A Masisi, à l'Est de la RD Congo, de plus en plus de villageois sont expropriés par de riches propriétaires terriens et poussés à l'exode vers Goma. La situation risque de s'aggraver, avec le retour annoncé de milliers de Congolais réfugiés au Rwanda. Certains s'inquiètent pour la stabilité dans la région.
Fuir ou défendre ses droits est devenu le quotidien des villageois de Masisi, dans le Nord Kivu, à l'Est de la RD Congo, face aux riches propriétaires terriens qui, munis de certificats d'enregistrement, ont parfois recours à la violence pour récupérer des terres. Depuis le retour des déplacés de guerre en septembre 2009, les conflits fonciers se multiplient dans la région. Pour la seule localité de Kitshanga, à 100 km au nord-ouest de Goma, le bureau des Nations unies pour l'Habitat (UN Habitat) en a enregistré 350. En cas de résistance, les militaires en position dans le secteur sont appelés à la rescousse pour faire déguerpir les habitants. "Ils m’ont d’abord battu, les yeux bandés, ensuite ils m’ont ligoté, avant de me jeter dans un cachot souterrain à Mushaki [Ndlr : à 40 km à l’ouest de Goma]", témoigne Sengihuva Mugabo, un habitant de Masisi-centre. "Ils espéraient m'intimider et me forcer à abandonner mon champ", ajoute-t-il.
Les militaires jugent leur implication dans des affaires civiles nécessaire et répondre au besoin du maintien de l'ordre. "L’autorité de l’Etat n’est pas encore rétablie à Masisi", déclare un major qui précise qu'en l'absence de policiers en nombre suffisant, les militaires sont chargés de faire respecter la loi [lire la suite].
© Syfia
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