En République Démocratique du Congo, selon l’Organisation mondiale de la santé, l’espérance de vie était de 50 à 53 ans en 2013, tandis que les dépenses totales consacrées à la santé s’élevaient à 5,6 % du budget gouvernemental. En 2011, elle était de 48,3 ans. En 2010, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans était de 170 pour 1 000 naissances vivantes, tandis que le taux de mortalité maternelle s’élevait à 540 pour 1 000 naissances vivantes. En 2009, le revenu national brut par an et par habitant était de 140 dollars US alors que le pays avait occupé le 195ème rang sur 196, à cause du taux le plus élevé de mortalité des moins de 5 ans. Pourquoi l’espérance de vie ne cesse-t-elle de s’améliorer dans ce pays, alors que, au regard des ressources naturelles dont regorge le territoire national, elle devrait logiquement augmenter ?
La santé publique et l’hygiène
Sans conteste, la dégradation croissante de l’espérance de vie représente le marqueur essentiel des résultats négatifs de la régression dans la société congolaise dont le secteur sanitaire laisse à désirer. Plus qu’un effort considérable, il faut un réel volontarisme politique pour juguler la catastrophique situation en matière de santé publique et d’hygiène. Il en sera de même pour les dispensaires publics et le désengorgement du secteur hospitalier, les actions de prévention et de prévoyance, ainsi que pour la lutte contre l’insalubrité. A cet effet, l’inspection sanitaire et alimentaire doit être renforcée par une Brigade d’intervention sanitaire (BIS). Pour désengorger le secteur hospitalier, il faudra construire dans les agglomérations un réseau étoffé, interrelié, de centres de services sociaux locaux et communautaires (CSSLC) afin de procurer des soins bénins ou élémentaires, de pouvoir prodiguer des conseils médicaux à des couches populaires et de les vacciner.
Les logements sociaux
Dans cette perspective, le pouvoir public doit œuvrer pour l’épanouissement digne des familles ou des ménages, c’est-à-dire en faveur d’un environnement sain. Ainsi doit-il encourager la construction des unités d’habitation qui seront destinées aux logements sociaux, lesquels respecteront les normes de l’habitat moderne : d’où la nécessité d’établir un plan quinquennal, afin de résorber l’habitat insalubre, et un programme de construction de logements sociaux et intermédiaires. L’ambition la plus louable consistera à atténuer la surpopulation des logements parentaux. Par conséquent, il faudra réintroduire l’Office national de logement (ONL) de jadis et entreprendre des démarches pour que la Société financière internationale (International financial corporation, IFC), une agence de la Banque mondiale, puisse financer la construction des logements sociaux.
Une gouvernance innovante
Selon le professeur Jean-Pierre Guengant, expert international en démographie, la population de la République Démocratique du Congo atteindrait 100 millions d’habitants en 2050. Partant du principe selon lequel gouverner c’est prévoir, des précautions doivent êtres prises dès maintenant en vue de la réduction de la pauvreté, donc en faveur du développement harmonieux. Cela passera forcément par une innovation – dans la gouvernance – privilégiant la lutte contre le chômage des jeunes, la sécurité alimentaire, l’accès à la propriété foncière, aux soins, ainsi qu’à l’eau potable et à l’électricité. La maîtrise par le gouvernement des facteurs évoquéssupra évitera forcément l’émigration des Congolaises et des Congolais, très considérable ces derniers temps, avec ce que cela comporte comme conséquences négatives dans les traitements subis dans les pays d’accueil.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
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