mardi 21 juillet 2009

« Face à un fusil, que peut-on faire ? » - La guerre et la militarisation du secteur minier dans l’est du Congo

1. Résumé

« Nous sommes leur viande, leurs animaux. On n'a rien à dire. »
Un creuseur de Shabunda (Sud-Kivu), 28 juillet 2008

La militarisation de l'activité minière dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) contribue à perpétuer un conflit armé qui déchire le pays depuis plus de douze ans.

Dans de nombreuses régions des provinces du Nord et du Sud-Kivu, ce sont des groupes armés et l'armée nationale congolaise qui contrôlent le commerce de la cassitérite (minerai d'étain), de l'or, du colombotantale (coltan), de la wolframite (source de tungstène) et d'autres minerais. Du fait de l'absence de réglementation du secteur minier dans l'est de la RDC, de l'effondrement de l'ordre public et des ravages de la guerre, ces groupes bénéficient d'un accès illimité aux minerais et ont réussi à établir des réseaux commerciaux lucratifs. Les profits issus de ce pillage permettent à certains des groupes armés les plus violents de survivre.

D'une manière plus générale, la lutte visant à s'emparer du pouvoir économique, politique et militaire a mené l'ensemble des principales parties belligérantes à commettre d'atroces atteintes aux droits de l'homme, notamment de nombreux meurtres de civils non armés, des viols, des actes de torture et de pillage, le recrutement d'enfants soldats pour combattre dans leurs rangs et le déplacement forcé de centaines de milliers d'individus. L'attrait exercé par les richesses minérales de l'est du Congo est l'un des facteurs qui les incite à perpétrer de tels actes.

Une fois que ces minerais ont atteint leur destination finale – les marchés internationaux d'Europe, d'Asie, d'Amérique du Nord ou d'ailleurs –, leur origine et la souffrance engendrée par leur commerce sont déjà oubliées depuis fort longtemps.

L'exploitation illicite des ressources naturelles n'est pas un phénomène nouveau dans l'est de la RDC. Elle caractérise en effet le conflit depuis ses débuts, en 1996, et a été bien documentée, notamment par diverses organisations non gouvernementales (ONG), le Panel d'experts et le Groupe d'experts des Nations Unies et des journalistes. Douze ans plus tard, le phénomène reste le même, et bien que la véracité de ces activités ait été démontrée à de nombreuses reprises, aucune mesure efficace n'a été prise pour mettre fin à ce commerce meurtrier. Bien au contraire, les parties belligérantes ont consolidé leurs bases économiques et sont désormais plus immuables que jamais.

Pour lire le rapport complet, prière de clique ICI.

Source : Global Witness Limited

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire