mercredi 23 décembre 2009

Vœux de Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d'Union du Congo, à la Nation congolaise

Pour écouter les Vœux, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://www.youtube.com/watch?v=K2YfzJk9JuI&feature=channel



Chers Compatriotes,
En cette fin d’année 2009 et à la veille de l’année 2010, j’ai éprouvé la nécessité de m’adresser à vous, en temps que représentant des associations qui composent Union du Congo, pour faire le point sur notre pays et envisager des perspectives salutaires pour notre avenir commun.
L’année 2009, qui va s’achever dans quelques jours à peine, a été rude pour un bon nombre d’entre nous. Ma pensée s’adresse particulièrement à ceux que la vie a durement éprouvé ; à ceux qui sont privés de liberté pour avoir révélé, ou seulement cherché à connaître la vérité ; à ceux qui sont malades sans pour autant bénéficier de soins appropriés ; à ceux qui n’ont pas de toit et, de ce fait, vivent dans la rue ; à ceux qui ont été atteints dans leur dignité la plus intime ; à ceux qui sont toujours sans emploi et ne savent pas comment subvenir aux besoins de leurs familles ; à ceux que l’on cantonne dans des camps, comme déplacés ou réfugiés, loin de leurs proches ; à ceux qui sont victimes d’injustices de toutes sortes ; à ceux qui se battent sur les différents fronts pour sauvegarder l’intégrité de notre territoire ; à tous les membres de la société civile qui consacrent la plus garde partie de leur temps en vue du triomphe des droits humains ; à ceux à qui l’on refuse les droits civiques parce qu’ils vivent hors de nos frontières ; à ceux à qui l’on essaie exprès de priver de la nationalité congolaise d’origine du fait de détenir une citoyenneté étrangère. Disons, une citoyenneté étrangère.

Chers Compatriotes,
En droit, les autorités en place à Kinshasa tiendront jusqu’à l’élection présidentielle et aux élections législatives de 2011 leurs pouvoirs de la représentation nationale. En fait, à l’issue des prochains scrutins, elles laisseront la place, si tel est votre souhait, aux véritables partisans de la liberté et de la souveraineté populaire.
Certes, aujourd’hui, nous sommes très inquiets, voire très angoissés, mais nous ne nous laisserons vaincre par le désespoir. De plus, il reste encore beaucoup de choses à réaliser et la République Démocratique du Congo résiste toujours à la balkanisation qu’essaient de lui imposer, par tous les moyens, certaines puissances en s’assurant des complicités internes et en se servant de nos voisins comme outils de leurs néfastes projets. De toute évidence, la foi et la volonté de consolider notre cohésion nationale seront, à n’en pas douter, les gages de notre salut.
Pourquoi résistons-nous ? C’est parce que nous combattons les injustices, les humiliations, les privations et les violations des droits fondamentaux, l’impunité dont jouissent les auteurs des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité sans cesse perpétrés en République Démocratique du Congo. C’est surtout parce que nous sommes des hommes et des femmes épris de Paix, de vrais humanistes, des gens révoltés contre l’humiliation de l’Homme par l’Homme à l’aide des structures socio-économiques, étatiques et politiques. Ainsi sommes-nous conscients de la nécessité d’une réelle révolution culturelle, dans notre pays, en vue d’une évolution profonde des mentalités.
Beaucoup de gens partagent les avis selon lesquels il est anormal que plus de 8 millions de personnes mortes, du simple fait d’être nées congolaises, ne puissent susciter aucune indignation de la part de la communauté internationale ; il est inacceptable que l’on amnistie des gens ayant violé et continuent de violer nos femmes et nos enfants dans le but de piller nos richesses et de s’approprier nos terres ; il est incompréhensible de promouvoir des individus qui ont enrôlé de force des enfants et les ont poussés, par la suite, à utiliser les armes contre leurs parents ; il est inhumain de gagner de l’argent au moyen des actes ignominieux, pis encore, criminels.
Notre combat pour le Congo du troisième millénaire réussira parce que nous sommes convaincus d’une chose : à savoir, les transformations de notre société ne dépendront pas seulement de la prise de pouvoir, mais avant tout de notre propre prise de conscience et de l’implication des masses. À moins d’être de mauvaise foi ou complice de l’humiliation du peuple congolais, personne ne pourra mettre en doute notre légitimité à défendre les intérêts vitaux de nos compatriotes.

Chers Compatriotes,
C’est parce que nous constatons une sorte de dérives du système politique qui fonctionne au détriment de la chose publique, pas du tout pour l’intérêt de l’État, que nous exprimons avec conviction le refus de renouveler notre confiance aux élus, majorité et opposition confondues, qui, pour des raisons individuelles, confisquent notre dignité de citoyen et pénalisent notre vie quotidienne. Notre objectif primordial, c’est d’avoir recours à notre propre imagination afin de trouver des voies et moyens susceptibles de permettre au peuple congolais d’être capable, par l’information et par la formation, par le dialogue et également par les convictions politiques, de décider de son avenir. Même si demain nous parvenons aux commandes de l’État, nous échouerons dans notre mission tant que nous ne répondrons pas à cette volonté consistant à rendre les Congolaises et les Congolais les premiers responsables de la destinée de leur pays.
Ayons donc à l’esprit qu’il est impossible de lutter de manière efficace et de transformer la société en étant divisés, en étant incapables d’accoucher d’une puissante organisation en mesure de remettre en cause l’ordre injustement établi par ceux qui ont intérêt à garder le monopole de nos richesses. C’est là que se trouve le nœud de la problématique congolaise, car ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir à Kinshasa ne sont que les exécutants de ces différents monopoles.
En tout cas, quelques questions s’imposent. Quelle voix devons-nous emprunter ? Qui veut réellement hypothéquer notre avenir ? Sur qui devons-nous compter ?
Face à ces interrogations, un seul choix, me semble-t-il, est envisageable : celui qui consiste à adopter une tactique pouvant nous permettre de gouverner politiquement pour tous les Congolais. Dans cette optique, trois possibilités s’offrent à nous : soit de conquérir à tout prix le pouvoir pour le pouvoir, soit de constituer un bloc contre le régime en place à Kinshasa afin de garantir l’accès au pouvoir, soit d’œuvrer dans le cadre de l’Union des Congolais.
J’ai fait, quant à moi, le choix de l’Union du Congo, laquelle doit être bien entendu ouverte. De plus, comment deviendrons-nous majoritaires si nous excluons ceux qui ne sont pas membres de cette Union du Congo ? Nous sommes condamnés à dépasser nos divergences, à cesser de nous regarder en chiens de faïence. Bref, à nous unir.
Je suis conscient qu’Union du Congo a une vocation qui lui permet d’être l’entité fédératrice de vos talents, de rassembler tout ce qui est épars. Car, Union du Congo se situe à la jonction des différentes aspirations pour lesquelles vous militez. Mon souhait, pour l’Année 2010, c’est que, dans l’unité, nous constituions une structure cohérente, aspirant au pouvoir politique et donc à la gestion économique de notre pays. Et si nous parvenons à réaliser cette entreprise, nous devrons être loyaux envers ceux qui ont accepté de faire cause commune avec nous et avoir conscience de nous-mêmes par rapport à ceux qui, en provenance de partout, viendront nous rejoindre.

Chers Compatriotes,
Ayant été élevé, entre autres, dans la mystique bantoue, je ne peux que croire à la force et au bienfait de nos valeurs ancestrales. Sachons que bon sang ne saurait, ou ne pourrait, mentir. Il ne peut que, malgré les coalitions de circonstances contre notre pays, faire triompher l’ordre tant préconisé par Mfumu Simon Kimbangu, Joseph Kasa-Vubu, Patrice Lumumba, Laurent-Désiré Kabila et d’autres héros nationaux.
Voilà pourquoi, agissant en communion avec la volonté divine et les esprits de nos ancêtres, notre peuple rétablira, qu’on le veule ou non, l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire congolais. Il saura apporter la paix dans la région des Grands Lacs et impulsera la dynamique économique en Afrique centrale. Mais tout ce que je viens d’évoquer ne se concrétisera que dans la conjonction du spirituel et de la volonté humaine.

Bonnes fêtes de Noël !
Que l’Année 2010 soit propice à vos attentes !
Longue vie à notre peuple !
Vive la République Démocratique du Congo, une et indivisible !

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Président d’Union du Congolaise
Paris, le 21 décembre 2009

Pour écouter les Vœux, prière de cliquer sur le lien ci-contre : http://www.youtube.com/watch?v=K2YfzJk9JuI&feature=channel

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