Dans un message des membres de l'Assemblée épiscopale de Bukavu, réunie à Butembo du 16 au 23 mai 2015, les archevêques et évêques ont fait écho de la détresse de leurs fidèles, en proie à de terribles violences en territoire et ville de Béni dans le Nord-Kivu. Ainsi ont-ils évoqué l'éventualité de la complicité du gouvernement congolais et de la communauté internationale par rapport aux crimes toujours plus cruels et au foyer djihadiste qui prolongent des guerres et l'insécurité ayant coûté en une vingtaine d'années la vie de 6 millions de personnes en République Démocratique du Congo. Dans cette optique, quelques parlementaires ont attiré dans une lettre ouverte l'attention du président des Etat-Unis, Barack Obama, sur la recrudescence de l'insécurité et le risque de la montée du terrorisme islamique dans la région des Grands Lacs.
Dans un communiqué de presse publié le 19 décembre 2014, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) s'interrogeait déjà sur l’ambiguïté du gouvernement congolais, la mauvaise foi, ainsi que l'hypocrisie des autres acteurs régionaux et internationaux au regard de la dramatique crise qui ne cesse de déstabiliser l'Est de la République Démocratique du Congo. Il est évident que les guerres armées et civiles, ainsi que la crise politique, lesquelles hypothèquent davantage l'avenir du peuple congolais et menacent l'intégrité du territoire national, ne seront pas éradiquées grâce au partage des portefeuilles ministériels, ni à l'entente tacite en vue de la cooptation dans les institutions étatiques.
Par conséquent, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo réitère avec force et vigueur, auprès du Secrétaire Général des Nations Unies et du Conseil de Sécurité, sa demande relative :
- à l'application dans le meilleur délai des sanctions contre les pays de la région signataires de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, lequel interdit tout soutien aux mouvements rebelles sur le sol congolais ;
- au positionnement des forces onusiennes aux côtés des FARDC, à partir des frontières burundaise, rwandaise et ougandaise, afin de mettre définitivement fin à la déstabilisation de la région du Kivu et de mieux surveiller les flux migratoires ;
- aux poursuites et aux arrestations, dans le territoire congolais et dans les Etats voisins de l’Est, des auteurs des crimes contre l'Humanité, ainsi que de leur extradition vers la Cour Pénale Internationale ou des tribunaux idoines ;
- à un vrai dialogue national et républicain dans l'optique des propositions sérieuses sur la situation socio-économique et politico-sécuritaire, ainsi que des solutions possibles susceptibles de sortir la République Démocratique du Congo des difficultés auxquelles elle est confrontée et d’en faire un Etat de droit.
Fait à Paris, le 26 mai 2015
Pour le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo,
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Le Porte-parole
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