Déposé au Bureau de l’Assemblée Nationale le lundi 05 janvier 2015 par le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, M. Evariste Boshab, le projet de loi modifiant et complétant la Loi n° 06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par la Loi n°11/003 du 25 juin 2011 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales suscite déjà la polémique. Celle-ci se focalise surtout sur la hauteur de la caution financière (100 millions de francs congolais, soit plus de 100 mille USD à débourser pour être candidat à la présidence de la République), ainsi que sur les critères du diplôme et de l’expérience professionnelle.
Les « dossiers de la République » exigent un certain niveau de connaissances de la part de ceux qui aspirent à solliciter les suffrages des électeurs, avance-t-on comme argument pour soutenir cette thèse. Mais le fait de conditionner une candidature au niveau d’étude, ou alors à une expérience professionnelle, laisse-t-il supposer que les électeurs devront avoir les mêmes compétences que les candidats ? Le corps électoral doit-il, lui aussi, avoir une connaissance sans faille des « dossiers de la République » ?
Par ailleurs, seuls les nantis sont-ils habilités à aspirer à la magistrature suprême ? Seule la capacité du portefeuille confère-t-elle les qualités idoines pour la place qu’il faut ?
Au vu des arguments évoqués supra, le Bureau du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) rappelle le sacro-saint principe de l’égalité de tous les Congolais au regard de la Loi, a fortiori de la représentativité politique. En conséquence, l’appartenance à une classe sociale, financièrement ou intellectuellement, ne doit en aucun servir de prétexte pour discriminer ou pénaliser tout citoyen.
Par ailleurs, pour plus d’équité, la hauteur de la caution financière doit être raisonnable et remboursée en partie proportionnellement à un pourcentage de suffrages à définir.
Enfin, compte tenu de la crise politique que risque de générer la modification de la loi électorale voulue par le Gouvernement à l’approche de différents scrutins, un décret d’application pourra apporter provisoirement les rectificatifs appropriés.
Fait à Paris, le 9 janvier 2015
Pour le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC),
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole
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