Le chef de l'État congolais, Joseph Kabila, a annoncé le 31 janvier 2009 avoir demandé au Rwanda l'extradition de Laurent Nkundabatware pour crimes de guerre. Union du Congo approuve cette démarche, mais s'étonne que le président de la République ne fasse pas arrêter Bosco Ntaganda pour le même motif. Agir de la sorte, c'est violer l'article 52 de la Constitution congolaise. Pis encore, outre le fait que le gouvernement congolais doit respecter les engagements internationaux qu'il a contractés, il est impensable de s'imaginer que celui qui est censé être le garant de l'unité nationale ne puisse accorder aucune attention particulière à l'égard de ses concitoyens morts, exilés à l'intérieur et à l'extérieur du simple fait d'être nés congolais.
Par ailleurs, Union du Congo regrette l'opacité concernant le retrait de l'armée rwandaise du territoire congolais. Au contraire, force est de constater que le délai de 15 jours prévus a été prolongé jusqu'à la fin du mois de février, alors que le président de la République aurait pu demander l'aide de la MONUC et d'une force interafricaine pour faire évacuer les éléments du Front Démocratique de la Libération du Rwanda (FDRL) du territoire national. Au lieu de chercher à éviter les conséquences fâcheuses aux populations de la région du Kivu, les autorités congolaises ont préféré laisser les différentes factions rwandaises régler leurs différends en République Démocratique du Congo. En agissant avec indifférence, elles ne font que poursuivre la même politique que celle menée dans le Nord-Est du pays où le peuple congolais ne cesse de payer le prix de l'affrontement entre les militaires de l'armée ougandaise et les rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA).
Union du Congo soutient que, conformément aux dispositions constitutionnelles, l'accord relatif à la présence des troupes rwandaises devait être soumis à l'approbation du parlement. Au vu de l'inconstitutionnalité dudit accord, Union du Congo demande au parlement la convocation d'une session extraordinaire afin :
- de vérifier et constater la violation des dispositions constitutionnelles, notamment les articles 213-214 et d'en tirer les conséquences ;
- d'exiger l'arrestation immédiate de Bosco Ntaganda ;
- de dénoncer fermement les accords signés entre le gouvernement et Bosco Ntaganda, compte tenu du mandat d'arrêt lancé contre ce dernier par le Procureur près la Cour pénale internationale (CPI) ;
- de demander l'extradition dans les plus brefs délais du criminel Laurent Nkundabatware pour qu'il soit jugé par la justice congolaise.
L'objectif primordial, c'est de faire échouer la mise en œuvre des accords de Lemera. Si jamais les troupes ougandaises et rwandaises ne quittent pas le territoire congolais au plus tard à la fin du mois de février, et si jamais le Parlement n'agit pas dans le sens des intérêts de la Nation, Union du Congo demandera au peuple congolais d'assumer, en son âme et conscience, ses responsabilités conformément à l'article 5 de la Constitution congolaise. Ainsi reviendra-t-il aux Congolais, en dernier ressort, de prendre leurs dispositions pour défendre la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo.
Fait à Paris, le 31 janvier 2009
Le Bureau d'Union du Congo
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