samedi 12 mars 2011

Déclaration faite lors de la Grande Marche contre les violations des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo

Chers compatriotes,
Mesdames et Messieurs,

La situation socio-économique et politique de notre pays est aujourd’hui très préoccupante. Elle se caractérise notamment par la cherté de la vie, l’insécurité non seulement à l’Est du pays, mais aussi dans la capitale. À cette insécurité s’ajoutent les voyous en col en blanc qui nous dirigent, lesquels se distinguent par la corruption, le clientélisme, la cupidité, l’avidité, le pillage systématique des biens publics, etc.

Les violations des droits fondamentaux ternissent tristement l’image de notre pays. En effet, champion en la matière et considérée comme la capitale mondiale du viol, la République Démocratique du Congo est citée dans tous les rapports concernant les violations des droits fondamentaux de la personne humaine. Pas plus tard qu’hier, 7 femmes ont été sauvagement violées par des combattants rwandais des FDLR-FOCA dans la forêt de Bushalingwa, en groupement Ikobo, dans le territoire de Walikale. À ce jour, dans la plupart des cas, ces femmes violées sont abandonnées à elles-mêmes, donc livrées à leur propre sort. Ainsi sommes-nous en droit de nous demander si l’État existe réellement sur l’ensemble du territoire national, si le gouvernement congolais a vraiment la volonté de combattre l’insécurité qui déstabilise sans cesse notre pays.

Dans notre pays, les assassinats des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme, les massacres des étudiants et des populations du Bas-Congo, dont les membres de Bundu dia Kongo, sont couverts sous le sceau de l’impunité. Le président Joseph Kabila n’a-t-il pas promulgué une loi d’amnistie en faveur des criminels comme Bosco Ntaganda, Laurent Nkunda et les autres membres du CNDP ? En tout cas, Franck Ngyke et son épouse, Serge Maheshe, Didas Namujimbo et tant d autres inconnus, tous journalistes, ont été lâchement assassinés pour avoir essayé d’éveiller la conscience du peuple congolais. Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, activistes des droits de l’Homme, ont été exécutés pour avoir défendu la dignité des opprimés. Armand Tungulu, sauvagement assassiné, a eu le malheur de manifester publiquement la colère de ses compatriotes muselés. Tous ces crimes ont été commis par des sbires du régime congolais en violation de l’article 15 de la Constitution.

Force est de constater que le Sud Kivu est devenu une zone de non-droit livrée aux pilleurs de nos ressources, occupée par des milices et des armées étrangères. Les femmes, sans distinction d’âge, y sont systématiquement violées, parfois avec le concours des éléments de notre propre armée. Dans cette partie du territoire national, les enfants continuent à être enrôlés de force dans l’armée et dans les différentes milices pour servir de chair à canon.

Il nous semble que Joseph Kabila a été élu en 2006 avant tout pour rétablir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire. Peut-on conclure qu’il a été, presque six ans après son élection, le garant de la souveraineté nationale et de la défense de l’intégrité territoriale ? De toute évidence, le chef des armées s’est plutôt transformé en torpilleur des Forces Armées de la République Démocratique du Congo en confiant la haute hiérarchie de cette institution à des criminels du RCD et du CNDP, lesquels sont responsables d’au moins 8 millions de morts dans le territoire national. Ces derniers, qui jouissent de l’impunité malgré les crimes commis, ne cessent de bénéficier de la protection de Joseph Kabila.

S’agissant de la réalisation des cinq chantiers présidentiels, leur miroitement contraste avec la situation socio-économique chaotique que connaît quotidiennement la grande majorité des Congolaises et des Congolais qui n’a que difficilement accès aux produits de première nécessité. Ainsi s’enfoncent-elle davantage dans la misère. En proie à l’irresponsabilité gouvernementale, cette majorité silencieuse n’est plus en mesure de subvenir aux besoins familiaux. Victimes de l’insuffisance alimentaire, du non-paiement des salaires pour ceux qui occupent un emploi, du chômage chronique, nos compatriotes connaissent un calvaire qui les empêche d’avoir naturellement accès aux soins médicaux, à l’eau potable et à l’électricité. Ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un membre dans la diaspora sont livrés à eux-mêmes et errent dans la rue avec tout ce que cela comporte comme risques et conséquences. Pourtant, cette situation ne semble guère émouvoir outre mesure le gouvernement. Au contraire, celui-ci multiplie les manœuvres, soutenu qu’il l’est par des parlementaires godillots, pour se maintenir in fine au pouvoir.

Nos centres urbains, en particulier Kinshasa la capitale, autrefois réputés pour leur sécurité, sont désertés par les forces censées rétablir l’ordre, contraignant ainsi les populations à l’anxiété. La corruption, qui se manifeste sous diverses formes, gangrène non seulement tous les secteurs de l’État mais elle hypothèque surtout le développement socio-économique de notre pays. Quant au chômage des jeunes (diplômés ou non) dans les milieux urbains, il ne cesse de s’amplifier au point de menacer notre futur. En effet, véritable cauchemar, cet état de fait conduit au désespoir et condamne toute possibilité de relève.

Voilà les raisons pour lesquelles nous disons aujourd’hui avec force et vigueur, en cette place de la République, aux pays des droits de l’Homme et du Citoyen qu’est la France :
- NON AUX ARRESTATIONS ARBITRAIRES ET AUX INTIMIDATIONS ;
- NON AUX MASSACRES DES POPULATIONS CONGOLAISES ;
- NON AUX VIOLENCES FAITES À LA FEMME CONGOLAISE ET AUX ENFANTS ;
- NON À LA BALKANISATION DE LA RD CONGO ;
- NON AU TRIPATOUILLAGE CONSTITUTIONNEL.

Au-delà du fait de dire NON aux violations des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo, Nous, Congolais de la diaspora de France, rappelons que c’est grâce au sang versé par nos aînés que notre pays a accédé à la reconnaissance internationale le 30 juin 1960.

Conformément à la loi fondamentale inscrite dans la Constitution, notamment dans ses articles 5, 64 et 77, Nous rappelons l’engagement du peuple congolais envers la Patrie, l’obligation de contribuer à sa défense et le devoir sacré de tout Congolais de faire échec à tout individu qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation des dispositions constitutionnelles.

Nous décidons donc de :
- prendre à l’avenir des dispositions urgentes, efficaces et pérennes en vue du rétablissement immédiat de l’état de droit en République Démocratique du Congo ;
- mettre fin au règne de l’impunité afin de préserver les intérêts des plus faibles, la finalité étant le rétablissement des victimes de violences sexuelles dans leurs droits.

Ces vœux ne peuvent être réalisés que si nous parvenons à changer le régime en place à en République Démocratique du Congo. Voilà pourquoi nous disons avec toute l’énergie qui nous anime KABILA DÉGAGE !

QUE VIVE À JAMAIS LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO !

Fait à Paris, le 12 mars 2011

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Le Collectif congolais de soutien à la lutte pour le changement et la démocratie (regroupement indépendant et citoyen d’associations et partis politiques congolais en France) qui soutient les luttes du peuple congolais pour le changement du système et pour l’État de droit.

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