mardi 19 février 2013

Dialogue national : réenchanter le rêve congolais

Après l’échec des pourparlers de Kampala, le dialogue national promis par le chef de l’Etat Congolais est devenu une nécessité pour mettre fin à la crise politique et sécuritaire qui sévit dans l’Est du pays. Que les acteurs politiques Congolais surmontent leurs divergences et fassent preuve de cohésion et d’entente pour favoriser la tenue de ces assises. Le peuple Congolais a tellement tant souffert qu’il attend un sursaut d’orgueil national de leur part.

Voilà presque cinquante-trois ans que la République démocratique du Congo a accédé à la souveraineté nationale, et les filles et fils de ce grand Etat africain, après l’Algérie, n’arrivent toujours pas à assumer l’héritage colossal et ô combien complexe que leur a légué les pères de l’indépendance. Ce qui devrait être un havre de paix et de concorde est aujourd’hui un capharnaüm d’intérêts socio-politiques antagonistes, parfois neutralisants et destructeurs.

La RDC est malade à la fois de ses acteurs politiques véreux, irresponsables, aux ambitions démesurées ; de ses élites mal inspirées et intéressées ; de sa jeunesse mal formée ; de sa population de plus en plus pauvre et désargentée, dont le quotidien ressemble plus à une survie qu’à une vie ; de sa « démocratie » aux relents tribalo-sectaires ; et, enfin, de ses crises politiques accompagnées de violence armée.

De quoi la RDC souffre-t-elle durement depuis son indépendance, le 30 juin 1960 ? Des crises politiques ! Des conflits ayant entraîné  la violence, les guerres civiles et une déliquescence de l’Etat qui s’est soldé par le démantèlement du tissu socio-économique du pays.

Depuis la guerre qui a conduit à la chute du régime Mobutu en 1997, la RDC vit dans un état de guerre permanent. Ses richesses en matières premières et ressources minières suscitent les convoitises, en particulier celles de la région du Nord-Kivu, dans l’Est du pays, où sévissent de nombreux groupes armés, que soutiennent le Rwanda et l’Ouganda.

A ce jour, c’est le Mouvement du 23 mars (M23) qui mène la lutte armée contre le gouvernement de Kinshasa. Dirigé par le colonel Sultani Makenga et Jean-Marie Runiga Lugerero, ce mouvement politico-militaire est composé d’anciens combattants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), des ex-rebelles ayant réintégré l’armée congolaise suite à un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa.

Le M23 sème la terreur dans l’Est de la RDC. Des vagues de violences submergent à nouveau la région depuis avril 2012, et les victimes se comptent par centaines de milliers, les populations civiles sont obligées de fuir, des milliers de femmes sont violées et les enfants sont enrôlés de force pour combattre. La Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation  en RDC), déployée depuis 2001, a du mal à se faire entendre.

Les pourparlers de Kampala entre le gouvernement de Kinshasa et les rebelles du M23 ont échoué. Aucune avancée significative n’a été notée dans les discussions débutées le 9 décembre dernier, et des nouvelles en provenance du Nord-Kivu sont inquiétantes. La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, est de nouveau menacée par les rebelles du M23 que la Société civile accuse d’avoir renforcé les positions autour de cette ville martyre [lire la suite].

Robert Kongo

© Le Potentiel

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