dimanche 8 mars 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150307/00039 relatif à la croissance et au budget en RD Congo

Après s'être félicité des performances économiques réalisées sans l'aide du Fonds monétaire international (FMI), le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo Mapon, a annoncé le 3 mars dernier que l’économie de la République démocratique du Congo a enregistré une croissance de 9,5 % en 2014. Ainsi a-t-il indiqué, sans plus de précision, que le gouvernement tablait sur une croissance « à deux chiffres » pour 2015, tout en annonçant dans la foulée que « selon le Programme des Nations Unies pour le Développement, si [le gouvernement maintenait] ce rythme de création de richesses, la RD Congo pourrait devenir un pays émergent en 13 ans ».

Rappelons que d'après les prévisions du FMI de décembre 2014, la République Démocratique du Congo devait enregistrer une croissance économique de 9 % l'année dernière et celle-ci devrait atteindre 9,1 % en 2015, alors que le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) préconisait 10 % en 2014 et 11,65 % en 2015. Par ailleurs, d'aucuns savent que le Premier ministre a proposé un budget de 9 milliards USD pour l’exercice 2015, alors que le RDPC a estimé qu'il devait s'élever à 12,5 milliards USD, soit une différence de 3,5 milliards USD.

Si l'on se base sur le bilan-évaluation des réalisations gouvernementales, lequel annonce un taux de croissance de 9,5 % enregistré par l'économie de la République Démocratique du Congo, on peut aisément conclure que le budget pour l'année 2004 du gouvernement Matata Ponyo est de 9,7 milliards USD – soit une différence de 0,3 milliards USD par rapport aux 10,2 milliards proposés par le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo pour l'exercice écoulé. Force est donc de constater que le RDPC préconisait déjà 10 % de croissance en 2014, soit plus de 0,5 % par rapport à la clôture budgétaire.

Au vu des informations en sa possession, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo estime le taux réel de croissance pour 2014 à 10,9 milliards USD, soit 10,8 %, au lieu de 9,7 milliards USD, soit 9,5 %. Plus précisément, la clôture budgétaire montre clairement que, par rapport aux prévisions du RDPC, le taux de croissance de l'économie de la République Démocratique du Congo est inférieur à 1,3 %.

Pour ce qui est de l'exercice 2015, le Bureau du RDPC estime le budget à 13,2 milliards USD. A ce rythme, le taux de croissance évoluera de 12,8 % en 2015 à 19,40 % en 2019. Une pareille progression permettra à la République Démocratique du Congo de figurer parmi les pays émergents en moins de 10 ans, bien avant les prévisions du PNUD.

Le Bureau du RDPC insiste sur le fait que le budget minimal de la République Démocratique du Congo pour l’exercice 2015 doit en principe s’élever à 24,2 milliards USD. Mais, comme on estime à environ 11 milliards USD les flux financiers illicites enregistrés par l’Etat congolais, la prudence voudrait que ce budget s’élève dans un premier temps à au moins 13,2 milliards USD. La finalité consistera à dynamiser la croissance à plus de 65 milliards USD dans les 5 prochaines années, soit une augmentation annuelle des recettes d’au moins 11 milliards USD de 2015 à 2020, et à encourager un meilleur usage des ressources externes.

Fait à Paris, le 8 mars 2015

Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole

lundi 2 mars 2015

Une loi d’exception en vue du report maîtrisé des élections en RD Congo

Des partis politiques, des regroupements et des parlementaires de l’opposition, ainsi que quelques groupuscules de la société civile, ont proposé le 27 février 2015 un projet de calendrier électoral qu’ils estiment « réaliste, réalisable et cohérent ». Ainsi ont-ils préconisé de renvoyer en 2017 les élections locales, municipales et urbaines, qu’ils ont jugées « plus complexes » mais toutefois « nécessaires à la consolidation de l’Etat et de la démocratie par la base ».

La pyramide inversée

Il est à noter que, pour répondre à l’exigence de l’Accord global et inclusif de Sun City de 2002, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a proposé que le calendrier électoral commence par les élections locales, municipales et urbaines, lesquelles n’ont jamais eu lieu en République Démocratique du Congo depuis 2006. Or, étant en réalité minoritaire, la majorité kabiliste n’a aucun intérêt à ce que le calendrier défini par la CENI soit respecté. Une défaite cuisante à ces élections entraînera mécaniquement une très large victoire de l’opposition aux élections provinciales, sénatoriales, législatives et présidentielle.
Ce n’est donc pas du tout pour des raisons relatives à la réalisation et à la cohérence du chronogramme fixé par la CENI que les partisans de la pyramide inversée tiennent à ce que le processus électoral s’articule absolument du sommet vers la base. Une telle approche s’apparente plutôt au refus de parachever, enfin, la réconciliation entre les Congolais exigée dans le cadre du Dialogue Inter-Congolais (DIC). C’est une volonté manifeste de mettre à mal la cohésion nationale dans le but de concrétiser les projets, à visée déstabilisatrice, conçus et pilotés depuis l’extérieur du territoire national.

Une certaine complicité ?

Il est évident que le calendrier électoral de la CENI est irréalisable, donc peu crédible, et incohérent du fait de l’aspect très serré quant à l’échelonnement de différents scrutins. Mais cela nécessite-t-il pour autant le renvoi des élections locales, municipales et urbaines à la fin dudit processus ? Les partis politiques, les groupements et les parlementaires de l’opposition, ainsi que d’autres groupuscules de la société civile, favorables à cette éventualité volent plutôt au secours de la majorité kabiliste. De plus, par leur positionnement, ils sont tombés dans le piège tendu. Celui-ci a sciemment rendu irréalisable et incohérente le calendrier électoral dans l’espoir de repousser les élections locales, municipales et urbaines après les scrutins présidentiel et législatifs. Ainsi offrent-ils, de facto, une belle opportunité au pouvoir en place à Kinshasa, lequel accepterait volontiers, à l’issue des « échanges formels » avec l’opposition institutionnelle sous-prétexte de « dégager un consensus pour l’organisation des prochaines élections dans un climat apaisé et dans les délais constitutionnels ».
Il serait très surprenant, voire incompréhensible, qu’une majorité politique à bout de souffle soit sauvée in extremis, contre toute attente, par ceux qui n’ont cessé de batailler pour une autre alternative. Faut-il voir une connivence, aussi tacite et subtile soit-elle, entre une partie de l’opposition institutionnelle et la majorité présidentielle ? Dans la négative, ne s’agit-il que de la naïveté, ou tout simplement de l’amateurisme, de la part de l’opposition congolaise ?

Un consensus politique

Après les tensions récemment suscitées par les différentes tentatives de réviser l’article 220 de la Constitution du 18 février, dans le but de maintenir illégalement Joseph Kabila au pouvoir, et l’abrogation par ce dernier d’une loi électorale injuste, toute autre manœuvre politicienne ne contribuera qu’à mettre de l’huile sur le feu. Il est surtout question de la crédibilité de la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, et de la maturité militante des forces vives de la Nation. Le fait de s’assurer en amont des conditions favorables aux élections apaisées et à la crédibilité de futurs élus vaut mieux que le respect à tout prix d’un processus faussé d’avance. La tenue des élections de 2011, loin de régler la crise de légitimité en cours en République Démocratique du Congo, a au contraire affaibli les institutions de la République et amplifié l’absence de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.
Le bon sens voudrait que l’on puisse maintenir le chronogramme du calendrier proposé par la CENI tout en décalant légèrement les échéances, de telle sorte que le processus puisse rester inchangé et débuter, pour des raisons techniques par la tenue des élections locales, municipales et urbaines en 2016 et se terminer par les scrutins présidentiel et législatifs en 2017. Dans cette optique, il faudra impérativement un consensus politique, grâce au vote par le Parlement d’une loi d’exception, afin de permettre l’intérim de la présidence de la République par le Président du Sénat, ou par le Président de l’Assemblée nationale en cas d’un quelconque empêchement, jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle et à la prise des fonctions de nouvel élu. L’objectif, compte tenu du contexte, consistera à ne pas agir contrairement aux articles 70-2 et 73 de la Constitution du 18 février 2006 relatifs à l’installation effective du nouveau Président élu et à la convocation par la CENI de l’élection du Président de la République. Le report maîtrisé des élections vaut mieux que le non-respect de l’ordre constitutionnel.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

dimanche 1 mars 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20150228/00038 relatif à la proposition alternative au calendrier électoral en RD Congo

Des partis politiques, des regroupements et des parlementaires de l’opposition, ainsi que quelques groupuscules de la société civile, ont proposé le 27 février 2015 un projet de calendrier électoral qu’ils estiment « réaliste, réalisable et cohérent ». Ainsi ont-ils postposé après 2016 les élections locales, municipales et urbaines, qu’ils ont jugées « plus complexes » mais toutefois« nécessaires à la consolidation de l’Etat et de la démocratie par la base ».

Il est à noter que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a proposé que le calendrier électoral commence par les élections locales, municipales et urbaines, lesquelles n’ont jamais eu lieu en République Démocratique du Congo depuis 2006, pour répondre à l’exigence de l’Accord de Sun City. Mais, comme la majorité kabiliste est en réalité minoritaire, elle n’a aucun intérêt à ce que le calendrier défini par la CENI soit respecté. Une défaite cuisante à ces élections entraînera forcément une très large victoire de l’opposition aux élections provinciales, sénatoriales législatives et présidentielle.

Si le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) a toujours jugé, par la voix de son porte-parole dans un article publié par Afrikarabia et dans une interview accordée à Œil d’Afrique, « irréalisable » le calendrier électoral de la CENI et « incohérent » l’échelonnement de différents scrutins, il estime par conséquent que les partis politiques, les groupements et les parlementaires de l’opposition, ainsi que d’autres groupuscules de la société civile ayant abondé dans leur sens, volent plutôt au secours de la majorité kabiliste. De plus, par leur positionnement, ils sont tombés dans le piège tendu ayant sciemment rendu irréalisable et incohérente le calendrier électoral dans le but de repousser les élections locales, municipales et urbaines après les scrutins présidentiel et législatifs. Ainsi offrent-ils une belle porte de sortie au pouvoir en place à Kinshasa, lequel accepterait volontiers, à l’issue des « échanges formels » avec l’opposition institutionnelle sous-prétexte de « dégager un consensus pour l’organisation des prochaines élections dans un climat apaisé et dans les délais constitutionnels ».

Le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) préconise plutôt de maintenir la chronologie du calendrier proposé par la CENI tout en décalant seulement les échéances, de telle sorte que le processus reste inchangé et débute par la tenue des élections locales, municipales et urbaines en 2016 et se termine par les scrutins présidentiel et législatifs en 2017. Dans cette optique, il faudra impérativement un consensus politique, grâce au vote d’une loi d’exception par le Parlement, afin de permettre l’intérim de la présidence de la République par le Président du Sénat jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle. L’objectif, c’est de faire exception, à titre circonstanciel, aux articles 70-2 et 73 de la Constitution du 18 février 2006 relatifs à l’installation effective du nouveau Président élu et à la convocation par la CENI de l’élection du Président de la République.

Fait à Paris, le 28 février 2015

Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo,

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Porte-parole