Le président de la République Démocratique du Congo a investi le 21 septembre dernier les soixante-huit membres du Conseil économique et social, lequel aura pour mission de formuler les propositions concrètes pour améliorer le vécu quotidien des Congolais. Les propositions de cette institution seront soumises au Gouvernement, au Parlement ou au chef de l’Etat. Sa mise en place pourrait-elle avoir un impact réel sur le social des populations ? Contribuera-t-elle, franchement, au développement économique de la République Démocratique du Congo ?
Des mesures incitatives
Pour contribuer au développement économique de la République Démocratique du Congo et permettre l’épanouissement social des Congolais, il faudra soutenir les entreprises qui sont installées dans le territoire national et faire de l’agriculture la priorité des priorités. Ainsi faudra-t-il instaurer des Coopératives d’utilisation de matériels agricoles (CUMA), en vue de l’usage en commun des équipements et de la formation dans les domaines afférents. A cet effet, il va falloir créer une banque agricole dont la mission consistera à participer au développement agricole, à soutenir l’activité des petits et moyens exploitants, des grandes firmes et aussi de tout ce qui s’articule autour de l’agro-industrie. Il est donc important de prendre des mesures économiques incitatives pour relancer l’élevage industriel – l’objectif étant de mieux répondre aux besoins alimentaires du pays. Le gouvernement de la République doit subvenir aux besoins des populations en alimentation et, de surcroît, assurer la sécurité, c’est-à-dire l’autosuffisance alimentaire.
La croissance
Bien entendu, il faut commencer par définir une politique d’exportation pour favoriser la vente des produits nationaux à l’étranger. Celle-ci doit être coordonnée par un organisme public, l’Agence nationale de coopération, de développement et d’exportation (ANCODE) qui accompagnera l’évolution du secteur agricole et agro-industriel. Quant à la production destinée à l’exportation, le Gouvernement de la République doit initier une politique productiviste et mécanisée. Dans la foulée, il doit faciliter l’émergence d’un patronat et encourager la création de petites et moyennes entreprises, notamment dans le secteur informel, tout en obligeant un contrat pour chaque embauche. De ce fait, surtout en matière de recrutement, il va falloir mettre en place une Institution d’aide et de gestion des petites et moyennes entreprises (IAGPME) qui sera sous la tutelle du ministère de l’Economie et des Finances.
Le Gouvernement de la République doit surtout dynamiser des pôles de croissance industrielle (PCI), lesquels concerneront des bassins regroupant des régions qui mettront en commun des moyens pour lutter contre le chômage et développer diverses activités industrielles, ainsi que des services relatifs à leurs atouts naturels. Enfin, l’implantation des zones d’activités commerciales et industrielles (ZACI) s’imposent. Celles-ci dépendront des ministères de l’Industrie et du Commerce extérieur ainsi que du Plan, mais leur gestion sera confiée aux autorités provinciales et territoriales.
Quelques organismes efficaces
Au lieu de mettre en place un Conseil économique et social, lequel risque de n’être qu’une coquille vide, la création d’une Agence nationale de développement économique et social (ANDES), dont le statut s’apparentera à un organisme gouvernemental de droit public, permettra de conseiller le Gouvernement en matière de développement social et économique. Pour plus d’efficacité, tout en améliorant les dispositifs qui existent déjà dans quelques localités sur le plan économique, il faut faire émerger des zones d’activités économiques (ZAE) sur toute l’étendue du territoire national en vue de pallier l’absence d’emplois faisant gravement défaut au décollage de la République Démocratique du Congo. Enfin, pour mieux juguler la dette, il y a la nécessité qu’une Agence Congo Trésor (ACT) soit chargée, sous l’autorité d’un directeur général du Trésor, de la gestion de la dette et de la trésorerie de l’Etat.
L’apport des Congolais de l’étranger
Il serait souhaitable que les Congolais de l’étranger puissent apporter leur compétence sur les plans social, économique et sécuritaire dans le cadre d’un Conseil représentatif des Congolais de l’extérieur (CRCE). Composé de membres élus, ses missions consisteront à élaborer des projets économiques novateurs, en faveur des Congolais de l’étranger et à émettre des avis sur les politiques publiques en matière de coopération internationale et bilatérale dans les pays de résidence. Elles apporteront ainsi au gouvernement congolais l’expertise, en accord avec les diplomates en postes à l’étranger, tout en répertoriant et coordonnant tous les projets relatifs à l’investissement des Congolais de la diaspora.
En concertation avec le Conseil économique et social, puisqu’elle vient d’être mise en place, le CRCE pourra émettre des avis, à titre consultatif, à l’attention du Gouvernement de la République en matière de migration. Il pourra aussi définir des stratégies afin de mieux intégrer les émigrés porteurs des projets d’investissement économique, ainsi que financier, et de générer la création d’emplois en République Démocratique du Congo.
Un pays dynamique
Dans Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, il est démontré que l’ambition la plus honorable, s’agissant d’une action publique, consiste à se soucier sincèrement du développement économique de la République Démocratique du Congo en boostant l’économie interne, mais ouverte en même temps sur le reste du monde. Raison pour laquelle il est primordial d’accorder une place de choix à l’agriculture, à la pêche, à l’élevage, à la sylviculture et à l’artisanat. Dans un contexte de mondialisation marchande, il faudra dynamiser la culture de l’entreprise afin de peser davantage régionalement, et pourquoi pas à l’échelle continentale, sur les plans commercial et industriel. On doit absolument assurer l’avenir des générations à venir.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
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