Après l’échec des
pourparlers de Kampala, le dialogue national promis par le chef de
l’Etat Congolais est devenu une nécessité pour mettre fin à la crise
politique et sécuritaire qui sévit dans l’Est du pays. Que les acteurs
politiques Congolais surmontent leurs divergences et fassent preuve de
cohésion et d’entente pour favoriser la tenue de ces assises. Le peuple
Congolais a tellement tant souffert qu’il attend un sursaut d’orgueil
national de leur part.
Voilà presque cinquante-trois ans que la
République démocratique du Congo a accédé à la souveraineté nationale,
et les filles et fils de ce grand Etat africain, après l’Algérie,
n’arrivent toujours pas à assumer l’héritage colossal et ô combien
complexe que leur a légué les pères de l’indépendance. Ce qui devrait
être un havre de paix et de concorde est aujourd’hui un capharnaüm
d’intérêts socio-politiques antagonistes, parfois neutralisants et
destructeurs.
La RDC est malade à la fois de ses
acteurs politiques véreux, irresponsables, aux ambitions démesurées ; de
ses élites mal inspirées et intéressées ; de sa jeunesse mal formée ;
de sa population de plus en plus pauvre et désargentée, dont le
quotidien ressemble plus à une survie qu’à une vie ; de sa « démocratie »
aux relents tribalo-sectaires ; et, enfin, de ses crises politiques
accompagnées de violence armée.
De quoi la RDC souffre-t-elle durement
depuis son indépendance, le 30 juin 1960 ? Des crises politiques ! Des
conflits ayant entraîné la violence, les guerres civiles et une
déliquescence de l’Etat qui s’est soldé par le démantèlement du tissu
socio-économique du pays.
Depuis la guerre qui a conduit à la
chute du régime Mobutu en 1997, la RDC vit dans un état de guerre
permanent. Ses richesses en matières premières et ressources minières
suscitent les convoitises, en particulier celles de la région du
Nord-Kivu, dans l’Est du pays, où sévissent de nombreux groupes armés,
que soutiennent le Rwanda et l’Ouganda.
A ce jour, c’est le Mouvement du 23 mars
(M23) qui mène la lutte armée contre le gouvernement de Kinshasa.
Dirigé par le colonel Sultani Makenga et Jean-Marie Runiga Lugerero, ce
mouvement politico-militaire est composé d’anciens combattants du
Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), des ex-rebelles ayant
réintégré l’armée congolaise suite à un accord de paix signé le 23 mars
2009 avec Kinshasa.
Le M23 sème la terreur dans l’Est de la
RDC. Des vagues de violences submergent à nouveau la région depuis avril
2012, et les victimes se comptent par centaines de milliers, les
populations civiles sont obligées de fuir, des milliers de femmes sont
violées et les enfants sont enrôlés de force pour combattre. La Monusco
(Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en
RDC), déployée depuis 2001, a du mal à se faire entendre.
Robert Kongo
© Le Potentiel
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