lundi 19 octobre 2009

Concert de sensibilisation à Paris


Michel N’Zau et son groupe les Bantunani dénoncent les violences sexuelles faites aux femmes dans le Kivu

A l’initiative de l’artiste musicien Michel N’Zau et à son groupe les Bantunani, en partenariat avec Union des Patriotes de la Diaspora Congolaise (UPDC) et Union du Congo (UDC), un concert était organisé le mercredi 14 octobre dernier à la Bellevilloise, dans le 20ème arrondissement de Paris pour dénoncer les violences sexuelles faites aux femmes dans la région du Kivu, en République démocratique du Congo.
Près d’une centaine de personnes ont participé au concert de sensibilisation à la Bellevilloise, dans le 20ème arrondissement de Paris, organisé par l’artiste musicien Michel N’Zau et son groupe les Bantunani, en partenariat avec Union des Patriotes de la Diaspora Congolaise (UPDC) et Union du Congo (UDC).
L’objectif était de dénoncer avec force et vigueur les violences sexuelles faites aux femmes dans la région du Kivu afin de sensibiliser les médias et l’opinion internationale sur les exactions menées par les différents groupes armés qui opèrent sur cette partie du territoire congolais.
« Il est vraiment dommage que les médias, sur le plan international, ne fasse pas toujours échos de ce qui se passe dans cette région, notamment les violences faites aux femmes comme le viol qui continue d’être perpétré dans l’ignorance. Il y a comme une sorte d’omerta sur cette affaire », a regretté Kcraescence Paulusi, secrétaire général d’Union du Congo.
Et d’ajouter : « Le viol est utilisé dans cette région comme une arme de guerre. Pour contrer cette arme, nous utilisons la musique qui est également une arme devant nous servir à faire entendre cette cause. Le temps n’est plus à la réflexion, mais à l’action pour combattre cette ignominie qui dure depuis 15 ans ».


Pour le leader du groupe les Bantunani, Michel N’Zau, son engagement ne se limite pas seulement à faire de la musique, c’est aussi un acte politique pour que ce qui se passe au Kivu ne tombe pas dans l’oubli, et n’a pas hésité de parler de génocide : « Il y a un génocide. On veut nous faire croire qu’il s’agit d’une guerre tribale, c’est faux. On tue des vies tous les jours, mais personne n’en parle. Il y a derrière tout cela des enjeux économiques très importants. Mon rôle d’artiste engagé est de dénoncer tous ces faits », a-t-il expliqué.
L’intervention de Mme Jeanne Kasongo, présidente de la fondation Shalupe, basée aux Etats-Unis, évoquant les cas des violences sexuelles et les horreurs dont sont victimes les femmes dans la région du Kivu, a ému le public.
Pour corroborer ses propos, une vidéo a été projetée, montrant des images qui relèvent de la barbarie ; diaporama au vu duquel Maman Jeanne, comme on l’appelle affectueusement, n’a pu retenir ses larmes. L’indignation et l’exaspération étaient à leur comble. « C’est à nous congolais de prendre conscience de ce qui se passe chez nous. Essayons de trouver des solutions que nous pouvons proposer aux décideurs, si je peux les appeler ainsi, pour aider le Congo. Si nous continuons à croiser les bras comme si rien ne se passait, il n’y aura pas de changement », a-t-elle déclaré d’une voix trouble.
Emboîtant le pas aux organisateurs, les artistes musiciens invités à agrémenter cet événement, notamment Batista, Leila, Mama’s Mule, Adek Dark, Ace Drony… ont vilipendé, dans le bref discours qu’ils prononcèrent chacun pour la circonstance, les actions menées par les ennemis intérieurs et extérieurs du Congo dont l’objectif avéré est la déstabilisation de ce pays.
Présente à cette soirée, la chanteuse Faya Tess n’a pu contenir son sentiment : « Je suis très touchée, les mots me manquent… Croyez- moi, ce qui se passe dans cette région m’interpelle au plus haut point, car je suis une femme et congolaise de surcroît. On a l’impression d’être impuissant et de n’avoir aucune solution à ce qui se passe au Kivu. C’est vraiment triste » s’est-elle indignée.

EBLOUISSANT DONA MOBETI

Malgré la grippe qui le terrassait, l’artiste musicien Dona Mobeti, a tenu à participer à cet événement qui ne pouvait laisser indifférent le commun des mortels, dit-il. Le patron du groupe Cavacha a égayé le public en interprétant « Chérie Kadetti », chanson phare de son nouvel album qui porte le même nom.
L’homme est une véritable machine à spectacle et a du talent. Ce virtuose de la de la danse, enchaînant tour à tour le déhanchement et les pas acrobatiques dont il détient seul le secret, a «gagné» à l’applaudimètre. Vêtu d’un magnifique ensemble smoking noir, le commandant de la base missile du village Molokaï n’a pas perdu de sa superbe. « Il est éblouissant ! », a lancé un jeune homme qui était parmi l’assistance.


Un concert exceptionnel pour une cause exceptionnelle, cet événement fera date. Les organisateurs ont réussi là un coup de maître. « Je pense que la réussite a été au rendez-vous. Je suis content de constater que les médias ont répondu nombreux à notre invitation pour relayer le message », s’est réjoui Kcraescence Paulusi.
L’activisme n’est jamais un défaut si la cause défendue est justifiée. Et si les Congolais de la diaspora multipliaient ce genre d’initiative ?

Robert Kongo, correspondant en France

© Le Potentiel

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