted (Agence de coopération technique et de développement) pour distribuer notamment des moustiquaires aux réfugiés.
Les Etats-Unis ont également décidé d'apporter une aide de 4,6 millions de dollars.

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