vendredi 16 octobre 2009

Le plaidoyer d’Union du Congo pour une armée républicaine et performante

Union du Congo dans une réunion à Paris.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko, président d’Union du Congo et candidat à l’élection présidentielle de 2011, s’est entretenu avec le journaliste congolais Lilo Miango sur la future armée congolaise. Mouvement Ngambo Na Ngambo livre donc aux Internautes le point de vue de cet homme de conviction, dont la vision politique présage d’excellentes perspectives pour la République Démocratique du Congo.

Comment Union du Congo voit-elle la future armée congolaise ?

Contrairement à ceux qui, de 1965 à nos jours, ont sans arrêt préconisé que « soda azali monguna ya civil», à Union du Congo, nous sommes convaincus de l’utilité d’une armée de conscription, qui plus est à l’image de la diversité congolaise. Connaissant la nécessité de l’armée de métier pour des raisons liées à la fois à la gestion d’armements de plus en plus sophistiqués et à une grande compétence professionnelle, nous estimons qu’une bonne synthèse entre les deux – c'est-à-dire entre l'armée de conscription et l'armée de métier – accouchera d’une armée républicaine qui assurera avec patriotisme la défense nationale. Avec Union du Congo, « soda akokoma ndeko ya civil».

À vous entendre parler, on a l’impression que vous avez des reproches à faire aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ?

Après une séance de travail au Sénat belge :
Lonsi Koko et la Belge Patricia de Moulin (Bruxelles).


Je ne reproche rien à nos vaillants soldats. Au contraire, je dénonce la désorganisation de la chaîne de commandement de notre armée. Nous savons tous que le commandant suprême a sabordé l’armée congolaise pour satisfaire des accords ficelés secrètement avec ceux qui veulent à tout prix faire main basse sur la région du Kivu. C’est parce qu’il existe des contrats méconnus du peuple congolais – du moins de ses représentants – relatifs à la déstabilisation du Congo, que tout est entrepris pour ne pas reconstruire notre armée. Si l’armée congolaise n’arrive pas à remplir convenablement ses missions, c’est à cause du dysfonctionnement volontaire dans la chaîne de commandement. Trouvez-vous normal le fait que le Chef de l’État a confié l’opération militaire conjointement menée dans le Kivu par les armées rwandaise et congolaise, allusion à l’opération Umoja wetu, à un inspecteur général de la police et non au chef d’état-major de l’armée ?

Pensez-vous que le chef suprême doit être à la fois au four et au moulin ?

Pas forcément. Mais il doit surtout veiller à ce que l’armée nationale ne représente pas, aux yeux de quelques officiers, une pompe à finances. À cause de ce laxisme, les détournements de soldes, de fournitures et de matériels militaires, de rations alimentaires destinées aux troupes sont fréquents et constituent la cause du découragement et du comportement peu glorieux des éléments des FARDC dans l’Est du pays.

D’aucuns se rappellent les lamentations de nos soldats sur le manque d’approvisionnement en nourriture, durant les opération sur les différents fronts. Dans le meilleur des cas, nos militaires ne mangent pas convenablement. Dans le pire des cas, ils meurent de faim. Ainsi est-il très regrettable que nos soldats, en pleine guerre en vue de la défense nationale, manquent de produits de première nécessité comme la nourriture qui n’est nullement un luxe pour un combattant.

Les conséquences de l’impunité au sein de la hiérarchie de l’armée nationale sont très inquiétantes, s’agissant de la souveraineté politique et de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo. Le peuple congolais est en droit de se demander à qui l’affaiblissement des FARDC sert en premier.

Qui a intérêt, aujourd’hui, à ce que les éléments de l’armée nationale en pleine restructuration au Nord-Kivu depuis l’intégration des anciens miliciens du Congrès National pour l’Indépendance du Congo (CNDP), sans consultation des institutions idoines, soient affamés ? Quelle assurance une armée congolaise au moral très bas peut-elle donner aux anciens miliciens qui gagnaient leur vie en ayant recours aux armes ? Voilà les questions auxquelles Union du Congo compte répondre.

Et alors ? Quelles sont les réponses à ces questions ?

Guy Pululu (g.) et Lonsi Koko, membres de l'Union du Congo.

Ayons à l’esprit que tout pays qui ne veut pas se retrouver avec l’armée de son voisin doit obligatoirement disposer de sa propre armée – celle-ci devant être davantage formée et respectueuse des valeurs républicaines. Voilà pourquoi Union du Congo convoquera les états généraux des forces armées congolaises, l’objectif étant de mettre en place une cellule de gestion de la chose publique, de revaloriser les anciennes bases militaires afin de réintroduire les régions militaires dans le dispositif de la défense nationale et de les rendre autonomes par rapport aux actions régionales.

Union du Congo tient beaucoup à une armée citoyenne qui puisse refléter la diversité des populations congolaises.

Pour atteindre ce but, nous préconisons la réintégration dans notre armée non seulement des Forces Armées Zaïroises (FAZ), mais aussi des anciens gendarmes katangais – ainsi que la nouvelle génération qui en est l’émanation – basés en Angola. Outre le fait de rendre obligatoire le service militaire pour les jeunes Congolais de sexe masculin âgés de 18 à 30 ans, à l’exception de ceux qui ont une charge parentale, nous estimons qu’un effectif d’au moins 500 000 militaires compétents au sein d’une armée nationale pluridisciplinaire sera capable de défendre le territoire national en cas d’agression et de participer à la construction des infrastructures en temps de paix.

Lilo Miango, rédaction/Paris.

© Mouvement Ngambo na Ngambo

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