Affichage des articles dont le libellé est diplomatie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est diplomatie. Afficher tous les articles

lundi 17 février 2014

Cinq questions à Gaspard-Hubert Lonsi Koko

1. François Hollande vient d’effectuer une visite d’Etat aux Etats-Unis, la première du genre depuis 18 ans. En tant qu’ancien cadre du parti socialiste français, comment analysez-vous aujourd’hui les relations entre la France et les Etats-Unis ?
La nouvelle géopolitique pousse les Américains et les Français à respecter leurs zones d’influence respectives, pour mieux faire face aux ambitions chinoises et à une éventuelle émergence de l’axe Sud-Sud. Il y a une évolution considérable, constate-t-on, par rapport à la présidence de Nicolas Sarkozy. A l’exception du couac syrien, le soutien américain apporté aux actions de la France au Mali et en Centrafrique en est l’illustration parfaite. Un autre exemple : vous aurez  remarqué que les Etats-Unis n’entravent jamais les initiatives françaises au Conseil de sécurité des Nations unies, par rapport à la catastrophique situation en cours dans ce grand territoire francophone qu’est la République Démocratique du Congo. Ces deux pays sont déterminés à garder leur rang, en tant qu’alliés de longue date, au plan mondial. Ils sont condamnés à s’entendre et à se coordonner.

2. François Hollande n’a pas apprécié que Barack Obama veuille consulter le Congrès sur le dossier syrien, alors que la France lui avait déjà apporté son soutien. Cela semble être la vraie raison de cette visite. Qu’en pensez-vous ?
Le contexte politique américain ne pouvait pas permettre à Barack Obama d’engager les troupes américaines en Syrie. Ainsi a-t-il été obligé de faire faux bond à la France plutôt que d’affronter le Congrès qui était défavorable au dossier syrien. Fort, d’une part, du fait que la pression diplomatique française a contraint la Syrie à revenir sur certaines positions et, d’autre part, avantagé par la maladresse américaine dans l’affaire des écoutes, François Hollande, en fin stratège, a su tirer habilement profit de la dette morale que son homologue américain avait désormais envers lui, de la même façon que les Américains ont toujours rappelé aux Français, dans les moments de tension, qu’ils auraient prié un autre Dieu si les GI (soldats américains, ndlr) n’avaient pas débarqué en France en 1945. L’objectif du voyage de François Hollande a consisté, entre autres, à peaufiner avec son homologue les règles à ne pas enfreindre et à fixer les limites à ne pas franchir dans le cadre de la nouvelle donne.
3. Le scandale des écoutes n’a-t-il pas aussi assombri les relations entre la France et les Etats-Unis ?
Il était nécessaire de renforcer, après cette maladresse, le partenariat en matière de politique étrangère. Le scandale, qui a semblé assombrir les relations entre les deux pays, ne pouvait que très difficilement rompre les liens historiques franco-américains, dont la profondeur et les intérêts communs ont marqué les grands événements planétaires. De plus, les Etats-Unis et la France ont besoin de s’épauler dans le rôle qu’ils comptent jouer à l’avenir sur le plan mondial. « Alliés, nous l’étions au temps de Jefferson et de La Fayette, alliés nous le sommes encore aujourd’hui […] amis nous le sommes pour toujours », a expliqué François Hollande. Cette déclaration montre que l’affaire des écoutes n’a en rien affecté l’amitié sempiternelle qui lie les deux Nations. Par ailleurs, le voyage de François Hollande a permis d’harmoniser les rapports tendus, ces derniers temps, entre le gouvernement Ayrault et quelques entrepreneurs français très actifs dans la Silicon Valley. Enfin, faisant d’une pierre deux coups, le président français en a profité pour améliorer l’image de la France auprès des entreprises américaines.

4. Barack Obama et François Hollande revendiquent « une relation personnelle de qualité ». Est-ce vraiment le cas, selon vous ?
Les présidents français et américain ne peuvent que s’accorder sur un bon nombre de dossiers – contrairement aux relations entre Ronald Reagan, George H. W. Bush et François Mitterrand – car ils ont en partage l’idéal social-démocrate. Le fait de s’être rendu ensemble dans l’Airbus présidentiel à Charlottesville, en Virginie, est un symbole fort qui confirme la qualité de cette relation personnelle. Aucun président américain en exercice n’a visité Monticello, dans le passé, en compagnie d’un dirigeant étranger. Les passionnés de l’histoire des Etats-Unis savent que l’ancien maître de ces lieux, Thomas Jefferson, fut ambassadeur à Paris et considéré comme l’un des plus francophiles des dirigeants américains au même titre que Gilbert Motier, marquis de La Fayette.

5. La France est-elle devenue le partenaire privilégié des Etats-Unis en Europe ?
Les rapports franco-américains, de Charles de Gaulle à François Hollande, d’Eisenhower à Barack Obama, au-delà de leur diversité et de leurs contradictions, ont toujours fonctionné par rapport aux relations personnelles et aux préventions, selon les circonstances et le pragmatisme, entre l’admiration et une concurrence loyale. Cela a permis aux diplomaties américaine et française de faire des concessions, de trouver des terrains d’entente et d’adapter leurs points de vue en se partageant les rôles, chaque fois que les intérêts communs l’exigeaient. Au moment où Barack Obama a réduit l’effectif militaire dans quelques régions, la « belliqueuse » attitude de François Hollande pourra bien l’arranger.

PROPOS RECUEILLIS PAR ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE

(*) Essayiste, acteur politique congolais et ancien cadre du parti socialiste français.

mardi 24 décembre 2013

Polémique sur l’intervention des FARDC en Centrafrique

Le gouvernement congolais a annoncé, le 21 décembre dernier, son intention d’envoyer 850 soldats en République Centrafricaine pour participer à la force de l’Union africaine déployée sur place (Misca[1]). Cette contribution, laquelle est dans l’absolue compréhensible[2], ne cesse pourtant de susciter des interrogations. En effet, compte tenu de la précarité et de l’insécurité qui prévalent dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, ainsi que de l’aspect budgétaire, le peuple congolais est en droit de connaître les critères ayant motivé une telle décision.

Une multitude de groupes armés dans le Kivu

Le Raïa Mutomboki[3], lequel a fini par nouer des alliances avec l’ancien groupe rebelle M23 après avoir pour autant sévi comme une milice d’auto-défense d’obédience antirwandophone, n’a cessé de déstabiliser une grande partie du Masisi depuis août 2012. Les différentes factions de cette milice contrôlent encore 95 % du Nord-Kivu. Quant à l’Alliance pour la libération de l’Est du Congo (Alec), une milice créée en juillet 2012 par un groupe de rwandophones, elle a pour objectif l’indépendance du Kivu[4].
À ces milices, il faut ajouter les Forces démocratiques alliées (FDA)[5] qui opèrent autour du massif de Ruwenzori, les Forces démocratiques alliées/Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (ADF/NALU)[6], les Force œcuménique pour la libération du Congo (FOLC)[7], les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)[8] basées dans le Nord-Kivu et dans le Sud-Kivu, la Force populaire pour la libération du Congo (FPLC)[9], le Front des patriotes pour le changement (FPC)[10], les Maï-Maï Asani , Mayele ainsi que Kifuafua, le Nyataru[11], les Forces nationales de libération (FNL)[12]... La présence de ces différentes milices locaux, des groupes armés locaux et étrangers constituent une menace permanente pour la stabilité de la région des Grands lacs africains [lire la suite].

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

mercredi 18 décembre 2013

Un budget 2014 pour la République Démocratique du Congo

Augustin Matata Pono, le Premier Ministre de la RD Congo
Alors que le Parlement congolais vient de rendre caduc le projet de loi de finances pour l’exercice 2014 proposé par Premier ministre Augustin Matata Ponyo, le dernier ouvrage de Gaspard-Hubert Lonsi Koko intitulé « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs » propose un contre-projet d’avant-garde et cohérent à l’attention des Congolaises et aux Congolais, dont le budget global s’élève à 7,75 milliards d’euros – soit 10,2 milliards de dollars US. Sachant que plusieurs milliards d’euros sont sans cesse gaspillés à cause de la corruption et du manque de rigueur dans la gestion de la chose publique, pour ce qui est de cette initiative, des précautions ont été prises afin que le budget 2014 puisse correspondre aux dépenses réelles et croître chaque année au profit du développement économique et du bien-être des populations.

L’intérêt général

Par rapport à l’exercice 2013, lequel avait accordé 4,62 milliards d’euros aux services de la présidence de la République et du Parlement, il serait plus logique de consacrer globalement 155 millions d’euros au Secrétariat général de la présidence de la République, au Secrétariat général du gouvernement et aux services chargés des relations avec le Parlement – soit 51,7 millions d’euros par an à chacune des trois structures. L’objectif poursuivi consiste avant tout à privilégier l’intérêt général dans tous les secteurs ministériels. En guise d’exemple, le ministère de la Justice, des droits humains et des libertés publiques disposera de 574,275 millions d’euros ; celui de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur sera doté d’un budget de 875,750 millions d’euros ; le ministère de l’Agriculture, de la pêche, du développement rural, des PME/PMI aura 631,750 millions d’euros alors que celui de l’Energie, de l’eau, des mines et des hydrocarbures bénéficiera de 540,275 millions d’euros…

La géostratégie et le progrès social

Ayant à l’esprit à la fois la situation géostratégique et le contexte géopolitique, conscient du fait que la sécurité de la République Démocratique du Congo dépend en partie de la stabilité de ses voisins, M. Lonsi Koko estime que la diplomatie devra jouer un rôle déterminant. Ainsi un budget de 298,375 millions d’euros sera-t-il attribué au ministère des affaires étrangères. La finalité consistera, bien entendu, à mener à bien des négociations en vue de parvenir sur le plan régional à un pacte de stabilité des systèmes régionaux communs de sécurité et de défense.
Par ailleurs, un budget important d’un montant de 2,52 milliards d’euros, soit 32,50 % du budget annuel qui est proposé au peuple congolais, sera consacré à la création d’emplois, à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur, ainsi qu’à la défense, la sécurité et la protection civile. Il est impératif de permettre la circulation des biens et des personnes dans l’espace national, facteur indispensable au développement économique et au progrès social.

8,5 % de taux de croissance en 5 ans

Tout a été bien pensé en amont pour que la croissance économique, très dégradée en République Démocratique du Congo à cause de l’incohérence des politiques ayant été menées depuis 2001, puisse progresser nettement de 10 % en 2014 à 18,25 % en 2019 – soit une évolution de 8,25 % en 5 ans. Rappelons que, selon les estimations du PIB réalisées à la fin décembre 2012, la croissance économique avait atteint le taux de 7,2 % alors qu’elle sera, au regard de la nouvelle vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands lacs africains, de 10 % en décembre 2014 – soit une hausse de 2,8 % – et de 11,65 % en 2015, au lieu de 10,5 % que prévoit le gouvernement de l’actuel Premier Ministre Augustin Matata Ponyo, soit une progression de 1,15 %. 

Les enjeux du troisième millénaire

L’objectif du chiffrage dudit projet de société pend évidemment en compte les moyens dont le gouvernement de la République Démocratique du Congo aura besoin dans la déclinaison de sa politique tant intérieure que régionale. Cela permettra non seulement de vérifier la crédibilité des arguments pragmatiquement avancés dans « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs », mais surtout de constater la rentabilité et l’équilibre financier du programme qui est décliné. Ainsi le peuple congolais réalisera-t-il le sérieux de la future administration qu’on lui propose, laquelle a trait à l’émergence d’un pays à jamais prospère et à la hauteur des enjeux du troisième millénaire.

Charlotte Mondo


dimanche 8 décembre 2013

Une conférence internationale pour régler la crise du Kivu

Le nord-est de la République Démocratique du Congo est en crise depuis plusieurs années. Sur ce petit bout de terre richissime, de nombreux conflits d'intérêts opposent la RDC à ses voisins, le Rwanda et l'Ouganda. Les conflits font rage, les populations fuient, souvent sous les yeux de la communauté internationale. Alors pour régler définitivement les crises qui secouent cette région d'Afrique centrale, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, auteur de Ma Vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, propose une conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement.
Dans la région du Kivu, en RDC, des enfants font la queue pour avoir de l'eau. Photo : Julien Harneis/Flickr / cc
Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, La République Démocratique du Congo est tout à fait capable de conjuguer dynamisme économique et justice sociale. Capable également de faire le choix de la paix, de la croissance et de l’Etat de droit.

« C’est en surmontant les défis de la compétitivité et de la solidarité que les Congolais bâtiront le Congo-Kinshasa du troisième millénaire. C’est en privilégiant la conception républicaine qu’ils consolideront la cohésion nationale. Ainsi feront-ils triompher la démocratie », explique cet essayiste et auteur de nombreux ouvrages.

Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, il est inimaginable qu’un projet puisse être viable dans la région des Grands Lacs tant que le Congo-Kinshasa n’aura pas retrouvé sa pleine souveraineté, tant que la confiance ne sera pas rétablie entre les peuples congolais, burundais et rwandais. Les pays limitrophes ont besoin de la stabilité et du développement économique de leur grand voisin [lire la suite].

© Jolpress

jeudi 5 décembre 2013

Un projet politique pour relever la RDC

Depuis plusieurs mois, la République démocratique du Congo (RDC) fait largement parler d'elle. Au nord-est de cet immense pays d'Afrique centrale, les viols et les massacres sont le quotidien d'une population désormais habituée à la guerre et à l'instabilité de ce pays, un des plus pauvres du monde. Essayiste et auteur de nombreux livres, Gaspard-Hubert Lonsi Koko est congolais et vit en France. Dans son ouvrage « Ma Vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs », il décrit son projet politique en faveur de l'avenir de son pays.
Au nord-est de la RDC, le Kivu est en guerre depuis plusieurs années. Photo : Julien Harneis/Flickr / cc

JOL Press : La République démocratique du Congo se situe à la 142ème place sur 162 en termes de développement humain. Vous notez également, dans votre livreMa Vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs que 80 % de la population « survit à la limite de la dignité humaine ». Cette situation est-elle seulement la conséquence de ces 15 dernières années de guerre ?
 
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : La catastrophique situation socio-économique que traverse la République Démocratique du Congo n’est pas seulement due à l’échec de la présidence de Joseph Kabila. Elle est aussi le résultat de l’insouciance des acteurs politiques congolais et de la mauvaise gestion de la chose publique par les différents gouvernements mobutistes et kabilistes. Il est consternant de réaliser que, depuis 1965, ce pays est géré comme une épicerie [lire la suite].
Propos recueillis par Sybille de Larocque pour JOL Press
© Jolpress

vendredi 29 novembre 2013

GASPARD-HUBERT LONSI KOKO SUR RADIO VEXIN VAL DE SEINE

"Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs"L'Harmattan, 152pp.

A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs", Gaspard-Hubert Lonsi Koko, essayiste réformiste, humaniste et acteur politique était l'invité de Robert Kongo, samedi 30 novembre à 15h (heure de Paris). Avec la verve et la passion qu’on lui connaît, il a évoqué son projet d'un Congo nouveau, fort, prospère et stable, vivant en paix avec ses voisins.

Pour écouter cette émission, prière de cliquer sur le lien ci-contre : https://www.youtube.com/watch?v=GNjNNJ-JZlY

mardi 26 novembre 2013

CONGO-KINSHASA ET GRANDS LACS : LE PROJET DE GASPARD-HUBERT LONSI KOKO

"Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs". L'Harmattan, 152pp.

Essayiste réformiste, humaniste et acteur politique, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, vient de publier chez l’Harmattan « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs ». Avec ce titre, l’auteur signe un texte prégnant qui évoque son projet pour un Congo-Kinshasa stable, politiquement, économiquement et socialement, vivant en paix avec ses voisins.

Au moment où la guerre dans l’Est du Congo-Kinshasa ,venue du Rwanda et de l’Ouganda, se termine, où le président Joseph Kabila prône la cohésion nationale et annonce la formation d’un gouvernement de large ouverture, le nouveau livre de Gaspard-Hubert Lonsi Koko tombe bien à propos et possède la pertinence à laquelle il nous a habitués. Il pourrait servir d’un vivier d’idées qui sera source d’inspiration pour les dirigeants congolais.

Dans cet ouvrage, l’auteur présente son projet pour sortir le Congo-Kinshasa du gouffre dans lequel il est plongé. Le dynamisme économique,  la justice sociale, la paix, l’unité nationale, la croissance et l’Etat de droit sont des ingrédients qu’il met en exergue pour bâtir un Congo-Kinshasa du 21èmesiècle. Un progrès dont les pays de la région des Grands Lacs pourraient tirer un immense profit. C’est justement ce qui rend ce texte précieux et solide.

Plusieurs maux dont souffrent le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi  ne seront pas résolus si le Congo-Kinshasa ne retrouve pas sa pleine souveraineté, l’intégrité de son territoire,  et si le climat de confiance n’est pas restauré entre les pays de la région des Grands Lacs. Un Congo-Kinshasa fort et pacifié faciliterait le développement et la stabilité de la région, voire de toute l’Afrique centrale.       

Savamment illustré avec des chiffres (contexte social et humain, contexte économique et financier, répartition budgétaire, emploi, fiscalité…), Gaspard-Hubert Lonsi Koko présente le type d’Etat que devront se donner les Congolais : un Etat doté d’institutions efficaces au service des Congolais. Il y voit la condition essentielle pour réussir les ambitions de modernisation et d’émergence d’un Congo-Kinshasa nouveau et fort. 

Pour réussir cette ambition, le Congo-Kinshasa ne peut se permettre , dans sa gouvernance, dans sa vision de la politique et dans sa conception de l’Etat une existence de négligence, de laxisme, d’amateurisme, de médiocrité ou de violence destructrice. En revanche, il a plutôt besoin d’être une communauté des intelligences, une communauté des valeurs  et une communauté de vision et d’esprit pour accomplir son développement au sens plein du terme.

« Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs » trace les contours de cette communauté d’avenir en présentant la nation congolaise telle qu’elle était, telle qu’elle est, en relatant quelques péripéties de l’histoire du Congo-Kinshasa depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, et telle que l’auteur aimerait la transformer en profondeur dans ses faiblesses politiques, dans ses pathologies de gouvernance et dans ses maladies comme Etat. Probable candidat à la prochaine élection présidentielle ? En a-t-il envie ? Seul l’avenir le dira.

On peut espérer que le projet de l’humaniste au talent d’écrivain et d’acteur politique indéniable, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, fils et petit-fils de Nlasa Mpanzu, Nlasa Ngandu, Nlasa Nzezi, Vuzi di nkuwa, Kimuakasa et Nsala Nkanga, suscitera des vocations de leaders politiques d’un nouveau calibre, capables non seulement de penser et de vivre autrement l’engagement politique et la gouvernance du pays, mais surtout de forger des institutions démocratiques solides, à la hauteur des ambitions mondiales d’un pays comme le Congo-Kinshasa. Un pays dont le destin économique, scientifique, technologique et géostratégique dépend de la qualité de ses élites politiques et de leurs capacités à mobiliser dans le bon sens le génie du peuple congolais.
                                                       
Robert Kongo, correspondant en France  

vendredi 22 novembre 2013

Pour mieux comprendre la géopolitique de la région des Grands Lacs africains

La complexité des relations entre les pays des Grands Lacs africains a toujours donné le tournis à plus d’un spécialiste. De la difficile cohabitation entre les Hutus et les Tutsis, les Bantous et les Nilotiques, les Anglophones et les Francophones, aux problèmes fonciers et au pillage des ressources naturelles, il n’est pas du tout évident de saisir les tenants et les aboutissants. Et, pourtant, c’est à cet exercice difficile que Gaspard-Hubert Lonsi Koko s’est attelé avec brio. En effet, dans son dernier ouvrage intitulé Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, cet essayiste réformiste, qui plus est analyste politique, fait un diagnostic cohérent et ouvre des perspectives en vue de la consolidation économique et politique de la République Démocratique du Congo.

Paix sociale et évolution démocratique
« Ma vision pour le Congo-Kinshasa, c’est celle d’un pays capable de conjuguer le dynamisme économique avec la justice sociale » affirme d’emblée l’auteur. Vaste programme ! Gaspard-Hubert Lonsi Koko insiste notamment sur le fait que la République Démocratique du Congo est contrainte de trouver, à tout prix, des voies et moyens qui puissent permettre son épanouissement économique, donnée indispensable à la paix sociale et à l’évolution démocratique. Cela nécessitera forcément de l’audace, de l’innovation, de l’inventivité, du pragmatisme et une réelle volonté politique. Effectivement, « c’est en surmontant le défi de la compétitivité que les Congolais bâtiront le Congo-Kinshasa du troisième millénaire ». Ainsi parviendront-ils à la démocratie républicaine et à la cohésion nationale.

Cohésion nationale

« Tout devra être mis en œuvre pour que les Congolais aspirent enfin à la Paix, à la Justice et au Travail auxquels ils ont constitutionnellement droit. » Dans l’absolu, la Liberté ne pourra qu’engendrer l’Egalité qui générera la Sécurité indispensable à la Prospérité. Telle est l’équation existentielle que l’auteur s’efforce à résoudre à travers un essai d’une pertinence lumineuse, faisant penser à la fois à une philosophie jaurésienne et à un cheminement mitterrandien. Rien de surprenant quand on sait que Gaspard-Hubert Lonsi Koko a longtemps évolué avec Le Capital à la main gauche et Le Prince à la main droite. Une ambiguïté qui permet de passer avec habileté – d’aucuns diront avec cynisme – de l’idéal au réel. Ainsi l’auteur chemine-t-il au fil des pages, à l’instar d’un funambule, du patriotisme au régionalisme, de la stabilité nationale à la pacification régionale.

Entente cordiale

Pour Gaspard-Hubert Lonsi Koko, seule une entente cordiale entre les peuples rwandais, burundais et congolais encouragera l’espoir d’une relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL). Cela ne pourra être envisageable que, rappelle à juste titre l’auteur, si le Congo-Kinshasa se stabilise en développant des institutions étatiques en mesure de mener une diplomatie pragmatique – la finalité étant de vivre en bonne intelligence avec les pays limitrophes – et en se dotant d’une armée dissuasive dans l’optique d’une coopération régionale sur la base de « l’indépendance dans l’interdépendance ». Raison pour laquelle, apprend-on, l’Union africaine devra être associée au projet relatif au réaménagement de la CEPGL, notamment par le truchement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Néanmoins, au regard de la détérioration des relations entre les pays de la région au cours de ces seize dernières années, les objectifs à atteindre à court terme sont la réalisation des projets d’intérêts communs dans le domaine économique, ainsi que la consolidation de la paix.

Un projet d’avant-garde

Au-delà de la vision politique d’un homme, ce sont les perspectives d’avenir qui interpellent avant tout le lecteur dont l’attention est captée par un projet de société d’avant-garde. Un projet chiffré – de 10 milliards de dollars US – qui fait la part belle à la croissance économique – de 10 % en 2014 à 18,25 % en 2019 –, à la défense nationale, à la sécurité et à la protection civile. Un programme qui met l’accent sur la création de 20 100 000 emplois en 5 ans, réduisant ainsi le chômage de 40 à 50 points – soit de 80 ou 70 % à 30 %. Un projet qui ambitionne de scolariser, au moyen d’un plan quinquennal, au moins 16 millions de personnes de 2014 à 2019 et de salarier plus de 725 000 enseignements et personnel d’encadrement… Un projet qui préconise une diplomatie efficace au service d’une économie ouverte à l’Afrique centrale et orientale, ainsi que le renforcement des politiques régionales grâce aux unions douanières… A travers ce programme, on sent se profiler l’amour et le dévouement d’un patriote. On perçoit la démarche d’un visionnaire soucieux de doter le Congo-Kinshasa de fondations solides pour permettre à la Postérité de bâtir, dans la paix, un pays plus beau qu’avant. Ainsi les sillons sont-ils tracés, il ne reste plus qu’à les suivre.

Ferdinand Lufete

© Agroravox

mardi 19 novembre 2013

Autour de ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs

Les députés et sénateurs congolais ont moins de trente jours pour examiner et adopter, lors de la session ordinaire de septembre, le projet de loi des finances pour l’exercice 2014 et l’envoyer au Président de la République pour promulgation. Alors que le gouvernement Matata Ponyo n’a pas encore déposé le projet de Budget de l’Etat de l’année prochaine au bureau de l’Assemblée nationale, dans mon dernier ouvrage intitulé « Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs », paru le 15 novembre 2013 chez L’Harmattan à Paris, je propose un budget de plus de 7,75 milliards d’euros, soit plus de 10,2 milliards de dollars US, pour l’année 2014 en vue d’une politique à la hauteur des attentes des Congolaises et des Congolais.

Un programme alternatif
 
Dans cet ouvrage, il n’est nullement question d’envisager un quelconque poste ministériel dans un gouvernement de cohabitation nationale que compte mettre en place le président de la République Démocratique du Congo. Loin de moi l’idée de faire partie d’un cadre gouvernemental dans de circonstances non prévues par la Constitution, lequel ne bénéficie d’aucune majorité parlementaire issue des élections législatives. Il n’est pas non plus dans mes intentions de rentrer dans la ratière au détriment des intérêts du peuple congolais. Je me suis toujours considéré comme un opposant constructif. Est-il que tout le monde me reconnaît comme tel, j’ai l’obligation d’incarner une alternative crédible au régime en place à Kinshasa aussi cohabitationniste soit-il. Et cela passe avant tout par un projet non seulement d’avant-garde, mais surtout crédible.

Un projet chiffré

Le projet que je propose aux Congolaises et aux Congolais est non seulement chiffré, mais il décline le budget pour 2014 afin de soutenir une politique humaniste en matière d’emploi, de santé publique et d’éducation, une politique audacieuse en matière de défense nationale et de diplomatie régionale. Cela ne consiste en rien en une leçon administrée au gouvernement Matata Ponyo qui peine à présenter le sien. En tout cas, je n’ai jamais envisagé la politique comme une adversité sur fond de machiavélisme. Je ne la conçois pas non plus comme une compétition cynique en vue de la prise à tout prix du pouvoir.
Aspirant un jour à présider aux destinées de la République Démocratique du Congo, mes propositions ne peuvent être crédibles que si elles s’appuient sur un budget réaliste. Je ne suis pour rien dans les difficultés qu’éprouvent, s'agissant de ’adoption du budget 2014, le gouvernement en place à Kinshasa. Je ne fais que jouer mon rôle d’opposant consciencieux. Mes prévisions budgétaires, je les ai établies en fonction du budget gouvernemental 2013 et à la suite de différentes observations faites pendant l’exercice qui est en train de s’achever. Mon budget pour 2014, qui est de plus de 7,75 milliards d’euros, pourra être rectifié trois mois après l’exercice 2014. Ainsi atteindra-t-il dans les trois premiers mois de l'exercice gouvernemental, selon les différentes simulations, au moins 10 milliards d’euros grâce à la maîtrise du circuit informel qui génère annuellement plus de 11,13 milliards d’euros.

La déconcentration, un véritable cheval de bataille

On ne peut que se poser des questions sur la politique de décentralisation voulue par le président de la République Démocratique du Congo depuis 2006. Voilà pourquoi, dans mon ouvrage, l’accent est mis sur la déconcentration. Celle-ci consiste à accorder une certaine autonomie à des institutions ne détenant pas de personnalité morale, tandis que la décentralisation abandonne quelques compétences à des institutions dotées de personnalité morale. J’estime que la fonction publique étatique doit être déconcentrée pour assurer efficacement la présence de l’Etat sur la totalité du territoire national et rendre aux populations les services auxquels elles ont droit. Je suis convaincu qu’une déconcentration intelligente et pratique permettra à l’armée nationale congolaise de mieux se déployer dans les différentes zones de défense militaire et de protéger de manière performante, en temps et en heure, la patrie en cas d’agression intérieure ou extérieure. Je suis très soucieux de la meilleure articulation dans la chaîne de commandement des Forces armées de la République Démocratique du Congo.

La diplomatie régionale

Cette diplomatie régionale sur laquelle je me penche concerne notamment les pays des Grands Lacs. Ai-je l’impression que le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda constituent une menace permanente contre la République Démocratique du Congo ? Quand on a été mordu par le serpent, dit un proverbe bantou, on craint même le mille-pattes. Même en étant un homme de dialogue, il me semble qu’un pays immensément riche et ayant neuf voisins est condamné à exceller dans la diplomatie et à se doter d’une armée dissuasive. Cela lui permettra d’être non seulement craint, mais aussi de garantir la paix à ses populations. Je tiens beaucoup à l’intégrité du territoire national et à notre souveraineté au regard de la communauté internationale.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Titre : Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs
Editeur : L’Harmattan
Collection : Etudes Africaines
ISBN : 978-2-343-02079-2