vendredi 19 décembre 2008

RDC: les indicateurs de la pauvreté "alarmants", selon le PNUD

KINSHASA - Les indicateurs de la pauvreté sont "alarmants" en République démocratique du Congo (RDC), où près de la moitié de la population risque de ne pas atteindre l'âge de 40 ans, a déclaré mercredi le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Kinshasa.

"Le pays se trouve marginalisé. Les indicateurs de son état de pauvreté sont alarmants", selon un rapport du PNUD sur le développement humain en RDC, soulignant les "paradoxes" de ce pays, qui "regorge" de ressources naturelles avec notamment 49% des réserves mondiales de cobalt.

"La pauvreté humaine est élevée et elle a tendance à s'accentuer. Plus de la moitié des Congolais sont privés d'accès à l'eau potable (57%) et aux soins de santé de base (54%), plus de trois enfants sur 10 sont mal nourris, et la probabilité pour un Congolais de décéder avant de fêter son 40e anniversaire s'élève à 47%", poursuit le PNUD.

Dans ce pays, déchiré par des conflits armés depuis plus de dix ans, 75% de la population vit sous le seuil de la pauvreté avec moins d'un dollar par jour.

Notant une amélioration "relative" de "l'alphabétisation des adultes et de l'accès au service de santé", le PNUD déplore que "tous les autres indicateurs aient évolué contrairement à la situation désirée".

"La RDC, selon l'agence de l'ONU, est en bas de la liste de tous les classements mondiaux récemment publiés (...), ce qui témoigne bien des effets néfastes sur les institutions publiques et les conditions de vie des populations de grandes turbulences politiques et économiques qui se sont étalées sur près d'un quart de siècle".

La RDC a ainsi "été classée 178e pays sur 178 pays sur l'échelle de l'indice de la facilité d'entreprendre (Banque mondiale)", poursuit le PNUD.

"L'absence de paix et de sécurité constituent des obstacles majeurs au développement durable en RDC. Il est donc d'une nécessité impérative de restaurer la paix et de rétablir la sécurité", soulignent les auteurs du rapport.

La RDC continue à chercher la voie qui l'engagerait vers "un processus de développement durable", ajoute le rapport qui présente les différents piliers décrivant les conditions et les stratégies à adopter pour restaurer la paix et rétablir l'autorité de l'Etat.

"Il ne peut y avoir de développement sans paix et vice-versa (...), la paix est en RDC une condition préalable à sa reconstruction et à son développement", a déclaré Yvon Bongoy Mpekesa, professeur à l'Université de Kinshasa, au cours de la présentation du rapport.

Il a également souligné que "la justice (fonctionnait) mal" en RDC, notamment en raison des mauvaises conditions de travail, de la corruption du personnel judiciaire et des interférences politiques.

(©AFP / 17 décembre 2008 14h41)

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