jeudi 15 décembre 2011

Après la publication des résultats provisoires de la présidentielle en RDC

La diaspora congolaise intensifie des manifestations contre la réélection de Joseph Kabila

Depuis la publication par la Commission nationale électorale indépendante (CENI) des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011 en République Démocratique du Congo,  la diaspora congolaise en Europe, en Australie et en Amérique intensifie des manifestations contre la réélection de Joseph Kabila et reconnaît Etienne Tshisekedi comme le président élu.

Cela bouge de partout, en Europe (Belgique, France, Allemagne, Suisse, Angleterre, Italie Hollande, Luxembourg…), en Australie ( Canberra, Melbourne, Sydney…) et en Amérique, notamment au Canada (Ottawa) et aux Etats-Unis (Washington, New-York, Philadelphie…). Les Congolais de la diaspora n’ont pas arrêté de dénoncer « la victoire volée » de Joseph Kabila désigné, vendredi 9 décembre, vainqueur  de la présidentielle du 28 novembre par la Commission nationale électorale indépendante (CENI) présidée par le pasteur Daniel Ngoy Mulunda.

A Matonge (Bruxelles), sur les Champs Elysées et devant l’Assemblée nationale française (Paris), sur la 15ème rue adjacente à la Maison Blanche (Washington), devant le 10 Downing street ( résidence et bureau du Premier ministre d’Angleterre, Londres)… les manifestations de colère se multiplient pour dénoncer « la tricherie », la « fraude électorale », le « coup d’Etat électoral » et exprimer le « refus » de voir Joseph Kabila rempiler pour 5 ans.
Confortés par les critiques des différentes  missions d’observation pour la présidentielle en RDC, les Congolais de l’étranger considèrent Etienne Tshisekedi comme le vainqueur de cette élection et est de facto « le chef de l’Etat » de la RDC. Ils sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat pour que soit reconnu par l’opinion nationale et internationale la victoire sans conteste du président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).

La fondation Carter-dont le sérieux ne peut être mis en doute- a déclaré que « le scrutin présidentiel du 28 novembre n’était pas crédible ». La mission d’observation de l’Union européenne  a déploré mardi 13 décembre le « manque de transparence et les irrégularités », de la collecte à la publication des résultats donnant la victoire à Joseph Kabila et rejetés par l’opposition. Pour le Cardinal Laurent Monsengwo, « les résultats de l’élection présidentiel en République Démocratique du Congo ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice ». Pis, l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Koffi Annan, vient de décliner l’offre de la médiation internationale sur la RDC parce que selon lui, « l’étendue du bourrage d’urnes a été au delà du vécu visible. »

APPEL A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

La mobilisation des  combattants Congolais  de l’Europe et d’Amérique  ne cesse de croître. Samedi 10 décembre, ils ont pris d’assaut les centres-villes des grandes capitales européennes et américaines (ils se transmettent les informations par SMS, Facebook et Tweeter). Sur les Champs-Elysées à Paris, des Congolais et des Congolaises sont venus en grand nombre. Ils étaient plus de 1.500 bravant la pluie et le froid. Il en était de même ou presque à Bruxelles et ailleurs.

Objectif : faire invalider-avec le soutien de la communauté internationale -les résultats partiels de l’élection présidentielle du 28 novembre publiés par la CENI et la révision des procès-verbaux dudit scrutin.

Le printemps arabe devient pour les combattants Congolais un modèle théorique du phénomène révolutionnaire. Ils se mettent à rêver, eux aussi, d’un « printemps noir ».

« A l’heure où les révolutions en Tunisie, en Egypte ou en Syrie montrent qu’il n’est plus possible de soutenir des dictateurs, des prédateurs contre le peuple, et où la communauté internationale dit s’engager, et on veut bien la croire, pour la démocratie, les droits humains et la transparence des élections comme gage de démocratie, nous lui demandons d’être cohérente entre ses déclarations et ses actes, et de cesser de bafouer ces principes lorsqu’il s’agit des pays africains. », a déclaré un manifestant parisien , très remonté contre l’appui de la communauté internationale au régime Kabila depuis une décennie. Et d’ajouter  avec un brin d’amertume dans la voix : « Mon pays, le Congo, se relèvera. J’y crois. »

En outre, il exhorte les Congolais de l’intérieur à prendre leur destin en main : « L’heure est grave. Il faut bouger. Suivez l’exemple des Tunisiens, des Egyptiens  et des Syriens. La victoire, ça s’arrache », dit-il.

Pour ce combattant Congolais , la communauté internationale doit opérer un réel changement dans sa politique vis-à-vis de la RDC. « La France et l’Union européenne dans son ensemble, les USA, le Canada et l’Afrique du Sud ne doivent pas freiner le changement politique en cours en RDC, au moment où les Congolais essaient de conquérir leur démocratie », s’insurge-t-il.

Il lui semble primordial que la communauté internationale, qui se dit sensible aux aspirations des peuples,  « prenne publiquement ses distances avec Joseph Kabila tant que n’auront pas été invalidés les résultats provisoires publiés par la CENI. A moins qu’il ne s’agisse d’un complot ourdi contre la RDC ».
                                                                                               Robert Kongo,
                                                                                               Journaliste

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