jeudi 5 mai 2011

Les médias appelés à contribuer à la reconstruction de la RDC

De par leur rôle incontournable, les médias congolais sont invités à apporter leur contribution dans la reconstruction du pays. Cet appel a été lancé par Robert Kongo, correspondant en France du journal Le Potentiel.
En séjour à Kinshasa, Robert Kongo, correspondant en France du journal Le Potentiel, a invité les médias congolais à jouer pleinement leur rôle pour reconstruire le pays. Ce responsable de rédaction à la Radio Vexin Val de Seine/Yvelines-France, a lancé cet appel, hier mercredi 27 avril, lors d’une conférence-débat qu’il a animée à  l’Ecole supérieure de formation des journalistes et informaticiens (CEFOJI), située dans la commune de Kasa-Vubu.

Robert Kongo a rassuré son auditoire que les médias congolais peuvent forger une saine opinion publique capable de transcender les différends et prendre son destin en main. Ils devront, à cet effet, pratiquer un journalisme à la fois professionnel et équilibré sur le plan éthique, déontologique et patriotique et soutenu par les institutions citoyennes et les partenaires de la Communauté internationale.
A en croire l’orateur, ce rôle peut être appréhendé tant sur le plan institutionnel que professionnel.
Abordant l’aspect professionnel, Robert Kongo a appelé les médias congolais à gérer les attitudes (principes d’organisation) et les orientations politiques (décrites en termes de direction et d’intensité) ; former la jeunesse sur la politique. A ce sujet, le correspondant en France du Potentiel a déploré le fait que les médias congolais accusent un déficit informationnel. Les grilles de programme de télévision sont alignées sur les rubriques telles que : « Prédications et shows des Eglises de réveil et autres sectes » ; « Pièces de théâtre aux thèmes douteux et franchement antidéveloppementaux » ; « Clips des musiciens nationaux et internationaux » ; « Manifestations sportives » ; « Films américains à la limite du tolérable sur le plan éthique (érotiques et violents ».
Les médias devront aussi jouer le rôle d’informer le public sur les problèmes globaux tels que la gouvernance et la mondialisation ainsi que leurs rapports avec le vécu quotidien.
De son côté, le journaliste a pour rôle de dénoncer le fait  qu’une société fonctionne sous la superposition conflictuelle des points de vue personnels ou d’intérêts idéologiques particuliers ou qui fonctionnent dans l’anomie (sans foi ni loi, sans jurisprudence) et qui, enfin, ne rencontrent pas la majorité des points de vue ou qui n’a d’autres mobile que le conflit pour le conflit. Citant Dominique Wolton, le communicateur a fait savoir que le rôle du journaliste c’est aussi de réduire dans le chef des citoyens, la distance entre l’information et l’action ; accompagner le peuple congolais aux élections ; développer une culture de la tolérance ; apprendre à desserrer l’étau de la pression sur les hommes politiques ; revaloriser le couple homme politique-citoyen. Dans cette tâche, le conférencier a circonscrit les limites que le journaliste ne peut pas franchir, à savoir ne pas caricaturer la mission d’informer au profit du spectacle, du scoop ; ne pas rétrécir l’espace de l’information sous la pression du discours des hommes politiques ou même des sondages, là où ils existent ; ne pas rapporter que des faits, sans les éclairer alors que souvent ils sont contradictoires ; ne pas oublier que la communication politique « n’est ni une fusion, ni un rapprochement, ni une domination, ni une organisation rationnelle des points de vue mais l’impossible clôture de la politique et la nécessité permanente d’une ouverture » ; ne pas enfreindre la loi qui régit l’exercice du journalisme (Loi numéro 002/96 du 22 juin 1996).

Efforts à fournir
  
Sur le plan institutionnel, Robert Kongo a fait savoir que les médias ont bien joué leur rôle. Il a, pour preuve, rappelé les différentes missions dévolues à la Haute autorité des médias (HAM), à savoir celle de garantir la neutralité des médias publics vis-à-vis des forces politiques et sociales, notamment lors des consultations politiques ou électorales ; servir et d’appui à la démocratie ; réguler le secteur des médias publics et privés ; conseiller l’Etat par des avis et, a posteriori, sur toutes les matières concernant les médias audiovisuels ; s’assurer du respect des cahiers de charge par les opérateurs du secteur. L’orateur s’est, par ailleurs, félicité des retombées du dernier congrès de refondation de la presse congolaise tenu du 1er au 5 mars 2004 à Kinshasa. Il a notamment cité la réunification effective du pays par l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC) ; la mise sur pied de l’Observatoire des médias congolais (OMEC) ; les différentes commissions dont le congrès s’est également dotés, à savoir la commission de discipline, la commission de la carte de presse, la commission de la formation professionnelle, la commission des relations internationales.
Cependant, pour aider la presse à remplir sa mission, Robert Kongo a souligné la nécessité pour le ministère de la Communication et des Médias de fournir des efforts pour réhabiliter les réseaux nationaux de télécommunication audiovisuelle, doter les chaînes publiques d’équipements modernisés en vue de couvrir tout l’espace national. Hormis le gouvernement congolais, plusieurs autres instances internationales sont également concernées par cet appel. Il s’agit de l’Union européenne (UE), l’Institut Panos de Paris, GRET, l’UEF, l’UNESCO, NIZA. Sans oublier la dynamique des ONG (nationales et internationales) de soutien aux médias.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire