vendredi 31 août 2012

Hollande à Kinshasa agite l'opposition


La venue de François Hollande au 14ème Sommet de la Francophonie continue de faire polémique. Si Kinshasa se félicitent de la participation du président français, les voix de l'opposition congolaises sont plus dissonantes... Il y a les "contre", les "pour"...et ceux qui font avec.

Après la fin du suspens sur la participation de François Hollande au prochain Sommet de la Francophonie de Kinshasa, voici venu le temps des commentaires, des positionnements politiques... et des controverses. Sans surprise, le porte-parole du gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) affiche une certaine satisfaction après l'annonce de la venue du président français à Kinshasa. Une décision qui "rend justice au peuple congolais", qui, "malgré la guerre qui prévaut dans le Kivu, fournit tous les efforts chaque jour et accepte des sacrifices, pour être prêt pour ce rendez-vous" [lire la suite].

Chritophe Rigaud

© Afrikarabia

mercredi 29 août 2012

Sommet de la Francophonie de Kinshasa

Hollande attendu au tournant




François Hollande a levé le suspense en affirmant, lundi, sa participation  au XIVe sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa, en RD Congo. Une présence critiquée par certains, qui devrait   cependant lui permettre de dévoiler sa politique africaine.

François Hollande a tranché : il se rendra bien , en octobre, à Kinshasa à la  XIVe Sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

« Je me rendrai à Kinshasa […], j’y affirmerai que la francophonie n’est pas seulement une langue qu’on partage […], j’y rencontrerai l’opposition politique, les militants associatifs, la société civile. C’est le sens de la nouvelle politique africaine de la France : tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait », a affirmé François Hollande, lundi 27 août, à l’occasion de la XXe « Conférence des ambassadeurs » qui s’est tenue à Paris [lire la suite].

Robert Kongo

© Le Potentiel

A propos de la guerre dans l'Est de la RD Congo


Ferdinand Lufete, coordinateur en France de l'Adr

1. En tant qu’ acteur politique de la diaspora, coordinateur en France de la plate-forme politique Alliance pour le Développement et la République (ADR) , comment réagissez-vous à l’agression dont est victime la RD Congo dans sa partie orientale ?

Comme la majorité des Congolais, cette agression dont notre pays est victime de la part du Rwanda me révolte et m’insupporte . Il s’agit d’une guerre totalement absurde, voulue et entretenue par des prédateurs de nos ressources naturelles, tant convoitées qu’exploitées par ce biais. Et cela dure depuis bientôt cinq mois ! Non seulement cette situation perdure, mais elle occasionne des déplacements massifs des populations, des tueries et autres viols devenus fréquents dans la partie Est de notre pays. L’objectif de notre plate-forme politique, conduite par son président national, François Muamba, est de mobiliser au maximum l’opinion tant nationale qu’internationale sur cette situation. A la Communauté internationale , qui n’ignore pas les vraies raisons de cette guerre, je dis ceci : le peuple Congolais tient à sa souveraineté et à l’intégrité de son territoire hérité de la colonisation. Et nul ne peut lui contester ces acquis. Pour cela, il se dit prêt à se battre jusqu’à son dernier souffle. En outre, j’appelle les acteurs politiques Congolais, toute tendance confondue, à la cohésion et à la solidarité nationale. Mettons nos divergences de côté, mettons nos forces ensemble et combattons l’ennemi. La patrie est en danger ! Unissons-nous. Soyons responsables et refusons l’ignominie [lire la suite].

© Le Potentiel

lundi 27 août 2012

Sommet de la Francophonie : qu'attendre de François Hollande ?


Le président de la République française, François Hollande, a longtemps maintenu le suspens avant d’annoncer, lors du discours de politique étrangère inaugurant la XXème conférence des ambassadeurs, sa participation au sommet de la Francophonie prévu à Kinshasa du 12 au 14 octobre. Si la politique a horreur du vide, il est évident que les affaires d’État ne se gèrent pas sur la base des sentiments. Les intérêts de la France et le courage politique ne pouvaient que conduire François Hollande, n’en déplaise aux participants du boycott dudit sommet, à prendre une telle décision. Mais le président français saura-t-il redonner espoir, à cette occasion, aux millions de Congolais sans pour autant cautionner un pouvoir non accepté par la grande majorité d’entre eux ?
Le sommet de Kinshasa devra en principe constituer le cadre idéal,pour le président français, en vue de faire des propositions concernant un nouveau partenariat avec les pays francophones d’Afrique. Après le discours de Dakar[1]François Hollande devra chausser les bottes à la fois du général de Gaulle et de François Mitterrand, car une allocution fondatrice des relations constructives avec les pays du Sud, après celles de Phnom Penh[2] et de La Baule[3], est plus que jamais nécessaire [lire la suite].
Gaspard-Hubert Lonsi Koko

jeudi 23 août 2012

A propos du déploiement d'une force neutre en RD Congo


Gaspard-Hubert Lonsi Koko: "Derrière cette idée se cache, en réalité, la mise en place d'une zone franche et de création d'un Etat autonome."

1. Que vous inspire l’accord sur le déploiement de la Force internationale neutre à l’intérieur des frontières congolaises décidé à Goma par le sous-comité des ministres de la Défense de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) ?
Il faut être naïf pour espérer négocier, alors que l’on se trouve entre les crocs du crocodile. Tous les pays la région des grands lacs n’ont qu’un seul objectif, c’est de fragiliser davantage la RD Congo pour mieux piller ses richesses et la saucissonner à leur convenance. Derrière l’idée d’une force neutre se cache, en réalité, la mise en place dans un premier temps d’une « zone franche » dans la région du Kivu et, dans un second temps, la création d’un État autonome. Ainsi le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, qui servent les intérêts extracontinentaux, seront au final les dindons de la farce. La RD Congo est en droit de demander, en tant que pays souverain, l’aide de ses partenaires. Je préconise donc la mise en place d’une « force d’assistance », et non d’interposition, pour permettre à l’État congolais d’asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire national.

2. D’après maints observateurs, le déploiement de cette force est un refus voilé de condamner clairement les principaux sponsors de l’agression contre la RD Congo, en l’occurrence Kigali et Kampala. Partagez-vous cet avis ?
Toutes les dénonciations contre l’agression de la RD Congo n’ont jamais été suivies d’une condamnation ferme contre leurs auteurs et leurs instigateurs. On se contente d’annoncer des hypothétiques suspensions d’aide et, en coulisse, on continue à s’appuyer sur Paul Kagamé et Yoweri Museveni pour déstabiliser la région du Kivu. Cela permet aux rebelles de conforter leurs positions, afin de pouvoir justifier leur enracinement sur le plan local. La sincérité doit consister à soutenir l’État souverain. J’exhorte donc les parlementaires nationaux à prendre des résolutions pour obliger le gouvernement à faire appel aux forces armées de la SADC et des autres pays d’Afrique centrale afin d’assister les FARDC, selon les modalités acceptées par le parlement, dans leurs actions relatives à la stabilisation de la partie orientale. Je leur demande d’exiger que le gouvernement intervienne auprès du conseil de sécurité des Nations Unies pour que la Monusco mette à la disposition de cette « force d’assistance » le matériel approprié.

3. N’y a-t-il pas un risque de voir cette force neutre de l’Union africaine faire obstruction au travail de la Monusco sur le terrain et empêcher celle-ci de faire le monitoring des nuisances rwandaises à la paix et à la stabilité de la RD Congo ?
L’Union africaine n’a pas les moyens de faire face à la guerre en RD Congo. Ses recommandations dans le règlement du conflit en cours au Nord du Mali devront l’inciter à mandater les pays de la SADC et de l’Afrique centrale à intervenir militairement aux côtés de FARDC dans la région du Kivu. En complémentarité de la « force d’assistance », la Monusco devra poursuivre son rôle en constatant la cessation des activités du CNDP, du M23, des FDLR et d’autre forces négatives instrumentalisées par le régime de Kigali. Elle devra aussi permettre l’évacuation des éléments des FDLR soit vers le Rwanda en vue du dialogue inter-rwandais, soit vers d’autres pays non limitrophes du Rwanda et de la RD Congo.

4. Ne pensez-vous pas que la mise en place de cette force neutre soit la matérialisation du projet de balkanisation de la RD Congo ?
Ceux qui dénonçaient à juste titre la présence des troupes rwandaises dans l’Est de la RD Congo sans l’aval du parlement se sont bizarrement inscrits, constate-t-on, aux abonnés absents au moment où des institutions régionales et internationales reconnaissent le rôle négatif de quelques pays limitrophes. Il est aussi étonnant que les parlementaires congolais se distinguent par l’inertie, alors qu’ils doivent intervenir avant toute décision relative à la présence d’une force étrangère dans le territoire national. Faut-il attribuer cette attitude à une incompétence de la classe politique congolaise, ou alors à sa complicité manifeste contre l’unité nationale ? Dans pareille circonstance, les Congolaises et les Congolais doivent se responsabiliser en commençant par faire preuve de patriotisme.

5. Dans quelques semaines, les chefs d’État de la CIRGL devront avaliser l’accord de Goma. Selon vous, Joseph Kabila devrait-il l’endosser ou pas ?

Le président Joseph Kabila ne peut pas engager la RD Congo dans un processus qui concerne l’unité nationale, sans avoir l’aval du parlement réuni en congrès. J’attire l’attention du peuple congolais sur le fait qu’il reste le souverain primaire. Ainsi lui revient-il, en cas de non-respect de la Constitution, d’agir par tous les moyens. Que la souffrance, la douleur, l’humiliation, les plaintes, les larmes, les lamentations du peuple congolais ne laissent indifférente aucune nation. Que Dieu tout puissant et les forces de l’Esprit, sans aucune distinction, agissent « hic et nunc » et accompagnent notre peuple dans son combat légitime en vue de la paix, de la sécurité, de la cohésion nationale ainsi que du développement économique, social et politique. J’ai dit !

Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France.

Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko, porte-parole du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC).

© Le Potentiel

samedi 4 août 2012

GUERRE DANS L'EST DU CONGO

Bertin Mampaka s'étonne de l'initiative de Louis Michel


Dans un communiqué de presse sur la situation de guerre qui prévaut actuellement dans l’Est du Congo, Bertin Mampaka, vice-président du Parlement bruxellois, échevin de la Solidarité internationale de la ville de Bruxelles, s’étonne qu’un député européen, en l’occurrence Louis Michel, «entre directement en contact avec les présidents congolais et rwandai».

«Guerre au Congo : qui ment et pourquoi ?». C’est ainsi que Bertin Mampaka a titré son communiqué de presse publié le 27 juillet sur la guerre à l’Est de la République démocratique du Congo, constatant que celui publié une semaine plus tôt, «Guerre à l’Est du Congo : j’accuse», où il dénonçait la reprise des violences dans la partie orientale du Congo, a trouvé un bel écho.

Dans le présent communiqué, le vice-président du Parlement bruxellois s’étonne néanmoins qu’«un député européen soit entré directement en contact avec les présidents congolais et rwandais». «A-t-il été mandaté officiellement par la Belgique ou l’Union européenne? », s’interroge-t-il.

Sans « blâmer » Louis Michel «d’avoir pris l’initiative qui a pour but, espère-t-il, de trouver une voie de sortie à ce conflit endémique qui déchire actuellement l’Est du Congo», il se pose cependant la question de la «légitimité» d’une telle démarche et «au nom de qui agit-il ?» [lire la suite].

Robert Kongo