Depuis maintenant plusieurs mois, et dans l'indifférence médiatique, l'armée régulière congolaise (FARDC), avec le soutien des troupes de l'ONU, essaye de déloger les rebelles hutus rwandais des FDLR, dont certains responsables ont participé au génocide de 1994. Depuis maintenant 15 ans et quelques fois avec la bénédiction de Kinshasa, ces quelques milliers de miliciens terrorisent, pillent et violent les populations locales.
Mais comme si cela ne suffisait pas, l'armée régulière se comporte aussi violemment que les rebelles qu'elle traque. Les FARDC du Président Kabila viennent de se faire épingler par un rapport d'Human Rights Watch (HRW) sur leur comportement à l'Est de la RDC. Les opérations de l'armée congolaise ont mis sur les route des centaines de milliers de réfugiés et plus grave, le nombre d'agressions sexuelles à triplé en 2009. Certaines ONG comme HRW, Oxfam ou l'International Crisis Group demande la suspension de l'offensive des FARDC.
"Le pire endroit pour être une femme ou un enfant"
Au Kivu, les témoignages recueillis par Human Rights Watch sont consternants : " les soldats sont venus, ils étaient six. D'abord ils ont violé ma petite soeur de trois ans, puis deux d'entre eeux m'ont violée pendant que les autres pillaient la maison. Ils ont ensuite jeté mon bébé nouveau-né par terre..." raconte cette jeune fille de Kihonga. Montrée du doigt (entre autres) : les exactions de la 14ème brigade de l'armée congolaise. Un soldat témoigne également : "Nous vivons comme des chiens. Nous vivons aux crochets des civils, leur mendiant des bananes. Cela fait trois mois que nous n’avons pas été payés ou reçu quelque chose à manger...". HRW regrette le manque d'entrain de la justice : seuls 27 soldats ont été condamné. Officiers et sous-officiers sont considérés comme "intouchables" et très "puissants".
Christophe Rigaud
Photo : RDC 2005 (c) Christophe Rigaud
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