Kinshasa (Agence Fides) – Ce sont les minéraux du sous-sol du Nord et du Sud Kivu (Est de la République Démocratique du Congo) qui alimentent le conflit qui dure depuis plus de 12 ans. C’est ce qu’affirme un rapport publié récemment par l’organisation Global Witness, qui décrit en détail comment les différentes formations militaires de la zone se financent en pillant les richesses de la région.
« Dans différentes régions de la province du Nord et du Sud Kivu, ce sont les groupes armés et l’armée nationale congolaise qui contrôlent le commerce de la cassitérite (minerai d’étain), de l’or, de la columbite-tantalite (coltan), de la wolframite (dont on tire le tungstène), et d’autres minéraux » affirme le rapport intitulé « Face à un fusil, que peut-on faire ? ». Parmi les groupes cités dans le rapport, il y a les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), formées de hutu rwandais qui depuis 15 ans sévissent parmi la population congolaise malgré les diverses tentatives de bloquer leurs activités (cf. Fides 3/6/2009). Comment ce groupe, officiellement banni par tous, est-il encore actif ? A la lumière des révélations de Global Witness, la réponse est claire, car il se finance avec le trafic illicite de minéraux avec la complicité d’acteurs internationaux.
Le document de la britannique Global Witness arrive après une étude réalisée par l’« Ecole de Guerre économique » (EGG) française, sous la direction de Christian Harbulot, en novembre 2008, intitulée « La guerre du coltan en RDC », dans laquelle sont mis en lumière les intérêts économiques et stratégiques des plus grandes puissances mondiales pour contrôler le coltan, un minérai utilisé dans l’industrie électronique, aérospatiale et des armements.
« L’Europe et les Etats-Unis sont totalement dépendants de la réserve étrangère de coltan » affirme le rapport de l’ECG. « Si actuellement l’Australie et le Brésil en exportent en grandes quantités, l’enjeu géostratégique des puissances qui raisonnent en termes de réserves est dans la République Démocratique du Congo. En effet le coltan de la région du Kivu représente entre 60 et 80% des réserves mondiales de tantale (métal extrait du coltan). Pour ces états dotés de systèmes de défense à haute technologie, le coltan, outre son potentiel économique effectif, est stratégique, car le tantale est indispensable à l’industrie aéronautique, aérospatiale et à la défense » affirme le document qui cite aussi un rapport du Pentagone dans lequel on reconnaît que « plusieurs applications du tantale ont à voir, directement ou indirectement, avec la défense ».
De l’analyse des rapports des deux groupes de recherche, on comprend que la guerre dans les deux Kivu, souvent décrite comme « ethnique », rentre dans un conflit beaucoup plus vaste qui a des implications économiques et stratégiques qui vont bien au-delà du Congo et de l’Afrique même. Les différents mouvements de guérilla et les armées qui agissent dans les deux provinces congolaises se disputent le contrôle des gisements miniers. Derrière eux il y a plusieurs états africains, utilisés pour exporter les minéraux illicitement soustraits aux congolais, plusieurs multinationales minières et plusieurs puissances, qui comme on l’a dit, dépendent du coltan et d’autres minéraux stratégiques de la région. Les évêques congolais et les missionnaires qui travaillent dans la région depuis des années dénoncent cette situation (cf. Fides 10/6/2009). Et c’est un bien que des groupes d’analyse indépendants, en Europe et aux Etats-Unis, commencent à dénoncer les responsables de cette situation. Continuer à parler de guerre « ethnique » ou « tribale » signifie se rendre complice de ceux qui veulent continuer à exploiter impunément cette région au détriment de ses habitants. Parmi les crimes commis par les groupes armés de la région il y a les viols de masse (des centaines de milliers de cas), utilisés sciemment pour semer la terreur parmi la population et la contraindre à la fuite, de sorte de laisser le champ libre aux prédateurs des richesses congolaises. (L.M.) (Agence Fides 21/7/2009, lignes 44, mots 666).
Source : Agenzia fides
« Dans différentes régions de la province du Nord et du Sud Kivu, ce sont les groupes armés et l’armée nationale congolaise qui contrôlent le commerce de la cassitérite (minerai d’étain), de l’or, de la columbite-tantalite (coltan), de la wolframite (dont on tire le tungstène), et d’autres minéraux » affirme le rapport intitulé « Face à un fusil, que peut-on faire ? ». Parmi les groupes cités dans le rapport, il y a les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), formées de hutu rwandais qui depuis 15 ans sévissent parmi la population congolaise malgré les diverses tentatives de bloquer leurs activités (cf. Fides 3/6/2009). Comment ce groupe, officiellement banni par tous, est-il encore actif ? A la lumière des révélations de Global Witness, la réponse est claire, car il se finance avec le trafic illicite de minéraux avec la complicité d’acteurs internationaux.
Le document de la britannique Global Witness arrive après une étude réalisée par l’« Ecole de Guerre économique » (EGG) française, sous la direction de Christian Harbulot, en novembre 2008, intitulée « La guerre du coltan en RDC », dans laquelle sont mis en lumière les intérêts économiques et stratégiques des plus grandes puissances mondiales pour contrôler le coltan, un minérai utilisé dans l’industrie électronique, aérospatiale et des armements.
« L’Europe et les Etats-Unis sont totalement dépendants de la réserve étrangère de coltan » affirme le rapport de l’ECG. « Si actuellement l’Australie et le Brésil en exportent en grandes quantités, l’enjeu géostratégique des puissances qui raisonnent en termes de réserves est dans la République Démocratique du Congo. En effet le coltan de la région du Kivu représente entre 60 et 80% des réserves mondiales de tantale (métal extrait du coltan). Pour ces états dotés de systèmes de défense à haute technologie, le coltan, outre son potentiel économique effectif, est stratégique, car le tantale est indispensable à l’industrie aéronautique, aérospatiale et à la défense » affirme le document qui cite aussi un rapport du Pentagone dans lequel on reconnaît que « plusieurs applications du tantale ont à voir, directement ou indirectement, avec la défense ».
De l’analyse des rapports des deux groupes de recherche, on comprend que la guerre dans les deux Kivu, souvent décrite comme « ethnique », rentre dans un conflit beaucoup plus vaste qui a des implications économiques et stratégiques qui vont bien au-delà du Congo et de l’Afrique même. Les différents mouvements de guérilla et les armées qui agissent dans les deux provinces congolaises se disputent le contrôle des gisements miniers. Derrière eux il y a plusieurs états africains, utilisés pour exporter les minéraux illicitement soustraits aux congolais, plusieurs multinationales minières et plusieurs puissances, qui comme on l’a dit, dépendent du coltan et d’autres minéraux stratégiques de la région. Les évêques congolais et les missionnaires qui travaillent dans la région depuis des années dénoncent cette situation (cf. Fides 10/6/2009). Et c’est un bien que des groupes d’analyse indépendants, en Europe et aux Etats-Unis, commencent à dénoncer les responsables de cette situation. Continuer à parler de guerre « ethnique » ou « tribale » signifie se rendre complice de ceux qui veulent continuer à exploiter impunément cette région au détriment de ses habitants. Parmi les crimes commis par les groupes armés de la région il y a les viols de masse (des centaines de milliers de cas), utilisés sciemment pour semer la terreur parmi la population et la contraindre à la fuite, de sorte de laisser le champ libre aux prédateurs des richesses congolaises. (L.M.) (Agence Fides 21/7/2009, lignes 44, mots 666).
Source : Agenzia fides
pas mal votre plate form, je fais comment pour y adherer.
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