Le groupe "Diaspora Congolaise Favorable au Dialogue" |
Depuis la mi-février, le président de l’Assemblée nationale , Aubin
Minaku, a déjà invité un échantillon
quasi représentatif de la population congolaise. Des partis politiques de la
majorité et ceux de l’opposition -certains ont décliné l’invitation- des députées
nationaux, des ministres, des mandataires d’entreprises, des organisations de
la société civile… Voire, il a rendu visite au cardinal Laurent Monsengwo à son
bureau au centre « Lindonge ». Les deux hommes auraient évoqué des
pistes de solutions qui permettraient de répondre aux exigences de paix, de
stabilité, d’unité auxquelles aspire le peuple congolais. Quid de la
diaspora ?
Officiellement, les
autorités font tout pour permettre aux Congolais de l’étranger de jouer un rôle de premier ordre
dans la reconstruction du pays. Et leur participation aux assises du dialogue national est vivement
souhaitée. Mais dans les faits, la situation est différente.
L’attitude du président
de l’Assemblée nationale à l’égard de la diaspora congolaise ne traduit-elle pas une méfiance du pouvoir envers cette composante
de la société congolaise ? En tout cas, de nombreux observateurs avisés de
la politique congolaise soutiennent cette hypothèse qui leur semble fort vraisemblable.
A Kinshasa, ce qui est
plausible, on se méfie des Congolais de l’étranger. On veut bien les laisser
faire du « business » mais ils ne doivent surtout pas se mêler de la
politique . Ils sont considérés comme peu contrôlables et leur implication dans
la vie politique risquerait de mettre en évidence l’incompétence de certains
dirigeants en poste.
« Ces Congolais
feraient mieux de rester là-bas que de venir marcher sur nos plates-bandes »,
doivent-ils susurrer !
UNE DIASPORA TRES ACTIVE
Les statistiques montrent que la RDC compte plusieurs milliers de ses filles et fils qui vivent hors du territoire national, en Afrique comme ailleurs. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de ces communautés congolaises installées un peu partout dans le monde. Aujourd’hui, c’est l’une des plus importantes diasporas au monde.
Au-delà de leur nombre,
les Congolais de l’étranger possèdent une autre légitimité : parmi eux, on
trouve un grand nombre d’intellectuels. Ils ont fait leurs preuves dans
beaucoup de domaines. Et leur apport pour le pays, en crise, ne peut être que
bénéfique.
Dans la lutte contre la
balkanisation du Congo et contre les violations des droits humains, notamment
les violences faites aux femmes, la diaspora occupe le devant de l’actualité et
de la scène.
Il n’est pas
prétentieux de dire que grâce en partie aux
nombreuses actions menées par les Congolais de l’étranger -depuis plusieurs
années- certains ennemis de la nation
ont reculé ou retardent leur projet macabre visant à la balkanisation de la
RDC.
Et force est de
reconnaître que si le cri de détresse et d’amertume des compatriotes de l’Est
- qui subissent les affres de la guerre- trouve d’écho sur le plan
international, le relais est inévitablement cette diaspora congolaise mobilisée
autour des associations et collectifs , des cercles de réflexion, des réseaux
sociaux, des médias en ligne et autres mouvements de contestation politique en
exil.
REUSSIR ENSEMBLE LE CONGO D’AVENIR
Aujourd’hui, des voix s’élèvent de partout, en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis pour exprimer une certaine indignation et des craintes devant cet oubli de la part du président de l’Assemblée nationale qui feint d’ignorer l’existence d’une aussi importante composante de la société congolaise.
Une chose est
claire : si la diaspora revendique sa participation au dialogue national,
c’est parce qu’elle veut apporter sa pierre à l’édifice du Congo en reconstruction.
La situation que traverse la RDC, aujourd’hui, ne peut laisser personne indifférente et ne
peut s’éterniser.
Les organisations des
Congolais de l’étranger sont fiers que certaines de leurs suggestions débattues
au cours des séminaires, colloques et conférences sur la situation économique, politique,
sociale et sécuritaire au Congo aient
souvent été les bienvenues auprès des politiques Congolais - de la majorité présidentielle
et de l’opposition - , qui au travers de leurs nombreuses déclarations,
reprennent leurs idées et s’en approprient parfois le mérite.
D’ailleurs, il n’y a
rien d’anormal que la diaspora leur
serve de Think Tank (un laboratoire d’idées) en vue de produire et diffuser des
solutions politiques innovantes.
Ils partagent donc tout
naturellement la même vision de ce que devrait être le Congo du futur !
Il est dès lors naturel
qu’ils s’accordent sur une stratégie et synchronisent leurs actions respectives
vers des objectifs communs. Dans l’intérêt de la RDC et du peuple congolais.
Au vu de l’implication de la diaspora dans la vie nationale, rien ne
peut justifier que celle-ci soit ainsi négligée dans le processus de
préparation du dialogue national engagé par Aubin Minaku.
Il est donc capital que
toutes les composantes de la sociétés congolaise soient consultées. Cette attitude créerait une atmosphère de quiétude et de sérénité
entre compatriotes en vue de la réussite d’un véritable dialogue national
inclusif et républicain. La réussite du Congo d’avenir en dépend.
Robert Kongo , correspondant en
France
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