Les
rebelles congolais du M23 ont décrété le mardi 8 janvier un
cessez-le-feu unilatéral au Nord-Kivu, dans l’est de la République
Démocratique du Congo. « Nous sommes pour la paix [...] aujourd’hui, nous déclarons que nous sommes en état de cessez-le-feu », a
précisé François Rucogoza, le secrétaire exécutif du M23 lors d’une
conférence de presse à Kampala, tout en ajoutant que son mouvement était
prêt à poursuivre « les négociations même en cas de refus du gouvernement de signer un accord de cessez-le-feu ».
Pourquoi une telle décision, alors que le gouvernement congolais a
toujours refusé de souscrire à la demande du M23, relative au
cessez-le-feu, en guise de préalable à toute reprise des négociations ?
L’annonce du M23 suscite, dans les milieux politiques et
diplomatiques, deux interprétations. Soit il est bel et bien question
d’un aveu de faiblesse des affidés du Rwanda et de l’Ouganda. Soit le
gouvernement congolais a fait des concessions à leurs revendications.
Aveu de faiblesse du M23
La prise de Goma par le M23 a représenté un camouflet infligé à la communauté internationale dont les membres de son bras armé, en l’occurrence la Monusco, ont carrément été qualifiés de touristes militaires par Yoweri Museveni, le président ougandais qui se prend pour le Bismarck des Grands lacs. Jean-Marie Runiga, François Rucogoza et consorts sont vraisemblablement acculés dos au mur à cause des mises en garde des puissances extracontinentales et des institutions internationales à l’encontre de leurs parrains rwandais et ougandais, de la condamnation par les ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine de leur initiative dans le Nord-Kivu ainsi que des menaces judiciaires qui pèseraient sur eux. Très mauvaises nouvelles pour les dirigeants du M23, au moment où le Conseil de sécurité des Nations Unies s’apprête à préconiser l’usage des drones de surveillance dans l’Est de la RD Congo, l’institution africaine compte accélérer le déploiement de la Force Internationale Neutre en synergie avec la Monusco.
Le coup de poker du M23
Pour sortir du piège qui lui est tendu, le M23 tente de mettre le gouvernement congolais et la communauté internationale devant le fait accompli. Ainsi compte-t-il démonter, à travers ce coup de poker, sa capacité à décider de la suite de la guerre au Nord-Kivu. Cela aura pour conséquence d’administrer de manière autonome le territoire qu’ils occupent. De ce fait, le M23 obtiendra tacitement le fédéralisme tant voulu par ses parents rwandais et ougandais dans l’optique, dans un second temps, de l’organisation d’un référendum populaire en vue de l’autodétermination de la partie occupée. La mission consistant à balkaniser la RD Congo sera enfin accomplie. Comment comptent réagir les autorités de Kinshasa, par rapport au revirement à cent quatre-vingt-dix degrés, du M23, ? Par des promesses relatives à l’intégration de ces criminels dans certaines institutions et structures stratégiques, donc décisionnelles, de la République ?
Fermeté de Kinshasa
Dans le passé, les accords conclus par le gouvernement congolais avec les différents groupes armés n’ont jamais abouti à la moindre résolution des conflits qui déstabilisent la région du Kivu. Au contraire, ils ont facilité le noyautage des institutions étatiques et servi de chantage à d’autres menaces de rébellion. Nul n’ignore que le bourreau tue d’abord par les armes, ensuite par l’oubli. Le gouvernement congolais ne doit avoir en aucun cas la mémoire courte. Sachant très bien qu’un voleur se cache toujours derrière chaque menteur, Kinshasa doit privilégier le droit, aussi bien sur le plan national qu’international, pour permettre la stabilisation du territoire national. La fermeté s’impose donc, car l’on doit façonner l’argile pendant qu’elle est encore humide.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
© Jolpress
À lire aussi :
- Le devenir de la RDC, de Kampala à Kinshasa ;
- Rencontre de Kampala sur la RDC : négociations ou mise au point ? ;
- Sommet de Kampala au sujet de la RDC: de qui se moque-t-on ?
Aveu de faiblesse du M23
La prise de Goma par le M23 a représenté un camouflet infligé à la communauté internationale dont les membres de son bras armé, en l’occurrence la Monusco, ont carrément été qualifiés de touristes militaires par Yoweri Museveni, le président ougandais qui se prend pour le Bismarck des Grands lacs. Jean-Marie Runiga, François Rucogoza et consorts sont vraisemblablement acculés dos au mur à cause des mises en garde des puissances extracontinentales et des institutions internationales à l’encontre de leurs parrains rwandais et ougandais, de la condamnation par les ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine de leur initiative dans le Nord-Kivu ainsi que des menaces judiciaires qui pèseraient sur eux. Très mauvaises nouvelles pour les dirigeants du M23, au moment où le Conseil de sécurité des Nations Unies s’apprête à préconiser l’usage des drones de surveillance dans l’Est de la RD Congo, l’institution africaine compte accélérer le déploiement de la Force Internationale Neutre en synergie avec la Monusco.
Le coup de poker du M23
Pour sortir du piège qui lui est tendu, le M23 tente de mettre le gouvernement congolais et la communauté internationale devant le fait accompli. Ainsi compte-t-il démonter, à travers ce coup de poker, sa capacité à décider de la suite de la guerre au Nord-Kivu. Cela aura pour conséquence d’administrer de manière autonome le territoire qu’ils occupent. De ce fait, le M23 obtiendra tacitement le fédéralisme tant voulu par ses parents rwandais et ougandais dans l’optique, dans un second temps, de l’organisation d’un référendum populaire en vue de l’autodétermination de la partie occupée. La mission consistant à balkaniser la RD Congo sera enfin accomplie. Comment comptent réagir les autorités de Kinshasa, par rapport au revirement à cent quatre-vingt-dix degrés, du M23, ? Par des promesses relatives à l’intégration de ces criminels dans certaines institutions et structures stratégiques, donc décisionnelles, de la République ?
Fermeté de Kinshasa
Dans le passé, les accords conclus par le gouvernement congolais avec les différents groupes armés n’ont jamais abouti à la moindre résolution des conflits qui déstabilisent la région du Kivu. Au contraire, ils ont facilité le noyautage des institutions étatiques et servi de chantage à d’autres menaces de rébellion. Nul n’ignore que le bourreau tue d’abord par les armes, ensuite par l’oubli. Le gouvernement congolais ne doit avoir en aucun cas la mémoire courte. Sachant très bien qu’un voleur se cache toujours derrière chaque menteur, Kinshasa doit privilégier le droit, aussi bien sur le plan national qu’international, pour permettre la stabilisation du territoire national. La fermeté s’impose donc, car l’on doit façonner l’argile pendant qu’elle est encore humide.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
© Jolpress
À lire aussi :
- Le devenir de la RDC, de Kampala à Kinshasa ;
- Rencontre de Kampala sur la RDC : négociations ou mise au point ? ;
- Sommet de Kampala au sujet de la RDC: de qui se moque-t-on ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire