Pianiste,
guitariste, et compositeur de renommée internationale, le musicien congolais
Raymond Lema a Nsi, dit Ray Lema, nous a accordé une interview dans laquelle il
nous donne son avis sur l’état de la
musique congolaise aujourd’hui, telle qu’il la conçoit et la perçoit. Pour
étayer son récit, il revient sur quelques faits marquants de sa carrière. Il
évoque aussi ses débuts en musique, ses goûts musicaux, son nouvel album, l’action
des combattants…Chaleureux et aimable, l’homme et l’artiste s’interpénètrent.
Qu’est
devenu l’artiste musicien que vous êtes ?
Je suis toujours le
même artiste. Un parmi tant d’autres qui existent dans le monde. Je fais des
disques, des tournées…Je ne suis pas devenu quelqu’un de spécial à part ce que
je suis.
Beaucoup de mélomanes congolais ne vous connaissent pas. Comment expliquez-vous cette méconnaissance, par le grand public, de votre talent, malgré votre renommée sur le plan international ?
Simplement parce que je
ne sers pas assez la musique dominante. Il y a une musique dominante au
Congo : la rumba. C’est quelque chose, dont je me plains d’ailleurs. Comme
directeur de musique du Ballet national congolais, j’ai été missionné par la
présidence du Zaïre, à l’époque, de sillonner le pays afin de réunir au sein du
Ballet national les représentants des meilleurs musiciens de toutes les ethnies
de notre grand pays. J’ai ramené à Kinshasa environ 70 musiciens. Nous avons
travaillé et monté des spectacles ensemble. Je connais donc le nombre de
musiques différentes que nous avons au Congo. Ce que je ne comprends pas, bien
que j’aime la rumba, c’est la dominance d’un seul type de musique dans un pays
aussi riche, culturellement et artistiquement, qu’est le Congo. Je refuse même
de le comprendre. Que fait-on pour promouvoir un peu plus notre culture et
notre art ? La question mérite d’être posée, car la culture et l’art
constituent la véritable richesse d’une nation, ainsi que le moteur de son
existence et de son développement [lire la suite].
Propos recueillis par Robert Kongo
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