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mardi 15 janvier 2019

Communiqué de presse n° 20180114/002 sur un sursaut républicain et patriotique en RDC



Actualisant le communiqué de presse n° 20180114/001 sur l’inquiétante sur situation en cours en République Démocratique du Congo, la Direction extérieure de l’Alliance de Base pour l’Action Commun (ABACO) prend acte de la proposition du président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) exhortant les autorités congolaises à « apporter plus d’éclairages sur tous les éléments de doute pouvant jeter le discrédit sur le processus électoral » et de sa suggestion « aux structures compétentes d’envisager le décompte des voix ». Très désireuse de lever les nombreux doutes et les zones d’ombre ayant émaillé ledit scrutin, la Direction extérieure de l’ABACO appuie également la demande de l’Union européenne relative à « la publication des procès-verbaux de chaque centre de compilation des résultats ». 
 
Pour la Direction extérieure de l’ABACO, l’impuissance des forces onusiennes face aux déstabilisateurs du territoire congolais et l’inexistence de l’État caractérisant les années de la présidence de Joseph Kabila constituent les causes premières de la mascarade du scrutin du 30 décembre 2018. 
  
Les élections crédibles et transparentes en République Démocratique du Congo ne pouvant être organisées que par un gouvernement « d’union nationale » ou « de Salut public » à la suite d’une transition politique d’au plus trois ans sans Joseph Kabila, la Direction extérieure de l’ABACO soutient la proposition de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui incite les dirigeants congolais à « considérer [sérieusement] un accord politique négocié en vue d’un gouvernement inclusif ». 
  
La Direction extérieure de l’ABACO appelle instamment à un véritable sursaut patriotique et républicain en vue de la stabilité politique de la République Démocratique du Congo, ainsi que de la paix en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs africains. 
  
Fait à Paris, le 15 janvier 2019 
  
Pour la Direction extérieure de l’Abaco, 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko 
Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l'Action Commune 
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Contact : abacofrancerdc@gmail.com

mercredi 31 août 2016

À l’attention de MM : 
- Smaïl CHERGUI, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine, 
- Saïd DJINNIT, Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, 
- Maman SAMBO SIDIKIOU, Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, 
- Koen VERVAEKEN, Directeur général pour l’Afrique de l’Union européenne, 
- Thomas PERRIELLO, Envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs.
 


Objet : Le caractère exclusif du Dialogue national politique en République Démocratique du Congo 

    Monsieur le Commissaire, 
    Monsieur l’Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs,
    Monsieur le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU en RDC, 
    Monsieur le Directeur général pour l’Afrique de l’Union européenne, 
    Monsieur l’Envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs, 

Le démarrage du Dialogue politique national et inclusif est fixé au jeudi 1er septembre 2016 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. En effet, au terme de ces travaux, les délégués des composantes (Majorité présidentielle, Opposition, Société civile) et le Facilitateur, M. Edem Kodjo, ont signé la feuille de route qui prévoit un chronogramme de quinze jours du dialogue proprement dit. 

Pour s’assurer de la représentativité de toutes les principales composantes de la Nation congolaise, le Dialogue proprement dit sera composé des représentants des parties prenantes au dialogue comme suit : 68 pour la Majorité présidentielle, 68 pour l’Opposition politique, 39 pour la Société civile et un quota de 25 personnes laissé à la disposition du Facilitateur en vue d’une indispensable péréquation. 

Quels sont les critères ayant prévalu à la sélection des participants aux assises du Dialogue politique national et inclusif ? Le cahier des charges ? L’intérêt national ? Le clientélisme ? La promesse à la trahison ? La volonté de fragiliser l’opposition ? L’appartenance à la majorité présidentielle et le fait de siéger dans les institutions de la République ? 

Est-ce en excluant la plus grande majorité de partis politiques et de forces vives de la Nation congolaise que le dialogue à la mode Edem Kodjo facilitera « l’échange et les réflexions en toute liberté et sans contrainte, sur l’organisation d’élections crédibles, transparentes, apaisées et inclusives, dans le respect de la constitution » ? Est-ce avec une telle approche que l’on parviendra forcément à baliser « le chemin des élections apaisées en République  
Démocratique du Congo » ? 

Est-ce en excluant les composantes soucieuses de la vraie cohésion nationale et du dialogue républicain que l’on respectera la Constitution congolaise et mettra en œuvre la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies ? Compte-t-on évaluer sérieusement le processus électoral (fichier électoral, séquence des élections, calendrier électoral et les mécanismes de sa mise en œuvre et de son suivi) ? 

Le Facilitateur a-t-il pour mission, dans l’absolu, de faciliter par le débauchage la fragilisation de l’opposition et le maintien du statu quo par le truchement d’un Gouvernement dont la seule vocation sera la redistribution des portefeuilles ministériels ? Faut-il exclure, par conséquent, de ce Dialogue politique national, n’ayant en fait rien d’inclusif, les partis politiques et les forces vives susceptibles d’aborder les sujets qui préoccupent tant les populations congolaises par rapport aux causes originelles de la déstabilisation de la partie orientale de la République Démocratique du Congo, ainsi qu’aux accords régionaux et internationaux dont quelques clauses menacent sérieusement la souveraineté nationale ? Faut-il exclure dudit Dialogue les structures très soucieuses de la sécurisation et la pacification du pays, ainsi que de la situation socio-économique et de la justices envers les Congolais de la diaspora ? 

Au lieu de s’adonner à une réelle recherche des voies et moyens en vue de la résolution de la crise politique en cours, le comité préparatoire du Dialogue politique national et soi-disant inclusif est en train de reproduire les mêmes erreurs, que celles ayant été commises par le présidium des concertations nationales de 2013, relatives au clientélisme et à la complicité qui avaient abouti à la composition d’un Gouvernement – soi-disant de cohésion nationale – qui s’est avéré incapable de donner à la CENI les moyens d’organiser les élections dans le délai constitutionnel. 

De toute évidence, force est de reconnaître que la méthode Kodjo n’est pas du tout conforme au respect de la Constitution congolaise, ainsi qu’aux textes et instruments nationaux et internationaux. Elle n’est pas non plus susceptible d’encourager les conditions d’une véritable réconciliation nationale autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique collectif, pour la défense de la Nation de plus en plus fragilisée et toujours en proie à l’insécurité, ainsi qu’à une crise politique permanente. 

L’ABACO interpelle les organisations qui soutiennent la facilitation de M. Edem Kodjo (ONU, UA, OIF et les deux institutions sous-régionales, en l’occurrence la Communauté de l’Afrique australe et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) sur les conséquences de l’exclusion aux travaux des assises du Dialogue politique national d’un bon nombre de partis politiques et de forces vives de la Nation congolaise. 

Pourtant favorable à un Dialogue national (cf. copie du cahier des charges introduits auprès des services du Facilitateur désigne par l’Union Africaine et d’autres correspondances), mais inclusif et républicain, l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) ne reconnaîtra pas les conclusions des assises auxquelles ses représentants ne participeront pas. Par conséquent, l’ABACO et ses alliés mobiliseront les structures favorables à un État de droit pour que les vrais démocrates s’opposent « avec force et vigueur » aux conclusions des travaux qui mettront entre parenthèses les clauses constitutionnelles relatives à l’organisation de l’élection présidentielle, à l’installation effective du nouveau Président élu et, à défaut, à l’intérim de la fonction présidentielle. L’ABACO ne cautionnera pas non plus les conclusions qui feront abstraction de la dignité et de l’égalité en droits, de l’égale protection des lois, de la non-discrimination des Congolais en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques, ainsi que du respect mutuel. 

Espérant pouvoir compter sur votre souhait de permettre au peuple congolais d’accéder enfin au bonheur et à la paix auxquels il a droit, je vous prie d’agréer, MM. le Commissaire, l’Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU en RDC, le Directeur général pour l’Afrique de l’Union Européenne, l’Envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs, l’expression de ma considération la plus respectueuse. 

Gaspard-Hubert Lonsi Koko 
Premier Vice-Président de l'Alliance de Base pour l'Action Commune (ABACO) 

Paris, le 29 août 2016 

Pièces jointes : 
- Copie du Cahier des charges de l’ABACO ; 
- Copie de la lettre du 5 mai2016 adressée à M. Edem Kodjo par le Secrétaire Général de l’ABACO, par M. Joseph MBELE MASUMBUKU ; 
- Copie de la lettre du 27 juillet 2016 adressée à M. Edem Kodjo par le Secrétaire Général de l’ABACO, par M. Joseph MBELE MASUMBUKU ; 
- Copie de la lettre du 27 juillet 2016 adressée à M. Edem Kodjo par le Président de l’ABACO, par M. Sylvère LUIZI BALU.

vendredi 8 janvier 2010

COMMUNIQUE DE PRESSE n° 20100108/065 relatif au bonheur du peuple congolais

Les déclarations du Commissaire européen au développement, M. Karel De Gucht, ayant trait « au manque d’interlocuteurs sérieux » et à « l’énorme gâchis qu’est devenue la RDC » traduit un vécu et une réalité partagée par la majorité des Congolais. En effet, comme l’a si bien souligné M. De Gucht, la République Démocratique du Congo est un vaste chantier abandonné, donc « un pays où presque tout est à refaire, à commencer par la reconstruction de l’État, dont l’absence est au cœur du problème ».

Soucieux d’un Congo du troisième millénaire meilleur et davantage éclairé, Union du Congo apprécie beaucoup l’initiative humanitaire du Commissaire européen au développement consistant à mettre en place le paquet de mesures européennes, d’un montant de près de 280 millions d’euros, en faveur de la République Démocratique du Congo. Ainsi M. Karel De Gucht, en bon humaniste, a préféré privilégier l’aide à la population civile congolaise.

Ayant toujours œuvré en vue de l’intérêt national, Union du Congo demande au gouvernement congolais de ne pas s’offusquer systématiquement de toute critique constructive mais d’en tenir compte pour le bonheur du peuple congolais.

Le Bureau d’Union du Congo

Fait à Paris, le 8 janvier 2010

jeudi 17 décembre 2009

Escalade de violence en République démocratique du Congo

"Il faut une solution politique pour arrêter la violence inimaginable au Congo"
 
«Il y a eu plus de missions dans le cadre de la politique européenne de défense de sécurité en République démocratique du Congo que dans n'importe quel autre pays.
 
Ni la MONUC, mission de l'ONU depuis 2000, ni la mission de formation de l'UE EUSEC et EUPOL depuis 2005 n'ont pu entraver la violence : des milliers de personnes ont été tuées, torturées, violées, des centaines de milliers personnes ont été déplacées.




 Les troupes soutenues par les Nations Unies et l'Union européenne ont contribué à des crimes de guerre et à des atrocités contre la population civile.
 
Les conclusions du Conseil demandant la prolongation des missions de l'UE étaient erronées et le sont toujours ! La lutte contre les troupes non gouvernementales ne peut pas être considérée comme la seule stratégie pour une solution du conflit au Congo oriental. 
 
Il existe deux causes directes de l'escalade de violence récurrente. La première raison est l'exploitation des ressources du pays, et la deuxième est le fait que les pays d'Europe et de l'UE soutiennent les troupes rebelles et le gouvernement corrompu de Joseph Kabila. 
 
L'argument principal du programme européen d'éducation au Congo dit qu'il s'agit de stabilisation et de sécurité. La question est : sécurité pour qui ?
Il semble que l'UE ne signifie pas la sécurité pour les civils congolais, en particulier la sécurité des femmes et des enfants. 
 
Le programme européen d'éducation offre une stabilité uniquement au régime corrompu de Kabila, mais ce régime a plus intérêt à signer des contrats avec des sociétés minières internationales que de prendre soin du peuple congolais".
 
Par Marie-Christine Vergiat
Députée de la GUE/NGL Sabine Lösing


vendredi 18 septembre 2009

Reconstruction : la désillusion

Un ouvrage collectif s'interroge sur l'efficacité de l'aide publique au Congo. Il conclut à l'échec de la communauté internationale et de Kinshasa. Et l'analyse.

Entretien

Précédé d’une réputation d’ouvrage d’exception, le dernier livre publié par le Musée royal de l’Afrique centrale (1) avait attiré la grande foule, jeudi à Bruxelles, pour une conférence de présentation organisée par le CREAC (Centre de recherche et d’expertise sur l’Afrique centrale). "La Libre Belgique" a interviewé le coordonateur de l’ouvrage, Theodore Trefon, directeur du CREAC et de la section Histoire du temps présent du Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren.

De quoi parle l'ouvrage ?

Il analyse les grands investissements effectués par la communauté internationale depuis 2001 (NdlR, arrivée au pouvoir de Joseph Kabila) : réforme du secteur de la sécurité, de la justice, du contrôle macro-économique, décentralisation, codes forestier et minier, etc. Car depuis huit ans, le Congo est devenu un vaste laboratoire où toutes les alchimies se rencontrent pour ressusciter un cas d’école d’Etat failli. Le livre remet également en perspective le débat sur l’efficacité de l’aide publique puisque le constat est là : en 50 ans d’indépendance, il y a de moins en moins de développement. Il faut se demander si le modèle mis en œuvre est souhaité par la population congolaise et réaliste pour les dirigeants. Naïvement, mes collègues et moi faisons le bilan des efforts de réforme.

Et quel est-il ?

C’est un constat d’échec. Et d’échec partagé par la communauté internationale et par le Congo. Au passif de la première, il faut mettre l’absence de schéma directeur pour aider le Congo : chaque acteur a sa logique, son agenda, son mode de fonctionnement et il n’y a pas de cohésion entre eux. Pire : il y a compétition, voire sabotage. L’Union européenne est ainsi en faveur de la décentralisation prévue par la Constitution congolaise, la Banque mondiale est contre. Au passif, également, le fait que les acteurs internationaux envoient au Congo de plus en plus de jeunes technocrates qui ne connaissent pas les spécificités congolaises et mettent en œuvre des modèles "prêts-à-porter", mis au point pour d’autres pays.

Au passif de Kinshasa, il faut mettre le manque de volonté de réformer - voire le sabotage - des réformes. Comme le remarque un chercheur sénégalais, "les poissons ne peuvent pas allouer un budget pour l’achat de hameçons" ! Les Congolais impliqués dans le processus de réforme doivent en accepter la logique mais, en réalité, ils l’entravent pour rester incontournables. C’est renforcé par l’approche des bailleurs de fonds, qui fonctionnent par projets, gérés par des Congolais - qui veulent le renouvellement de leur contrat, donc que la situation se prolonge. Et c’est ainsi jusqu’au sommet du pouvoir. Au Kivu, maintenir un minimum d’instabilité, en finançant une milice, par exemple, permet de maintenir les flux financiers destinés à l’aide humanitaire et à la réforme du secteur de la sécurité. Même chose côté communauté internationale : la coopération au développement est aussi un business ; si l’Afrique atteint le développement, des milliers de consultants et experts seront au chômage...

Votre ouvrage est donc implicitement une critique des politiques de coopération ?

Je veux souligner tout de même qu’il y a beaucoup de bonne volonté ; nous critiquons seulement les méthodes de travail et les approches utilisées. Et, côté congolais, soulignons qu’une personne qui veut vraiment travailler en faveur des réformes n’a pas, les choses étant ce qu’elles sont, les moyens d’exiger la même chose de ses agents quand ils ne sont pas payés ou pas assez, ou trop tard.

Plus généralement, il y a quatre concepts différents de réhabilitation de l’Etat : le concept libéral veut qu’on aide le Congo pour des raisons humanitaires ; pour les Chinois, il faut un minimum d’infrastructures et de développement pour faire des affaires ; les neo-conservateurs américains veulent la disparition des Etats faillis parce que ce sont des foyers de chaos et de terrorisme. Enfin, il y a la théorie du complot, qui veut que l’Occident maintienne sciemment en l’état les 30 à 40 Etats faillis du monde (un milliard d’habitants) pour pouvoir dicter leur politique.

Votre ouvrage propose des pistes de solutions ?

Il n’est pas prescriptif. Mais je crois qu’il articule de manière éloquente ce que beaucoup de gens constatent mais n’osent pas dire : l’écart entre les objectifs de réforme et le cynisme de fait. Car, très souvent, on sait que ce qu’on décide va échouer mais on le fait quand même, pour des raisons politiques. Il faut souligner aussi que remplacer l’Etat ne rend pas service au Congo. On agit à la place des Congolais pour la santé, l’environnement... Cela affaiblit l’Etat parce que cela exonère les autorités de leurs responsabilités. Elles se contentent de coordonner et de maintenir les clivages entre les acteurs.

Marie-France Cros

(1) "Réforme au Congo (RDC) - Attentes et désillusions". Ed. MRAC/L’Harmattan, 30 euros.

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