mardi 22 octobre 2013

France : lancement du Collectif des Elus Locaux Français Originaires du Congo-Kinshasa

Le samedi 19 octobre à l’Assemblée nationale française a été lancé un collectif qui rassemble tous les élus français d’origine congolaise, quelle que soit leur couleur politique. Un public nombreux était venu assister à cet événement.
Grégoire Mukendi, président du CEFOCK
Les élus locaux français originaires du Congo-Kinshasa (CEFOCK) ont lancé, le samedi 19 octobre en la salle Colbert au 1er étage du Palais-Bourbon (Assemblée nationale française) à Paris, un collectif  appelé à « réfléchir sur leur rôle d’élu local français » certes, mais également débattre des problèmes du Congo.
L’objectif est de « réfléchir sur notre rôle d’élu local dans la société française métissée », a déclaré son président, Grégoire Mukendi, adjoint au maire d’Aulnay-sous-Bois en charge des archives, documentation, mémoire de la ville et propreté de l’espace public. Et d’ajouter : «  Nous voulons également parler du Congo et de son développement. En notre qualité d’élus locaux français d’origine congolaise, nous entendons mettre notre savoir-faire et nos acquis au service de l’avancement du Congo. Mais il faut souligner que  notre intention n’est pas d’interférer dans la politique congolaise. »

COOPERATION DECENTRALISEE

Dans le cadre de la décentralisation des pouvoirs politiques en France et l’importance croissante des relations internationales, les collectivités locales françaises se sont lancées dans des actions de coopération au développement. Une cinquantaine de départements français est aujourd’hui engagée dans de telles actions ainsi que, à des degrés divers, la quasi totalité des régions françaises et environ 1500 à 2000 communes. Cette coopération entre collectivités locales s’inscrit dans un contexte d’évolution institutionnelle des pays occidentaux, d’Europe centrale et orientale, mais également du sud, notamment l’Afrique.
Pour le CEFOCK , la France devra accroître et intensifier sa coopération avec le Congo. Il soutient sans ambigüité « la coopération décentralisée et les actions de solidarité et de partenariat entre la France et le Congo. »
Dans cette optique, il entend « travailler en collaboration avec les associations de la diaspora congolaise œuvrant sur les actions de solidarité et de développement. » L’objectif affiché est de sensibiliser les Congolais de l’étranger aux enjeux du développement afin de les encourager à s’impliquer davantage dans le processus de l’essor du Congo (par le choix judicieux des actions à mener).

EXPOSES SUR LE CONGO
Membres du CEFOCK au Palais Bourbon, le 19 octobre 2013

Cette cérémonie a été également l’occasion pour le public, venu nombreux , de suivre deux excellents exposés sur le Congo réalisés par Jean-Paul Sapu, membre de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), et Anicet Mobe, chercheur en sciences sociales.
Pour Jean-Paul Sapu , qui a évoqué la situation des droits de l’homme en RDC, ce vaste territoire est « un cas d’école » en la matière. Selon lui, tous les experts sont unanimes pour reconnaître que le problème des droits de l’homme se pose avec acuité dans l’Est, mais également dans l’Ouest et ailleurs, en ce pays.
De graves exactions sont commises tous les jours : exécutions sommaires, pillages, viols des jeunes filles et femmes. « Les viols, malheureusement considérés comme une arme de guerre dans l’Est, sont monnaie courante et restent impunis », a - t-il déploré.
« En tant que femme, je suis très sensible aux atrocités que subissent nos mamans et nos sœurs au Kivu. Je le ressens en moi. Le cas du Congo doit interpeller la conscience internationale. Le CEFOCK sera le porte-voix de ces gens-là et donnera une réponse appropriée à cette situation, dans le cadre du droit à la paix, à la sécurité et au développement », a assuré Claire Tawab, adjointe au maire de Grigny en charge des conseils d’écoles et des situations de handicap.  
« Il est vrai, les Congolais paient très cher pour la paix, la sécurité et le développement de leur pays », s’est indigné Jean-Paul Sapu. « Ces guerres et conflits par procuration », a-t-il dit, ont une seule cause : « l’absence d’un leadership fort. »  « Près d’un demi-siècle après la traite négrière, la paix pour le peuple congolais reste une denrée rare », poursuit-il, et de conclure : « Le Congo est un cas qu’il faut considérer avec attention, car nous aurons des comptes à rendre aux générations futures. Que leur dirions-nous ? », s’est-il interrogé.
Anicet Mobe a établi un parallèle intéressant entre l’histoire coloniale belge au Congo et l’histoire entre la France et le Congo , à travers les actions menées par le résistant Charles de Gaulle , qui s’intéressait de très près à ce pays.
Il a relaté quelques unes des escapades du général au Congo dans les années 40, à la suite de la vaillance éprouvée des soldats congolais pendant la guerre, aux côtés des français, pour combattre le gouvernement de l’Etat français, installé à Vichy (10 juillet 1940-20 août 1944).
« Les Belges voyaient d’un mauvais œil ce rapprochement entre les Français et les Congolais. A cet effet, ils ne manquaient pas l’occasion de dénoncer l’intrusion française dans leur colonie », a-t-il expliqué.
Anicet Mobe a également dépeint l’histoire de la coopération militaire française au Congo depuis l’indépendance à nos jours. Il a évoqué les deux guerres du Shaba gagnées par Mobutu, grâce notamment à l’assistance des forces militaires françaises, contre le Front national de libération du Congo (FNLC), avec le soutien gouvernemental d’Angola, du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) et l’implication possible des troupes de Cuba.  
Pour clôturer son exposé, il a salué en ces élus « le produit de l’intelligence de l’histoire ». « Vous êtes sur la voie des personnalités prestigieuses, les anciens élus de France venus d’Afrique et des DOM-TOM », a-t-il déclaré , et a exhorté le CEFOCK à  « œuvrer au renforcement de  la coopération entre la France et le Congo ».
Les membres du CEFOCK sont les suivants : Grégoire Mukendi (Maire adjoint), Jean-Henri Kinda (Conseiller municipal), Félix Bokassia (Conseiller municipal), Dario Maleme (Conseiller municipal), Félicien Ndombele (Conseiller municipal), José Nzolani (Conseiller municipal), Colette Ilunga(Conseillère municipale), Bernadette Shungu (Maire adjointe), Claire Tawab (Maire adjointe), Jean-Claude Makengo (Maire adjoint) et David Onakaya-Menge (Conseiller municipal).
On espère que la contribution de tous ces élus sera d’une haute facture aux résolutions des problèmes qui se posent actuellement au Congo-Kinshasa, leur mère patrie.
                                                       
Robert Kongo, correspondant en France
© Le Potentiel

mardi 15 octobre 2013

Gaspard-Hubert Lonsi Koko : "Le présidium a pénalisé le travail au profit du clientélisme"

Les concertations nationales ont vécu. Mais bon nombre de prétendants à ces assises, et qui pourtant le méritaient amplement, n’ont pas été conviés. C’est le cas notamment des membres de la Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue (DCFD). Dans cette interview qu’il a accordée à notre correspondant en France, Robert Kongo, le délégué et porte-parole de cette structure, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, critique véhément la méthode de travail « peu orthodoxe » du présidium quant à la désignation des délégués ayant représenté la diaspora à ce forum. Autres sujets abordés : l’hypothèse de la formation d’un gouvernement d’union nationale et les pourparlers de Kampala.


La DCFD n’a pas été invitée aux concertations nationales. Comment expliquez-vous cette mise à l’écart ?

Le choix de la majorité de personnes ayant représenté la diaspora s’est fait, en dernier ressort, sur la base du mercantilisme et de la logique politicienne. Dans ce contexte, seules les propositions de la DCFD ont intéressé le présidium et non la participation de leurs auteurs. Notre liberté de conscience a fait peur.

A vous entendre, le choix du présidium pour les délégués de la diaspora ayant participé à ce forum n’a pas été judicieux ?

Le choix du présidium n’a pas été judicieux, car il a pénalisé le travail au profit du clientélisme. Il a récompensé la flatterie au détriment du mérite. C’est une façon peu orthodoxe de procéder et cela démontre le peu de sérieux de cette organisation. Mais nous avons su faire passer quelques propositions auxquelles nous tenions. Certaines personnes s’en sont approprié et les ont défendues pour justifier leur utilité aux concertations nationales.


Malgré le travail remarquable que vous avez abattu en vue de votre participation à ces assises, cette mise à l'écart en a surpris plus d’un, y compris parmi les observateurs très avisés de la vie politique congolaise. Etes-vous déçu ?

Nous ne sommes pas déçus, dès lors que certaines de nos propositions ont été reprises. En effet, quelques concertateurs, tels des messagers de la foi, des apôtres d’une cause juste, les ont portées dans les différentes commissions. Nos recommandations ont été suivies. Nous n’avons pas prêché dans le désert.

Cela suffit-il à satisfaire votre ambition ?

Il est difficile d’être satisfait après un pareil traitement. La DCFD constate simplement que ses propositions ont été prises en compte par les concertateurs. C’est le cas pour l’inaliénabilité de la nationalité congolaise d’origine, le respect des droits civils des Congolais de la diaspora en matière d’élections, les facilités sur les plans douanier et fiscal au profit de nos compatriotes de l’étranger en cas d’investissement dans le territoire national, la libération des prisonniers politiques et d’opinion, les accords en matière de formation – dans les pays d’accueil – au profit de nos compatriotes vivant à l’étranger en vue de leur enrôlement dans l’armée nationale congolaise, le désengagement des officiers originaires du Kivu et leur redéploiement dans d’autres régions, la création des juridictions d’exception en vue des poursuites contre les auteurs des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité.

Vos propositions ont-elles été bien défendues ?

Dans la mesure où nous avons travaillé sur des propositions que nous avons rassemblées dans notre cahier des charges, nous aurions été les meilleurs avocats. On ne défend pas avec une foi inébranlable, avec une détermination racinienne, le travail d’autrui. Le résultat est moins satisfaisant, car les motivations n’ont pas été les mêmes. Per diem et partage du pouvoir pour les uns, patriotisme et souhait d’un Etat de droit pour les autres.

L’objectif assigné aux concertations nationales par le président Joseph Kabila a-t-il été atteint, selon vous ?

L’objectif aurait été atteint si les sujets avaient été abordés en profondeur et sans tabou. Les problématiques évoquées auraient renforcé l’unité, la réconciliation et la cohésion nationales si les solutions s’apparentaient aux tentatives de déstabilisation de la région du Kivu. L’incohésion s’est amplifiée à l’issue des travaux des assises, a-t-on constaté, car les concertateurs ne se sont pas penchés sérieusement sur les causes originelles de la guerre. Ils ne se sont pas appesantis, dans l’optique d’une renégociation, sur les accords régionaux et internationaux dont quelques clauses menacent la souveraineté nationale. La sécurisation et la pacification du pays, ainsi que la situation socio-économique, n’ont fait que l’objet d’une énumération digne d’un catalogue de vœux pieux. Que faire maintenant ? Seul le Parlement, réuni en congrès, pourra consolider les conditions d’une véritable réconciliation nationale autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique collectif, pour la défense de la nation infiltrée, agressée et occupée. Ainsi revient-il au président de la République d’exhorter les parlementaires dans ce sens, de leur proposer l’adoption d’une résolution en faveur du positionnement de la brigade onusienne d’intervention aux côtés des FARDC, à partir de la frontière rwandaise, afin d’empêcher l’occupation illégale d’une portion de la région du Kivu et de surveiller les flux migratoires.

On évoque constamment l’hypothèse de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Qu’en pensez-vous ?

Je suis plutôt partisan de la dissolution du Parlement et de l’organisation dans la foulée des élections législatives et sénatoriales, locales et provinciales dont la transparence et la crédibilité permettront de dégager une vraie majorité en mesure de contrôler l’exécutif. La cohabitation doit être politique et non clientéliste. Cela renforcera le lien social et la cohésion nationale.

Selon le Coordonnateur du mécanisme de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, François Muamba, les pourparlers de paix de Kampala « ne sont pas prêts à aboutir à un accord ». Comment analysez-vous son propos ?

Dans mes différentes prises de position, j’ai dénoncé le macabre tango des Grands Lacs. Je ne peux qu’approuver les déclarations de François Muamba. Dès lors que la mission de la brigade onusienne d’intervention consiste à traquer et à neutraliser les forces négatives, conformément à la résolution 2089, on ne peut que s’interroger sur la nécessité de la poursuite des pourparlers de Kampala. Avoir accepté d’y retourner, après leur interruption, relevait de l’inconscience. En matière de diplomatie, notre pays a besoin d’un Talleyrand pour sauvegarder l’intégrité du territoire. Voilà le paramètre que nos négociateurs auraient dû avoir en tête.

Le réveil des Congolais à ces discussions n’est-il pas quelque peu tardif ?

Mieux vaut tard que jamais. Il va falloir œuvrer avec efficacité, au-delà de nos divergences, en activant nos réseaux en vue d’un lobbying sans faille pour que la brigade onusienne d’intervention puisse jouer son rôle, afin que les signataires de l’accord-cadre de Kampala respectent leurs engagements, pour que le mécanisme de suivi sanctionne enfin ceux qui sont en train de les violer.

Beaucoup d’observateurs critiquent les tergiversations du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation dans l’Est de la RDC, qui semblent conforter la théorie d’un complot international. Qu’en pensez-vous ?

Lorsque le Conseil de sécurité des Nations Unies affirme que la crise provoquée par l’irruption de la rébellion du M23 n’a « pas de solution militaire », et sera surmontée seulement par voie « politique », on ne peut que s’interroger sur les motivations l’ayant poussé à approuver à l’unanimité, le 28 mars 2013, la création d’une nouvelle force de combat censée sécuriser le Kivu. Une telle attitude conforte l’hypothèse selon laquelle la RD Congo est victime d’un complot international. J’ose espérer que nous parviendrons à le déjouer. Nous devons nous battre pour l’intégrité de notre pays.

A votre avis, faut-il ou non continuer à discuter avec la rébellion du M23 ?

A travers moult tergiversations, les éléments du M23 ont démontré leur mauvaise foi. Notre patience a atteint la limite de la compréhension et de la tolérance. Pour avoir la paix, nous devons gagner la guerre. Ainsi le feu doit-il s’abattre impitoyablement, telle la foudre, sur les criminels qui ne pensent qu’à violer nos femmes et nos enfants, à piller nos richesses et à s’approprier une portion de notre terre. Débout congolais !

Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France.

Copyright Le Potentiel 

samedi 12 octobre 2013

Vers une autonomie administrative d'une portion u Nord-Kivu en RD Congo ?

La République Démocratique du Congo a qualifié le vendredi 11 octobre 2013 à New York, lors de la 5ème séance de la 4ème Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, « d’opportunité historique » le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. Elle a donc salué la « dynamique créée » par cette initiative susceptible de « mener à l’aboutissement d’une solution politique, juste et acceptable par tous ». À cette occasion, Jackson Bumba Vangu a affirmé que l’initiative marocaine[1] pourrait « mettre fin à la situation humanitaire extrêmement pénible des populations vivant dans les camps de Tindouf ». Sans vouloir s’immiscer dans les affaires internes dun pays, ni dailleurs mettre en cause le processus marocain, on ne peut que s’interroger sur les véritables motifs ayant poussé la République Démocratique du Congo à soutenir une telle initiative alors qu’elle est confrontée au même problème dans la région du Kivu.


Le fief du M23

Une portion du Nord-Kivu – notamment la partie frontalière du Rwanda englobant les villes de Rutshuru, Kiwanja, Rumangabo et Bunagana – est actuellement sous le contrôle des éléments du M23 soutenus par le régime rwandais. La déstabilisation de ce territoire a pour finalité de faire fuir les autochtones et les remplacer ensuite par des populations non congolaises. D’ailleurs, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, n’a-t-il pas récemment annoncé l’arrivée de 200 familles qu’on dit être des Congolais et qui ont illégalement traversé la frontière rwandaise pour se retrouver à Bunagana, dans la zone rebelle ? Doit-on faire un dessin pour expliquer à l’opinion qu’il s’agit purement et simplement de l’infiltration de quelques éléments de l’armée rwandaise dans le but de renforcer le M23 ? Du dépeuplement pour un repeuplement ultérieur ?
De toute évidence, ce n’est pas pour amuser la galerie que les Nations Unis se sont inquiétées mercredi 9 octobre 2013 d’informations faisant état d’un renforcement militaire de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). En effet, selon le chef militaire de la Monusco, le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz, la mission onusienne dispose de « beaucoup d’informations relatives au renforcement du M23 », même si, pour des raisons que personne n’ignore, elle fait semblant d’ignorer « l’origine de ce renforcement ».

Une probable autonomie ?

En tout cas, le représentant de la République Démocratique du Congo aux Nations Unies, Jackson Bumba Vangu, a affirmé que l’initiative du Royaume du Maroc « constitue une base de négociation pour aboutir à une solution politique et juste, d’autant plus qu’aux termes de la résolution 2099 le Conseil de sécurité s’est félicité des efforts réalisés par le Maroc »[2]. S’agit-il de créer un précédent pouvant permettre de répondre favorablement, le moment venu, aux revendications des populations rwandophones de la région du Kivu ? Cette déclaration préfigure-t-elle, en réalité, une annoncée anticipée de l’autonomie du territoire du Masisi ? Rappelons que, aux pourparlers de Kampala, le M23 revendique l’administration par ces éléments des territoires qu’il occupe. Comment peut-on ne pas appliquer chez soi ce qu’on approuve ailleurs ? Faut-il conclure que Kinshasa s’apprête à céder une portion de son territoire national ? Paul Kagamé est-il en passe de gagner son pari, à savoir la partition de la République Démocratique du Congo en vue de l’annexion d’une partie du Kivu au Rwanda ? That’s the questions !

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

[1] L’initiative marocaine d’autonomie pour la région du Sahara occidental a été créée le 11 avril 2007.
[2] Adoptée le 25 avril 2013, la résolution 2099 du Conseil de sécurité des Nations Unies avait prorogé d’un an le mandat de la Minurso sans élargissement de ses prérogatives au contrôle des droits de l’Homme.

mardi 8 octobre 2013

Communiqué de presse n° 20131005/009 relatif à la clôture des concertations nationales en RD Congo

Dans un communiqué de presse publié le 10 septembre 2013 à Paris, le Bureau de coordination de la Diaspora congolaise favorable au dialogue (DCFD) attendait des travaux des concertations nationales la reconnaissance des droits civils et politiques des Congolais vivant à l’étranger, l’objectif étant d’apaiser la tension entre le gouvernement et la diaspora. Ainsi a-t-il recommandé aux concertateurs de :
- reconnaître le droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger aux élections sénatoriales et législatives ;
- réviser la loi électorale en vue de la création des circonscriptions concernant l’élection des sénateurs et des députés des Congolais de l’étranger ;
- toiletter dans le meilleur délai les textes fondamentaux pour matérialiser le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine, conformément à l’alinéa 3 de l’article 10 et à l’article 72 de la Constitution du 18 février 2006, ainsi qu’à l’article 4 de la loi n° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise ;
- accorder des facilités – sur les plans fiscal, douanier et administratif – à la diaspora, s’agissant des investissements dans le territoire national ;

- encourager des accords en matière de formation, dans les pays d’accueil, au profit de nos compatriotes vivant à l’étranger qui le souhaitent, en vue de leur enrôlement dans l’armée nationale congolaise.

La DCFD constate que ses propositions ont été prises en compte, dans la mesure où les conclusions des concertateurs recommandent de :
- faire bénéficier aux Congolais ayant acquis d’autres nationalités des facilités administratives pour le retour et le séjour en République Démocratique du Congo dans l’attente de l’adoption et de l’application de l’irrévocabilité de la nationalité congolaise d’origine ;
- prendre des mesures nécessaires en faveur des droits civils et politiques des Congolais de la diaspora, notamment sur le plan électoral ;
- renforcer et de refonder la communication avec les Congolais de l’étranger par le truchement des ambassades et des services idoines ;
- garantir les facilités administratives aux Congolais de l’étranger sur les plans douanier et fiscal, en cas d’investissement dans le pays.

Au-delà des problématiques propres à la diaspora, la DCFD, dans le cahier des charges qu’il avait déposé auprès des services du président de l’Assemblée nationale, enregistré sous le n° 95, a fait d’autres recommandations relatives :
- à un État de droit, à la bonne gouvernance, à la paix et à l’intégrité du territoire national, à la justice sociale… ;
- au désengagement des officiers originaires du Kivu et à leur redéploiement dans d’autres régions du pays, les régions militaires du Kivu devant être placées sous le commandement des officiers non locaux ;
- à la création des juridictions d’exception en vue des poursuites contre les auteurs des crimes de guerre, des crimes contre l’Humanité, des violations de droits fondamentaux de la personne humaine et haute trahison ;
- à la mise en place d’une armée et d’une police républicaines et performantes, ainsi qu’à la maîtrise de l’insécurité et la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national…

Néanmoins, le Bureau de coordination de la DCFD constate que d’autres sujets qui préoccupent les Congolaises et les Congolais n’ont pas été abordés en profondeur. En effet, les concertateurs ne se sont pas penchés sérieusement sur les causes originelles de la guerre en cours dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Ils ne se sont pas non plus appesantis, dans l’optique d’une renégociation, sur les accords régionaux et internationaux dont quelques clauses menacent la souveraineté nationale. Il en est de même pour la sécurisation et la pacification du pays, ainsi que sur la situation socio-économique, lesquelles n’ont fait que l’objet d’une énumération faisant penser à un catalogue de vœux pieux.

En conséquence, le Bureau de coordination de la DCFD attend du Parlement de faire des recommandations en vue de la matérialisation des revendications des Congolais de la diaspora – l’objectif étant de mettre définitivement un terme à l’injustice qui les a toujours exclus de la gestion de la chose publique et qui a sans cesse constitué un frein dans leur souhait de s’investir socialement et économiquement au pays de leurs ancêtres.

D’autre part, le Bureau de coordination de la DCFD demande au Parlement de recommander sans aucune ambiguïté  :
- la mise en place des conditions d’une véritable réconciliation nationale autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique collectif, pour la défense de la nation infiltrée, agressée et occupée ;
- le positionnement de la brigade onusienne d’intervention aux côtés des FARDC, à partir de la frontière rwandaise, afin d’empêcher l’occupation illégale d’une portion de la région du Kivu et de mieux surveiller les flux migratoires.

Fait à Paris, le 5 octobre 2013

Pour le Bureau de coordination de la Diaspora congolaise favorable au dialogue (DCFD)

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Délégué et Porte-parole

dimanche 6 octobre 2013

Un complot international contre la RD Congo ?

Selon le Conseil de sécurité des Nations Unies, la crise provoquée par l’irruption de la rébellion du M23 dans l’Est de la République Démocratique du Congo, n’a « pas de solution militaire », et ne sera surmontée que par voie « politique ». Ainsi est-on en droit de s’interroger sur les motivations ayant poussé le Conseil de sécurité des Nations Unies à approuver à l’unanimité, le 28 mars 2013, la création d’une nouvelle force de combat censée sécuriser la région du Kivu[1].
 On ne peut que se poser sérieusement des questions sur les déclarations du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, relatives à « une approche nouvelle et globale en vue de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’Est de la République Démocratique du Congo ».

Les différents points de vue

« Il y a indéniablement une dynamique de paix en République Démocratique du Congo, et dans la région, nous n’avons pas le droit de rater cette opportunité », a affirmé Alexis Lamek, le représentant permanent adjoint de la France aux Nations Unies, lors de la visite d’une délégation des quinze pays du Conseil dans la région des Grands Lacs. Pourtant, un désaccord persiste entre les différentes parties par rapport à la publication par les autorités congolaises d’une liste contenant plus d’une soixantaine de noms de dirigeants du M23 qui ne pourraient être ni amnistiés ni intégrés dans l’armée nationale dans le cadre d’un accord de paix.
En référence aux pourparlers de Kampala, Alexis Lamek a mis l’accent sur « une dynamique de paix en République Démocratique du Congo et dans la région » des Grands Lacs, tout en insistant sur l’obligation de ne pas « rater cette opportunité ». Des propos contradictoires à ceux ayant été tenus par François Muamba Tshisimbi, le coordonnateur du mécanisme de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, qui a estimé que « les quatorze jours impartis pour les discussions [de Kampala] ont été consacrés à du théâtre, à du cosmétique» d’autant plus qu’elles « ne sont pas prêtes à aboutir à un accord ». Ainsi François Muamba a-t-il affirmé que Cryspus Kiyonga, le ministre ougandais de la Défense, qui plus est le facilitateur désigné par le président Yoweri Kaguta Museveni, a tenté d’« imposer un document qui viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo».

Un stratagème mortifère

D’aucuns ne peuvent qu’être surpris par l’ambiguïté du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la dramatique situation en cours dans la région du Kivu. Rappelons que les États-Unis ont annoncé, le 3 octobre 2013, qu’ils avaient pris des sanctions contre le Rwanda pour des cas de recrutement d’enfants soldats liés à la rébellion du M23 soutenue par Kigali en République Démocratique du Congo. La plus haute responsable du département d’État pour l’Afrique, Mme Linda Thomas-Greenfield, n’ayant ni précisé de quand datait la loi sanctionnant le Rwanda, ni quelles étaient les sanctions prises contre Kigali, les lobbyistes du président Paul Kagamé s’activent pour qu’une solution politique soit trouvée dans la région des Grands Lacs. Cela permettra de lever les sanctions contre les pays des milles collines et permettre, en douceur, l’infiltration des institutions congolaises par les poulains rwandais qui constituent l’effectif du M23.
Curieusement, les chefs d’État des pays des Grands Lacs ont exigé la reprise des pourparlers de Kampala, suspendus pendant plusieurs mois[2], au moment où Kinshasa a mis en place les concertations nationales en vue de conforter la cohésion sociale et nationale, et de mieux faire face aux différentes tentatives de déstabilisation de la région du Kivu. Curieusement, on essaie de privilégier la voie politique alors que la brigande onusienne d’intervention est déjà déployée sur le sol congolais[3].

Le pot aux roses

Les spécialistes de la région des Grands Lacs africains savent que les pourparlers de Kampala préfigurent, à n’en pas douter, le devenir de la République Démocratique du Congo. Aussi l’attitude di Conseil de sécurité des Nations Unies conforte-t-elle de plus en plus l’hypothèse d’un complot international contre ce pays qualifié de scandale géologique. La situation sur le terrain lui étant enfin favorable – grâce, entre autres, au déploiement de la brigade d’intervention en appui à la Monusco[4] –, Kinshasa aurait dû cesser toute participation aux pourparlers de Kampala. Ce qui est en train de se dérouler dans la capitale ougandaise, entre les représentants du gouvernement congolais et ceux du mouvement dénommé M23, ne fait que révéler le pot aux roses. En dépit de cette démarche sournoise à finalité balkanisatrice, la République Démocratique du Congo a maintenant la possibilité d’accompagner les menteurs jusqu’à la porte. Encore faut-il que Kinshasa puisse habilement manœuvrer. N’est pas Talleyrand qui le veut !

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

[1] Lire Une brigade d’intervention pour la RD Congo.
[2] Ils ont donné quatorze jours aux deux parties pour conclure les négociations qui ont débuté le 9 décembre 2012.
[3] La brigade d'intervention de la Monusco est dotée d’un mandat d’imposition de la paix. Elle est donc chargée de démanteler les éléments négatifs dans l’est de la République Démocratique du Congo, notamment le M23, mais également tout autre groupe rebelle participant à la déstabilisation de la région du Kivu.
[4] Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République Démocratique du Congo.

mardi 24 septembre 2013

CONCERTATIONS NATIONALES : LA DIASPORA MEPRISEE

Des participants aux concertations nationales à Kinshasa
La participation des délégués de la diaspora congolaise aux concertations nationales suscite des interrogations. L’opinion que les Congolais de l’étranger se font de cette organisation est négative : les individualités ayant travaillé sur ce projet ont été délibérément ignorées au profit des gens entretenant des relations supposées ou réelles avec quelques hiérarques du régime et des partis de l’opposition.        
Concertations nationales ? Dialogue national ? Peu importe les mots au contenu incertain. Seule certitude : la démarche des organisateurs de ces assises est contraire à l’objectif défini par son initiateur, le président Joseph Kabila, dans son discours sur l’état de la nation, prononcé le 6 décembre 2012, devant les deux chambres réunies en congrès.
A preuve, toutes les composantes de la diaspora congolaise dans le monde n’ont pas été conviées à ce « mess » censé apaiser les divergences et de favoriser l’émergence d’une cohésion nationale. La diaspora congolaise a été sans réserve et sans condition ignorée.
Sur quels critères ont-ils fait le choix des délégués  qui représentent la diaspora à ce forum ? Quelle a été leur contribution aux travaux préparatoires de ces assises ? Quelles ont été leurs propositions ? Sous quels numéros ont été enregistrés leurs besoins, leurs exigences ?
Pourtant, plusieurs structures des Congolais de l’étranger dans le monde, notamment en Europe, ont sérieusement travaillé sur ce projet.  Elles ont même fait parvenir aux services du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, leur cahier des charges aux propositions bien ficelées et finalisées. Pourquoi n’ont-elles pas été invitées ?
Dieu sait que bon nombre de membres de ces structures ont été critiqués, insultés, vilipendés, menacés, pour avoir soutenu - dès le début et sans réserve- le projet du président Joseph Kabila par ceux-là mêmes qui ont été désignés par les organisateurs comme délégués de la diaspora, et qui ont longtemps boudé la tenue de ces assises. Si le ridicule pouvait tuer !

ENFANTS PAUVRES DE LA NATION

Le choix des organisateurs va encore plus attiser les tensions qui existent entre le gouvernement et les Congolais de l’étranger considérés, plus grossièrement, comme citoyens de seconde zone, voire traitres à la patrie, malgré de liens conservés avec le pays.
Nul ne nierait en effet que ces enfants pauvres de la nation participent très activement aux débats sur la situation politique, économique, sociale, et sécuritaire du pays. Et sans leur activisme, la RDC serait aujourd’hui morcelée. Loin des yeux, ils se situent plus près du cœur de la nation.
Nombre d’Etats, émergents et développés, mettent en œuvre des politiques de lien avec leurs ressortissants à l’étranger. C’est précisément l’exemple que devrait suivre le gouvernement congolais. La diaspora est une mine d’or pour la RDC.

DECEPTION

Certes, l’objectif  essentiel assigné aux concertations nationales par le président Joseph Kabila est de gagner le combat de l’unité et de la cohésion nationale face aux périls qui mettent en danger  l’existence  même de la RDC. Mais le choix des organisateurs pour les délégués des différentes composantes devrait se fonder sur le mérite et la compétence.
Une déception pour les Congolais de la diaspora qui ont longtemps cru - à juste titre d’ailleurs- que ces notions étaient  indispensables à la participation des représentants  à ces assises. Cette gifle, reçue en pleine figure, est d’une violence inouïe.
Les délégués qui représentent la diaspora à ces assises ont-ils mérité leur place ? Ont-ils les capacités reconnues pour débattre des sujets brûlants de la situation actuelle  en RDC ? Ou ont-ils des accointances avec quelques personnalités – de la majorité et de l’opposition-  bien placées dans l’organisation de ces assises, comme cela se dit dans le landernau politique congolais ? 

ABERRATION

On a la nette impression que le copinage, le clientélisme et la logique politicienne auraient pris ici le dessus  sur des considérations objectives. Une aberration, car celui qui s’adonne à ces pratiques est un ennemi de la démocratie ou, au mieux, un idiot utile de l’injustice sociale.
L’élite congolaise de la diaspora, la vraie, celle qui a cru jouer un rôle important à ce forum pour l’honneur, la gloire et l’avenir de la RDC,  celle qui a milité pour la tenue de ces assises, et y a travaillé depuis l’annonce par le chef de l’Etat d’organiser ces rencontres, n’a pas été conviée. Les invitations  auraient été adressées aux familles, amis, connaissances et membres du parti.   
De plus, sur le plan national, on a noté le retour sur le devant de la scène politique des poilus du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), fossoyeurs du déclin du Congo, les thuriféraires de l’Alliance de forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) et les caciques du gouvernement de transition (formule 1+4). Pour une nouvelle vision politique de la RDC, on veut faire du neuf avec du vieux. Ahurissant ! En tout cas, si c’est le prix à payer pour sceller l’unité et la cohésion nationale, on a tout faux. Ne dit-on pas que la grandeur d’un pays se mesure à l’aune de ses dirigeants ?

ACTIVISME
Les membres de la DCFD
 Si la Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue (DCFD) n’existait pas, il faudrait l’inventer. Sa proposition pour la reconnaissance du droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger reste indispensable. Et son activisme, incomparable, comme le montre le travail remarquable abattu depuis décembre 2012 sur cette question. Elle souhaite ardemment que les concertateurs planchent sur cette thématique.
Le cahier des charges de la DCFD enregistré sous le n° 95, et ayant été retenu par les services compétents, contient des propositions intéressantes sur la situation socio-économique et politico-sécuritaire du pays, voire elle recommande des solutions possibles pour sortir le pays de ses difficultés et en faire un grand Etat.
En misant sur le copinage et le clientélisme plutôt que sur le mérite et la compétence ; en pariant sur la logique politicienne quitte à se couper d’une bonne partie de l’élite congolaise, les organisateurs des concertations nationales ont loupé le coche.
                                                         
Robert Kongo, correspondant en France

vendredi 13 septembre 2013

Concertations nationales : La DCFD s'insurge contre "la logique politicienne qui prévaut dans ces assises"

Dans un communiqué publié mardi 10 septembre à Paris (France), le Bureau de coordination  de la Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue (DCFD) s’insurge contre « la logique politicienne qui prévaut dans ces assises »  
Les membres du Bureau de la DCFD
Le samedi 7 septembre au Palais du Peuple à Kinshasa, le président Joseph Kabila a ouvert les travaux des concertations nationales. Toutes les composantes et forces vives de la nation sont invitées à réfléchir sur les solutions appropriées à la crise multiforme qui secoue la RDC. L’objectif essentiel est d’apaiser les divergences et de favoriser l’émergence d’une cohésion nationale. 

Bien qu’ayant accompli un travail de préparation remarquable en amont, la Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue (DCFD) n’y est pas conviée.

Dans un communiqué du 10 septembre, le Bureau de coordination de cette structure regrette que les organisateurs des concertations nationales n’aient pas tenu compte de toutes les composantes de la diaspora congolaise dans le monde. Une démarche contraire à l’objectif défini par son initiateur, le président Joseph Kabila, dans son discours sur l’état de la nation, prononcé le 6 décembre 2012, devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès.

Ainsi, le Bureau de coordination de la DCFD déplore cet état de fait et s’insurge contre « la logique politicienne qui prévaut dans ces assises », indique le communiqué.    
Il souhaite tout de même que leurs propositions, contenues dans le cahier des charges enregistré sous le n°95, et ayant été retenu par les services  du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku , soient reprises par les concertateurs. Une contribution qu’ils ont apportée, « à titre patriotique », à ces travaux. Ils y décrivent la situation socio-économique et politico-sécuritaire du pays. De surcroit, ils préconisent des pistes de solutions d’avant-garde pour sortir la RDC de ses difficultés et en faire un grand Etat.

FIN HEUREUSE

Malgré cette mise à l’écart, le déroulement des travaux des concertations nationales ne laisse pas indifférent le Bureau de coordination de la DCFD. Il recommande d’ailleurs aux concertateurs d’œuvrer pour une fin heureuse.

« Nous soutenons l’esprit d’un véritable échange fraternel sur la base de la vérité et d’un esprit citoyen  (…) Nous souhaitons de tout cœur que les concertations nationales aboutissent à la mise en place des institutions étatiques fiables, à la sécurisation et à la pacification du territoire, ainsi qu’à une véritable cohésion sociale et nationale dans notre pays. Nous espérons surtout que  les conclusions des pourparlers de Kampala, entre le gouvernement et les rebelles du M23,n’hypothéqueront pas les conclusions des assises de Kinshasa. »  

ATTENTE DE LA DIASPORA

Pour apaiser la tension qui existe entre le gouvernement et la diaspora, le Bureau de coordination de la DCFD propose aux concertateurs  de travailler notamment sur la reconnaissance des droits civils et politiques  des Congolais de l’étranger.

Pour ce faire , il demande  que l’on puisse   « reconnaître le  droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger aux élections législatives et sénatoriales ;  réviser la loi électorale en vue de la création des circonscriptions concernant  l’élection des députés et sénateurs des Congolais de l’étranger ; toiletter dans le meilleur délai possible des textes fondamentaux pour matérialiser le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine, conformément à l’alinéa 3 de l’article 10 de la Constitution du 18 février 2006 et à l’article 4 de la loi n° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise ; accorder des facilités –sur les plans fiscal, douanier et administratif- à la diaspora, s’agissant des investissements dans le territoire national ;  conclure des accords en matière de formation, dans les pays d’accueil, au profit des Congolais vivant à l’étranger qui le souhaitent, en vue de leur enrôlement dans l’armée nationale congolaise. »

OBJECTIF 2016

Dans son communiqué, le Bureau de coordination de la DCFD termine par  la  dissolution de cette structure qui prendra effet à la clôture, par le président de la République, des travaux des concertations nationales. 

Néanmoins, les membres de la DCFD, dont l’implication au processus en cours en RDC est saluée par bon nombre de Congolais, ne baissent pas les bras et entendent continuer , sous une autre forme, le travail entamé depuis décembre 2012.

« Nous poursuivrons notre travail  dans une configuration beaucoup plus large et représentative  de la diversité congolaise. Notre dévouement et notre dévotion pour la cause du pays  n’étant plus à démontrer, nous comptons nous impliquer davantage au profit d’un Congo-Kinshasa économiquement prospère, sécuritairement pacifié et politiquement démocratique. La nouvelle plate-forme aura pour objectif les prochains enjeux électoraux en vue de l’alternance politique », peut-on lire dans le communiqué.
Aujourd’hui, les Congolais- de l’étranger et de l’intérieur – attendent avec impatience les résultats  des concertations nationales. Dans l’espoir que celles-ci n’accoucheront pas d’une souris.
                                                       
 Robert Kongo, correspondant en France

mardi 10 septembre 2013

Communiqué de presse n° 20130910/008 relatif au lancement des assises des concertations nationales en RD Congo

Les assises des concertations nationales censées sortir la République Démocratique du Congo d’une triple crise politique, sociale et sécuritaire ont été lancées officiellement le 7 septembre 2013 à Kinshasa.
Nous, membres de la Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue (DCFD), regrettons malheureusement la confusion faite par les organisateurs par rapport à la diaspora, qui plus est plurielle dans sa composition, et au peu d’importance qu’ils lui accordent quant aux objectifs poursuivis par ces assises : c’est-à-dire la recherche de la cohésion sociale et nationale. Nous déplorons aussi le plébiscite de la logique politicienne qui prévaut dans ces assises.
Malgré notre absence de ses assises, nous insistons par patriotisme pour que les propositions contenues dans notre cahier des charges enregistré sous le n° 95 et ayant été retenu par les services du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, soient reprises par les concertateurs. De plus, nos propositions décrivent la situation socio-économique et politico-sécuritaire du pays, tout en préconisant des pistes de solutions d’avant-garde.
Dans cette intention, nous attendons aussi des travaux de ces concertations la reconnaissance des droits civils et politiques de nos compatriotes vivant à l’étranger, l’objectif étant d’apaiser la tension entre le gouvernement et la diaspora. En effet, nous recommandons aux concertateurs de :
- reconnaître le droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger aux élections sénatoriales et législatives ;
- réviser la loi électorale en vue de la création des circonscriptions concernant l’élection des sénateurs et des députés des Congolais de l’étranger ;
- toiletter dans le meilleur délai les textes fondamentaux pour matérialiser le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine, conformément à l’alinéa 3 de l’article 10 de la Constitution du 18 février 2006 et à l’article 4 de la loi n° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise ;
- accorder des facilités – sur les plans fiscal, douanier et administratif – à la diaspora, s’agissant des investissements dans le territoire national ;
- encourager des accords en matière de formation, dans les pays d’accueil, au profit de nos compatriotes vivant à l’étranger qui le souhaitent, en vue de leur enrôlement dans l’armée nationale congolaise.
Par ailleurs, nous soutenons l’esprit d’un véritable échange fraternel sur la base de la vérité et d’un esprit citoyen.
En tout cas, nous ne regrettons nullement d’avoir contribué en amont à la tenue des concertations nationales. Ainsi souhaitons-nous de tout cœur que les assises afférentes aboutissent à des résolutions objectives, fortes et fiables en vue de la sécurisation et de la pacification du territoire, ainsi que d’une véritable cohésion sociale et nationale dans notre pays. Nous espérons surtout que les conclusions des pourparlers de Kampala, entre le gouvernement et les rebelles du M23, n’hypothèquent pas les conclusions des assises de Kinshasa.
La DCFD poursuivra désormais son combat dans une configuration beaucoup plus large et représentative de la diversité congolaise. Notre dévouement et notre dévotion pour la cause nationale n’étant plus à démontrer, nous nous impliquerons davantage au profit d’un Congo-Kinshasa économiquement prospère, sécuritairement pacifié et politiquement démocratique. La nouvelle plateforme aura pour objectif les prochains enjeux électoraux en vue de l’alternance politique.
Fait à Paris, le 10 septembre 2013
Pour le Bureau de coordination de la Diaspora congolaise favorable au dialogue (DCFD),
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Délégué et porte-parole

mardi 3 septembre 2013

FESTIVAL DE LAMBALLE- MICHELINO MAVATIKU VISI : "C' ETAIT GENIAL, FABULEUX ET MAGIQUE"

Le 8 août dernier, l’artiste musicien congolais, Michelino Mavatiku Visi a participé au festival de Lamballe en France. Dans une interview qu’il a accordée à notre correspondant en France, Robert Kongo, le guitariste congolais évoque ce concert qui a réjoui le public lamballais venu nombreux.      

Vous venez de participer au festival de Lamballe où vous avez donné un très bon concert. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
C’est pour moi un plaisir immense d’avoir  participé , pour la deuxième fois, au festival de Lamballe. J’ai retrouvé un public qui m’aime et que j’aime aussi. Des milliers de personnes ont assisté à ce spectacle. Pourtant, aucune annonce publicitaire n’a été faite au sujet de ce concert. Selon différents témoignages, le public a beaucoup apprécié la rumba congolaise. Comme en 2006, il y avait de la joie. C’était génial, fabuleux et magique. Merci aux Lamballais.

Qui en est l’organisateur ?
Le festival est organisé par la Mairie de Lamballe. Trois personnes y travaillent : Laurence Rio, directrice de la vie de la cité,  Joël Leherissey, adjoint au Maire en charge de la culture , jeunesse, tourisme et patrimoine, et Olivier Augarde, chargé de la programmation des Régalades.

Pour ce concert , vous avez fait appel aux musiciens professionnels…
Oui, parce que je suis guidé par un souci d’efficacité. Depuis longtemps, je n’ai plus d’orchestre. Je travaille maintenant avec des individualités qui connaissent le métier : des professionnels. Travailler avec de vrais professionnels me permet de donner le meilleur de moi-même, non seulement en tant que guitariste, mais aussi comme chanteur. Les professionnels sont comme des artistes-artisans car ils maitrisent très bien leur mode d’expression (instrument ou voix). C’est vraiment du bonheur de travailler avec eux . A preuve, ils jouent à merveille mon large répertoire qui propose un subtil équilibre entre les deux styles musicaux de la rumba congolaise : « le  fiesta » et « le Odemba ». Je possède les clefs de ces deux grandes écoles de la musique congolaise moderne. De l’orchestre Festival des Maquisards à l’orchestre Makfé en passant par l’Afrisa et le TP Ok Jazz, j’ai eu l’énorme chance de me frotter aux deux grands courants de notre musique. Je le dis sans prétention [lire la suite].

Propos recueillis par Robert Kongo

CINQ QUESTIONS A RAY LEMA

1. Lors d’une émission sur une antenne de radio africaine à Paris, vous débattiez sur la situation politique en Afrique. Etes-vous un artiste engagé ?
Je suis un artiste très engagé pour la reconnaissance de la culture africaine. Notre culture a été prise en otage depuis des lustres. J’essaie de militer pour que nous devenions des personnes libres dans la tête. Pour ce faire, il faut que nous réhabilitions  notre culture car elle est un atout de développement et un facteur d’identité et de cohésion sociale. Il est donc temps que l’Afrique  se reconstruise, au sens large du terme, pour donner une meilleure image d’elle-même. L’avenir de nos enfants, petits enfants… en dépend.

2. La gouvernance des pays africains depuis les indépendances est tant décriée. Une autre Afrique est-elle possible, selon vous ?
Absolument. Rien dans la vie n’est statique car il n y a pas une nuit éternelle ni un jour éternel. Je pense sincèrement que l’Afrique s’éveillera. Je parle beaucoup avec des jeunes africains. Ils sont dans les entreprises et ils sont créatifs. Ils pensent tous que l’Occident s’essouffle. Par contre , en Afrique, nous avons des potentialités pour assurer notre développement. Il nous faut sortir de cette passivité et ne pas  nous contenter de regarder l’Occident comme un modèle. Je crois en l’Afrique qui reste un continent d’avenir ; un continent au potentiel considérable. Nous avons des génies en Afrique.  Je dis que demain, c’est l’Afrique [lire la suite].

Propos recueillis par Robert Kongo