mardi 12 mars 2013

FRANCE : L'AMBASSADEUR DU JAPON PRESENTE A LA PRESSE LA COOPERATION JAPONAISE EN AFRIQUE

Son Excellence l’Ambassadeur du Japon en France, Ichiro Komatsu, a présenté le 6 mars dernier les grandes lignes de la coopération japonaise en Afrique, pour promouvoir auprès des médias  une politique mise en place grâce à l’initiative TICAD ( Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique) lancée en 1993.
Mercredi 6 mars a eu lieu, dans la Résidence de l’Ambassadeur du Japon en France, la  présentation à la presse de la coopération japonaise en Afrique faite par son Excellence l’Ambassadeur Ichiro Komatsu. Plusieurs responsables des médias et les journalistes ont rehaussé de leur présence ce rendez-vous.
Après un mot de bienvenu, son Excellence l’Ambassadeur Ichiro Komatsu a débuté son exposé , appuyé par les images, en donnant  « quelques chiffres clés » qui illustrent les relations économiques  entre le Japon et l’Afrique.

AIDE AU DEVELOPPEMENT

Avec « 32 représentations diplomatiques », le Japon compte « 8102 ressortissants en Afrique », a-t-il déclaré, assurant que  l’ aide au développement du Japon à l’Afrique Subsaharienne  s’élève à « 2, 05 milliards USD », « 333 entreprises japonaises exercent dans 24 pays » et l’aide à l’ investissement direct du Japon en Afrique se chiffre à « 5,2 milliards USD ».
Parlant  des exportations des produits japonais vers l’Afrique, il a affirmé qu’en 2010, elles s’élevaient à « 6, 35 milliards euros ou 782, 8 milliards JPY ». Les pays bénéficiaires sont :  « Afrique du Sud, 43% ; Liberia 22% ; Nigeria 8% ; Kenya 7% ; Tanzanie 3% ; Autres pays africains 17% ».
La même année,  les importations avaient atteint le chiffre de « 7, 44 milliards d’euros ou 917 milliards JPY » : « Afrique du Sud 69% ; Soudan 12% ; Nigeria 5% ; Guinée Equatoriale 4% ; Autres pays africains 10% ».
Ishiro Komatsu a ensuite donné, en guise d’ exemple, quelques produits importés d’Afrique au Japon : « Poulpe » (Mauritanie, Maroc) ; « Cobalt » (RDC) ; « Café » (Ethiopie) ; « Cacao » (Ghana) ; « Platine » (Afrique du Sud).
En outre, il certifie que la part de l’Afrique subsaharienne dans les importations de terres rares vers le Japon n’est pas négligeable : « Vanadium 45, 6% » ; « Chrome 47, 4% » ; « Manganèse 46,1% » ; « Platine 71, 8% » ; « Rhodium 77,8% » ; « Palladium 58,4% ».
 
CONTRIBUTEUR AU MAINTIEN DE LA PAIX ET LA STABILITE EN AFRIQUE

Actualité du continent oblige, son Excellence l’Ambassadeur Ishiro Komatsu a   souligné « la contribution japonaise en faveur de la paix et la stabilité en Afrique » avec ses « Forces d’Auto-défenses (FAD) » et le « soutien » que le pays du soleil levant apporte aux « Centres d’Entraînement aux Opérations de Maintien de la Paix » (CEOMP) en Afrique.
Depuis mars 2009, le Japon participe aux « opérations anti-piraterie à Djibouti », et dès  novembre 2011, à la « MINUSS » , Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, (NDLR) , a-t-il indiqué.
A partir de 2008,  poursuit-il , le Japon a accordé une aide de « 26 millions USD pour 10 CEOMP » :  en Egypte, au Ghana, au Kenya, au Mali, au Rwanda, au Benin, au Nigeria, en Afrique du Sud, au Cameroun et en Ethiopie. La délivrance d’une aide technique est assurée par « l’envoi de formateurs japonais »  en Egypte, au Ghana, au Kenya, au Mali et au Cameroun.
Suite à l’attentat terroriste perpétré contre la base de Tiguentourine à In Amenas (Algérie) en janvier 2013, « trois piliers » ont été définis par le Japon en matière de politique étrangère, a-t-il déclaré en substance : primo, « Le renforcement des mesures contre le terrorisme international » ; secundo, « L’assistance pour la stabilisation des régions du Sahel, de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient » ; tertio, « La promotion du dialogue et des échanges avec les pays islamiques et arabes ».
Pour concrétiser ces « trois piliers », dit Ishiro Komatsu , le Japon avait annoncé une aide de « 120 millions USD » lors de la Conférence des donateurs destinée à soutenir le déploiement de la force africaine au Mali en janvier 2013. 
 
ENGAGEMENT A L’EGARD DE L’AFRIQUE

Le Japon s’est fermement  engagé à contribuer au développement de l’Afrique, convaincu qu’il n’ y aura pas de stabilité ou de prospérité  dans le monde tant que les problèmes de l’Afrique ne sont pas réglés.
L’engagement du Japon s’est manifesté lors du lancement du processus de la TICAD (Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique), fixant de nouveau l’attention de la Communauté internationale sur l’Afrique dans les années 1990, alors que les intérêts du monde semblaient porter ailleurs.
La TICAD a deux objectifs essentiels a rappelé son Excellence l’Ambassadeur Ishiro Komatsu  : « promouvoir  un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires de développement,  et mobiliser le soutien pour les initiatives de développement conçues par les africains eux-mêmes. »  Ceux-ci s’articulent autour de deux « principes directeurs », à savoir :  « appropriation par les Africains de leur processus de développement et le partenariat entre tous les acteurs concernés ».

LE PROCESSUS DE LA TICAD

A cet effet, son Excellence l’Ambassadeur Ishiro Komatsu a présenté la TICAD au travers de quatre Conférences qui se sont déjà tenues.
La première Conférence de la TICAD (TICAD I) s’est tenue en 1993 à Tokyo. Il a été rappelé à la Communauté internationale « l’importance des questions africaines après la fin de la guerre froide » et de « promouvoir  la coopération sud-sud », a dit Ishiro Komatsu.
Les participants avaient adopté la Déclaration de Tokyo sur le développement de l’Afrique, prônant ainsi une coopération dynamique dans la poursuite des réformes politiques et économiques, le développement accru du secteur privé, la coopération régionale et l’intégration, et le rapprochement avec l’Asie afin de faire bénéficier aux pays africains de l’expérience asiatique.
Une deuxième conférence dénommée TICAD II a eu lieu en 1998, et avait pour thème « Réduction de la pauvreté en Afrique et intégration du continent dans l’économie mondiale », a-t-il indiqué.
La TICAD II a adopté le Programme d’action de Tokyo (TAA), Trade Adjustment Assistance (NDLR), qui représente un cadre de coopération identifiant des objectifs communs et des directives pour des actions à entreprendre par l’Afrique et ses partenaires de développement.
La troisième conférence de la TICAD (TICAD III) a été organisé en 2003. Un accent particulier a été mis sur « la sécurité humaine et la coopération avec le NEPAD ».
« Cette Conférence, qui a vu la participation de 23 chefs d’Etat d’Afrique et 10 directeurs d’organisations internationales, a été saluée par la presse internationale comme l’une des conférences de haut niveau sur le développement sur le développement de l’Afrique. Un engagement ferme de l’initiative de la TICAD de soutenir les efforts de l’Union africaine et du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) en a constitué l’apothéose », a affirmé Ishiro Komatsu.
La Conférence a adopté la « Déclaration du 10ème anniversaire de la TICAD », marquant ainsi le dixième anniversaire de cette importante initiative.
La quatrième Conférence de la TICAD (TICAD IV) s’est tenue en 2008 à Yokohama, sous l’égide du Japon, de l’ONU et de la Banque mondiale. Il avait pour thème : « vers une Afrique qui gagne : un continent d’espoir et d’opportunités ».

Trois priorités ont notamment été dégagées a souligné Ishiro Komatsu : « encourager la croissance économique » ; « assurer la sécurité humaine (y compris accomplir les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD, et consolidation de la paix et bonne gouvernance ) » ; et « traiter les questions de l’environnement et du changement climatique ».
En conséquence, Les participants avaient adopté un « plan d’action de Yokohama » pour les cinq prochaines années  afin de mener plus loin les trois priorités de la TICAD. Et les progrès seraient surveillés par le mécanisme du suivi de la TICAD.
Du 1er au 3 juin 2013 se tiendra à Yokohama au Japon la TICAD V. Elle s’articulera autour du « grand thème » : « Main dans la main avec une Afrique plus dynamique. Transformation pour une croissance de qualité », avec trois sous-thèmes : « Une économie solide et durable », « Une société inclusive et résiliente » ainsi que « Paix et stabilité », a indiqué son Excellence l’Ambassadeur Ishiro Komatsu.
Les travaux de cette rencontre seront couronnés par l’adoption d’une déclaration  finale.
                                                      
 Robert Kongo, correspondant en France

© Le Potentiel

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