vendredi 16 août 2013

Ray Lema : « Notre musique est victime de son succès »

Pianiste, guitariste, et compositeur de renommée internationale, le musicien congolais Raymond Lema a Nsi, dit Ray Lema, nous a accordé une interview dans laquelle il nous donne  son avis sur l’état de la musique congolaise aujourd’hui, telle qu’il la conçoit et la perçoit. Pour étayer son récit, il revient sur quelques faits marquants de sa carrière. Il évoque aussi ses débuts en musique, ses goûts musicaux, son nouvel album, l’action des combattants…Chaleureux et aimable, l’homme et l’artiste s’interpénètrent.
Qu’est devenu l’artiste musicien que vous êtes ?
Je suis toujours le même artiste. Un parmi tant d’autres qui existent dans le monde. Je fais des disques, des tournées…Je ne suis pas devenu quelqu’un de spécial à part ce que je suis.

Beaucoup de mélomanes congolais ne vous connaissent pas. Comment expliquez-vous cette méconnaissance, par le grand public, de votre talent, malgré votre renommée sur le plan international ?
Simplement parce que je ne sers pas assez la musique dominante. Il y a une musique dominante au Congo : la rumba. C’est quelque chose, dont je me plains d’ailleurs. Comme directeur de musique du Ballet national congolais, j’ai été missionné par la présidence du Zaïre, à l’époque, de sillonner le pays afin de réunir au sein du Ballet national les représentants des meilleurs musiciens de toutes les ethnies de notre grand pays. J’ai ramené à Kinshasa environ 70 musiciens. Nous avons travaillé et monté des spectacles ensemble. Je connais donc le nombre de musiques différentes que nous avons au Congo. Ce que je ne comprends pas, bien que j’aime la rumba, c’est la dominance d’un seul type de musique dans un pays aussi riche, culturellement et artistiquement, qu’est le Congo. Je refuse même de le comprendre. Que fait-on pour promouvoir un peu plus notre culture et notre art ? La question mérite d’être posée, car la culture et l’art constituent la véritable richesse d’une nation, ainsi que le moteur de son existence et de son développement [lire la suite].
Propos recueillis par Robert Kongo

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